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Poésie contemporaine
Charivari : Ô, accent circonflexe
 Publié le 30/06/14  -  19 commentaires  -  2008 caractères  -  797 lectures    Autres textes du même auteur


Ô, accent circonflexe



Ô, accent circonflexe
Convexe et si complexe
Dis-moi, à quoi tu sers ?

L’oiseau vole à l’envers
Pêle-mêle dans ton rêve
D’un monde sans grammaire…
Tu flânes et tu te pâmes,
Et soudain, tu te lèves
La sonnerie infâme
De ton réveille-mâtin
Qui aboie dans ton crâne
Ton téléphone… « Allô »
Sept heures vingt, c’est trop tôt
Pas le temps de râler
Ni de se câliner
Il faut se dépêcher

Tu mets tes vêtements
Et t’empares de l’accent
Cet accent de Pâris
Qui sert de parapluie
Pour quand le temps se gâte
Enfin prêt, tu te hâtes
Pour une part du gâteau
La tourelle du château

Tu sais par cœur ton rôle
Avoir l’air sûr et drôle
L’accent des ânes qui bêlent
Grêle et superficiel
Tu dois le reconnaître
Si tu veux bien paraître

Un sourcil qui se fâche
Dos courbé sous la tâche
Un chapeau sur la tête
Cotillon pour la fête…

C’est le faîte de l’arête
De la côte, de la crête
Forêt qui s’enchevêtre
Branche de chêne ou de hêtre
Qui t’arrête et t’empêche
De tomber dans l’abîme

L’hameçon qui te pêche
Et le palmier sur l’île
La croix sur ton mois d’août
Sur tout ce que tu prêtes
Qui t’est dû, qui te coûte
Une encoche, un pense-bête…

Le loquet d’une fenêtre
Le cône qui te fait naître
Les mains jointes du prêtre
Pour redresser ton être
Et ton âme vers le ciel.

C’est le toit de l’hôtel
Et du pâle hôpital
C’est le grand mât du mâle,
De la bête qu’on châtre
C’est la voûte du cloître,
Et le bâton du pâtre

Mais c’est aussi la moue
De gêne ou de dégoût
Dans cette vie grisâtre
Le maillon de la chaîne
Que sans relâche, tu traînes

Ô accent circonflexe,
Convexe et si complexe
Je sais qu’au fond tu sers…
Juste à faire quelques vers.


 
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   Robot   
5/6/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Voilà un exercice de style qui tient les promesses de son thème tout en demeurant une vraie poésie dans laquelle on se balade. On peut aller, venir, abandonner des vers, en grappiller, revenir sur les abandons. Tout n'est pas égal mais c'est fort bien réalisé avec une multitude d'images qui se bousculent (peut être un peu trop rapidement. Certaines mériteraient qu'on s'y attarde plus que d'autres.)

L'auteur ne se laisse pas prendre au piège de la sympathie pour ce signe; il en cerne les défauts, les tentatives de séduction, les petites bassesses. C'est un emblème qui a du caractère et qui comme un accessoire vestimentaire donne de la personnalité aux mots qu'il coiffe.

Sept heures vingt, c’est trop tôt
Pas le temps de râler
Ni de se câliner
Il faut se dépêcher
Si ces quatre vers ci dessus m'ont paru les plus faibles, d'autres sont de goûteuses friandises comme:

"Cet accent de Pâris
Qui sert de parapluie
Pour quand le temps se gâte"
J'ai vraiment dégusté ces 3 vers parmi d'autres.

et ceux là aussi:
"Les mains jointes du prêtre
Pour redresser ton être
Et ton âme vers le ciel."

Mais il en est un qui m'a vraiment amusé par son originalité:
"L’accent des ânes qui bêlent" Voilà une trouvaille !

Un bien beau travail de recherche, de construction et de poésie.

   Anonyme   
8/6/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je viens de terminer un commentaire en prélecture et le qualifiait d'une forme de jazz... en voici une autre ! Ici la trame de base est minimaliste : des mots avec ^.
Et pourtant, c'est aussi comme un tableau pointilliste constitué de petits cadres assemblés dans un plus grand.
Chacun a son mot à dire, son expression à faire.
Et le grand cadre exprime à son tour, tous réunis, une idée circonflexe sur le bien-fondé de cette vie grisâtre, ses aspirations spirituelles confrontées au jour le jour bien concret.

