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Poésie libre
Castelmore : Ah ! Qu'elle était jolie [concours]
 Publié le 27/11/18  -  10 commentaires  -  3598 caractères  -  147 lectures    Autres textes du même auteur

Guerre et paix...


Ah ! Qu'elle était jolie [concours]



Ce texte est une participation au concours n°26 : Centenaire de l'Armistice 14/18
(informations sur ce concours).





Ah ! Qu'elle était jolie cette fleur au fusil
que grand-père, gaiement, portait en baïonnette.
Et qu'ils étaient joyeux tous ces soldats en cris
qui couraient à la guerre comme on part en goguette !

Nous fêtons l'armistice avec l'ennemi d'hier...
Et je pense à ce Boche, ce Teuton aux yeux clairs
qui sauva mon aïeul d'une mort certaine.
Un odieux ennemi à qui je dois la vie...

Et revient la mémoire
d'une folie guerrière, des appels à la haine,
des foules insouciantes de Berlin à Paris.
Et des rêves de gloire...

Quarante années passées depuis notre défaite,
un Paris humilié sous la botte des Uhlans,
notre Empereur déchu et des Prussiens en fête.
Quarante années d'attente pour oublier Sedan.

Gloire à Sarajevo qui montre le chemin,
pour libérer les Slaves et notre Alsace-Lorraine,
et réduire à jamais tous ces fougueux Germains !

Honte à Sarajevo, qui d'une lâche main,
deux enfants de l'Autriche bien-aimée assassine,
cousins de Guillaume II, le Kaiser des Germains !

Qui sont-ils ces Français et autres Britanniques,
pour eux seuls décider des affaires du monde,
de l'Afrique à l'Asie et jusqu'à l'Amérique,
et faire leur jardin toute la mappemonde ?

Et voilà qu'ils se mêlent de libérer les Slaves,
que nous avons sauvés des Turcs mahométans.
Nous sommes de Charlemagne l'héritier au cœur brave,
Saint-Empire, Romain et Germain, pour mille ans !

Par l'orgueil des alliances, par la folie des hommes,
le monde s'enflamma et la terre explosa...

Ypres, Marne, Charleroi, Champagne, Artois et Somme
crépitent les mitrailleuses.
Comines, Douaumont, Chemin des Dames, Argonne...
déchirent les vareuses.
Salonique, Aqaba, Jutland et Dardanelles,
explosent les obus.
Vittorio Veneto, Tannenberg, Passchendaele,
volent les têtes nues,

les barbelés déchirent
les baïonnettes trouent
les chars d'assaut écrasent
les gaz étouffent et brûlent

une terre lune de sang de feu de glace
des arbres allumettes des troncs déshabillés
des vivants aux visages de boue et de peur crasse
ombres d'humains tremblant dans des tranchées noyées

crépitent les mitrailleuses
explosent les obus
déchirent les vareuses
volent les têtes nues

et le clairon résonne
pour la dernière balle

et le clairon résonne
pour le dernier obus

et pour le dernier mort
tombé Au Champ d'Honneur.

Les cloches des églises et les fanfares sonnent
pour recouvrir la plainte de tout ce peuple, fier,
aveugle, devenu simple chair à canon,
hideuses gueules cassées et millions d'hommes-troncs.

Que n'a-t-il écouté Jaurès au verbe clair.
Premier mort de la guerre.
Premier sur vingt millions.

Et le clairon sonnait,
les cloches des églises, les fanfares tonnaient,
arrière les mitrailleuses, arrière les canons !
Les fanfares tonnaient, les breloques brillaient,
sur tous ces uniformes et ces glorieux plastrons
qui ont gagné la guerre...

Mais ont perdu la Paix,
celle qui à vingt ans mourut assassinée...


 
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   Corto   
27/11/2018
 a aimé ce texte 
Pas
Que voit-on ici? Un cours d'histoire? Une geste?
Mais de poème nullement.
Merci, sans façon.

   Annick   
27/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Serait-ce mission impossible que de mêler le factuel à la poésie ? Surtout quand il est associé à l'Histoire avec un grand H :

Ypres, Marne, Charleroi, Champagne, Artois et Somme
crépitent les mitrailleuses.
Comines, Douaumont, Chemin des Dames, Argonne...
déchirent les vareuses.
Salonique, Aqaba, Jutland et Dardanelles,
explosent les obus.
Vittorio Veneto, Tannenberg, Passchendaele,
volent les têtes nues,

On sent bien que l'auteur a essayé de tenir le cap. Mais les parties informatives relèvent plus du documentaire que de la poésie.

