J'ai beaucoup apprécié le côté par moments télégraphique du style.
Et le point de vue alternatif, peut-être simultané, du prédateur et du prédaté.
Cette impression qu'il n'est pas si évident de distinguer les deux, tant leur motivation respective reste mystérieuse.
C'est très visuel.
Le narrateur semble être le troisième protagoniste, aussi curieux, hésitant, hypnotisé, déçu, que les deux autres.
Un éventail d'émotions très parlantes.

S'il n'y avait pas eu l'exergue, on aurait pu imaginer d'autres duo/duels :
animal/animal, animal/humain, humain/humain.

Mais rien n'empêche le lecteur, finalement, de transposer la scène.

Les vers courts appuient, sinon toujours la rapidité des mouvements, du moins de la richesse de la gamme des sentiments.

Merci pour cette lecture.
Cyrill

Bonjour,

Un poème "fin" par la mise en forme et le propos.
On aurait pu aimer voir l’ellipse et la spirale du vol du papillon, mais les mots rendent assez bien cet effet.
On peut regretter les quelques articles restants, le hiatus "jeu incertain"
L'enchainement des actions et des sons est subtil.
"Moment qui s'effondre
Griffes profondes" -< par exemple

Si les vers ne riment pas, les assonances viennent ponctuer la rencontre.
Ensuite, la vie du papillon est bien plus brève que celle du chat et les 10 vers qui lui sont consacrés marquent bien ce fait face aux 28 (si j'ai bien compté) de l'ensemble. Alors que le titre n'évoque que l'insecte.
Habile.

Merci du partage,
Éclaircie

bonjour AmyMadison
Tel un sniper qui laisse la cible se poser, le chat patiente sans un bruit ni moindre mouvement...devant le papillon tout fier d'exhiber son éventail... feu ! le bel enluminé a les ailes toutes déchirées...
NB certes la scène ne dure que quelques courts instants, et le matou gagne par K.O.
Mais l'auteur qui décrit la scène par touches très succinctes, put étirer un peu chaque ligne, faire durer cette surveillance, comme on tend le caoutchouc d'une fronde au maximum, pour le lâcher tel un missile !
Pour cela, le centre de votre texte a ma préférence !

Bonjour AmyMadison,

Ce texte fait penser aux réflexions que pourrait avoir un photographe qui capte une scène de vie dans son objectif. Le choix du mot jeté sans explication car il se suffit à lui-même relate parfaitement ce qui se passe sous l’œil de l’auteur et transcende son émotion.

Le chat guette le papillon… le drame est imminent… la griffe puissante contre l’aile légère…

L’exercice est sans doute bien plus compliqué qu’il ne paraît à la lecture évidente. Rien à ajouter, rien à retirer pour faire impeccablement plonger le lecteur dans la mini-tragédie du jardin. Qu’importe qu’elle soit celle d’un chat et d’un coléoptère, ici cette dramatique est bel-et-bien tombée sous l’œil d’un poète.

Merci.

Jeu de chat, vol de papillon, le matou prédateur rate son coup de griffe, tant mieux pour le frêle papillon dont la vie est déjà si brève...

Malgré le côté saccadé donné aussi bien par la présentation que par la façon d'accoler les mots, ce poème permet de bien visualiser la scène décrite. Les métaphores pour décrire autant le félin que le lépidoptère sont suffisamment parlantes pour que le lecteur s'y retrouve.

Je préfère les rythmes plus coulés et une présentation moins compacte mais j'ai trouvé intéressant ce poème libre.