Merci. Belle idée, belle écriture, sobre et riche néanmoins.

   Myndie   
11/6/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Je trouve ce poème plein d'esprit et très enlevé.
Sur le fond : très bonne idée que ce questionnement, prétexte à poétiser, et qui nous fait visiter tout l'univers de la voyelle ouverte...
Et sur la forme : c'est bon enfant, sans trop d'effets de style mais cela sonne bien musicalement ; avec quelques notes, cela pourrait faire une chanson, ou une comptine.
Au final pour moi, une agréable lecture et un plaisant voyage avé l 'accent :)))

   Lulu   
20/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Juste à faire quelques vers"... pour notre plus grand plaisir.
Un bel exercice de style, simple et efficace. Vous jouez avec les mots, et l'on vous suit agréablement.

En lisant ce poème, j'ai pensé qu'on pourrait l'utiliser en classe avec des élèves fâchés avec l'orthographe. Ce pourrait effectivement drôle.

Bravo.

   Anonyme   
30/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Salut Charivari... J'ai bien apprécié cette savoureuse suite de mots chapeautés d'accents circonflexes tout au long d'un texte qui tient parfaitement la route malgré la contrainte dudit accent.
C'est construit sur une base hexamétrique et le seul reproche que je ferai à ce poème ce sont des vers qui ne respectent pas cette métrique et qui, inévitablement, cassent un peu le rythme ...
Exemples :
L’accent des ânes qui bêlent
Branche de chêne ou de hêtre
Juste à faire quelques vers.... etc.
Il y en a quelques autres mais tous facilement rattrapables...

Entendons-nous bien, ce n'est pas une affaire de prosodie, qui n'a pas sa place ici, mais simplement une aide à la lecture...

Malgré cela on s'adapte et le tout est plaisant...
Merci

   Anonyme   
30/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Je tiens à vous féliciter pour l'écriture de ce poème qui, bien qu'il s'agisse d'un exercice de style, ce révèle pour moi tout à fait intéressant.
Le rythme du poème est rapide et agréable, en plus d'être accentué par une "semi-absence" de ponctuation :
"tu te hâtes
Pour une part du gâteau
La tourelle du château

Tu sais par cœur ton rôle
Avoir l’air sûr et drôle
L’accent des ânes qui bêlent
Grêle et superficiel
Tu dois le reconnaître
Si tu veux bien paraître"

De plus, bien qu'il s'agisse d'un exercice de style et que l'on observe une forte de présence de mots avec "^", le texte ne paraît pas artificiel : ce qui permet au lecteur d'imaginer les scènes décrites. Bravo!
Je vous invite maintenant à faire un poème sur le tréma, bonne chance ! ^^
Cordialement.

   Anonyme   
30/6/2014
Bonjour Charivari

Que serait la langue écrite sans cet "oiseau qui vole à l'envers" ?

Avec l'imparfait du subjonctif et la diérèse, l'accent circonflexe fait partie de ces petits bonheurs surannés qui câlinent l’œil et l'oreille du lecteur et lui filent la pêche.

Merci de lui avoir consacré ce long, mais pétillant, poème.
Dont il faut bien reconnaître qu'il lui doit toute sa saveur.

   Anonyme   
30/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Charivari

J’adore l’accent circonflexe, le chapeau de mon enfance dont certaines lettres avaient le droit d’être vêtues et d’autres pas.

De ce penchant, comme une réminiscence m’est resté le goût d’en mettre partout et certainement à tort et à travers.

Vous avez joué divinement bien avec le thème, au risque de m’embrouiller davantage sur le bien fondé de son usage.

J’ai bien aimé l’oiseau qui vole à l’envers et les scénettes prétextes aux ^^

Merci pour le retour aux heures premières

Cat
En risettes ^^

   Pimpette   
30/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime bien ce genre d'acrobaties divertissantes sur les mots qui me font penser aux petits(pas si petits) poètes du Chat Noir qui ont nourri ma jeunesse!

