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Poésie libre
Airjai : Polyptyque
 Publié le 08/03/23  -  8 commentaires  -  2542 caractères  -  157 lectures    Autres textes du même auteur

Regards…


Polyptyque



* Verbe Être…
Violent est le coup.
Étouffé est le cri.
Lente est la mort.
2012.



* Nelson…
Les 27 maillons
de fer
de ta chaîne qui grince
déchaînent les cris
de millions de maillons
d’acier
de la chaîne humaine
qui scande ton nom.

Mandela !
Mandela !
Mandela !
2011.



* En Palestine…
Les mères en amenant
leurs enfants à l’école
croyaient qu’ils allaient prendre
de la vie le meilleur.

Plus ils grandissaient
plus ils apprenaient
plus la rage et le dépit
inondaient leurs savoirs.

Cela dura le temps
jusqu’à ce qu’un matin
en sortant de chez eux
tournant le dos au monde

Ils devinssent Martyrs.
2007.



* Immigrants…
Nous étions d’un continent qui s’appelle l’Afrique.

… Terre !… Terre !…

Comme on se débarrasse
d’objets encombrants
pour alléger l’embarcation
qui menaçait de sombrer
hommes femmes enfants
de butins qu’on était
nous ne valions plus rien :
on nous jeta à la mer !

… Terre !… Terre !…

Nous voilà naufragés.
Aucun ne sachant nager
sur cette étendue :
le pas ne marque pas
l'empreinte ne dure pas
la voix ne s’entend pas

« Je me noie ! »

… Noyé !
Je ne suis plus.

… Quand viendra la marée
toucherai-je une terre d’asile ?
2015.



* Syrie…
Une guerre dure qui dure… pour qui ?…

Tu peux crier et crier encore
on ne t’entend pas !

Tandis que le blanc
de ton jasmin
se noie dans le sang
de tes ‘’ Frères ‘’ ennemis
le tribunal du Monde
t’a sacrifiée.

Ta lente agonie
est une tache indélébile
pour les démocraties.
La Ghouta Raqqa Homs
Alep Palmyre…

Villes assassinées !…

Hier vous étiez :
« Pierres de l’Histoire »
aujourd’hui vous êtes :
« Ruines de notre civilisation ! »

Sans doute Syrie
un jour prochain
pour Mémoire
voudras-tu demander Justice ?…

… Nous aurons oublié !
2018.



* La Femme voilée…
Amusé et curieux
j’ai plongé dans ses yeux
à l’abri de son voile
et… surpris qu’on le dévoile
j’ai découvert un cœur
pareil au mien
qui aspirait au bonheur
en échange du sien.
2022.


 
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   EtienneNorvins   
26/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Ce n'est pas ma tasse de thé. J'ai du mal avec la poésie bâtie sur le malheur des autres.
Et pourtant je dois reconnaître la très grande force de ce texte-coups de poing, ainsi que l'annonce sans ambage le deuxième vers : "Violent est le coup."
C'est une pluie drue de cris et de sang, dont la chronologie est chahutée - faut-il comprendre que 2012 est le moment de la prise de conscience / engagement de l'auteur/trice ?
Le ton de procureur ne me semble à aucun moment inquisitorial : c'est une énumération de faits, violente et datée, qui en appelle à nos valeurs - conforme à ce qu'annonce le titre, même si une plus grande imbrication des événements aurait peut-être donné encore plus de force ? Mais sans doute au détriment de la compréhension par le lecteur...
C'est la dernière strophe qui me paraît la plus convaincante, parce que la plus humaine, la moins 'coléreuse' (par la fraternité des aspirations du coeur qu'elle décrit) - et la plus percutante par cet "échange inégal" qu'elle dénonce.
Une écriture donc très maîtrisée, qui provoque un ressenti qui me force à aller au-delà de mes habituelles préventions.
Merci.
[EL]

   Anonyme   
8/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Des instantanés intenses à mon avis, parlants, chacun apporte une touche et prend forme peu à peu un tableau où l'amour final illumine une étendue sombre. Je trouve l'ensemble réussi et apprécie que le plus souvent ces fragments se présentent non assujettis à la majuscule systématique en début de vers.
Le moment le plus déchirant pour moi est sans doute celui des mères palestiniennes ; enfants dévoyés, avenir trahi.

Une remarque : j'ai le sentiment très net qu'ici
Mandela !
Mandela !
Mandela !
un seul Mandela assené aurait paradoxalement plus de force que trois… Impression de lectrice, rien d'autre.

   papipoete   
8/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Airjai
Nos ancêtres prirent la mer de puis le Cap Vert
Nous la prenons depuis une autre rive, vers des lendemains meilleurs, mais tel lest qu'on jette par-dessus bord, on allège nos embarcations, et rejoignons le cortège de tous ceux qui pleuraient, sous les coups attachés au 28e maillon de la chaîne de Mandella
Toujours sur cette terre d'Afrique, on martyrise, on assassine et se remplissent d'autres bateaux vers la mer... désert d'eau qui nous engloutira... Mandella ! Mandella ! Mandella !
Madiba !
NB une prière chapelet comme les grains de chaîne de Mandella, lancés psalmodiée sur la terre noire et celle de Palestine ; sur cette plage où l'on ramassera ce petit enfant, drossé par les sacs et ressacs de la mer et la paix pointera peut-être un jour, quand nous foulerons le sol de la planète Mars...
Ne pas désespérer, mais aller dire cela à ces peuples qui ne connurent que guerres et malheurs.
la dernière strophe est si belle, qu'elle put être un phare, aveuglant de lumière... d'espoir.

