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Chansons et Slams
Charivari : Leçon d'anatomie
 Publié le 08/06/13  -  8 commentaires  -  3055 caractères  -  147 lectures    Autres textes du même auteur

Bon sang c'est diffcile, à dix-sept ans, d'aimer.


Leçon d'anatomie



T’as le cœur sur la main
et le poing refermé,
t’as la langue dans la poche
et fais la sourde oreille,
le sexe en pointillés,
la tête dans la lune
et beaucoup de rancunes…


T’as le cœur sur la main,
serré dans le corset
de ton poing, mais t’as rien
qui bat dans ta poitrine ;
T’as le cœur en vitrine…

Tu es belle, tu le sais,
tu es belle et rebelle,
t’as peur d’être abusée,
t’es comme une gazelle
sans cesse aux aguets…
T’aim’rais mettre les voiles
mettre un voile… Tout larguer.

Tu protèges tant ton cœur
qu’il éloigne le rôdeur,
mais attire par malheur
le vrai cambrioleur.


Leçon d’anatomie :
le cœur a deux parties,
l’une expulse le sang,
le sang part violemment
pour faire le tour du corps.
Le cœur d’abord nous sert
à l’impulsion première,
il doit battre très fort
pour bien tout irriguer
atteindre l’autre côté.

Tout ce sang mélangé,
rempli d’impuretés,
ton cœur va le filtrer,
ton cœur va recycler
les drames du passé.

T’as le cœur en vitrine,
j’ai visé la poitrine
et je n’ai rien trouvé ;
et ton cœur s’est gonflé
de sang coagulé…


Ne trouvant pas ton cœur
j’ai donc cherché ta main
car demain ça fait peur,
on y va, allez, viens !

Mais t’as le poing fermé,
normal, il tient ton cœur
tu peux pas tout lâcher.

Leçon d’anatomie :
la main c’est un outil,
la main c’est pour donner
pour prendre ou pour frapper ;
vas-y, tends-moi la main
car j’ai dégringolé.

Oui, j’ai dégringolé…
et comme j’ai rien compris
j’ai voulu t’écouter ;
t’as la langue dans la poche,
et tu nies… Ça, c’est moche…

J’ai voulu te parler
tu fais la sourde oreille,
je t’aime, tu m’émerveilles,
et c’est du verbe « aimer »
comme j’aime les poèmes
ou sucrer mon café.

On ne peut pas s’aimer ?
Ce n’est pas un problème,
si t’as pas trop la flemme
on peut toujours baiser…
Et t’as poussé des cris,
Oui, là, tu m’as maudit.

À quoi donc sert le sexe ?
Je vois qu’à ton avis
C’est une question complexe.

Je te laisse réfléchir,
une tête sert à ?… Penser !
À compter, à choisir
ce qui est bon ou mauvais
ce qui peut faire souffrir
sans mentir ni tricher.

T’as le cœur sur la main
et le poing refermé
t’as la langue dans la poche
et fais la sourde oreille
le sexe en pointillé,
la tête dans la lune
et beaucoup de rancunes…

Quant à moi
j’ai un cœur à lâcher
des sangs à recycler,
des poings pour protéger,
des doigts pour caresser,
une langue pour parler,
des oreilles pour écouter,
un sexe pour pisser,
un sexe à ériger,
une tête pour cogiter,
et tout ça… Pour t’aimer.


 
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   Anonyme   
13/5/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,
Pour moi votre poème est un slam.
J'ai bien aimé son rythme et le fond qui est une parole qui me semble sincère.
Des mots qui sortent du coeur.

   Ioledane   
16/5/2013
 a aimé ce texte 
Un peu
Un texte long, empli de répétitions et maladresses … mais qui transcrit assez bien, me semble-t-il, cet état fébrile et ‘entre deux’ dans lequel on se situe à l’adolescence.

Le rythme est appréciable, les hexasyllabes coulent plutôt bien, sauf lorsqu’ils sont truffés de répétitions.

