Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie néo-classique
Curwwod : Berliner
 Publié le 11/05/20  -  15 commentaires  -  1035 caractères  -  268 lectures    Autres textes du même auteur

Un soir de 1989 en Allemagne.


Berliner



Vint le temps du déclin des tyrans mortifères,
Pourvoyeurs de goulags, colosses chancelants,
Dont on voyait enfin le vieux joug se défaire
Sous l'invincible essor de leurs peuples tremblants.

Il est des soirs chargés d'espoir et de colère.
Celui-ci fut semblable à l'ire du torrent
Qui arrachant d'un coup quelque pierre angulaire
Emporte l'édifice au fil de son courant.

Les hommes sont ainsi jusque dans leur révolte,
Brandissant le poignard et poussant des clameurs,
L'idole renversée, en une brusque volte,
Ils s'apaisent soudain oubliant leurs fureurs.

Car la beauté toujours a ce pouvoir suprême
D'éteindre les courroux, de subjuguer les cœurs
Et lorsqu'elle paraît, par sa présence même,
Impose le silence à l'âme des vainqueurs,

Ils se turent, saisis d'une ferveur immense,
Pour écouter l'appel d'un nouvel univers,
Un chant qui résonnait d'une folle espérance :
Rostropovitch jouait devant le mur ouvert.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Queribus   
18/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Un poème sans fautes et une prosodie néo-classique au carré, un bon sujet et un poème qu'on comprend tout de suite sans besoin de le relire dix fois. En un mot de la belle ouvrage qui doit témoigner d'une longue pratique de la versification. Une seule petite remarque (Il faut bien trouver quelque chose): plusieurs phrases me semblent un peu longues (premier, troisième, quatrième quatrain) mais ça ne change rien à la qualité de l'ensemble.

Bravo et au plaisir de vous relire.

Bien à vous.

   Lebarde   
11/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Rappel bienvenu d'un événement historique majeur et improbable qui déjà disparaît dans l'oubli, absorbé par d'autres que l'Histoire aura du mal à hiérarchiser.
Souvenons nous pourtant et vous nous aidez sobrement à le faire,
de ce soir là, "Qui arrachant d'un coup quelque pierre angulaire/Emporte l'édifice au fil de son courant".

"Ils (les vainqueurs) se turent d'une ferveur immense,
Pour écouter l'appel d'un nouvel univers,
Un chant qui résonnait d'une folle espérance:
Rostropovitch jouait devant le mur".

L'image du violoncelliste virtuose devant ce mur attaqué à la pioche est encore présente dans beaucoup de têtes;
mais la "folle espérance " "d'un nouvel univers" ne s'estompe t'elle pas déjà un peu dans les mémoires.

Merci d'avoir évoquer ce basculement sans violence, avec cette pudeur et cette simplicité

Sur la forme dommage pour:

- les rimes : mortifères/ défaire, univers/ouvert;
- la césure hiatus "renversée,en"
qui justifient le néo-classique.

Ed: maîtresse Cristale me signale en coulisse qu’il n’y a pas de hiatus, du moins là où je l’ai vu mais au vers 7, oui.
Je suis sincèrement confus de cette bévue.
Quand on ne sait pas on se tait!! J’essaierai de m’en souvenir, à la fois de la règle et de me taire !
Je suis désolé.


Si peu de chose en fait au regard de l'ensemble des alexandrins bien équilibrés et fluides que j'ai pris plaisir à lire.

Merci pour ce poème "historique"

En EL

Lebarde

   Donaldo75   
11/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Curwwod,


J’ai beaucoup aimé ce poème pour la raison suivante : sa composition est à la hauteur du sujet, ce qui n’est 1/ pas toujours voire rarement le cas sur ce type de thématique dont l’Histoire s’est emparée ou qu’elle a rendue possible, 2/ le thème en lui-même porte beaucoup de symboles en même temps et pas toujours interprétés de manière univoque par les lecteurs, en général.
Je vais te passer le commentaire composé car d’autres le réussissent mieux que moi et je ne voudrais pas édulcorer la qualité de ce poème par un devoir raté. J’ai cependant beaucoup aimé le souffle de l’ensemble et ce dès le premier quatrain qui résume avec puissance ce qu’était l’Europe de l’Est d’avant. Le vers de fin est très bien trouvé. Il rajoute de l’art, de la culture, à la poésie, et souligne que la chute de ce mur représentait à l’époque la victoire de l’esprit sur la brutalité.

