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Poésie libre
Concours : Envers [concours]
 Publié le 02/05/24  -  13 commentaires  -  2439 caractères  -  250 lectures    Autres textes du même auteur

Porte ouverte sur l'inconnu…


Envers [concours]



Ce texte est une participation au concours n° 35 : Arrêt sur image
(informations sur ce concours).





La clé brise
sa musique
sur un balcon usé,
le verrou du dehors crochète le silence.

Encagée à l'air libre,
supposant l'effraction d'une mélodie charnière ;

à petits pannetons
elle traque son fermoir.

Les encoches feutrées
tournent toujours
avides

de cernes cliquetis
en songes à double tour.

S'ouvrir à ses dorures
ne fêle un cadenas.


Nous ne dirons donc rien.

D'au-delà de la porte aux nervures écaillées,
de ce bois-là,
ce bois de peine,

ce bois de peine et d'éclat,
de ce blanc bas.

Au ras d'un feuillage de boue.

Cette ossature minérale,
du toit hors de nos vues
qui effleure le sol en copeaux d'illusion.

L'envers.

Embroussaillé d'aride,
de souffle,
d'abandon.

Du vent tenace,
traversant,
porteur de vigne, d'ombre,
de terre sèche.

Non.

Nous ne dirons rien.

Des estampes d'araignées en barbes d'arbrisseaux,
des sarments chitineux,
des blattes alcaloïdes,
de l'herbe polyéthylène,
de l'angelot en stuc

ni de la poupée rousse
assise près d'un roman de J.D. Salinger.

Pas un mot

sur cet instant ouvert, ce refuge immuable.

Pourtant nous savons.

Nous savons les graffitis,
les mégots d'amitié,
la vieille roue de vélo qui parfois grince encore
et nos printemps rouillés,

l'odeur de tourbe fraîche.

Les mémoires entassées au fond du cagibi ;

le perce-oreille nichant dans un gris godillot,
la sauterelle qui danse sur un ballon crevé.

Nous le connaissons

cet enclos en sursis où gît la liberté,
ce repaire fertile des solitudes errantes.

L'abri de l'aventure, vague nid de l'enfance
et du jour égaré,

envers.

Il semble posé là comme par inadvertance,
ses pierres offertes au jeu d'un soleil perforé.
La lumière transperce ses parois scarifiées,
mais l'obscur luxuriant ceint son cœur d'ermite.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Lebarde   
20/4/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une volonté à peine voilée de faire dans l'originalité des mots et du propos qui parfois peuvent égarer le lecteur.

Une volonté de passer en revue tout ce qui peut clore ou se rapporter au claustras: "clé, balcon, verrou, crochète, encagée, charnière, pannetons, fermoirs, encoches, cliquetis, double tour, dorures, cadenas,"...

"Nous ne dirons donc rien.
D'au-delà de la porte aux nervures écaillées,"

De "L'envers"... "cet enclos en sursis où gît la liberté,
ce repaire fertile des solitudes errantes."

..." Pas un mot"... nous resterons discrets,

c'est le domaine
"des mégots d'amitié,
de la vieille roue de vélo qui parfois grince encore
et de nos printemps rouillés",

celui aussi du " perce-oreille " , de la "sauterelle ", de "L'abri de l'aventure, vague nid de l'enfance/
et du jour égaré,".

L'idée est bien belle, souvent poétiquement présentée même si on peut se perdre un peu dans le propos "Embroussaillé d'aride,"

Au bout du compte malgré la forme qui n'est pas trop mon truc habituel, j'y trouve mon compte et j'aime assez.

Bonne chance pour la suite.

Lebarde

   Corto   
2/5/2024
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
On cherche un fil conducteur à cette accumulation. Le thème "arrêt sur image" a du mal à rassembler son monde. Les images qui se succèdent ne suffisent pas à construire un tableau accessible.

Mystère, mystère.

   poldutor   
2/5/2024
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
Bonjour
J'ai lu et relu ce poème en essayant en vain d'y trouver une suite logique, un sens commun...mais rien qu'une accumulation de mots !
Je suis désolé, mais je n'aime pas, même si je reconnais une recherche dans le vocabulaire.
Peut-être une allitération au dernier "vers" ?
Sûrement une autre fois.
Bonne chance quand même.
Cordialement.
poldutor en E.L

   Provencao   
2/5/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
J'ai cherché désespérément un fil conducteur particulièrement sur ces vers:" Encagée à l'air libre,
supposant l'effraction d'une mélodie charnière ;

à petits pannetons
elle traque son fermoir.

