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Poésie néo-classique
Curwwod : Resquiescat
 Publié le 24/02/15  -  30 commentaires  -  1052 caractères  -  689 lectures    Autres textes du même auteur

Certains lieux sont si romantiques !


Resquiescat



M'accompagnerez-vous jusqu'au vieux cimetière,
Dont la grille proteste et gémit sous la main,
Exilé du village, au bout du court chemin
Qui m'aura pris le temps d'une vie tout entière ?

M'accompagnerez-vous, demain, après-demain,
Sous l'ombrage bruissant dont la lumière tremble,
Quand j'irai visiter ces morts qui me ressemblent
Dans leur tombeau paré comme un temple romain ?

Nous allions quelquefois nous promener ensemble,
Parmi les pieux granits et les bouquets passés,
Recueillir, affadi, sous leurs parfums lassés,
Le soupir des saisons que les lustres assemblent.

Parfois, vous releviez les vases renversés,
En vous remémorant : « Celui-ci était doux,
Tel autre généreux, tolérant ou jaloux… »
Et vous redonniez vie à leurs noms effacés.

Au bout de ce chemin, m'accompagnerez-vous,
Vos yeux battus cachés sous la voilette sage,
Et vous pencherez-vous pour m'offrir en partage
Le baiser rouge et vert d'une branche de houx ?


 
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   Robot   
31/1/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Ce voyage commence comme une balade. Une réminiscence d'autres visites sur le chemin de l'ultime promenade. A aucun moment les mots ne se heurtent, on ressent la lenteur du parcours, les rimes adoucissent tellement ce moment.
Le temps du lent cheminement dans ces deux vers:
"Exilé du village, au bout du court chemin
Qui m'aura pris le temps d'une vie toute entière ?"
La douceur du dernier vers:
"Le baiser rouge et vert d'une branche de houx ?"
A placer dans mon anthologie onirienne.

   Michel64   
11/2/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un très beau poème tout en finesse et tendresse.
De jolies trouvailles comme ce chemin court mais nécessitant la vie entière pour le parcourir.
De très beaux vers :

"Quand j'irai visiter ces morts qui me ressemblent
Dans leur tombeau paré comme un temple romain ?"

"Et vous redonniez vie à leurs noms effacés."

"Le baiser rouge et vert d'une branche de houx ?"

J'aurais pu tout citer.
Seul bémol, si je ne me trompe pas, le mot "pieux" se dit en diérèse ce qui forme un vers à treize pieds. Les "vieux granits" auraient-ils pu faire l'affaire?

Bravo pour ce beau texte.

   Pimpette   
24/2/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un cimetière presque sans tristesse et presque tout en tendresse.
Au fur et à mesure de la lecture(à haute voix) on arpente les allées

""Parfois, vous releviez les vases renversés,
En vous remémorant : « Celui-ci était doux,
Tel autre généreux, tolérant ou jaloux… »
Et vous redonniez vie à leurs noms effacés""

Bonne idée cette intrusion de la vie et des paroles ordinaires de la vie!
J'aime tout!Rien n'est tarabiscoté et tout est juste!

   Arlet   
24/2/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Ce poème est très beau, tendre et délicat. Les mots accompagnent la sensibilité du lecteur. J'aime ce dernier baiser de la branche de houx.
On voudrait marcher longtemps avant d'atteindre le but sans retour !

   leni   
24/2/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Curwwood

Un poème merveilleux qui"respire" la sérénité Les images s'enchainent
et vous emmènent... je cite
Tout le premier quatrain et son dernier vers
Tout le reste est d'une telle spontanéité...;mais je ne vais pas tout citer....celui-ci...tel aute...

ET
Et vous pencherez-vous pour m'offrir en partage
Le baiser rouge et vert d'une branche de houx ?