Bravo !

Donaldo

   Robot   
11/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte constat dont la valeur poétique n'est pas le but essentiel. Il vise principalement à retranscrire la vision d'une époque. Cependant, c'est d'un point de vue poétique tout à fait réussi notamment par la valeur des rimes et la fluidité du récit.

Je trouve que l'euphorie de l'époque est bien relatée, peut être un peu idéalisée notamment par "ce silence des vainqueurs". Sauf à ce que mes souvenirs soient déformés, il me semble que les vainqueurs, ou du moins ceux qui se sont appropriés les faits n'ont pas tous été aussi muets que celà. Car il ne faut pas oublier ceux de l'Ouest qui se sont précipités à Berlin pour voler au secours de la victoire. (et pas seulement de l'ouest de l'Allemagne) Et ceux qui comme un certain président ont inventé avoir été présent durant ces journées.

Cependant, que reste t-il aujourd'hui des espoirs de vie meilleure que les Allemands de l'Est avaient mis dans cette révolution ? Car tout comme Paris n'est pas toute la France, Berlin est loin d'être représentatif de toute l'Allemagne et encore moins peut être de l'est actuel de l'Allemagne ou l'ont perçoit cette désillusion désignée par le terme "ostalgie". "

Qu'en est-il de la folle espérance ?" Pour le prochain chapitre peut-être ?

   Annick   
11/5/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Le poème a une tonalité épique, héroïque.

La première strophe présente l'occupant de l'Allemagne de l'Est sur le déclin. J'ai apprécié les oppositions : déclin/tyrans, colosses/chancelants, le vieux joug/se défaire et surtout "l'invincible essor /de leurs peuples tremblants.

Je ne suis pas certaine que le soir mémorable où le mur a été détruit le peuple ait été mu par la colère. ( "Tout a commencé avec une phrase prononcée par le dirigeant du régime est-allemand. Il affirme que les citoyens de la RDA peuvent voyager librement, il précise que la mesure est effective. Personne ne s'y attend").
La chute a plutôt été pacifique et le bonheur se lisait sur les visages.
Mais en toile de fond, il est vrai que cette période a été lourde de conséquences en drames humains.

Bravo pour le double sens de "la pierre angulaire".

A l'avant dernière strophe, j'aurais remplacé le mot "beauté", qui me semble un peu vague, par le mot "liberté" :

Car la beauté toujours a ce pouvoir suprême
(La liberté toujours a ce pouvoir suprême)

Le dernier vers de la dernière strophe est sublime. On ne pouvait terminer ce poème autrement. Beau symbole de la réunification de l'Allemagne par la musique.

J'ai l'air de chipoter mais j'ai apprécié votre magnifique poème écrit dans un style délié, somptueux, au service de ce grand événement de l'Histoire.

   papipoete   
11/5/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour Curwwod
Hier, il y avait un mur ; une palissade infranchissable sous peine de balles traçantes... ainsi en avait décidé le sort, en punissant Berlin et ses habitants pour l'exemple après guerre. D'un côté du mur on travaillera contre son gré pour les bolchéviques, de l'autre on vivra à l'ère moderne librement...mais les tsars passeront, les opprimés rêveront de l'ouest, jusqu'à ce qu'au pied du Berliner Mauer, Rostropovitch sur son violoncelle joue la liberté...
NB la seconde strophe évoque la révolte des " enfermés dehors ", qui tel le torrent emporte tout, quand vient à se lézarder le socle inébranlable.
Le quatrain final nous rappelle un tel moment de joie, partagé sur place par les habitants, mais par toute la planète avide de liberté !
Mais, comme tous les rêves d'idéal, bien de ceux-ci tomberont à l'eau ; désillusion...