Le mot cœur revient 14 fois, beaucoup trop pesant à certains endroits ; le sang également est trop assené dans certains passages.

Je n’ai pas aimé le descriptif trop anatomique du cœur, trop ‘médical’ ; la main passe mieux, plus imagée. Quant à la fin, le « sexe pour pisser » était-il bien nécessaire ? …

Certains passages sortent pour moi du lot :
« T'as le cœur sur la main
et le poing refermé, »
« T’as le cœur sur la main,
serré dans le corset
de ton poing, mais t'as rien
qui bat dans ta poitrine ;
T'as le cœur en vitrine... »
« T'as le cœur en vitrine,
j’ai visé la poitrine
et je n’ai rien trouvé ; »
« J’ai voulu te parler
tu fais la sourde oreille,
je t’aime, tu m’émerveilles,
et c’est du verbe « aimer »
comme j’aime les poèmes
ou sucrer mon café. »

Le reste comporte beaucoup de platitudes et de passages triviaux.

Finalement, dans ce texte inégal se dessinent assez bien les questionnements, quêtes et maladresses de l’adolescence.

   Lunar-K   
16/5/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

De bonnes idées dans cette anatomie du corps amoureux. Et déjà ça, l'anatomie du corps amoureux, me plaît bien. Une déclaration pas banale, parfois amusante, parfois touchante. Une certaine naïveté aussi à certains endroits, mais qui reste tout à fait légère. Une façon peut-être de prendre le contre-pied de la plupart des poèmes amoureux, étonnamment chastes en général, et où le seul corps en présence est bien souvent celui de l'autre mais comme idéalisé et donc lui-même désincarné. Un délicieux rappel à ces poètes qu'on aime aussi (surtout) avec son corps (sans que vous ne tombiez d'ailleurs dans l'excès inverse, car aimer avec son corps n'est pas seulement aimer avec son sexe, bien entendu).

Sur la forme maintenant, je suis plus partagé. C'est qu'il y a de très belles trouvailles et formules, des strophes particulièrement brillantes, et puis à côté quelques facilités d'écriture qui me gênent plutôt.

Le positif d'abord : toute la première strophe (ainsi que son retour à la fin du texte), la dernière, le début de la leçon d'anatomie sur le cœur a deux parties (la rime ici toute simple est d'un bel effet je trouve) et quelques formules disparates comme "sucrer mon café" dont j'apprécie bien l'absurdité dans ce contexte.

Quant au négatif, je regrette pas mal l'usage important fait ici des répétitions. Vu que le poème tourne déjà essentiellement sur les retours incessants du cœur, pas du tout dérangeant en eux-même, je pense qu'il aurait mieux valu y aller plus légèrement sur les autres afin d'éviter cette impression trop forte de redondance. De même, quelques formules malheureuses : "t'es comme une gazelle", la strophe du rôdeur et du cambrioleur, "demain ça fait peur" dont j'ai l'impression qu'il n'est là que pour la rime, "ça c'est moche", l'apparition vers la fin du texte de questions qui brisent à mon avis le rythme et le ton d'ensemble...

Pas vraiment des critiques générales donc, mais quelques petits défauts tout ponctuels néanmoins qui ont ce don d'agacer et d'accrocher à la lecture...

Bonne continuation !

   troupi   
19/5/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Pas mal, peut-être un peu long. Quelquefois certains textes gagnent à ne pas trop s'éterniser. Le propos condensé devient plus percutant et il m'a semblé que ce poème devait se lire avec une certaine énergie justement pour le rendre percutant. C'est comme ça que je l'ai ressenti. L'incipit est bien choisi. Le titre original. Le fond intéressant, la forme bien construite. Tout est bon en fait mais je pense vraiment qu'il faut raccourcir un peu.

