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Poésie libre
Corto : Soleil couchant
 Publié le 02/07/19  -  14 commentaires  -  1192 caractères  -  274 lectures    Autres textes du même auteur

L'entrée dans la nuit ouvre un monde
où les contours des choses et des êtres se transforment radicalement.


Soleil couchant



Trop vite disparu, Soleil !
Tu aurais quand même pu
Rougir en te couchant.

L'axe vert est une ombre
Qui aveugle d'attente
Une nuit planisphère.

Remonte et suspends-toi,
Accepte de retenir
L'anxiété de l'heure sombre à venir.

Tu fatigues et je crains,
Par-dedans l'ombre gagne
Je n'ai plus de répit.

Je m'accroche aux étoiles,
Un rayon solidaire
Se permet une caresse.

Il rassure un instant,
Angoissé de pénombre
Mon visage se crispe.

Mon cœur veut s'adoucir
Les choses s'atténuent
Maintiennent leur présence.

Je sursaute au toucher
D'une forme disparue,
La clarté est dans la nuit.

J'imagine un lendemain
Mais traîtrise de l'idée !
L'obscur est maintenant.

Pas de divagation
Ma vue fourmille,
Invente des lueurs.

L'attente s'accumule d'heures
L'épaisseur du vide
M'étouffe et m'endort.

Peut-être vers l'aurore
Une forme reviendra.

Mais le noir m'imbibe
Et j'y fonds déjà.

Le néant me disperse,
Restera-t-il matière ?


 
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   Lebarde   
7/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Le soleil qui se couche, pour laisser place au crépuscule, puis la nuit profonde, déformant puis masquant pour enfin faire disparaître toutes les choses.
"Je sursaute au toucher
D'une forme disparue,
La clarté est dans la nuit".

La crainte et parfois l'angoisse que ces instants peuvent provoquer chez l'homme qui appréhende l'avenir:
Pourquoi le soleil descend il si vite sur l'horizon, pourquoi ne s'arrête t'il pas pour retarder l'arrivée du noir?

"L'attente s'accumule d'heures
L'épaisseur du vide
M'étouffe et m'endort".

Reviendra t'il à l'aube le lendemain?
Ne risque t'il pas un jour d'oublier de revenir tout comme moi (l'homme ) de ne plus me réveiller et de partir pour de bon sans avoir le temps de faire une dernière révérence à la clarté du jour?

"Peut être vers l'aurore
Une forme reviendra."

Mais le noir m'imbibe
Et j'y fonds déjà.

Le néant me disperse,
Restera t'il matière?"

Le thème est intéressant .subtilement et sobrement traité. Il est servi par de belles images; j'ai aimé:

"Je m'accroche aux étoiles
Un rayon solidaire
Se permet une caresse".

ou
" Pas de divagation
Ma vue fourmille
Invente des lueurs"

Dommage que la forme libre du poème avec laquelle j'ai toujours beaucoup de mal, tempère un peu mon appréciation globale.
Désolé.
Bravo quand même.

   senglar   
2/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Corto,


Curieux poème où l'on a l'impression d'assister à l'accumulation des pensées d'un homme des débuts des temps face à la disparition quotidienne du soleil, mais un homme d'avant l'invention des religions et dont les craintes ne sont pas surnaturelles mais appartiennent à l'existence bien tangible des choses.
En ce sens "Soleil couchant" donne une vision originale de la disparition momentanée de l'astre éclairant débarrassée des scories de la superstition, ce qui ne me semble pas avoir été traité déjà, en tout cas pas de cette façon. Et l'on sait que nous sommes tous en quête d'originalité, ce qui est d'ailleurs la qualité majeure d'un poète ou d'un nouvelliste et d'un romancier.

Reste la crainte !

Heureusement allais-je dire car elle a permis à l'homme de survivre.

"L'axe vert est une ombre
Qui aveugle d'attente
Une nuit planisphère."

Bravo !


Senglar

   hersen   
2/7/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Ce poème manque pour moi un peu de "coulant", peut-être à cause de débuts de strophes par un verbe conjugué, ce qui place une action au détriment de l'image ?
J'aime bien quand tu viens sur les distiques à la fin, mais terminer par un unique vers final m'aurait davantage plongée dans le noir de la nuit, le sommeil du narrateur.

La deuxième strophe est juste magnifique, elle est lumineuse.

Merci de la lecture.

