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Poésie libre
Bidis : 10 novembre 1918 [concours]
 Publié le 28/11/18  -  8 commentaires  -  1653 caractères  -  128 lectures    Autres textes du même auteur

À la mémoire de mon père, parti combattre à dix-sept ans. J'imagine...


10 novembre 1918 [concours]



Ce texte est une participation au concours n°26 : Centenaire de l'Armistice 14/18
(informations sur ce concours).






Qui a dit que tuer était dans son destin ?
Et qui a décidé de l'envoyer au front ?
Au fond,
Lui-même le voulait au nom de tous les siens.

Il fallait bien sauver la patrie en danger
Il fallait bien offrir sa jeunesse en partage
Sa vie...
Tuer, être tué et n'avoir pas vingt ans !

Il se rue en avant, baïonnette au canon
Quelle poitrine trouera-t-il aujourd'hui ?
Quelle chair ?
Il en oublie la sienne qui ne put dire "non !"

Quand ils sont partis, il avait dix-sept ans
Et paradait, tout fier, dans les rues, entonnant
Des chants
Patriote exalté, et le fusil fleuri.

Il rampe dans la boue et bande son courage
Il affronte les balles qui fusent près de lui
Démons
Dans ce sanglant enfer où il se croit maudit

Il chantait en partant, il ignorait encore
Ce que c'est qu'un charnier d'hommes, d'adolescents,
Ses frères
Qui crevèrent d'abord d'avoir peur de la mort

Des crânes éclatés, des membres en charpie
Des ventres ouverts crachent des intestins
Puants
Et des agonisants rampent et crient "Maman !"

Il ne sait pas encore que demain c'est fini
Qu'il rentrera chez lui, auprès de ses parents
À qui
Il ne dira jamais son dégoût infini

Jusqu'à ce qu'il s'en aille rejoindre ses amis…


 
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   INGOA   
16/11/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
En essayant de remuer les tripes pour donner de la consistance à son récit poétique, l'auteur n'hésite pas à détailler un charnier :
Des crânes éclatés, des membres en charpie
Des ventres ouverts crachent des intestins
Puants
Et des agonisants rampent et crient "Maman !".
Je ne crois absolument pas que le langage poétique puisse valoriser les massacres et barbaries aux déviances inhumaines. Il y a contre-indication. C'est comme si l'on voulait traiter un cancer avec de l'aspirine.

Malgré une écriture homogène, je n'arrive pas à m'y immiscer.

   Miguel   
18/11/2018
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
On sent de la sincérité dans ce texte, mais elle souffre d'être exprimée par des poncifs et des images rebattues. L'ensemble est un peu prosaïque et il n'y a pas ce souffle épique qui aurait soulevé l'âme du lecteur.

   Corto   
28/11/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Ce poème est poignant. Il sait recréer le contexte avec l'enthousiasme naïf qui prévalait en 1914: "Lui-même le voulait au nom de tous les siens". Eh oui tout le monde n'avait pas entendu Jaurès...Bien vite la fatalité apparaît: "Il fallait bien offrir sa jeunesse en partage" puis tout aussi vite le courage exigé sans échappatoire : "Il se rue en avant, baïonnette au canon". Le réel l'a rattrapé: "Dans ce sanglant enfer où il se croit maudit" et ce sera pour toujours car: "Il ne dira jamais son dégoût infini".
On voit bien l'engrenage irrémédiable et la blessure définitive pour toute une jeunesse sacrifiée, dont une bonne partie finira sa vie comme exilée au milieu de la société. Ce poème est l'expression de la répugnance pour la guerre. Ce qui hélas n'a pas suffi à faire vraiment la paix.

   papipoete   
28/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour
il est parti le soldat, prêt à servir et défendre la patrie ; en plus, la rumeur dit << il n'y en a pas pour longtemps ; on sera vite revenu ! >>
Et chaque jour qui passe augmente un degré d'horreur dans ce trou, où l'on survit, l'on agonise et l'on meurt en pleurant Maman !
Demain, alors que les années ont passé, on entendra sonner le glas, cette cloche du malheur qui pour une fois, sonnera la joie ...
NB cheminement à travers boue, corps en charpie, un voyage au bout de l'enfer, relatés avec une plume qui ne recule pas devant ce qui fait peur ; chaque 3e vers est judicieux, appuyant son propos !

   Anonyme   
28/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↓
L'écriture est simple, un peu trop peut-être.

C'est bien de souligner la fierté avec laquelle tous ces jeunes gens partaient défendre leur " patrie en danger ", même si ils y étaient contraints.

Toutefois je trouve que ce texte manque d'originalité avec parfois quelques maladresses d'écriture.

Le titre et la dernière strophe sont en adéquation.

   plumette   
28/11/2018
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
le démarrage sous forme de questions m'a arrêtée

Dans la troisième strophe, j'ai aussi du mal avec la poitrine, ou la chair? qui ne put dire "non"

la force du poème se trouve dans les images qu'il fait naître et qui sollicitent les sens.

mais je suis mitigée car, est-ce la présentation? ma lecture a été heurtée, j'ai du m'y reprendre à plusieurs fois.

Plumette

   lucilius   
29/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Ce questionnement d'un fils cherchant à comprendre les motivations qui ont poussé son père à suivre l'élan patriotique dans un charnier sans once d'humanisme, aurait mérité plus d'indignation, de révolte.
Seule perce la résignation et le désir d'introversion. Pourquoi pas, après tout ?

   Lulu   
30/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

J'aime vraiment beaucoup ce texte que je lis comme un bel hommage.

J'ai été touchée par la tonalité du poème dès le premier vers qui appelle une réponse sans que l'on sache quoi dire… "Qui a dit que tuer était dans son destin ?"

C'est très bien rythmé, du fait du choix des vers libres qui traduit bien l'humeur du locuteur. "Et qui a décidé de l'envoyer au front ? / Au fond, / Lui-même le voulait au nom de tous les siens."... Le ton est grave, sincère et simple à la fois. C'est celui de l'évidence qui s'interroge.

Les scènes décrites au présent de narration "Il se rue en avant, baïonnette au canon / Quelle poitrine…" actualisent parfaitement ce qui fut.

La répétition "Il fallait bien sauver… / Il fallait bien offrir…" mettent bien en parallèle cette nécessité décrite pour dire qu'il s'agissait, au-delà d'une nécessité patriotique, de celle d'une vie. Les trois points de suspension marquant le contraste entre "Sa vie…" la sienne, marquée par le possessif qui rappelle qu'il s'agit d'une vie particulière, presque nominative et donc essentielle.

J'ai beaucoup aimé la forme en ces questions rhétoriques : "Quelle poitrine trouera-t-il aujourd'hui ? / Quelle chair ?"... qui marque aussi le sentiment du narrateur. Il ne s'agit plus seulement du personnage en question, mais du narrateur qui s'exprime, comme ici : "Il en oublie la sienne qui ne put dire "non" !" Le point d'exclamation renforçant le "non" du jeune homme.

Je trouve ce poème vraiment très réussi, tant il est épuré, juste dans l'expression de ce qui a pu être. Rien n'est de trop dans les mots.

Le réalisme des tranchées est là, non pour faire comme, mais pour dire ce qui a pu être. En somme, un bel hommage en rapport à ce qu'ont pu vivre tous ces hommes.

Tous mes encouragements à l'auteur(e).


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