   Corto   
8/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Ce texte audacieux touche son but. Il est percutant: inutile de fermer les yeux on le voit encore, on le garde en tête.
D'ailleurs dès la première strophe on sait qu'on ne va pas ici trouver une bluette. Le premier vers "Verbe Être…" nous montre un chemin sans fioritures.

L'étape "2011/Nelson" est particulièrement réussie avec ses "27 maillons de fer de ta chaîne qui grince" trouvant immédiatement écho dans "millions de maillons d’acier de la chaîne humaine". C'est une image parlante, poignante, qui colle au réel et ne laisse personne détourner le regard.

Il me faudrait détailler chaque image, chaque ambiance, chaque cri pour rendre justice à la qualité de ce texte où l'auteur allie justesse, créativité, précision.

Un très beau travail. Merci.

   Provencao   
8/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Airjai,

J'ai beaucoup aimé ce "juste" qui prend sens et fait écho en moi , ce mot dit par finesse, signifiant la convenance, la conformité, la vérité, la conscience....


Seulement, rien ne permet de confondre exactement ce mot qui se détermine dans un système de renvois, de distinction et d’altérité.

Le langage enchevêtre ce qu’il permet de différencier .

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   plumette   
8/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J’ai eu la curiosité de venir lire votre poème car vous êtes une nouvelle plume sur oniris, même si le nombre de signes pour la catégorie poésie avait de quoi me faire reculer ;
J’ai apprécié la présentation qui clarifie d’emblée les intentions.
La première strophe est un peu énigmatique, j’ai pensé qu’elle pouvait se rapporter à un évènement dans la vie de l’auteur, une sorte de choc après lequel plus rien ne sera pareil.
Pour Nelson, je trouve l’image remarquable mais ne suis pas certaine que la répétition de Mandela ajoute au texte.
La strophe sur la Palestine m’a moins parlé. Je me suis demandé pourquoi ? Est-ce le « devinssent » un peu désuet qui m’a trop propulsée dans un passé alors qu’il s’agit encore d’un présent ?
De même pour la strophe sur les immigrés, le côté récit m’a un peu détournée du sujet sauf pour ces vers

sur cette étendue :
le pas ne marque pas
l'empreinte ne dure pas
la voix ne s’entend pas

j’ai retrouvé la force du début au sujet de la Syrie
la dernière strophe qui fait place à l’intime m’a totalement séduite.
Bravo pour l’originalité du traitement de ces différents regards et Bienvenue sur Oniris !

   Ramana   
8/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Le pouvoir, toujours, le fric, toujours !
Une petite clique de milliardaires mafieux qui s'auto-reproduit depuis fort longtemps déjà, travaille à sa domination totale sur le monde, et ceci sans aucun égard pour la vie des individus. Les guerres, relevant jadis plus ou moins de problématiques locales, doivent être perçues maintenant comme le résultat d'une gestion globalisée impliquant à divers degrés l'entièreté de la population mondiale.
Quand à l'esclavage, il a presque toujours existé en Afrique, entre tribus noires d'abord, puis avec les arabes pratiquant durant des siècles la traite des noirs mais aussi des blancs, et la traite des noirs par les blanc la plus communément citée, et même avant cela la traite des blancs par des blancs, ces derniers déportés en Amérique du Nord depuis l'Irlande et l'Angleterre...
Et l'esclavage dit "moderne" (nous leur ferons une proposition qu'ils ne pourront pas refuser !).
La guerre et l'esclavage semblent faire partie de la constitution humaine, il n'y a qu'à voir le moindre péquin tour-à-tour fort avec les faibles, et faible avec les forts...

   Catelena   
8/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Être, est un mot de la langue française qui m'interpelle depuis longtemps, par sa divisibilité et les problèmes qui vont avec.

Être, comme l'individu que nous sommes ; être, comme ce verbe qui nous insuffle la vie.

Produit par votre vers d'entame, je retrouve le même effet... Du coup, je me demande si c'est volontaire de votre part ?

Ce qui serait un coup de maître, je trouve, porté par ces regards où le polyptyque rejoint à coup sûr le côté politique de la situation. Devrais-je dire : des situations ?

Bref, un poème qui enflamme tant et plus les méninges.

Le plus appréciable : votre façon particulièrement inspirée de dénoncer les vilains méfaits de nos semblables envers nos frères – Faut-il le rappeler, nous sommes tous faits de la même argile, capable du pire comme du meilleur.

Merci pour le partage, Airjai.


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