Les encoches feutrées
tournent toujours
avides"

et je n'ai pas rencontré l'histoire. Ce qui m'importait dans votre poésie par dessus-tout, était de nous inviter à se qui se montre au seuil du langage, à l'orée du signifiable- une pause, un soupir ou un silence qui soit empli de sens qui puisse offrir, montrer, ou qui ne révèle, ni ne cache , mais nous oriente..

Une prochaine fois.

   Robot   
2/5/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Je ne demande pas forcément à un texte qu'il déroule une logique mais au moins qu'il recèle une idée. dans ce poème libre je lis avant tout une série de propos sans que je puisse discerner un lien entre eux. Je sens bien la recherche d'une volonté poétique mais qui va peu souvent au delà d'une suite d'antinomie qui tombe en slogans désordonnés.

   papipoete   
2/5/2024
trouve l'écriture
très perfectible
et
n'aime pas
bonjour concurrent
faut de tout, pour faire un monde ; faut de tout pour plaire ; je lis, avec un aspro sous la main, et ma vue fait des cabrioles à lire ces vers, façon haïkus qu'un bonze dirait, en caressant un bol tibétain...
NB bien loin de monsieur de la Fontaine, ou autre monsieur Seguin !
la dernière strophe pourrait être du " papipoète ", mais
- prétentieux va !
cet " envers " me semble bien compliqué ; un " endroit " eut-il autant d'attraits ?
mais, je suis sûr que votre style plaira !

   Eskisse   
2/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Eh bien, moi, j'en vois une, d'idée et même une logique à rebours...

L'idée c'est celle de débouler, comme par effraction, dans un jardin abandonné restituant des bribes d''enfance... et ce, après ne pas y avoir été invité comme le fait cette magnifique prétérition : " Nous ne dirons donc rien./ Pas un mot"

La prétérition, c'est ce que j'appelle la logique à rebours...
En annonçant ne pas dire quoi que ce soit du lieu et en le disant aussitôt, le narrateur nous convie à une promenade secrète dans l'espace et dans le temps : " et nos printemps rouillés"

Je vois une idée parsemée d'une myriade de métaphore originales : " estampes d'araignées" , " copeaux d'illusion" et précédée d'une sorte d'introduction en italique sur la clé qui n'ouvre pas ( c'est ce que je comprends) avec ces vers qui convoquent la magie des mots, l'ouvert et le fermé, le rêve et avec ce jeu de mots "avides / à vide" qui parle à la fois de la clé et du lecteur :
"Les encoches feutrées
tournent toujours
avides

de cernes cliquetis
en songes à double tour."

Belle ode aux contradictions, à la promenade-rêverie et à un passé dont il ne reste que les vestiges.

   fanny   
2/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Porte ouverte sur un inconnu connu qui impose le silence, l'envers du décor, des souvenirs, du ballet des portes qui s'ouvrent et se ferment dans le grand kaléidoscope des sentiments, les envers de nos vies.
Beaucoup de jolis vers sur cet instant ouvert, ce refuge immuable, nos mémoires entassées au fond du cagibi, cet enclos en sursis où gît la liberté.
Cela peut paraître un peu long, pêle-mèle, mais rien n'est posé là comme par inadvertance et cette lumière transperçant les parois scarifiées reflète un repaire bien fertile malgré les solitudes errantes.

Ce n'est pas toujours le cas, mais ce libre me parle, et entre les nervures écaillées de la porte, en creux des estampes d'araignées et des cernes cliquetis, j'entrevois la sauterelle qui danse sur un ballon crevé, dans les dorures et l'éclat.

   Marite   
3/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Cette longue énumération d'images qui peut apparaître désordonnée évoque les nombreux souvenirs engrangés derrière "la porte aux nervures écaillées". Petits éclats disparates qui reviennent en désordre en se pressant aux portes de la mémoire.
Deux bémols ont arrêté ma lecture :
La première strophe que j'aurais mieux apprécié avec seulement trois vers :
" La clé brise sa musique
sur un balcon usé,
le verrou du dehors crochète le silence."

et dans ces deux vers :
"ce bois de peine et d'éclat,
de ce blanc bas"
l'expression "blanc bas" reste bien mystérieuse pour moi j'ai été tentée de la remplacer par : "de ce banc bas" avec l'image d'un vieux banc bas "au ras d'un feuillage de boue"

   EtienneNorvins   
3/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
« C’est ce que vous ne comprendrez pas qui est le plus beau » - Claudel dixit, à propos des Illuminations. Et Valéry d’enfoncer le clou dans sa préface à Charmes : «  C’est une erreur contraire à la poésie … que de prétendre qu’à tout poème correspond un sens véritable … C’est croire que la poésie est un accident de la prose … [et vouloir] lui substituer un autre langage dont la condition … est de n’être pas poétique ». C’est donc considérer qu’un poème se doit d'être une prose qui fait, pour reprendre l’expression de Clément Rosset, des « chichis ».

