C'est très beau

Le portrait de Rose par petites touches délicates et nostalgiques...une femme finit dans une sorte de folie douce une vie singulière...des manques...des regrets...des ratages...à peine des souvenirs... Les phrases simples et bien choisies forment une mélodie pour ce personnage attendrissant!

"Sa seule coquetterie une voilette
Sa liberté marcher pieds- nus.


Elle murmure toute la journée des souvenirs de soldats."

Ces trois dernières phrases laisse une émotion dans la gorge.
La poésie est bien là!

J'ai été happé par ce poème. Plus exactement par deux passages :

- le dernier, qui commence par " Rose ne prie plus " jusqu'à la fin. Je n'ai pas souvenir d'avoir lu beaucoup d'équivalents sur le site. La meilleure preuve c'est quand les poils s'électrisent à la lecture. L'émotion est le premier sentiment que dégage une poésie. Après on a tout le temps de finasser sur le style ou la prosodie. Parler d'une vie comme vous le faites dans ses lignes, avec autant de suggestion, exprimer des sentiments aussi forts avec si peu de mots, est assez remarquable.

Ce vers par exemple :
- "La blancheur de ses sous-vêtements."
Exprimez-vous l'idée qu'elle se tient prête pour l'amour, ou au contraire qu'elle y a renoncé, ou encore, que les hommes ne s'approchent plus d'elle? Il se dégage de ce vers une sorte de mystère qui lui donne toute sa beauté.

- Le deuxième passage, qui va de " Elle est assise " jusqu'à " sous sa robe ".
Il n'a pas la force du précédent, car les images prises une à une sont plus conventionnelles, moins évocatrices. Mais vous avez su tellement bien les réunir, que l'ensemble est presque baroque dans les détails ( par exemple l'orteil sous la robe). Et ici encore il plane un mystère, pourquoi avoir retiré les socs?
Ces deux passages sont pour moi d'un niveau assez exceptionnel.

Malheureusement je n'en dirai pas autant des trois strophes du milieu. L'option " triple anaphore " m'a littéralement assommé.
J'étais parti dans un imaginaire qui promettait d'être assez fascinant, et tout d'un coup vous balancez des roulements de tambour qui viennent déranger ce rêve. Qui plus est, des roulements de tambour bruyants comme la banalité :
- " Son sourire transparent comme l’aube
Ses cheveux de soie "
Toute la litanie sur le visage, avec des flashs répétitifs et une description si banale qu'elle désincarne Rose. Tout à coup elle devient le portrait standardisé d'une photo d'identité.
Et puis tout le passage " Vierge..." . En parlant de généralités comme " le désir des hommes " ou " le plaisir de femmes " , vous faites de Rose une sorte de parangon de la virginité. J'aurais préféré que vous trouviez des mots pour qualifier Rose et non pour la terre entière. La poésie est précision, détail, personnification. Je crois qu'elle n'a que faire de la multitude.

Beau moment de lecture quand même.

Cordialement
Ludi

un texte parfaitement structuré Clair comme de l'eau de roche Chaque phrase participe et ajoute au tableau J'aime beaucoup le 3è groupe de vers Une présence...C'est simplissime beau et efficace
Admirable ET vierge de tout écrit avec pudeur Et le finale surprenant
UN superbe texte MERCI Leni

Bonjour C-cil,


Ce portrait de sauvageonne m'a fait penser aux photos - troublement érotiques - de Lewis Carroll. Pourquoi ai-je le sentiment d'une femme-enfant ou plus précisément d'une enfant-femme ?... d'un feu intérieur, d'un feu sous la cendre...

L'incipit et tout le contexte du poème sûrement.


Je gage que ce "Positif sur verre" quittera votre grenier pour l'un des beaux murs de votre salon... et tant pis si votre entourage ne comprend pas !

S'il insiste pour la brocante je suis preneur.

Pour le petit orteil, pas pour l'hymen !


Cochon de Lewis !


:D

j'aime beaucoup.

J'aime surtout ce qui transparait de ce texte, cette émotion que vous faites passer, cette étrange fascination qu'on peut avoir en fixant une de ces photos ancienne, au charme daté, magnétisante car elle réveille en nous une folle imagination sur la vie de cette femme dont on ne connait pas grand chose. à quoi rêvait-elle ? a t-elle été heureuse ? On se sent fier de faire revivre cette dame à travers nous.

c'est très beau et la dernière phrase nous rappelle à un moment d'histoire qui a déterminé beaucoup de choses.

Peut-être le titre est-il à double sens ?

j'ai beaucoup aimé la "présence en absence" qui résume beaucoup ce poème.

un très bon moment de lecture.

Assez difficile d'expliquer ce qui nous attire et nous retient dans ce portrait evanescent, presque fantomatique ("teint de nacre"). Oui, il y a une élégance certane et une solennité dans cet instantané que je qualifierais de spectral. Cette femme semble être "entre-deux" passages, rien n'est clairement défini (l'auteur ne tranche jamais : nor et blanc, clair-obscur, povre et sel...) et joliment résumé dans cette "présence-absence".

Seul l'Art (littérature et peinture) semble lui (re)donner (la) vie (depuis la mort de son homme, son fils - ? - à la guerre ? C'est ce que je comprends).

Le phrasé est simple, mais percutant, les répétitions volontaires (avec ce "Vierge" presque christique) renvoient une résonnance un peu morbide.

J'ai du mal à en parler avec à propos, sans doute parce que ce texte m'a plu.

W

Bonjour c-cil. Une poésie sans contrainte mais non pas sans émotion plus particulièrement dans sa seconde partie...
Le dernier vers nous laisse imaginer le pourquoi de cet état second dans lequel Rose poursuit son chemin de croix. C'est tout au moins ce que j'ai cru comprendre. Merci...

Bonjour c-cil ,

Il y a une vraie émotion qui se dégage de la fin de ce poème, c'est bouleversant, je retiens:

"Sa seule coquetterie une voilette
Sa liberté marcher pieds nus.


Elle murmure toute la journée des souvenirs de soldats."

Pour le reste, les images ne sont pas très fortes, mais elles réussissent à créer une ambiance.

Merci pour cette lecture.
Au plaisir de vous relire.

Un poème portrait très bien rendu, j'ai presque l'impression de la voir. D'habitude l'absence de rime me parait être une facilité mais là le rythme remplace la rime. C'est très joli, très réussi.

Je peux comprendre votre attirance pour ce "Positif sur verre", j'ai été happé par le regard d'une jeune femme, son portrait, une photo en noir et blanc.

Je ne sais dire pourquoi je n'arrive pas à entrer dans votre écrit, peut-être parce que vous êtes allé au-delà de ce "Positif sur verre":

" Rose est vierge.
Vierge du désir des hommes
Vierge du plaisir de femmes
Vierge d’enfance
Vierge de vie.

Rose ne prie plus.
Elle demeure entre ses livres, ses pinceaux
Et ce que personne ne voit :
La blancheur de ses sous-vêtements. "

Vous la matérialisez bien trop, en créant cette relation à un membre de votre famille, et pour moi c'est dommage, vous enlevez toute la magie que peut procurer une telle rencontre avec ce "Positif sur verre", même si c'est bien "Rose".

Je suis déçu, je n'ai pas eu vraiment d'émotion à proprement dit. La plus grande partie du texte n'est qu'un portrait, sans plus, son visage, son sourire, ses cheveux, son élégance, un avant, un après. Ce n'est pas très original ...

Et si ce n'était pas elle !!! Que pourriez-vous nous dire de ce "Positif sur verre".