   LeopoldPartisan   
20/5/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
si tel qu'il l'annonce l'auteur ou le narrateur de ce texte n'a que 17 ans, là je dois dire qu'il me donne une sacrée leçon, tant ce qu'il écrit est à la fois d'une justesse incroyable et d'une universalité confondante. C'est en plus savamment maîtrisé pour faire mouche. c'est d'une sacré force et .... Là je vais arrêter, car comme un vieux de 55 ans qui avait presque oublié l'émoi de ses 17 ans, je vais radoté.
Bravo, bravissimo

   funambule   
8/6/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un peu long, pas forcément pour un slam mais plutôt par rapport à l'intérêt... de l'idée. J'imagine en lisant l'incipit qu'il s'agit d'un texte écrit à l'adolescence, façon de dire "antidaté", ce qui me renvoi à... loin et à moi lorsque je faisais mes premières armes dans l'écriture de chanson (en moins bien mais avec les mêmes défauts). C'est Le genre de texte que je n'aime (les miens) d'ailleurs pas relire tant ils sont stigmatisant... et que j'apprécie chez d'autres en me rappelant que je n'étais pas seul, que nous sommes tous passé dans cet entonnoir.

Rancœur, incompréhension et besoin d'expliquer ce qui ne saurait l'être, ce qui n'a pas lieu de l'être, confèrent tout de même un côté attendrissant à ces mots. Au-delà, j'entends toutes les promesses (tenues depuis) de l'auteur en devenir, la maîtrise des pieds (dans le tapis), les idées foisonnantes intégrées... et sans doute déjà la compréhension intuitive qu'il ne faut pas s'écarter des rails pour conserver l'attention.

Ça reste trop près de ce que j'ai pu moi-même écrire en ces âges farouches pour aimer vraiment... ni ne pas comprendre... pourtant... si on avait su... qu'est-ce qu'on était beaux!

Il est casse-gueule le premier barreau de l'échelle!

   kiwi05   
12/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Passages magnifiques et dignes d'un grand poète :

"T’as le cœur sur la main,
serré dans le corset
de ton poing, mais t’as rien
qui bat dans ta poitrine ;
T’as le cœur en vitrine…"

"Tu protèges tant ton cœur
qu’il éloigne le rôdeur,
mais attire par malheur
le vrai cambrioleur."

"j’ai voulu te parler
tu fais la sourde oreille,
je t’aime, tu m’émerveilles,
et c’est du verbe « aimer »
comme j’aime les poèmes
ou sucrer mon café. "

Ainsi qu'une très belle chute ! Bravo !

   David   
18/6/2013
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Charivari,

La muse a des airs de statues, son silence presque aussi froid que celui des "agneaux"... je crois que j'ai pensé à ce film pour le côté anatomique justement, mais c'est bien sûr exagéré, c'est le côté amoureux éconduit qui flirte presque par définition avec un air de psychopathe (ne pas imaginer la seconde strophe dans la bouche d'Hannibal Lecter:).

J'ai réagi à quelques formulations, un gros gros clichés avec "tu es belle et rebelle" mais aussi des passages plus singuliers comme :

"T’aim’rais mettre les voiles
mettre un voile… Tout larguer."

La métaphore de la leçon d'anatomie semble un peu laborieuse, mais en même temps ça permet de ne pas tomber dans la bluette trop simpliste. Elle est bien moins laborieuse néanmoins qu'une caricature comme la célèbre réplique "On peut tromper une fois, une personne, cent fois, cent personnes, mais on ne peux pas tromper cent fois une personne" il n'y a pas ce côté démonstration dans la leçon d'anatomie, c'est quand même bien plus sensible, mais il y a un point commun plus diffus, dans la posture que ça donne à la narration, un côté orgueilleux qui dirais "je t'explique la vie, petite" alors que c'est le narrateur qui prend une leçon en quelque sorte, sans que la muse en soi véritablement le professeur.

Le texte en lui-même ne retient guère l'attention, je trouve qu'il manque de formules chocs, de moments plus intenses, c'est peu engageant pour une "chanson à texte" mais ça pourrait peut-être servir une mélodie efficacement.


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