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Poésie néo-classique
Curwwod : Grand-mère
 Publié le 29/10/20  -  16 commentaires  -  1475 caractères  -  219 lectures    Autres textes du même auteur

Que la vie était douce !


Grand-mère



Ah, les beaux jours d'été, le retour de la plage,
La peau brûlante encore au soleil finissant,
L'ombrage des grands pins qui apaise le sang
Sous le tissu léger et fraîchit le visage !

Puis la vieille maison où rayonnait joyeux
Le sourire indulgent d'une chère grand-mère ;
Et la tarte aux pruneaux – celle que je préfère –
Cuite avec tant d'amour que l'eau me monte aux yeux.

Elle nous attendait debout devant la porte,
Soulagée, attendrie, en son tablier noir.
« Vous voilà, sacripants, vous m'en aurez fait voir,
Vous aurez des remords quand vous me verrez morte ! »

Mais on ne croyait pas qu'elle pouvait mourir ;
Si bonne, elle semblait ce havre de tendresses
Qui consolait si bien nos risibles détresses,
Et sa feinte rigueur nous la faisait chérir.

Hélas nul n'attend plus devant la porte close,
Trop tôt elle a fermé les yeux, et les volets
Ne laissent plus filtrer que rayons indiscrets
Où danse une poussière au reflet d'ambre rose,

Nos étés ont passé ; reste le souvenir
Évoqué tendrement d'une ombre tutélaire,
D'un visage rieur qu'un doux sourire éclaire
Que l'on voudrait pouvoir à jamais retenir...

Nous avons délaissé la maison de famille
Qui jadis abritait nos plaisirs, nos chagrins ;
Elle s'est refermée, ainsi que les écrins
De bijoux égarés dont les pierres scintillent...


 
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   Corto   
11/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La fluidité de ce poème est remarquable.
Dès la première lecture on a l'impression d'un gentil récit évocateur de moments tendres alors qu'à vrai dire ce poème est très construit.

Une première partie (3 strophes) nous plonge dans ces souvenirs d'enfance inoubliables, puis vient un quatrain de transition en évocations/réflexion, pour déboucher sur la dernière partie (3 strophes) où règne le présent avec son regard distancié.

J'aime beaucoup les deux derniers vers qui viennent sublimer tout l'ensemble
"Elle s'est refermée, ainsi que les écrins,
De bijoux égarés dont les pierres scintillent..."

Grand bravo à l'auteur.

   Anonyme   
11/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Tel est pour moi le cœur du poème :
(...) Vous aurez des remords quand vous me verrez morte ! »
Mais on ne croyait pas qu'elle pouvait mourir ;

Les vers me semblent couler avec aisance et assurance, l'ensemble me touche, mais j'ai tendance à penser que les contraintes de forme que vous avez décidé de respecter pour votre poème lui apportent une certaine raideur que vous n'êtes pas vraiment parvenu ou parvenue à dépasser.

À mes yeux (mon avis évidemment, rien d'autre) le dernier quatrain est inutile et même dommageable : en élargissant le propos à la maison de famille il m'éloigne de la grand-mère, de sa bienveillance. Ou alors il faudrait faire ressentir que la grand-mère était la maison, que sa disparition a aussi été celle du lien précieux qui unissait la famille... Tel quel, ce quatrain aurait tendance à m'évoquer le devenir notarial d'un bien immobilier après héritage ! Je caricature, bien sûr : je veux dire que dans ce quatrain vous me semblez passer brutalement de la chaleur de l'humain à la distance du matériel.

   Queribus   
15/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Un petit bijou de bon matin avec de l'émotion, de la tendresse, un texte tout en simplicité qu'on comprend tout de suite avec les mots de tout le monde, le tout en plus dans une prosodie néo-classique parfaite (Il en aurait fallu de peu pour en faire un poème classique mais ça n’aurait changé pas grand chose).

On devine chez vous une très longue pratique du vers et de ses contraintes et c'est tant mieux pour notre langue. Reprenez vite votre plume pour nous faire d'autres écrits de ce tonneau-là.

Bien à vous.

   Gabrielle   
29/10/2020
Modéré : Commentaire trop peu argumenté.

   Anonyme   
29/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwood,

Très bel hommage à la grand-mère où le narrateur(ou l'auteur) livre avec tendresse ses souvenirs heureux en sa compagnie.
Puis ce vers qui veut tout dire et réaliste

"Vous aurez des remords quand vous me verrez morte" !
Mais quand on est un enfant, on ne pense pas à tout celà..