   Anonyme   
11/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Curwood,

Un rappel historique au travers d'une poésie néoclassique de bonne facture, comme à l'accoutumée.
Dommage pour le hiatus vers 7.
Le dernier quatrain est fort , plus encore le dernier vers où le violoncelliste "jouait devant le mur ouvert."
Le "mur de la honte" comme il était surnommé venait de tomber et l'Allemagne était réunifiée, plus tard en 1990.

   Myo   
11/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Lorsque les mots sont beaux, ils peuvent aussi revêtir ce pouvoir " d'éteindre les courroux"

Votre poème résonne de cette "folle espérance" qui a gagné bien des cœurs et des esprits ce soir là.
À chacun d’œuvrer pour qu'elle ne s'éteigne pas...

Un sujet très intéressant et une forme travaillée avec talent.
Bravo!

PS : le singulier de " quelque pierre angulaire" est autorisé ?

   Michel64   
12/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Comme j'aime votre écriture Curwwod.
Encore un poème vraiment bien écrit même sur un sujet pas forcément facile à poétiser.
Bien sûr une petite faute, d'étourderie je pense, (hiatus) au 7ème vers qui aurait pu être évitée en changeant le verbe, par exemple : "Qui descellant d'un coup..."
mais bien sûr après coup c'est facile, je vous l'accorde.

"Car la beauté toujours a ce pouvoir suprême
D'éteindre les courroux, de subjuguer les cœurs
Et lorsqu'elle paraît, par sa présence même,
Impose le silence à l'âme des vainqueurs,"

Comme c'est bien exprimé.

Merci pour ce bon moment

Michel64

   Quidonc   
12/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwwod,

Nous voici avec une poésie que je qualifierai d'Hugolienne, dans le thème et dans l'approche.
Il y a dans vos vers un sens épique qui me séduit et qui me chauffe le coeur en lui redonnant l'envie d'espérer.
Je ne peux vous livrer ici qu'un sentiment, la prosodie et la "technique" m'échappant trop souvent.
Merci pour cette lecture

Quidonc

   Robertus   
14/5/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Curwwod

J'ai beaucoup aimé le mouvement de cette image très explicite.

" Qui arrachant d'un coup quelque pierre angulaire
Emporte l'édifice au fil de son courant. "

On ressent la foule qui se répand comme un fleuve implacable entre les décombres du mur.

   Ascar   
15/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Au bord de la côte, les Anciens rappellent à ceux qui veulent bien les écouter, que la mer reprend toujours ses droits.
Je cois qu'il en est de même pour la liberté. Votre 2 ème quatrain l'exprime très bien.
Votre écriture est précise et vos images, bien ciselées ce qui rend l'ensemble fluide. J'ai apprécié ce moment de lecture qui m'a ramené à l'endroit ou j'étais ce jour là...

   Curwwod   
15/5/2020

   Castelmore   
15/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwwod,

Je vis à Hambourg...

Et votre très beau poème vient trop tard pour moi !
Un an plus tôt il m’aurait emporté, aujourd’hui il vient en décalage ... après des heures de débats critiques, d’analyses de spécialistes qui coupent les cheveux en quatre ( ici aussi ils prospèrent, même si ils savent se tenir mieux qu’en France), et volent les instants de bonheur, d’espoir, de magie pour les passer au presse purée .

Au niveau émotionnel,
je suis un peu comme devant une soupe froide ou un filet trop cuit. :)

Tout y est pourtant, une versification toujours parfaite, un brin d’Histoire, un élan épique, une musique des mots ... et des sonorités de violoncelle inoubliables... Bach en liberté !

Aussi ma situation personnelle ne saurait prévaloir sur votre talent à dire le beau ...

Bravo et merci.

   Vincendix   
17/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwwod,
Un tournant dans l'histoire de l'Europe parfaitement mis en vers, un événement marquant le déclin d'une dictature mais combien de murs subsistent, et dire que d'autres s'élèvent encore!
Même la chute de ce mur n'a pas totalement aboli la différence entre l'Est et l'Ouest!
Vincent


Oniris Copyright © 2007-2023