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Poésie en prose
AnGer : Envie
 Publié le 19/06/08  -  3 commentaires  -  2829 caractères  -  36 lectures    Autres textes du même auteur

L'envie d'être, l'envie de naître, et de n'être que désir contre cette envie.


Envie



Derrière mon regard se tient tapie l’ombre du néant réparateur, prêt à me happer dans son marécage de rêves pernicieux, m’enliser dans sa torpeur pour me laisser son goût de boue dans la bouche au réveil.

Je voudrais pouvoir ce soir, tirer hors de mes songes cette peur de ne pas te rencontrer, rêver autrement, plus doucement et parfois plus violemment. M’émouvoir demain du souvenir de ces rêves éveillés de la nuit présente qui m'a transportée, soulevée contre le profond cataclysme que mon corps subit de tant espérer le tien. À se tordre dans la moiteur de mon drap de ce mois-là, et d’imaginer…

Bouche ourlée cousue dans la tienne…

Paume de main recouvrant mes seins…

Ventres soudés que rien ne peut délier…

Jambes entrelacées contre le désir arrimées…

Du venin de l’amour que tu as dilué dans le parcours de ta langue sur ma peau, s’infiltre dans mes veines. Naissance du spasme que tu viens cueillir sur mes lèvres pour arrimer ton envie brûlante à la mienne. Nous faire mourir contre le refrain cadencé du balancement de nos sens, vertigineuse ascension d’un mont, au pôle contraire de ces souffles qui se retirent de nos poumons pour à la respiration prochaine nous aspirer dans son gouffre.

Des gémissements griffant le silence, y allier nos arabesques amoureuses pour briser l’espace du vide qui nous cerne. Du cataclysme où nous avons basculé, de la terre qui s’effondre devant nos yeux rivés l’un vers l’autre, qu’aucune guerre ne pourrait ni opposer, ni séparer. S’imposer maîtres de cet instant unique qui de nos deux corps, ne forment plus qu’un. Force gracile mais si féline de l’aboutissement de nos envies, mains en dérive qui s’accrochent soudain à l’unisson pour atterrir ensemble au milieu du silence confident qui sait abriter les soupirs expulsés par les amants.

Je me voudrais si femme entre tes bras. De cette nudité du cœur que je dévoile pour la poser entre tes mains d’homme, déshabille-moi de cet habit de fantôme et pare-moi de la chaleur de tes mains que je frissonne. Couvre moi de ton corps que je n’aie plus peur de la nuit et de ces rêves éveillés qui me torturent de tant vibrer pour toi. Anime-moi dans ton sommeil, que mon sommeil me fasse te rejoindre, amants par nos rêves, pour un jour devenir l’amante que je veux être dans le lit de cet amour.

Étends-moi dans ton futur à venir et parcours-moi de ces quelques heures qu’il nous reste avant que l’on chavire l’un contre l’autre. Par ce souffle rauque que nos pulsions ne sauront retenir, dévore le temps pour moi pour que je ne me languisse plus de ta peau contre ma peau…

Appelle-moi aux premières heures de nuit, prononce mon nom doucement «insoumise », fragile femme qui rêve de devenir soumise entre tes bras…


 
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   Anonyme   
20/6/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une autre très belle prose poétique, Anger est coutumière du fait... Oui un désir que l'on ressent, une évidente sincérité transpire entre ces lignes, c'est vraiment très bien dit. Encore une fois convaincu par la sensibilité et le talent de l'auteur. Bravo!

   David   
31/8/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour AnGer,

Un plongeon derrière ce "regard", une barrière à passer, une écriture connectée aux pulsions, fougueuse, vivifiante, envivifiante ; j'aime bien la contradiction, ou autre chose, à la fin.

   Anonyme   
2/9/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Après ma lecture, je sens bien là toute la fougue d'un sentiment amoureux, c'est là justement que le "bas blesse", je ne me sens pas vraiment "intéressé". Je n'aime pas me sentir "voyeur", je trouve ici ce texte bien trop personnel, trop démonstratif.

J'ai ici moins ressenti votre habituelle pudeur, il y a comme une explosion de sentiments sensuels qui me dérangent, non qu'ils soient mal écrits, mais cela ne peut se partager ainsi. Enfin ce n'est que mon avis.

De plus, je n'ai pas retrouvé en son entier la virtuosité de votre plume, elle s'est faite plus en confidence, j'ai presque eu l'impression de lire un extrait d'un journal intime. C'est dérangeant.


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