C'est un texte qui ne manque pas d'élan, de force, grâce en particulier aux hyperboles : Gloire, Honte, odieux, folie guerrière, humilié, déchirent, trouent, écrasent, brûlent, terre lune de sang de feu de glace etc...

Les phrases exclamatives et interrogatives interpellent le lecteur.
Le poète alerte, s'insurge, déplore.
Le ton est un mélange, semble-t-il, de colère et d'amertume.

La victoire même est un échec :
"Mais ont perdu la Paix,
celle qui à vingt ans mourut assassinée..."

La poésie est présente mais de façon irrégulière. Elle s'efface parfois devant les faits de guerre.

Faits de guerre et poésie sont-ils non miscibles ?

Un texte fort, cependant.

   papipoete   
27/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Ah ! qu'elle était jolie cette fleur au fusil ... mais vint à se faner bien vite, et la baïonnette la remplaça avec cet éclat de l'acier qui ne rouille pas, mais se teinte de rouge-carmin au contact du vert-de-gris !
Et la guerre va, ressemblant à toutes les guerres, avec ses horreurs et parfois des moments de bonheur ; la hache de guerre enterrée pour un match de foot " franco-teuton ", et même ce geste héroïque d'un ennemi qui sauve le sien !
Votre texte est riche d'images en continu, et d'arrêts sur image, et l'on est aux côtés des combattants !

   plumette   
27/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Il y a du souffle dans ce poème, mais je le trouve austère.

Pour bien l'appréhender, je l'ai lu plusieurs fois et chaque lecture m'a permis d'aller un peu plus loin , de mieux l'apprécier.
trois grandes parties: un premier temps ( les trois premières strophes) pour rappeler le départ en fanfare. Fêter la paix rappelle les haines d'hier et rien n'est simple puisque l'ennemi peut être celui à qui l'on doit la vie.
et puis un deuxième temps ( 5 strophes suivantes) très documenté qui éclaire sur les raisons d'une guerre. cette partie qui donne des jalons historiques ne m'a pas parue absolument nécessaire.

Dans un 3ème temps, lorsque la guerre est là, la plume s'envole dans des énumérations, au service de la mémoire? Je me suis demandée ce que voulait faire passer le poète avec tous ces lieux.
il y a une force descriptive assez prenante avec ces phrases courtes où les verbes claquent.

Sur la fin, je me suis lassée du côté épique.

Mais je trouve que l'auteur s'est vraiment imprégné de son sujet, il a peut-être voulu trop en dire.

Plumette

   Anonyme   
27/11/2018
 a aimé ce texte 
Pas ↑
C'est long, très long...trop long. J'ai eu la sensation de lire un manuel condensé d'histoires sur la guerre de 14-18, des origines à l'Armistice. En tout aussi austère.

Il manque à ce texte un souffle, quelque chose d'épique, ou au moins poétique. Là c'est presqu'un inventaire à la Prévert..en moins drôle et moins surréaliste. Et plus ennuyeux.
Par ailleurs, le concours est un peu trop prétexte ici.

   Bidis   
27/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce texte fort long a forcé ma lecture par de grandes qualités poétiques alors que le côté historique m'a par moments plongée dans l'incompréhension (ou plutôt l'inculture). En tout cas, j'ai trouvé ce poème plein de souffle et les images fortes et j'ai été emportée.

   Anonyme   
27/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Un triptyque original mais qui souffre par sa longueur.

IL n'est pas inutile de se remémorer les divers évènements - ou prétextes - qui ont engendré ce conflit ; mais leur narration porte préjudice à ce texte en s'éloigant un peu du sujet, à mon avis.

De même que cette énumération de lieux qui incitent à se documenter plutôt que se concentrer sur la poésie.

Le dernier volet est intéressant et aurait mérité de se présenter seul ...

   Eki   
29/11/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Dans ce texte bien écrit, vous restituez une vérité intéressante mais qui a été fatale au souffle poétique.

Je regrette de vous dire la même chose que les autres lecteurs mais j'éprouve le même ressenti qu'eux.

