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Poésie libre
Astras : La première lettre au néant
 Publié le 13/07/15  -  6 commentaires  -  691 caractères  -  174 lectures    Autres textes du même auteur

Cahier - "14,99 €" - Frédéric Beigbeder, bien entendu.


La première lettre au néant



La feuille. Le seuil d’indifférence
est soigneusement dessiné
parmi les lignes d’imprimerie,
pâles et grossières.
De quel côté
faut-il prendre
place ?

Il vit encore, le vieux immeuble,
J’entends le battement de sa porte.
Sur les marches écorchées,
La question sanguinolente s’attarde :
Ne serais-je malvenue ici ?

Il n’y a rien :
Juste le claquement solitaire des talons,
Juste des ombres d’un lampadaire qui tremble,
Juste quelques mots arrachés au vide
Dans un cahier dépourvu d’espace…

Et je cours,
je cours
avant
que la réponse
n’ait retrouvé
mes
traces…


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Vincent   
18/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Et je cours,
je cours
avant
que la réponse
n’ait retrouvé
mes
traces…

course angoissante

être rattrapé par le néant

un mot lui même angoissant

cet infini sans réponse

cette trajectoire inhumaine

j'aime la construction de votre texte

décor banal bien décrit

qui débouche sur l'angoisse

j'ai beaucoup aimé

   Lulu   
28/6/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
"le vieil immeuble"... serait tout de même mieux que "le vieux immeuble".

L'ensemble se tient. J'ai aimé me promener sur cette page, sans pour autant comprendre le titre, lequel me laisse perplexe.

Cela dit quelque chose sur le rapport que l'on a à l'écriture et cela me plait. Cela va en effet au-delà du manque d'inspiration ou de l'éloge fait à une muse.
L'auteure joue avec son stylo et son cahier, sans le dire vraiment et joue d'abord avec nous, lecteurs, comme avec les mots.

Un poème fort agréable à lire.

   Bleuterre   
13/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour, il y a de l'espace pour l'imaginaire dans ce texte, et pour cela j'aime beaucoup. Des questions sur la place, sur le sens, sur les mots qui s'attardent ou non sur la page blanche et qui rejoignent l'ordinaire du quotidien, ordinaire routinier, comme "le claquement solitaire des talons".

Une belle trouvaille à la fin :
je cours
avant
que la réponse
n’ait retrouvé
mes
traces

les mots qui s'échappent parce que le tourbillon de la vie prend le dessus ? Ou les mots qui ne saisissent que le déjà vécu, le trop tard d'être ?

Même si le cahier est dépourvu d'espace, même si les mots enferment parfois plus qu'ils n'ouvrent, votre texte paradoxalement ouvre sur l'espace d'un néant où peut s'écrire encore autre chose, et c'est comme ça que je le lis, peut-être suis-je à côté de votre texte, mais ça me parle ainsi.

Juste un bémol sur le "vieux immeuble" que je verrai bien converti en "vieil immeuble"...

Merci et bonne continuation !

   Pussicat   
14/7/2015
après "La deuxième lettre au néant" publiée en mai, et que j'avais bien aimé, voici donc "La première lettre au néant"... étrange (?)

la première strophe semble être une interrogation de l'écrivant face à l'objet feuille, lettre, cahier...

la deuxième strophe semble raconter le début d'une histoire comme si l'écrivant avait réussi à prendre place devant la feuille pour la noircir... la faute est volontaire (le vieux immeuble) comme un décalage de langage... ne pas prendre place dans les carreaux de la feuille, ne pas suivre "les lignes d'imprimerie"...
l'écrivant s'interroge : que fait-il ici ? la situation n'est pas claire...

la troisième strophe débute sur une négation / Titre : "néant" : "Il n' y a rien : " ... or même "rien" c'est déjà quelque chose, c'est un mot écrit sur la feuille, quatre lettres qui sonnent... le deux points confirme cette impression de quelque chose qui existe, qui est...
des talons qui claquent dans nuit ? des ombres, un lampadaire, un décor, un personnage... "arrachés au vide", à ce qui n'est pas encore... pour se retrouver "Dans un cahier dépourvu d'espace..."
vers à l'allure d'oxymore, comme si ce cahier était trop petit pour contenir tous les mots d'une histoire...

la strophe finale est une fuite en avant de l'écrivant, de l'auteur, du stylo devant les mots, devant l'histoire qui ne veut pas de fin...

après "le vieux immeuble,", l'auteur sème une seconde étrangeté de style : "Juste des ombres d’un lampadaire qui tremble,"... personnellement, j'aurais écrit : "...les ombres d'un lampadaire qui tremble,"

questionnement sur l'écriture, l'acte d'écrire, pourquoi écrire, questionnement sur un auteur face à son acte d'écrire... je ne sais pas,
ce texte ouvre des pistes, je le lis comme cela, et pour cela il est intéressant.
je retiens : "La feuille. Le seuil d’indifférence / est soigneusement dessiné / parmi les lignes d’imprimerie, / pâles et grossières."

à bientôt de vous lire,

   Robot   
15/7/2015
Je vois ce texte comme celui d'un poète prêt à écrire mais qui perçoit d'abord son environnement. Après, reste un entre soi un peu obscur.

En tout cas, l'écriture est intéressante.

Ecrire est-il un acte qui isole ou perçoit-on inconsciemment ce qui nous entoure, et l'environnement a-t-il une influence sur ce que l'on écrit au moment de la rédaction.
Le support est-il anodin, un cahier à 14,99 euros comme le symbole de la qualité ou non de la mise en place du lieu de réflexion pour écrire: l'outil, plume ou clavier dirige-t-il aussi notre subjectivité.
Le dernier paragraphe indique comme la crainte du résultat.

J'ai lu avec une attention soutenue et je vous donne mon interprétation qui probablement n'a rien à voir avec ce que vous avez voulu suggérer. Mais au moins votre travail oblige à la réflexion et c'est déjà pas mal.

   ManonLunalice   
3/8/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'aurais tendance à dire qu'il faut épurer un peu.
Les retours constants à la ligne sont-ils nécessaires ?
Sanguinolente, c'est obligé ?
Cela dit les questionnements, surprenants et dérangeant au début, donnent une atmosphère mystérieuse au tout et j'aime bien la partie centrale du poème, surtout ces vers:
"Il vit encore, le vieux immeuble,
J’entends le battement de sa porte."
la vie des lieux en poésie, cela donne vraiment très choses qui me parlent beaucoup, c'est beau.

et puis:
"Il n’y a rien :
Juste le claquement solitaire des talons,
Juste des ombres d’un lampadaire qui tremble"
parce que c'est à la fois visuel et auditif, vous explicitez les sensations que donnent les bruits, certains objets dans certaines lumières.


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