C'est vraiment superbe MERCI


Salut à vous

Leni

   Anonyme   
24/2/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
ce poème est si beau, sans qui rien qui accroche la lecture, pas même un mauvais caillou dans le tapis de graviers des allées.
Le narrateur est-il déjà passé de l'autre côté, ou bien s'inquiète t-il de cet après-lui, quand sa veuve ou son amie viendra le visiter en ce cimetière ?
J'ai aimé "le court chemin qui m'aura pris le temps d'une vie tout entière". L'existence ainsi résumée, cela fait froid dans le dos mais c'est si réel.
Et ce passage:"Parfois, vous releviez les vases renversés,
En vous remémorant : « Celui-ci était doux,
Tel autre généreux, tolérant ou jaloux… »
Et vous redonniez vie à leurs noms effacés."
C'est si vrai ce réflexe que l'on peut avoir en arpentant ces allées de tombes où gisent ceux qui étaient pour nous si vivants. Comment croire à la mort après une telle balade parmi eux ?
Merci par ce très beau texte de nous le rappeler.

   Damy   
24/2/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
L'ultime promenade, d'un pas tranquille, quand la destination effraye la plupart. J'ai trouvé ce poème charmant et j'ai adoré le dernier vers.
Merci, Curwwod !

   Anonyme   
24/2/2015
 a aimé ce texte 
Bien
"Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleurs"

Quand je pense qu'on me reproche des thèmes rebattus : celui
des cimetières est usé jusqu'à la corde !
Quoi de neuf ici ?
J'aime bien :
Dans leur tombeau paré comme un temple romain ?
Le soupir des saisons que les lustres assemblent.

J'aime moins le nombre de verbe à la rime et ces rajouts
pour faire le chiffre (vieux, tout).

   Lulu   
21/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Sans doute certains lieux sont-ils romantiques parce que nous le sommes... En tous cas, c'est le sentiment que j'aie en vous lisant. Vous avez su rende ce lieu romantique.

Dans ce poème, j'aime le vouvoiement "M'accompagnerez-vous" qui ajoute de la délicatesse à l'ensemble. J'aime l'idée de "ces morts qui me ressemblent", de même que l'intervention de votre compagne qui disait hier "Celui-ci était doux..." etc, en se remémorant de belles heures à la manière de la compagne de Lamartine dans son poème "Le Lac".

Enfin, le dernier quatrain est superbe. "la voilette sage" et "le baiser rouge et vert d'une branche de houx" sont de belles trouvailles.

J'aime beaucoup le romantisme en poésie. Je suis donc très touchée par votre poème fort bien réussi.

Au plaisir de vous lire à nouveau.

   Anonyme   
24/2/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Curwwood... Certes le thème est rebattu mais c'est tellement bien écrit qu'on vous accompagne ( j'allais dire avec plaisir ! Ah oui, je l'ai dit... Tant pis !) au fil de ces superbes quatrains vers ce que sera demain votre (notre) ultime demeure...
Il est des moments dans la vie où l'on exècre les cimetières - j'y ai conduit ma femme voilà trop longtemps- et d'autres moments où ce sont des lieux de recueillement et de méditation qu'on aime à fréquenter de temps à autre... L'homme est ainsi fait !

L'ensemble du poème est de très belle facture et quelques vers magnifiques :

-Parmi les pieux granits et les bouquets passés, etc.

et le quatrain final avec "Le baiser rouge et vert d'une branche de houx ?" est tout simplement magnifique...

Ne vous faites pas accompagner trop tôt, une telle poésie nous manquerait à coup sûr ! Merci pour cette lecture alors qu'à l'instant sonne le glas au clocher de mon village... Simple coïncidence !

   Anonyme   
28/2/2015
Salut Curwwod

"Sous l'ombrage bruissant dont la lumière tremble", votre poème funéraire est un hymne à la vie.
Tous les sens sont sollicités, l'ouïe, par la grille qui proteste et gémit sous la main, la vue, par la lumière qui tremble, l'odorat par les parfums lassés...
Votre écriture est un délice.
On est sous le charme et on pense que l'auteur de "Demain dès l'aube" a trouvé un digne successeur.
On vous accompagne, vous et votre dame dans votre visite romantique.
Mais le meilleur est à venir, du moins pour l'amateur de poésie.
La chute est digne du poème de tonton Victor et de cet autre où il est question de deux trous rouges au côté droit.

Merci Curwwod et bravo.
Ps : Dans une vie antérieure n'étiez vous pas chasseur de loups ?

