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Poésie néo-classique
Brisemarine : Pourquoi taire ses peurs ?
 Publié le 16/08/10  -  12 commentaires  -  1284 caractères  -  355 lectures    Autres textes du même auteur

Femmes en détresse.


Pourquoi taire ses peurs ?



Quand le verbe tarit dans son lit de fureur,
Des épaves de mots, lâchées sur la page,
Gravent sur ses ourlets des estampes d'aigreur,
En ponçant les contours d'un émeri de rage.

Car ma plume insoumise épand des nuits rebelles
Gorgées de rancœur et de l'amer des cris ;
Son parler en émeute émet des kyrielles
De couplets bouillonnants pour brûler le mépris.

J'ai dans l'âme les bleus de ces corps bafoués,
Ces femmes dont les pleurs ont le goût des blessures ;
Elles cèlent leurs cris dans leurs gosiers roués,
Et suspendent l'espoir au fil des meurtrissures.

Puis, le cœur emboîté dans l'horizon perdu,
Elles ploient au blizzard des rafales barbares,
En bernant l'étendard d'un amour éperdu,
Brisé sur les récifs de la main des ignares.

Pourquoi baisser les yeux, pourquoi taire ses peurs,
Alors qu'au clair du jour fluent les plaies ouvertes,
La nuit du pire enfer et des froides stupeurs,
Quand au regard brisé se lisent les alertes ?

Non, la main du bourreau, qui sème la terreur,
Faut-il par le non-dit qu'elle reste impunie ?
Conjuguer le silence au présent de l'horreur
Transperce l'avenir au fiel de vilenie !



 
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   LeopoldPartisan   
3/8/2010
 a aimé ce texte 
Pas
Très déçu du traitement littéraire d'un sujet aussi crucial et essentiel. J'ai l'impression qui je l'espère n'est bien sûr qu'une impression d'un auteur qui s'écoute écrire et se gave lui-même de ces mots alambiqués et pour lequel le sujet qu'il veut décrire n'est plus qu'un accessoire.
Si j'aime parfois tellement la littérature anglo-saxonne c'est justement parce que les auteurs parviennent à se fondre complètement dans leur sujet et que ce qui mis en avant c'est la sujet, pas son auteur.
Désolé mais ici pour moi on est passé complétement à côté.

   Marite   
25/10/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Dans ce poème tout a été dit. La brutalité, la souffrance et l'horreur ont pu être dites avec une grande maîtrise. La poésie néo-classique au service de l'inexprimable. Bravo à l'auteur, mais je laisse aux spécialistes le soin de mesurer la qualité de la forme de ces vers.

   Damy   
25/10/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Belles, sensibles, pudiques et délicates expressions des détresses profondes

"Non, la main du bourreau, qui sème la terreur,
Faut-il par le non-dit qu'elle reste impunie?3.
Un peu trop contraint. Inversion à décrypter
À quoi le "Non" se réfère-t-il? Répétition de "non"

Edit 25/10/2010 :

Sur la forme (ma préoccupation mineure ainsi évacuée), il me semble avoir lu quelque part qu'au pluriel le e reste muet (lâchées, gorgées). J'aurais en tout cas une tendance naturelle au minimum.

"Non, la main du bourreau, qui sème la terreur,
Faut-il par le non-dit qu'elle reste impunie ?"
me semble contenir 2 sujets de même "personne" sans qu'"elle" ne me paraisse surligner la principale "main'.

Mais du détail par rapport à la révolte chevillée aux corps.

J'aurais bien vu l'ensemble du poème employant la métaphore de l'écriture comme dans les deux premiers quatrains.

(L'onglet des notes n'apparaissant pas ? mon sentiment porte au "bien")

Edit 2 :

Excusez-moi, je l'avais déjà lue en août...Je lis tellement ! Et comme elle m'était toujours proposée à lecture, j'ai relu.
À la relecture, la "révolte" m'empreint plus que la "délicatesse" et mon appréciation finale mérite bien un +

   Arielle   
16/8/2010
 a aimé ce texte 
Pas
Un sujet trop douloureux, trop délicat pour s'étaler avec tant de grandiloquence et de lourdeur. Un tel vocabulaire, des images aussi pompeuses, appuyées par de tels effets de manches me paraissent à la limite du grotesque alors que le poème devrait être inspiré par la compassion !

Je suis surprise aussi de trouver ce texte au rythme irrégulier en "poésie classique" :
"Des épaves de mots, lâchées sur la page,"
"Gorgées de rancœur et de l'amer des cris ;"
"Alors qu'au clair du jour fluent les plaies ouvertes,"
ne comportent que 11 syllabes dans un ensemble d'alexandrins, à moins que l'auteur ne prononce lâ-ché-es, gor-gé-es et flu-ent ?

