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Poésie néo-classique
Curwwod : Charron
 Publié le 15/12/20  -  16 commentaires  -  471 caractères  -  294 lectures    Autres textes du même auteur

Juste un petit rondel.


Charron



Rien ne sert de couver son or
Quand la mort épouse le vif ;
Car quelques chandelles de suif
Seront alors ton seul trésor.

Tu n'emporteras que ton corps
En te répétant, tout pensif,
Rien ne sert de couver son or
Quand la mort épouse le vif.

Quand le passeur vers l'autre bord
T'emportera sur son esquif
Tu seras nu, tremblant, chétif,
Et pleureras plein de remords
« Rien ne sert de couver son or ! »


 
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   Anonyme   
15/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Un ton Renaissance, je trouve, par la forme comme par le sujet. Le rythme d'octosyllabes est agréable, les rimes pas franchement dépaysantes, d'une simplicité en accord avec l'ensemble.

Un sujet pas franchement nouveau mais rondement mené, un propos net. Je ne pense pas que ce poème me marquera durablement, j'apprécie toutefois la cohérence qu'il présente entre fond et forme. La répétition du verbe "emporter" dans une forme déjà basée sur la reprise de vers n'est peut-être pas des plus heureuses.

   Queribus   
3/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Un rondel (ou rondeau) bien envoyé, un peu comme une fable de La Fontaine avec des mots simples qu'on comprend aisément à la première lecture avec une sage philosophie, une prosodie parfaite. Comme quoi, il n'est pas besoin d'aller chercher midi à quatorze heures pour écrire de jolis vers et toucher le plus grand nombre.
Vous l’aurez compris, j'ai beaucoup apprécié votre écrit. Faites-nous vite de nouveaux rondels (ou rondeaux) de cet acabit.

Bien à vous.

   Miguel   
4/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Sans flagornerie, voilà une petite pièce que Charles d'Orléans n'eût pas reniée. L'absence d'alternance masculin-féminin à la rime confère au texte une petit côté médiéval très bienvenu, et le sujet s'accorde avec l'omniprésence de la mort dans l'esprit du Moyen âge. La deuxième personne implique le lecteur dans cette rude leçon de sagesse. L'expression juridique "Le mort saisit le vif" est ici renouvelée sous un jour philosophique. "Tout ça on le sait déjà", pourra-t-on dire ; il n'est pas mauvais de le rappeler, à voir certains.

   lucilius   
5/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Je ne suis pas spécialiste du rondel mais celui-ci me semble "rondement" ficelé. C'est bref et précis. J'ai néanmoins un souci avec le titre : Charron. Est-il lié à cet ancien métier de réparateur d'attelage ? Et si oui, quel rapport avec cette adage de thésaurisation inutile ?

   Mokhtar   
15/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Joli bijou, pour ceux qui aiment le classique, tant par la forme que par le thème.

Malgré la rigueur des règles un peu « acrobatiques », le poème est limpide et jamais « tiré par les cheveux ».

Je n’avais pas remarqué la répétition du verbe « emporté », relevée par Socques. Suggestion pour le second : « enlèvera » au lieu d’ « emportera ». « Pleureras », transitif direct, ne me semble pas optimal. Peut-être « rediras » mais on doit pouvoir trouver mieux.

Quand on connait les goûts de l’auteur pour la mythologie, on aura vite identifié en Charron (un ou deux N ?) le passeur du Styx convoyant les morts au prix d’une somme d’argent. Somme d’argent devenant symbolique de l’abandon de l’inutile fortune terrestre avant de quitter la terre. Très bon titre donc.

Merci pour cet excellent exercice de style.

   papipoete   
15/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour Curwwod
" tu ne l'emporteras pas au Paradis ", pour d'autre " ...en Enfer ", car le jour venu de trépasser, ton or ne luira qu'au jaune de la flamme d'un cierge...
NB je ne sais interpréter le titre ( était-ce un harpagon ou un penseur ? ) mais le texte, avec son refrain de rondel, est bien tourné car ces deux vers tombent à propos quand ils sont répétés.
la conclusion me ramène au présent, quand le " passeur " embarque ses clandestins, il vaut mieux ne pas couver son or, et hélas lui faire prendre l'air...
octosyllabes sans faute

   hersen   
15/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Comme l'auteur sait bien nous embarquer ! Charon, c'est un guide exceptionnel, infaillible surtout. Hélas, peut-être !

Et comme on n'est pas pressé, on prend largement le temps de savourer ce poème, qui nous dit que quand la mort épouse le vif (un top ! sur ce coup-là), on n'a plus besoin de notre or.

Une réflexion toute perso : on peut, tant que vif, lâcher un peu la grappe à l'or. Parce que l'or nous sert-il à appréhender sereinement la mort ? Je ne crois pas. Au contraire.

Un très chouette poème, tout en classique qui parle. Sauf que j'aimerais bien, quand ce sera mon tour de faire le voyage, n'être pas spécialement nue, chétive, et je crois que je ne m'encombrerai pas de remords, mais que plutôt j'essaierai encore de mordre dans la barbaque de la vie, même si elle est devenue un peu dure.

Merci de cette lecture !

   Lebarde   
15/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Joli poème néo-classique ( dommage pour les rimes) en octosyllabes, qui serait donc un "rondel" (je note pour éventuellement m'en souvenir), d'une écriture simple sans prétention, sur un sujet facile à comprendre ( "Ton or tu ne l'emporteras pas au paradis, lorsque Charron te fera passer de l'autre coté du fleuve").