La lecture est agréable et fluide, de très beaux vers dont ceux-ci, magnifiques:

Elle s'est refermée, ainsi que les écrins
De bijoux égarés dont les pierres scintillent...

Beaucoup d'émotion ressentie .

   Lebarde   
29/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Curwwod

Belle évocation d'une grand mère chérie, associée à des souvenirs de vacances au bord de la mer.
Certes le texte est plaisant mais je trouve l'écriture trop simple, voire trop simpliste, d'un ton enfantin qui lui enlève une part de sa poésie.
J'ai un peu l'impression de lire une rédaction sur un sujet fréquemment donné à l'école : "Raconter vos vacances ou Parler nous de votre grand mère", rédigée à l'encre violette et plume "Sergent Major" sur une copie-double à carreaux.

Voilà bien le commentaire nostalgique d'un papy!

C'est propre, c'est gentillet, c'est bien écrit , avec juste ce qu'il faut de petites fautes de prosodie pour justifier, sous un "Très Bien" tracé en haut de la page, quelques annotations du professeur, au stylo rouge, dans la marge.

Beau texte néanmoins que j'ai pris plaisir à lire.

Lebarde

   Cristale   
29/10/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
L'une des plus belles plumes du site, de celles qui figurent en haut de mon podium, nous offre, avec la délicatesse habituelle de son encre, un poème absolument touchant.

L'écriture fluide, la musique des vers, cette apparente simplicité qui en réalité demande énormément de travail et de précision, me font d'autant plus apprécier ce poème, son décor, sa nostalgie.

"Nos étés ont passé ; reste le souvenir
Évoqué tendrement d'une ombre tutélaire,
D'un visage rieur qu'un doux sourire éclaire
Que l'on voudrait pouvoir à jamais retenir..."

Bravo et merci Curwwod.
Cristale

   Luz   
29/10/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Curwwod,

J'ai beaucoup aimé. Je ne sais pas comment on peut composer un poème classique avec une telle fluidité et une si grande émotion. La nostalgie coule si naturellement. C'est si facile que ça la poésie classique, alors ?
Vraiment, bravo !

Luz

   papipoete   
29/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Curwwod
elle était synonyme de nos vacances, la mer et les pins qui nous abritaient alors du soleil piquant.
elle était l'âme de cette maison, où planaient d'appétissantes odeurs, où la grimace n'avait pas sa place. On croyait que cela durerait éternellement ; une sainte, ça ne meurt pas !
Et pourtant, la maison a les volets clos, comme les paupières de Grand-Mère, pour toujours ! c'était bien chez Grand-Mère...
NB le genre de sujet que l'on évoque souvent en poésie, mais dont jamais je ne me lasse ! Et l'écriture est aussi douce que l'était l'héroïne, pas besoin de dictionnaire ; pas besoin de décoder un rébus ; les vers coulent comme coule l'eau d'un gentil ru...
On me dit " matérialiste ", mais je ne passe plus devant la maison d'où mes parents partirent trop tôt... et mémé avec ses tresses qu'elle nouait en chignon...
la 4e strophe a ma préférence.

   emilia   
29/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un magnifique hommage nostalgique à la vieille maison familiale dont l’âme souriante s’est éteinte, cette « chère grand-mère », fine pâtissière, qui régalait ses petits-enfants, leur témoignait son indulgence avec attendrissement, leur offrait « son havre de tendresses » pour les consoler…, précieux souvenirs « que l’on voudrait à jamais retenir… » (pensée que l’on partage ô combien…), tels des « bijoux égarés » dont les pierres (d’un bonheur partagé) continuent de scintiller…

   Ascar   
30/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je n'ai même pas besoin de relire votre poème tant l'ajustement des mots rend l'émotion prégnante et le sens palpable.

La maison de famille, ces grandes réunions ou l'espièglerie réunissait cousins et cousines, Pépé et Mémé... tous cela me revient en mémoire. Il y a un mois je me suis arrêté devant leur maison qui se délabre comme un chien qui se laisserait mourir de chagrin.

merci Curwwod pour ce beau moment de nostalgie

   hersen   
30/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien
C'est un poème très réaliste qui dit, plus ou moins, la grand-mère de chacun ou l'idée qu'on s'en fait.