   Anonyme   
16/8/2010
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Je n'm pas du tout le traitement de ce poème.
Sujet lourd, important, qu'il faut défendre à cor et à cris.
Ici, l'impression est assez neutre. Les vers bâclés, à la limite du non-sens parfois, toujours dans la banalité la plus plate. Un comble pour ce genre de sujet.
L'impression de regarder ça de loin, sans que vraiment la narration ne soit impliquée, touchée par cet étalage de vocable inadapté.
J'aurais préféré de la violence et de la vulgarité à cette forme verbeuse de pseudo-compassion intellectualisée.
On est battu comme plâtre, ça manque de bleus, de tripes, de sensations. Par contre ça se regarde bien de loin, avec détachement et personnellement ça me met le malaise.

   Anonyme   
16/8/2010
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour
Ici la forme classique est rigoureusement respectée (du douze syllabes sans erreur aucune, contrairement à ce qu'un des commentaires précédents semble indiquer).
Mais la forme et c'est dommage prend le pas sur le fond et laisse une impression désolante de facticité du traitement poétique du thème. Les vers classiques peuvent accentuer la profondeur du sujet ou au contraire la tarir. C'est un peu, beaucoup le cas ici.
Je salue toutefois, le vocabulaire choisi avec soin mais qui parfois semble inadapté.

   Wencreeft   
17/8/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Brisemarine,
Votre conception de la poésie est-elle d'user du vocabulaire le plus châtié possible ?
En effet, si votre poème respecte, et je vous respecte pour cela, les règles strictes de la prosodie classique (quelques doutes toutefois au sujet des vers précédemment cités, sur 11 pieds ), il n'existe et ne prend sa source qu'en la surenchère malsaine de métaphores et de mots bien peu usités.

C'est dommage car au fond c'est un bon poème, certains vers et quatrains sont excellents, mais toujours ils laissent l'impression mauvaise que vous vous regardez écrire, que vous n'avez choisi un sujet que pour l'assommer à coup de phrases pompeuses gavés de fioritures parfois inutiles.

Désolé, car le talent y est, c'est certain.

   Anonyme   
18/8/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Brisemarine,

Fureur et révolte s'imposent dans ce texte écrit d'une plume incisive.

La prosodie classique me semble ici parfaitement respectée, on ne peut plus scrupuleusement même, jusqu'à ces "lâchéEs" et autres "plaiEs" ... qui à mon sens alourdissent la lecture au XXIème siècle ; mais c'est le choix de l'auteur et je le respecte.

Ceci mis à part, j'aime beaucoup le premier quatrain, mon préféré. Le dernier en revanche, me paraît le moins réussi avec ce "non" un peu malvenu (à mon sens) et répété.

Au global, une lecture appréciée.

   brabant   
19/8/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Brisemarine,

Ce poème coule comme un fleuve qui déborde et charrie un vocabulaire de guerre. Un vrai souffle le parcourt et le fait frissonner du début jusques à la fin. Au "Pourquoi" qui reprend le titre "Pourquoi taire ses peurs ?" répond "Non", car ce poème a dit: "Faut-il par le non-dit qu'elle ("la main du bourreau") reste impunie ?"

C'est une réelle performance que d'avoir mis ainsi, sans aucune concession, la rigueur du classique au service d'une cause que l'ignorance et la barbarie continuent d'occulter.

Ce combat de la langue, ce combat de l'emphase (dans le bon sens du terme), ce souffle qui charrie, ballotte, malmène et fracasse les poncifs, les mots nobles et les images et les métaphores mis au service de la révolte, sont d'une violence inouïe sous une réelle dignité.
Faut-il être vulgaire pour renverser les montagnes ? Le son des trompettes n'a-t-il pas suffi pour renverser des murailles ? Ce poème est de cette eau-là. Tumultueuse; J'y relève des mots qui sont des projectiles, des images transfigurées qui décrivent et déchiquettent l'obscurantisme des mâles religions et des coutumes mâles, et de tous les asservissements.
"... fureur... épaves... aigreurs... rage... insoumise... rebelles... rancoeurs... cris... mépris... bleus... bafoués... pleurs... blessures... cris... (tiens ! une répétition ! vous n'avez pas honte ? - Non ? vous avez raison)... roués... meurtrissures... perdu... barbares... éperdu... ignares... peurs... plaies... enfer... stupeurs... brisé... alertes... bourreau... terreur... impunie... horreur... fiel... vilenie..."
N'est-ce pas le vocabulaire de la guerre cela ?
"lit de fureur... épaves de mots... estampes d'aigreur... émeri de rage (très beau)... plume insoumise... nuits rebelles... gosiers roués... fil des meurtrissures... rafales barbares... plaies ouvertes... pire enfer... froides stupeur... regard brisé... fiel de vilenie"
Ne sont-ce pas là les images et les métaphores de la douleur ? Superbes, sublimes images et métaphores !
Tout n'est-il pas dit, crié, hurlé, ici ?