Le style est spontané et vif, un tantinet ironique et un brin précieux comme on savait le déclamer, à fleuret moucheté, dans les beaux salons, à l'époque des perruques poudrées, des bas de soie blancs et des chaussures fines à grosses boucles dorées.

J'aime beaucoup et ai pris plaisir à la lecture de ce poème délicat.
Merci Curwwod.

Lebarde

   Wencreeft   
16/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un rondeau parfaitement exécuté. Son apparente simplicité est justement l'indice qu'il est réussi, attendu que les contraintes sont tout de même assez fortes : deux rimes seulement & la répétition des vers. Je l'imagine bien chanté par un troubadour bigarré dans une obscure taverne, un soir d'été.
Quant au fond, s'il n'est certes pas révolutionnaire, il est parfaitement exploité. Le vieil adage : "Ne pas devenir le plus riche du cimetière" a ici un concurrent de charme.
Félicitations pour votre technicité et votre maitrise.

   Myo   
15/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un joli rondel qui nous rappelle que nous partirons, ...comme nous sommes venus, les mains vides.

Une écriture sans grande fioriture mais qui est riche de cette simplicité.
Une danse légère en petit pas.

Même si le sujet n'est pas neuf, la façon de le traiter ne manque pas de charme.
Merci du partage.

   Anonyme   
15/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Curwood,

"Rien ne sert de couver son or" , le vers clé dans ce beau rondel tout en simplicité, mais habilement mené et qui a le mérite de nous rappeler que nous ne sommes pas éternels et que garder son argent ( ici l'or) au chaud sous on matelas ne servira pas à grand chose quand nous passerons de l'autre côté .

Une belle lecture.

   dream   
16/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Curwwod,

Charron ou Charon ? L’auteur fait peut-être référence à la mythologie grecque avec le fils d’Erèbe (l’Obscurité) et de Nyx (la Nuit). Ainsi Charon serait le convoyeur, le passeur. Il était surnommé « le guide de la mort », « un démon des Enfers. Sur les marais de l’Achéron, il faisait traverser avec sa barque, le Styx contre une obole, aux âmes des morts ayant reçu une sépulture. Et malheur à ceux qui ne pouvaient pas payer…

Partir sans rien emporter, (sans rien laisser aussi peut-être) afin de n’avoir aucun remords, ni regrets. C’est tranchant, c’est brutal. Par son art de la concision, et dans un dépouillement qui va à l’essentiel, le poète atteint ici à la simplicité sans tomber dans la simplification, et semble délivrer une morale qui invite à réfléchir. Il semble aussi s’adresser aux mortels qui n’ont fait qu’exister sans avoir jamais vécu, ceux qui enfin ont oublié de vivre pour l’amour du gain. Il est vrai qu’on n’a jamais vu un coffre-fort suivre un corbillard…

Et « si au lieu de gagner beaucoup d’argent pour vivre, nous
tâchions de vivre avec un peu d’argent ? » Jules Renard.

Bravo pour ces paroles de lucidité et merci pour ce court mais néanmoins efficace et très beau poème dont le thème traversera à jamais les siècles.
dream

NB. Bonjour Mokhtar

Je viens ce matin seulement, de prendre connaissance de votre commentaire dont je ne m'étais pas inspiré hier. Oui, je suis tout à fait d'accord avec vous à propos de ce "Charon, passeur des Enfers". Et j'ai même idée que notre ami poète Curwwod a rajouté un "r" afin d'entretenir le suspense... Enfin, il nous le dira...

   Edgard   
15/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Curwwod
J'aime bien quand ça danse! En plus j'ai appris ce qu'est un rondel (J'avais récité des rondeaux quand j'étais petit ) je suis allé voir les règles...Drôlement plus difficile qu'on croit. D'où viennent-elles ces règles? Quelqu'un sait?
C'est joli de dire des trucs pas vraiment marrants avec cette musique.
Un bon moment.

   inconnu1   
20/12/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Que de louange, sans doute justifiées, mais, personnellement, je n'ai pas été enthousiasmé par le thème. Je ne l'ai pas trouvé vraiment original, "tu n'emporteras pas ton or au paradis", ni la manière de le traiter.

Sur la forme, je n'ai pas trouvé les formulations originales ni les rimes riches qui m'auraient enthousiasmé

Donc pas fan, mais il faut de tout pour faire un monde.

   Lulu   
20/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Curwwod,

J'ai bien aimé ce poème pour la forme et le fond. Le fait qu'il soit court m'a plu, car cela donne une belle force aux mots.

La musicalité est là, suffisante et belle.

Je ne connaissais pas le mot du titre. Il donne à réfléchir, aussi, me semble-t-il, à la notion du temps en plus de la manière dont cela est traité dans le poème.

Le charron était aussi celui d'une époque déterminée, mais tout semble demeurer au travers de l'écriture qui nous fait lire, ici, l'échelle d'une certaine éternité.

J'aime beaucoup la musicalité de la première strophe, ma préférée. Elle sonne comme une maxime qui se suffit en elle-même. Mais le déroulement du poème importe aussi, mettant en perspective et sans lourdeur, ce propos qui semble fermé "Car quelques chandelles de suif / Seront alors ton seul trésor" sans l'être tout à fait "Et pleureras plein de remords"...

Très beau poème !

Petit bémol : je regrette que le titre, mais c'est lié à ma petite culture, ne m'ait éloignée de ce texte d'abord, et qu'après lecture, je le trouve malgré tout pas explicitement lié au texte. En tout cas, le lien me semble ténu.

   Curwwod   
24/12/2020


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