Je n'ai, bien sûr, strictement rien à reprocher à l'écriture, je ne me vois pas aller chatouiller Curwwod sur ce plan-là, mais je regrette, et cela m'arrive souvent en venant lire les formes classiques ici, que l'on aille pas souvent "au-delà" du sujet, que l'on ne prête à la grand-mère qu'un rôle de grand-mère universel.
Moi, j'aurais bien aimé quelques-uns de ses grains de folie à elle. J'aurais aimé être surprise.

Mon évaluation tient compte bien sûr de l'écriture, on ne peut pas zapper, ça, quand même ! mais elle est contrainte par les raisons que j'expose plus haut.

merci de la lecture.

   Wencreeft   
30/10/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un rythme impeccable, un discours clair et léger qui ne se perd pas en circonlocutions inutiles.

J'ai un peu bloqué sur "Sous le tissu léger et fraîchit le visage" : je ne savais plus trop quel était le sujet rattaché au verbe fraichir.

Le reste du poème m'a paru agréable, sans plus. Mais la chute est exceptionnelle et ces deux derniers vers :

Elle s'est refermée, ainsi que les écrins
De bijoux égarés dont les pierres scintillent...

redonnent à l'ensemble une nouvelle tonalité. Très beaux derniers vers, vraiment.

   Mokhtar   
2/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ce poème m’embarrasse un peu et j’ai de la peine à expliquer clairement mon ressenti.

Il évoque, avec une grande émotion, le souvenir (peut-être très personnel) d’une grand-mère. L’auteur qui exprime la nostalgie de sa grand-mère y associe forcément, en arrière-plan, celle de sa propre jeunesse.

L’indulgence, la tarte aux pruneaux, la feinte rigueur, les risibles détresses…On est là dans une belle évocation de souvenirs, prenants, certes, mais qui n’ont de poétique que la forme d’écriture. Je veux dire par là que le contenu, en prose, aurait été aussi émouvant.

Puis vient à la fin, par l’évocation de la maison (strophes 5 et 8), le bel envol poétique.
Je ressens donc ce poème comme un peu hybride, du fait de sa construction.

Je crois que j’aurais préféré que l’on fasse de la maison délaissée le sujet principal du texte, et que l’on instille, par touches, des souvenirs concernant la grand-mère, dont l’âme (« l’ombre tutélaire ») imprègne cet ancien foyer familial. J’aurais bien vu la strophe 5 en tête du poème, ou peut-être même la 8.

Je ne suis pas sûr d’avoir été très clair.

Comme souligné justement par bien des commentateurs, on retrouve dans ce texte la fluidité et l’aisance de l’écriture de Curwwod.

J’ai toutefois deux petites réticences :

L’une concerne le « tissu léger », en rejet, qui me semble améliorable.

L’autre concerne la tarte. Souligner l’amour que met la grand-mère dans la confection du gâteau est bien à propos. Mais l’émotion (jusqu’aux larmes) n’est pas celle de l’enfant : c’est celle de l’adulte qui se souvient. La cuisson est un fait passé. Les larmes surgissent maintenant. La cause et l’effet ne sont pas dans le même temps. De plus, la « tarte aux pruneaux » me semble un sujet qui attend son verbe. Il me semble qu’un point de suspension, après « yeux », aurait validé l’ellipse.

Enfin, j’aurais bien vu un « : » après « tablier noir », pour lancer la citation.

Par son thème - la maison des souvenirs – et par ses riches évocations nostalgiques, ce poème sait émouvoir. (n’est-ce pas ce que l’on demande à la poésie ?). Mais, esthétiquement, je pense qu’il détient un potentiel convenant à un texte plus technique, plus classique.

   Curwwod   
2/11/2020

   inconnu1   
20/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Sur la forme : peu de choses à redire, mai il faut retenir quelques hiatus assez désagréables à l'oreille au 10eme vers, la succession du nous et du on (on ne croyait pas qu'elle pouvait mourir). Il aurait mieux fallu rester sur du nous partout, un enjambement entre le 18eme et le 19eme vers (les volets... ne laissent plus filtrer), une rime pauvre (volets-indiscret).

Sur le thème et la manière de le traiter. Beaucoup d'émotions, une belle façon de traiter le thème de l'absence et quelques perles (Où danse une poussière au reflet d'ambre rose ; ainsi que les écrins
De bijoux égarés dont les pierres scintillent)

Donc globalement un très beau poème. Merci à vous


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