   Davide   
2/7/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Corto,

Ce poème est traversé par un souffle très enfantin...
On croirait entendre, dès la début, un narrateur-enfant de 5 ans apostrophant le soleil qui s'en va :
"Trop vite disparu, Soleil !
Tu aurais quand même pu
Rougir en te couchant."

Mais l'on comprend que le narrateur - adulte - adopte le regard d'un enfant face au trouble qui l'envahit, comme s'il regardait pour la première fois le soleil s'endormir, allant jusqu'à vouloir "imagine[r] un lendemain" ! Joli !

Il s'efforce de retenir l'instant du saisissement en s'ancrant dans le ressenti. Tous les sens convoqués, il n'y a plus aucune "divagation", seule sa "vue" qui "invente des lueurs" pendant que le "vide" qui "s'épaissit" l'engloutit dans les ténèbres de la nuit.

Un poème contemplatif qui souffre d'un certain manque de fluidité, sans doute en raison d'un mauvais équilibre "adjectif/verbe" (trop peu d'adjectifs, trop de verbes). A mon avis, c'est sa seule faiblesse !
Pour le reste, les images sont toutes belles, évocatrices, entre autres :
"Tu aurais quand même pu / Rougir en te couchant."
"Un rayon solidaire / Se permet une caresse."

J'aurais juste ajouté un dernier vers isolé en conclusion, comme un paroxysme, tel "Je me sens disparaître" ou "Je ne suis déjà plus".

Un poème bien inspiré, parfois un peu maladroit dans l'écriture, mais qui brille par l'originalité de son regard et les couleurs changeantes qui peignent sa toile.

Merci Corto,

Davide

   poldutor   
3/7/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Corto
Les gaulois craignaient que le ciel leur tombe sur la tête, ici le narrateur essaye de retenir le soleil, l'empêcher de se coucher.
"Remonte et suspends-toi,
Accepte de retenir
L'anxiété de l'heure sombre à venir.

Les terreurs enfantines, peuvent atteindre les adultes ; il est vrai que la tombée de la nuit à quelque chose d'angoissant, sauf pour l'astronome qui l'attend avec impatience et la souhaite la plus noire
possible !
Beau texte.

   Donaldo75   
3/7/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Corto,

J'ai bien aimé ce poème. Il a un réel ton. Certes, tout n’est pas parfait et c’est aussi ce qui le rend intéressant. Sa lecture a généré dans mon cortex cérébral une sinusoïde de sentiments partagés avec des « Oh », des « Ah » et des « Bouh ».

« Trop vite disparu, Soleil !
Tu aurais quand même pu
Rougir en te couchant. »

J’ai eu l’impression d’entendre ma petite nièce et du coup ça m’a fait marrer de l’imaginer là, au milieu de la pièce, en train de regarder par la fenêtre et s’adresser au Soleil.

« L'axe vert est une ombre
Qui aveugle d'attente
Une nuit planisphère. »

D’ordinaire, je ne suis pas fan de ces formules artificielles comme celle du troisième vers de ce tercet. Pourtant, la magie a fonctionné et j’ai trouvé l’ensemble superbe.

« J'imagine un lendemain
Mais traîtrise de l'idée !
L'obscur est maintenant. »

Ce tercet est une raison des « Oh ». Il est vraiment très réussi. Des fulgurances comme ça, il y en a un paquet dans ce poème et c’est ce qui m’a plu. La fin est encore meilleure.

« Le néant me disperse,
Restera-t-il matière ?

Oui, il restera de la matière poétique après cette lecture. Mes petites cellules grises n’oublieront pas ce poème. En tout cas, merci pour le partage. Ce fut une lecture agréable.

   Vincente   
3/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Corto

Entre l'exergue qui éveille vers un regard intrigué, comme une mise en conscience du saisissement nocturne, et la première strophe dite en mots d'enfant, le lecteur pourrait se sentir écartelé et se demander "qui je suis" (verbe suivre qui pourrait cacher aussi le verbe être) ; l'adulte qui s'interroge ou l'enfant qui imagine ? La question ne tournera pas longtemps dans notre esprit, puisque les deux pans de la personnalité du narrateur vont participer de concert à cette prise de conscience/questionnement. Cet échange qui produit des allers-et-retours offre des associations riches, improbables mais pourtant pleines de ressort, comme dans les troisième et quatrième strophes :
" Remonte et suspends-toi,
Accepte de retenir
L'anxiété de l'heure sombre à venir.