   Francis   
24/2/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Une ballade qui chante la poésie, la vie et une douce mélancolie. Elle se termine avec une image d'une grande tendresse : " le baiser rouge et vert d'une branche de houx." La plume est parvenue à m'émouvoir.
Merci.

   papipoete   
24/2/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Curwwod; si j'étais celle qui partagea vos promenades au vieux cimetière, je vous accompagnerais jusqu'à votre dernière demeure, "mes yeux battus cachés sous la voilette sage". Votre poème semble une réplique de l'image que j'aurais pu en faire si je m'appelai Curwwod! En effet, tout au long des travées de tombes récentes ou plus anciennes, je parcours ces parcs floraux de la même manière que vos magnifiques vers racontent. Belle ou humble sépulture m'arrête pour un vase renversé ou un dipladénia assoiffé. Et je me remémore le portrait d'un tel, l'histoire d'une autre.
j'ai hélas fait halte devant une fosse profonde voilà 15 jours, pour y jeter sur un être aimé, un poème que je lui dédiai, j'étais triste de lui dire adieu, mais si je retournais maintenant là-bas, je sourirais en pensant à sa belle personne, et nous évoquerions par la pensée ces allées bordées de cent tilleuls où repose Bernard Clavel à deux pas d'ici, où tout n'est que paix.
je ne saurais citer tous les passages que j'aime dans votre texte, tant ils foisonnent, mais les deux derniers sont lumineux!

   Anonyme   
24/2/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
De fort belles images ornent ce magnifique poème empreint de sérénité malgré le sujet. Une écriture sans grandiloquence, d'une musicalité étonnante et qui peint un tableau à presque chaque vers.
"Au bout de ce chemin, m'accompagnerez-vous,
Vos yeux battus cachés sous la voilette sage,
Et vous pencherez-vous pour m'offrir en partage
Le baiser rouge et vert d'une branche de houx ? " Superbe !

   Anonyme   
24/2/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un pur délice que cette marche funèbre.
Vous avez mis toute une vie pour rejoindre ce cimetière dont la grille grinçe (proteste), et ce dernier voyage est presque une ode à la vie, avec ses réminiscences du passé, comme lorsque vous vous promeniez, ensemble parmi les "pieux granits et les bouquets passés".
Un très beau texte.

   widjet   
24/2/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Délicat et doux, avec un final surprenant et bien vu.
J'aime beaucoup.

J'y vois même une seconde lecture en filigrane, plus noire, celle d'une femme collectionneuse (et tueuse) d'amants.

Si si !

W

   Automnale   
24/2/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce poème fleure si bon le romantisme et la délicatesse que nous en oublierions presque l'horreur de la mort des êtres chers... Presque... Il est vrai que ce lieu de promenade (un cimetière) est parfois recherché. En écrivant cela, je pense au livre de Nathalie Rheims (que je ne me suis pas procuré !) à propos du cimetière du Père Lachaise.

Ici, que de belles idées ou images ! Il suffit de choisir celles que nous préférons :
- Le vieux cimetière de campagne.
- La grille protestant et gémissant sous la main.
- Les morts qui nous ressemblent (encore que...).
- Les pieux granits et les bouquets passés.
- Les vases renversés, qu'Elle relevait.
- Les yeux battus cachés sous la voilette sage.

La fin fait fatalement écho au "bouquet de houx vert et de bruyère en fleur", de Victor Hugo. Mais c'est si beau !

En revanche, "après-demain" semble une facilité. Mais comment dire autrement ?... Et j'aurais bien aimé savoir qui était cette mystérieuse dame à la voilette ? Même si un peu de charme aurait, peut-être, été rompu...

Je me dis que Barbara aurait pu faire de ce "Resquiescat" une inoubliable chanson.

Merci et bravo, Curwwod.

   Arielle   
25/2/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Comment ne pas s'associer au concert de louanges qui salue ce poème magnifiquement hugolien !
J'aime particulièrement l'ambiguïté de cette promenade entre la vie et la mort. L'apparente résignation sereine du narrateur qui s'apprête à rejoindre au tombeau ceux qui l'y ont précédé se teinte d'une sourde inquiétude avec sa question lancinante "m'accompagnerez-vous ?"
Le cimetière "exilé" et pourtant si proche la grille qui "proteste" en s'ouvrant, l'ombre qui joue avec la lumière, le doux qui voisine avec le jaloux, et enfin ce merveilleux baiser de la branche de houx tendre et blessant tout à la fois ... Tout cela justifie que le titre demeure incomplet : "in pace" rien n'est moins sûr ... mais quelle splendeur !

