J’ai tenté d’apaiser l’indicible brûlure
De mon cœur calciné aux tisons de l’ennui
Mais les braises de l'absence attisent chaque nuit
Le glas de ton trépas en sombre tessiture.

J’ai rêvé tant et plus d’effacer la talure
Que sur mon corps nourri des larmes du regret
Les souvenirs enfuis, pleurant à ton chevet,
Griffaient de rides nues comme une déchirure.

Je contemple sans fin les multiples fissures
Que les années figées aux rêves d'autrefois
Ont tracées sur les murs au long trait de l'usure,
Dessinant les épures de nos anciens émois.

Le temps n’a pu guérir l’insidieuse blessure
Qu'en mon âme meurtrie des cris du désespoir
A laissé se creuser l'infâme laminoir
De ton dernier soupir aux ombres des ramures.

S’il est vain d’espérer le retour des beaux jours,
Du royaume des défunts je peux briser l’armure
Et des derniers confins fracturer la serrure
Pour te soustraire, amour, au funeste séjour.