Tu fatigues et je crains,
Par-dedans l'ombre gagne
Je n'ai plus de répit.
"

Dans chacune de ces deux strophes, le dernier vers demande une conscience "adulte" quand les deux premiers sortent de l'imaginaire enfantin. On retrouve ce processus narratif, une alternance entre deux focalisations, également entre certaines strophes. Ce qui est particulièrement intéressant c'est que les enchaînements et la sensation de suivre le narrateur dans ses inquiétudes et "rassurances" diverses marchent. L'évocation est crédible, bien qu'inédite et troublante. Mais le propos ne l'est-il pas en lui-même ? Il est tout à fait judicieux pour l'auteur d'avoir tenté d'emporter son lecteur comme cela. Ça m'a beaucoup plu, d'autant qu'au-delà du questionnement qui me touche particulièrement, il y a de bien belles images et idées qui s'invitent en plusieurs occurrences, et puis il y a aussi ces deux dernières strophes très réussies :

" Mais le noir m'imbibe
Et j'y fonds déjà.

Le néant me disperse,
Restera-t-il matière ?"


Le néant comme matière en ce qu'il existe dans notre conscience, oh oui, tout un programme... !

   suzan   
4/7/2019
comment parler d'une angoisse à partir de quelques vers et de la nuit qui tombe et mange tout... reste t il l'espoir du lendemain ? ''restera t il matière ?" ce point d'interrogation qui laisse la réponse en suspens... J'ai ressenti ce vide avec les termes "anxiété, angoissé, aveugle, obscur..." et ils m'ont emporté avec vous vers une forme de terreur, face à la mort et au vide... Nous sommes bien peu de choses face à cet univers que l'on ressent mieux la nuit que le jour.
Merci de ce beau et difficile partage !

   Anonyme   
9/7/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Corto,

J'aime beaucoup la mise en page de votre poème.
Les paragraphes de trois vers me semblent une vue panoramique et les derniers composés de deux vers me paraissent être un zoom, ou une intensification du propos.

Est-ce pour avoir lu un autre texte de vous, hier ? Je ne peux m'empêcher de rapprocher les deux thèmes, traités de manière différente mais toujours soignée et percutante.

Cette écriture laisse le loisir au lecteur de s'approprier le poème, ce que j'apprécie beaucoup.

Bravo et merci de ce partage.

   leni   
9/8/2019
J'AIME BIEN l'idée d'une angoisse perçue lorsque le soleil se couche
je regrette que la beauté du soleil couchant ne soit pas évoquée Elle aurait pu porter les couleurs de l'espérance d'un lendemain"qui chante"
Merci à vous
Salut cordial LENI

   Apolluc   
11/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je partage ce goût pour le couchant,
l'Occident ! Que cache ce profond néant ?
Qui sait ? Un abime de rêve ?

   tundrol   
26/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Trop vite disparu, Soleil!
Tu aurais quand même pu
Rougir en te couchant.

Superbe!!!! L'idée de reprocher quelquechose au soleil comme s'il était une connaissance, un ami, un con qui a laissé la porte overte. Génial!!!! Original (je crois).

Pour le reste, je suis un peu perdu ..... Mais tant pis, le début est magnifique. Tout un poème en soi même.

   GinetteFlora   
6/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Corto
Le texte dans sa forme frappe par les courtes strophes , des tercets à six pieds . Les sixains par leur brièveté renvoient aux sensations qui arrivent par pulsions angoissantes et engorgent rapidement l'entendement du poète .
Il comprend que c'est une invitation à pénétrer la nuit universelle . Le spectacle de cette nature qui se métamorphose lui fait prendre conscience qu'il contemple un aspect de la nature qui tout à coup le surprend.
C'est la description de la perception du jour et de la nuit comme deux versants différents d'une même montagne aveuglée par cette absence de clarté qui réduit au silence et à l'invisibilité les formes et les êtres.
Je suis personnellement saisie par la présentation de ce phénomène du jour et de la nuit comme deux entités contraires par les couleurs , contraires aussi par les pensées qu’elles engendrent .
Les trois derniers strophes sont comme une plongée vers l'inconnu .

   Eki   
10/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
L'effacement du jour qui laisse place aux ombres et la nuit qui pèse comme un couvercle abaissé...
L'auteur cherche une réponse qui viendrait apaiser son questionnement.
Le silence crépusculaire assiège toute sérénité "dans l'épaisseur du vide".

Cette strophe me parle beaucoup, fait écho à mes cheminements intérieurs. Elle dit tout.

Mon cœur veut s'adoucir
Les choses s'atténuent
Maintiennent leur présence.


Oniris Copyright © 2007-2023