Tout est alerte et je choisis un peu au hasard de la fourchette

"Un sourcil qui se fâche
Dos courbé sous la tâche
Un chapeau sur la tête
Cotillon pour la fête…"

   Arielle   
1/7/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un rythme sautillant qui a la pêche, des images qui font sourire et donnent un peu le tournis. Une jolie chanson qui tire sur tout ce qui bouge et porte chapeau ... J'ai bien aimé l'exercice qui ne s'embarrasse pas de grands airs. Rafraîchissant.

   leni   
1/7/2014
Gai joyeux amusant Surement aussi amusant à écrire qu'à lire

J'ai beaucoup aimé les vers suivants

C’est le faîte de l’arête
De la côte, de la crête
Forêt qui s’enchevêtre
Branche de chêne ou de hêtre
Qui t’arrête et t’empêche
De tomber dans l’abîme

Merci pour cette belle distraction

Salut cordial
Leni

   Anonyme   
1/7/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Salut c'est TOTO

TOTO n'aime pas les films qui durent plus de deux heures :
ceci pour dire qu'il aurait aimé voir ce poème un brin raccourci.
Beaucoup d'images et trop d'images nuisent, c'est dommage.
Cette divagation sur le ô amuse bien TOTO mais c'est long, long.
Enlever l'accent circonflexe ? Mais alors plus de poème.
Pour cette longueur l'auteur n'aura qu'un bien.Na.

   MissNode   
1/7/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je surenchéris sur Robot : époustouflant travail de recherche et de poésie ! amusant, vu la contrainte, musical et imaginatif. Je suis sans réserve.

   Francis   
1/7/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'ai cru entendre la voix de Nougaro ! Des jeux de mots, des scènes qui se succèdent, espiègles, poétiques. Du travail, de l'imagination pour un texte formidable.

   Anonyme   
2/7/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonsoir Charivari, je vous charrie, je suis ravi...
De la belle ouvrage, ma foi, j'ai adoré, et de plus les oiseaux à l'envers j'en ai fait plein étant gamin sur mes dessins.
Vie grisâtre, maillon de la chaîne, sonnerie infâme, part du gâteau, que de trouvailles, pêle-mêle, sans jamais que le temps se gâte...
Quelle belle imagination, quel rythme vif, on rejoint notre part d'enfance dans ce joli poème, et comme a dit Cat, de lointains souvenirs où notre langue tirée et les yeux au plafond montraient toute notre perplexité sur l'emploi du petit chapeau ou pas... Que de gosses sans doute il a pu torturé, cet accent maléfique, cet accessoire magnifique, cette vieille cabane dans un coin de la forêt. A vous relire et encore bravo.

   margueritec   
2/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Merci pour ce bel éloge de l'accent circonflexe la terreur de tous les élèves, du plus petit jusqu'au plus grand.

Bravo pour avoir réussi à construire une histoire cohérente, avec de belles trouvailles :

"La sonnerie infâme
De ton réveille-mâtin"

"Et t’empares de l’accent
Cet accent de Pâris"

"Les mains jointes du prêtre
Pour redresser ton être
Et ton âme vers le ciel."

Quelle lecture stimulante !

   Sylvain84   
3/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Excellent exercice de style avec cette jonglerie de mots à accent circonflexe.
Nos dictées scolaires nous confrontaient à son usage (ou pas).
Ce texte est un "tsunami" de mots que la langue française charrit avec ce chapeau sur la voyelle pour la rendre plus ronde dans la prononciation.
Il y a quelques jeux dans les mots qu'il fallait réussir à associer :
"La sonnerie infâme
De ton réveille-mâtin
Qui aboie dans ton crâne"...
Le mâtin/chien qui aboie ! J'ai bien aimé.

   Charivari   
4/7/2014

   MissNeko   
30/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Magnifique exercice que voilà !
Bravo. Moi je l aime notre accent circonflexe. C est comme la cédille : de véritables coquetteries sur les mots.


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