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Poésie libre
Donaldo75 : Les oiseaux brillent et le soleil chante [concours]
 Publié le 28/03/23  -  5 commentaires  -  1607 caractères  -  156 lectures    Autres textes du même auteur


Les oiseaux brillent et le soleil chante [concours]



Ce texte est une participation au concours n°33 : L'ombre et la lumière
(informations sur ce concours).





L’ours blanc glisse sur la banquise éclatée
et je le regarde mourir une canette à la main
sous le fracas des bombes dans le ciel étoilé.

La télévision
déverse partout
sa merde
dans ma tête

Le vieux clochard vêtu de rouge ensanglanté
déambule dans les sales faubourgs de la ville
à la recherche de ses rennes déchiquetés.

Pourquoi vouloir
renaître ainsi
soit-il béni
oui-oui

Le soleil chasse enfin le gris les nuages la lune la pluie la solitude le spleen de l’hiver
et je vois revenir la lumière au bout de ma nuit ballotée par tous ces rêves maudits.

Un jour
peut-être
ou bien
jamais

Je te contemple tu es là belle évanescente avec ta robe jaune
et l’ours tourne guimauve en plein milieu des fraises
au son d’une musique sucrée dans une crêpe vinyle.

Demain si
tu le veux
je te dis
enfin oui

Les grands oiseaux bleus perchés dans les arbres
resplendissent au diable l’avarice de mille feux d’artifices
sous les vivats d’une foule de pantins articulés en délire.

Le soleil chante le retour du jour allongé dans le ciel où se perd l’horizon fondu enchainé
et je peux désormais fermer mes yeux ensablés par un désert sans fin cette fois merci.


 
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   Anonyme   
28/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Ah, voilà un texte qui a de l'allure, me dis-je. Un grand écart face (pas la figure moins déchireuse de ligaments où les jambes sont étirées comme dans un pas démesuré, non, la vraie prise de risque où, pour un homme, s'écartèlent les testicules) entre angoisse existentielle sur le sort du monde et fragile possibilité de bonheur par la recherche de l'amour, la réponse de l'être aimé. D'ordinaire cela a tendance à m'agacer, un texte qui évacue les problèmes planétaires au profit de la trajectoire d'une personne, mais ici je trouve le glissement du général au particulier bien maîtrisé et touchant.

Une réserve toutefois : je pense que votre poème est un tout petit peu trop long pour ce qu'il a à dire, notamment la deuxième strophe maladroite parce que, pour le coup, le grand écart m'apparaît trop subit ; le danseur a atterri sur la scène, jambes écartées, dans un boum ! retentissant et j'ai vu passer une fugitive grimace de souffrance sur son visage, j'avais un fauteuil d'orchestre très bien situé.
Ensuite le danseur se relève avec grâce, je ne ressens plus de lourdeur dans les figures.

Le mouvement du poème me semble plaisamment varié avec ses vers de longueurs disparates, le propos un poil convenu à mon goût mais nettement posé, avec de l'expressivité.

   Vincente   
29/3/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Le titre annonçait un écartèlement, le déroulé confirme sans hésiter cette propension narrative.
Elle m'a séduit dès la première strophe, j'aime beaucoup ces imbrications et bouleversements systémiques. Elles argumentent le dépaysement qui est mis en question.

Le "vieux clochard" et "ses rennes déchiquetés", bel étirement lexical également, d'autant que l'on peut imaginer un double sens tapi dans l'ombre de l'évocation, des "reines" comme des rêves abîmés/"déchiquetés".
J'aime bien aussi le sourire de cet enchaînement qui y fait directement suite quand on lit un chrétien "ainsi / soit-il béni / oui-oui" d'un seul trait… :).