On peut regretter "ourlets... kyrielles... non-dit...", trop doux ou trop chantants ou trop anodins... ou trop abstraits, ainsi que certaines métaphores trop recherchées, délicates ou brodées, excessives ou grandiloquentes qui viennent affaiblir le message: "blizzard des rafales barbares... / ... l'étendard d'un amou éperdu/Brisé sur le récif de la main des ignares." (et pourtant que c'est beau ! Ah ! les mots !) Gare donc aux images ampoulées et parfois aussi à trop d'abstraction. Mais à la relecture certaines métaphores qui m'avaient paru excessives reprennent de leur force eu égard à la qualité de l'écriture.
Et je dois avouer que je me retrouve là devant un sacré bel exercice de style mis au service d'une sacrée belle cause. Maîtriser ainsi son écriture pour exprimer une révolte relève à mon avis du grand art, du très grand art. De quel droit les cris et les harangues et les gesticulations vaudraient-elles mieux ? C'est dans la maîtrise et la distanciation que se gagneront les derniers combats.
Merci de le démontrer !

   Anonyme   
19/8/2010
La démarche (s'emparer d'un sujet dur et le poétiser) a toute ma sympathie.
Certains vers sont vraiment beaux.

Mais euh... prononcer ces e muets des terminaisons verbales (je note que les autres e muets ne sont pas comptés) ce n'est pas classique ! Pas du tout : ça nous renvoie au baroque, à Ronsard and co, à la Renaissance, à Villon ! Nous nous situons en tout cas avant le XVIIè s.

Plusieurs maladresses pour cette catégorie, je ne relèverai que ce qui suit :

On devrait compter au vers : "Elles plOIENT au blizzard des rafales barbares," treize syllabes, le vers est faux, en classique : on conjugue "Je ploie" (terminé par un e) donc "ploient" donne deux syllabes.
En outre, un mot comme "plaies" devrait aussi, dans cette catégorie, compter pour deux syllabes, et fausse donc le vers.
Enfin, négligence de l'auteur au deuxième quatrain, qui commence - contrairement à tous les autres - par un rime féminine.
Je verrais donc plutôt ce texte en néo.

Alors du coup, je m'abstiens d'évaluer car, si j'adhère au fond, si l'auteur a manifestement la capacité d'écrire un beau poème classique (les rimes sont belles, il connaît sans doute bien les règles versification classique, mais il s'en détourne !), ce poème-ci n'est pourtant pas "classique".
Non, décidément, à la relecture, cette pronciation dépassée (choix curieux) affaiblit complètement le propos. Il distrait le lecteur. Bien regrettable !
Que l'auteur évite de recommencer ce qui pour moi est une erreur, et sans doute son prochain poème m'enthousiasmera-t-il.

Mais... mais... mais qui suis-je pour adopter ce ton, moi ? Rien.

   Anonyme   
28/10/2010
 a aimé ce texte 
Passionnément
[passage modéré : hors sujet]

J'ai particulièrement aimé le traitement de ce poème ; pas aimé au sens de "jouir de" mais plutôt à cause de la force de l'expression et du rendu. Pour avoir vécu cette violence autant à l'égard de ma mère que de moi je dois dire que jamais, jamais, mon verbe ne s'est "tarit dans son lit de fureur" et rien que pour cela je remercie l'auteur d'avoir si bien su l'exprimer. Et ce n'est pas un "sujet" qu'il faut défendre mais plutôt combattre avec la dernière énergie, celle de la douleur et du désespoir. Il ne peut y avoir de banalité dans l'expression de l'immonde ni d'inadaptation. Comment peut-on parler d'inadaptation ? alors je me fous d'être modéré pour mes propos mais j'ai eu mal, mal avec cette femme mais également mal pour cet homme qui nie son humanité. Oui mal ! Car la violence est vulgaire par essence mais pas seulement. Elle est et je n'ai pas les mots pour l'exprimer, juste les pleurs et la douleur. Alors tu voudras bien excuser mes fautes d'orthographe mais mon regard se brouille et l'écran et la vie.

Et en vérité "J'ai dans l'âme les bleus de ces corps bafoués".

   Jlem   
26/11/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le classicisme est poussé certes, mais ce n'est pas pour déplaire car le ton est entraînant, bien tourné.
Quelque' étalage' allons, bon.. je ne vois rien d'extraordinairement alambiqué ou de suffisant. Il a peut-être un trait inhabituel, mais qui sait charmer: Il y a du verbe, de l'expression, du beau langage, c'est un beau poème. L'auteur semble réellement touché par le sujet tant on y ressent de la révolte, avec une note finale de compassion et d'encouragement, volonté d'ouvrir ou de faire ouvrir les yeux.

Merci simplement pour cette lecture.


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