   Christine   
25/2/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un poème superbe de douceur, de musicalité, de sereine mélancolie où au delà de l'évocation saisissante d'un ultime voyage envisagé avec beaucoup de dignité, l'interrogation marque en filigrane la permanence de l'amour au delà du trépas. Des images somptueuses où souffle la poésie :
"au bout du court chemin
Qui m'aura pris le temps d'une vie tout entière ...
Quand j'irai visiter ces morts qui me ressemblent
Dans leur tombeau paré comme un temple romain ?
Le soupir des saisons que les lustres assemblent..."
et surtout ces merveilleux derniers vers plein de réminiscences hugoliennes :
"Et vous pencherez-vous pour m'offrir en partage
Le baiser rouge et vert d'une branche de houx ?"
Un vrai bonheur.

   jfmoods   
27/2/2015
Les allitérations en "p" et en "b" ainsi que l'assonance en "ou" sont assez prégnantes au fil du poème. L'antithèse entre sens propre et figuré ("court chemin" / "vie tout entière") met en exergue le caractère particulièrement volatil de l'existence humaine. La question anaphorique ("M'accompagnerez-vous" x 3) semble manifester un vague sentiment d'inquiétude. Ce sentiment est renforcé par le recours à la litote ("visiter ces morts"), par l'image un brin étouffante du "tombeau" et par l'effet de gradation entre première et dernière strophe ("court chemin", "au bout du chemin"). Cela s'explique très probablement par le fait que les jours du locuteur sont à présent comptés et qu'il faut en accepter l'échéance (mention d'un délai : "demain, après-demain"). La personnification ("la grille proteste et gémit sous la main") et les allégories ("l'ombrage bruissant dont la lumière tremble", "le soupir des saisons que les lustres assemblent", "leur parfum lassé") confèrent au lieu évoqué, le cimetière, une identité propre, une identité forte. La femme invoquée ici (élément vestimentaire : "voilette sage"), traversée par la douleur propre au deuil (expression : "yeux battus"), connaît bien les lieux. Elle se trouve associée à la répétition (marqueurs de temps : "quelquefois", "parfois") d'actions marquées par la sollicitude (imparfait : "vous releviez les vases renversés", "vous redonniez vie à leurs noms effacés"). Le recours au discours direct montre à quel point le souvenir des absents, au-delà des qualités des uns et des autres, lui est cher. La personnification finale ("Le baiser rouge et vert d'une branche de houx") ainsi que le verbe de mouvement soulignant le recueillement ("vous pencherez") matérialisent, pour le locuteur, l'espoir de ne pas être oublié non plus, l'espoir d'obtenir le repos de la tombe en se conservant vivant dans la mémoire de cette femme.

Merci pour ce partage !

   Cristale   
28/2/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Curwwod,

Une promenade lyrique, sur ce chemin qui mène au bout de tout, dont j'aime le romantisme. Une vision paisible de ces lieux dont seuls les visiteurs reviennent.
Ce qui m'enchante (entre autres) est le rythme, ce balancement tranquille comme les pas cadencés des promeneurs, cette question récurrente "m'accompagnerez-vous ?"
Bref, un style que j'apprécie énormément. Il s'en faudrait de peu pour que votre poème soit en catégorie classique : là est mon seul regret.
J'aime absolument et passionnément !
Bravo et merci Curwwod

Cristale

   pieralun   
28/2/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Remarquable !!
Il me faut toujours le temps d'un we pour mieux découvrir les publications..
Un poème presque classique, qu'importe.....je suis très impressionné.
Je ne sais trop que dire, il fait partie des tous meilleurs classiques que j'ai pu lire sur ce site, des tous meilleurs classiques tout court d'ailleurs.
Et vous pencherez-vous pour m'offrir en partage
Le baiser rouge et vert d'une branche de houx ?
Deux vers poétiques à eux seuls et qui traduisent tout de la plus belle des poésies: celle qui utilise des mots simples pour traduire les sentiments les plus profonds, les plus mélancoliques, sans faire appel à l'expression directe, mais en les suggérant au travers de la beauté, des souvenirs heureux, du geste, pourtant profondément douloureux de la personne qui se penche sur une tombe, mais ramené à la vie par les couleurs et la vivacité brillante de la branche de houx.
Monsieur Curwood, peut être Victor Hugo vous a t'il inspiré, mais moi, vous m'avez plutôt ému.

