Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie en prose
AnGer : Poussière d'ailleurs
 Publié le 29/04/08  -  3 commentaires  -  1960 caractères  -  48 lectures    Autres textes du même auteur

Partir pour oublier, partir pour recommencer.


Poussière d'ailleurs



Les paupières alourdies du poids des larmes se descellent de leur douleur, asséchées par le souffle du temps. Elles tracent leur sillage sur la pupille et se meurent sur le bord des lèvres pâles. Autrefois rougies par le fluide de l’amour, elles s’enrobaient hier de ses larmes de sang, et aujourd’hui, elles s’écartent pour faire se dissoudre leur tristesse. Les jambes rondes de ces pleurs dérivent hors de mon visage, et ne se noient plus dans mon âme.

J’ai égaré les clefs du tombeau de mon passé, j’ai déchiré les pages noires et sombres, et sans bruit, je traverse l’ancien cafard qui engluait chacun de mes pas, d’un pas léger je virevolte entre les strophes des heures.
J’ai fini par pousser cette lourde porte, sans peur de voir derrière son bois rugueux, l’autre rive d’un espoir naissant. Partir sans fuir, partir sans être apeuré, juste partir vers un ailleurs de couleur, et ne plus embraser mon regard de l'ombre mélancolie de la vie.

Je porte en moi quelques vestiges passés, une fleur écrasée, un soupçon de musique, litanie qui porte en elle suffisamment de maux, de lettres éparpillées. Les yeux dans le vague à l’âme, pour une âme sans vague autre que celle que la mer montante renvoie vers son sable blanc, je n’ai pas sombré, non je n’ai pas sombré.

Je quitte cette île aux souvenirs sauvages, parfois violents, et je mets dans ma voile un sourire nouveau, puisque je suis à quelques mois d’une nouvelle terre qui se nomme : ailleurs. Quelques kilomètres, une distance de plume à plume et la trace de mon cœur qui bat la chamade pour ce chemin à venir que je ne connais pas encore mais que je respire avec plaisir.

Je n’efface rien sur l’ardoise du temps, la craie de ma vie tremble sur les lignes à peine dessinées, doucement je vais extraire de la roche de mon présent, ces lumières aux couleurs pastels pour écrire ce que mon cœur saura mettre en couleur pour inonder demain…


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Maëlle   
29/4/2008
Je trouve ça prometteur. Pas aussi fort, aussi net que je ne peux l'attendre, un peu trop "clair", mais réellement prometteur. En creusant un peu plus, en évitant aussi quelques choses trop évidentes...

   Anonyme   
30/4/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
De la très belle prose. Pas prometteur... En activité.

   Anonyme   
30/8/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Quand je m'attarde sous vos écrits, le plaisir est toujours le même, vous savez m'emporter dans l'univers des mots très expressifs, posés avec poésie et intelligence.

Je sens tout au long de cet écrit, une certaine tristesse douloureuse dénoncée qui s'étiole peu à peu pour aller vers un "ailleurs", prometteur d'apaisement, quelle magistrale phrase finale :

" Je n’efface rien sur l’ardoise du temps, la craie de ma vie tremble sur les lignes à peine dessinées, doucement je vais extraire de la roche de mon présent, ces lumières aux couleurs pastels pour écrire ce que mon cœur saura mettre en couleur pour inonder demain… "

Du début à la fin votre écriture marque l'esprit par l'intensité de l'émotion qui "flotte" avec une ferme pertinence, vous savez captiver vos lecteurs. Le ton est juste, franc et poignant.

Voilà, là encore un texte puissant, qui a touché ma corde sensible.

Un jour j'ai décidé de me laisser guider vers un "ailleurs" qui a changé toute ma vie ...


Oniris Copyright © 2007-2023