La suite et fin m'a paru plus "ordinaire", un peu décevante. La "belle évanescente" serait l'ombre d'une conquête auquel le narrateur n'aurait plus qu'à dire oui pour que l'union soit accomplie… Mouais ! Pas trop convaincu, sauf à penser que sa perdition angoissante, lui joue de sales tours la nuit en le tourmentant plus que de raison dans son sommeil. Mais ce final me paraît fait dans une échappatoire que je n'ai pu accompagner suffisamment.

   jfmoods   
1/4/2023
C'est au vers 16, au coeur du poème, qu'apparaît explicitement le thème du concours ("la lumière au bout de ma nuit ballotée"). La vie est traversée ici, tour à tour, dans l'état inconscient et dans la pleine conscience. Mais dans les deux cas, il s'agit d'un spectacle ("je [...] regarde", "je vois", "Je [...] contemple"). Le texte est ainsi marqué par une obsédante passivité. Le cerveau humain est devenu le déversoir d'une modernité agonisante. Il se présente comme le réceptacle de la déliquescence des utopies ("Un jour/peut-être/ou bien/jamais"). Le titre, topos passablement malmené, illustre ce grinçant constat.

De nombreuses images emportent indéniablement le morceau. Ainsi ce père Noël passé à la moulinette du gore. Ainsi cette "évanescente", Éva Naissante, évocation de la première femme, lumineuse ("avec ta robe jaune"), et, par ricochet, du paradis perdu. Ainsi cette nostalgie suggérée d'une époque lointaine où les choses détenaient encore une certaine saveur : les premiers électrophones ("tourne", "au son d'une musique", "vinyle"), les douceurs gustatives liées à l'enfance et à son insouciance (la "guimauve", les "fraises" d'une célèbre marque, l'adjectif "sucrée", la "crêpe"). Ainsi cette mise en perspective d'une modernité offrant une vision caricaturale du bonheur par la dépense somptuaire
("Les grands oiseaux bleus [...] / resplendissent au diable l’avarice de mille feux d’artifices"), pratiquant la manipulation frénétique des masses ("une foule de pantins articulés en délire"). Ainsi ce "jour allongé" qui prolonge, s'il en était besoin, le sentiment d'apathie ("béni/oui-oui"). Ainsi cet "horizon fondu enchainé", construction assez addictive dénonçant les faux-semblants, les anesthésiants de l'époque. Jadis enchanteur, le marchand de sable est devenu le fossoyeur de nos rêves.

Merci pour ce partage !

   Errances   
7/4/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Je m'interroge sur la pertinence par rapport au thème.

Vous avez désherbé sous les pas de cet ours guimauve pour éclairer nos lanternes du rang terne que nous donnons par nos actes "civilisés" à la nature que nous finissons de dénaturer. À l'image du titre, les verbes se perdent, les sujets s'inversent et la traduction n'est plus certaine.
Le propos lasse à force de formule qui vous font plaisir " ainsi soit-il béni oui-oui". C'est un genre.
Bref. Le soleil chante pendant que je déchante. Les pies brillent car elles ont piqué les clefs de la compréhension.
Dommage, dommage, dommage (pour moi). Mais vous avez des admirateurs. Continuez

   Cyrill   
8/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Lisant le titre je me suis dit : ça va déconstruire sévère. Et à cet égard je ne suis pas déçu. Pas moyen de somnoler tranquille devant les couleurs guimauve de la lucarne bleutée parce qu’avec ce poème me voilà bien obligé de regarder derrière, comment tout ça se fabrique. Et je vois le désenchantement, voire l’acceptation d’un désespoir écologique puisqu’il n’y a rien à faire.
Je ne vais pas décortiquer, surtout que j’ai l’impression d’y aller à l’aveugle dans une interprétation pleine de trous, l’auteur me ballade, ai-je l’impression, comme dans un mots-croisés. Ainsi ces : renaître ainsi/soit-il béni/ oui-oui.
Ce poème m’a plu par son côté joueur de ping-pong avec le lecteur et sa façon, comme je le disais au début, de démonter l’illusion.
Merci pour le partage.


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