Un autre fois peut-être...

   jfmoods   
30/11/2018
Commémorer le 11 novembre 1918 ("Nous fêtons l'armistice avec l'ennemi d'hier..."), c'est forcément replacer cette guerre dans son contexte historique. C'est revenir aux blessures jamais cicatrisées de la guerre de 1870 ("Quarante années passées depuis notre défaite", "Quarante années d'attente pour oublier Sedan") ; c'est aussi, parallèllement, se projeter sur le sentiment d'humiliation du vaincu qui conduisit, irrémédiablement, à la Seconde Guerre mondiale ("on a perdu la Paix / celle qui à vingt ans mourut assassinée...").

Commémorer le 11 novembre 1918, c'est donc mesurer à sa juste valeur l'inconséquence de notre nature ("Par l'orgueil des alliances, par la folie des hommes, / le monde s'enflamma et la terre explosa..."). C'est reconnaître la puissance mortifère de l'utopie ("Ah ! Qu'elle était jolie cette fleur au fusil / que grand-père, gaiement, portait en baïonnette. / Et qu'ils étaient joyeux tous ces soldats en cris / qui couraient à la guerre comme on part en goguette"), l'imparable efficacité du lavage de cerveau ("Et je pense à ce Boche, ce Teuton aux yeux clairs / qui sauva mon aïeul d'une mort certaine. / Un odieux ennemi à qui je dois la vie...", jeu antithétique des 2 tercets : "Gloire à Sarajevo [...]" / "Honte à Sarajevo [...]", exclamation désabusée : "Que n'a-t-il écouté Jaurès au verbe clair. / Premier mort de la guerre. / Premier sur vingt millions.").

Commémorer, c'est voir qu'il y a en l'homme une insatiable soif de conquête ("des rêves de gloire..."), une impérieuse nécessité de dominer ses semblables ("un Paris humilié sous la botte des Uhlans, / notre Empereur déchu et des Prussiens en fête", "ces Français et autres Britanniques /, pour eux seuls décider des affaires du monde, / de l'Afrique à l'Asie et jusqu'à l'Amérique, / et faire leur jardin toute la mappemonde", "Et voilà qu'ils se mêlent de libérer les Slaves, / que nous avons sauvés des Turcs mahométans. / Nous sommes de Charlemagne l'héritier au cœur brave, / Saint-Empire, Romain et Germain, pour mille ans !"), une obsédante fascination pour la violence et pour la mort (litanie des champs de bataille, anaphores : "crépitent les mitrailleuses" × 2, "déchirent les vareuses" × 2, "explosent les obus" × 2, "volent les têtes nues" × 2, "les barbelés déchirent / les baïonnettes trouent / les chars d'assaut écrasent / les gaz étouffent et brûlent", "une terre lune de sang de feu de glace / des arbres allumettes des troncs déshabillés / des vivants aux visages de boue et de peur crasse / ombres d'humains tremblant dans des tranchées noyées").

La guerre se présente comme le signe manifeste d'un irrémissible besoin de gloriole (majuscules ironiques : "et pour le dernier mort / tombé Au Champ d'Honneur", cérémonial militaire vu comme une pitoyable mascarade : "et le clairon résonne / pour la dernière balle / et le clairon résonne / pour le dernier obus", "Et le clairon sonnait, les cloches des églises, les fanfares tonnaient", "Les fanfares tonnaient, les breloques brillaient, / sur tous ces uniformes et ces glorieux plastrons / qui ont gagné la guerre...", exclamative de rejet : "arrière les mitrailleuses, arrière les canons !"). Derrière la pompe d'un héroïsme clinquant se tient tapi cet absurde désir de puissance qui conduit au pire ("Les cloches des églises et les fanfares sonnent / pour recouvrir la plainte de tout ce peuple, fier, / aveugle, devenu simple chair à canon, / hideuses gueules cassées et millions d'hommes-troncs").

Un poème intéressant... qui n'obéit pas aux exigences du concours.

Merci pour ce partage !

   Donaldo75   
2/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

La première fois que j’ai lu ce poème, je me suis écrié : « Ouaaa, ça en jette ! ». Et puis je me suis laissé emballer par ce texte puissant, convaincu, orienté. Certes, il discourt, raconte, juge mais cela change des autres poèmes que j'ai lu sur ce concours. Il apporte une réelle différence.

Bravo

Don


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