Ici, à première lecture, la désorientation règne. Et puis l’on note le titre : Envers – quand le texte, cet écheveau dense d’images et de métaphores, est description d’un Endroit ; et poursuivant la piste de la ‘procrastination’ ouverte par Eskisse : description forcément ‘apophatique’.

Dire face quand on est pile… Dire le passé au présent. Le vestige dans le vivant – et ses capharnaüms dans l’ordre attendu d’un quotidien. Le résultat est un échec, charpenté explicitement : « Nous ne dirons rien ».

Pourtant nous « savons » / « connaissons » - avec ce que cela appelle d’intime, de sensations préservées - à notre insu conscient, à première vue, première lecture - et retrouvées confusément, au delà des mots-madeleines.

Expérience offerte à qui veut s'en donner la peine. Le lecteur est renvoyé à ses propres ‘solitudes errantes’ mais sous le signe d’une fraternité (‘Nous’) – magnifique dernière strophe que conclut (pour moi) le plus beau vers du poème.

Et pour couronner l’ensemble : cela résonne très justement avec l’image choisie.
Bravo.

   Eki   
4/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Voilà un texte dont le titre ne nous promet pas que des "vers sots"...
L'auteur nous confie aux secrets, aux non-dits.
Le point fort de ce texte, c'est l'inattendu et moi j'aime les surprises en matière de poésie.
On découvre l'envers d'un décor tout chargé de sens et de profondeur.
C'est comme une rumeur qui grandit, un murmure qui court.
De la légèreté...un peu brisée, il faut rentrer dans le poème, se laisser embarquer.
Ici, l'auteur joue avec les contraires, les dualités, les jeux de clés qui ouvrent et ferment les bonnes et mauvaises portes.
On peut s'infiltrer, l'imagination nous y invite.

Pure poésie...

cet enclos en sursis où gît la liberté,
ce repaire fertile des solitudes errantes.

L'abri de l'aventure, vague nid de l'enfance
et du jour égaré,

Et ce dernier vers superbe qui nous renvoie vers l'ombre...

mais l'obscur luxuriant ceint son cœur d'ermite.

   Rosaura   
6/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Quelle belle évocation !
Nous voguons de surprises en surprises dans cet envers qui se soulève par petites touches et se dit en creux de tendres souvenirs où chacun peut se reconnaître en cet inaccessible lieu et "pourtant nous savons"...
Emprisonnés au dehors, nous rêvons à ce qui se donne à lire... à cet intime partagé avec finesse et réserve.

Chaque mot dégusté est subtilement posé dans un "enclos en sursis "où "gît la liberté".
Une légèreté qui chante en profondeur le prix d'un "jour égaré" dans cette nébuleuse de l'enfance !

A la première lecture, j'ai été saisie par la beauté des mots, ne prêtant tout d'abord que peu d'attention au sens de la poésie. (certaines associations pour moi étranges mais qui participent au charme du poème comme une incantation un peu magique).
Un déroulé d' images comme on déroule un parchemin à l'ambiance surannée et prégnante.
Des sonorités, et un rythme convoquant un certain mystère. Le dernier vers comme susurré.

Puis à chaque nouvelle lecture, la promesse d'une beauté discrète et rayonnante jusqu' au magnifique vers final qui donne à voir et se dérobe.

Sans parler de la forme qui est originale et réversible !
Mais j'en dis un peu aussi...

Ce poème me fait penser à un album jeunesse : "Gare à toi souris !" de Judy Waite et Norma Burgin. Le texte dit ne pas vouloir rentrer dans une maison abandonnée pour y suivre une petite souris mais on y entre et si la porte grince, "on dira que c'est le vent..." même procédé à hauteur d'animaux qui ravit les enfants à chaque fois...

En fait, vous nous proposez une énigme à résoudre, un jeu à décrypter qui pique la curiosité, ce qui à moi me plaît et l'air de rien, de très beaux passages.

   Donaldo75   
11/5/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Il y a un effet liste dans ce poème, probablement du fait de son étirement sur la page, qui rend la lecture longuette. Le côté bric à brac n'aide pas et j'ai eu du mal à sentir la poésie. C'est du libre un tantinet capillotracté dirais-je et pas mal de formules semblent posées ça et là comme des sémaphores pour rappeler au lecteur qu'il est bien dans la section poésie et que c'est bien de la forme libre et que parfois il ne fait pas chercher à tout comprendre parce que cela risque d'être fatigant pour les yeux et pour les neurones. J'aime bien la partie en italique, elle démarre bien le poème. Ensuite, comme je le disais, trop étant parfois l'ennemi du bien, c'est surchargé.


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