   Pussicat   
28/2/2015
Bonjour Curwwod,
Je vais poser ma petite pierre aux louanges méritées qui suivent votre poème, comment faire autrement ?
Tout est maîtrisé : le rythme, les images, les rimes qui correspondent,
la construction... je commencerai par cette voie.
Vous commencez votre poème en alexandrins par deux quatrains anaphoriques : "M'accompagnerez-vous". Une invitation puissante qui ne peut laisser indifférente celle qui l'entend.
Je passe les rimes qui, comme je l'ai précisé, correspondent :
"cimetière, main, chemin, vie tout entière"
"ensemble, passés, lassés, assemblent."

Puis arrive la troisième strophe qui rompt la structure anaphorique et fait entrer la vie dans cette atmosphère mortuaire par les sens et les sentiments. La présence du "Nous" marque le lien entre les deux personnages, la nature reprend le dessus "Le soupir des saisons que les lustres assemblent."
même soupirante, même si le parfum des bouquets de fleurs semble évanoui, il en reste quelque chose... et vous tissez ce fil dans le quatrain suivant :
: "Celui-ci était doux/Tel autre généreux, tolérant ou jaloux… ", jusqu'à donner puissance et force à cette compagne en lui prêtant le don de redonner vie :"Et vous redonniez vie à leurs noms effacés."

Puis à la dernière strophe, vous inversez l'anaphore, vous renversez la table du tombeau, le lecteur sait que c'est fini... alors que vous le ménagiez jusqu'ici, le laissant dans un trouble, une brume,
voilà que tout s'éclaire et qu'enfin la lumière.

Au bout de ce chemin, m'accompagnerez-vous,
Vos yeux battus cachés sous la voilette sage,
Et vous pencherez-vous pour m'offrir en partage
Le baiser rouge et vert d'une branche de houx ?

Superbe !
A bientôt de vous lire

   Anonyme   
2/3/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir !

Je vous y ai accompagné de par ma lecture !

Ce Vous qui donne un air un peu désuet à la demande ,et qui interroge à plusieurs reprises comme pour se rassurer , ce Vous sent tout le chemin d'une Vie parcourue ensemble ! je fonctionne à l'instinct et à l'émotion n'ayant pas la capacité d'émettre un quelconque avis sur la forme ( bien que les alexandrins me paraissent parfaits ,sourire )
Un poème qui fleure la tendresse ,l'amour et l'accompagnement jusqu'au bout ! vraiment émouvant et magnifique !

merci

   emilia   
3/3/2015
Comme beaucoup d’autres avant moi, j’ai apprécié le cadre romantique de votre poésie si parfaite et qui nous laisse sous le charme, mais qu’ajouter de plus aux louanges déjà exprimées… ? Si, peut-être un petit détail qui tient un rôle important dans ce tableau raffiné, ce détail vestimentaire qui s’harmonise avec le décor choisi, celui de la voilette qui ne se porte plus guère aujourd’hui, mais évoque curieusement pour moi le personnage féminin de Romy Schneider par exemple qui la portait si bien avec beaucoup de classe et d’élégance dans l’apparence, en révélant toute sa grâce et sa beauté même dans le deuil, avec peut-être une main gantée tenant la branche de houx…, offrant une vision cinématographique, un accompagnement visuel et sonore du cheminement de cette passante venue se recueillir et se remémorer, dans une mise en scène esthétique et soignée pour laquelle j’applaudis les multiples talents de l’auteur…

   Anonyme   
14/3/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Un très beau poème qui illustre parfaitement la mort comme une étape et non une fin, que l'on peut avoir une certaine sérénité a son approche.

   Anonyme   
15/3/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Des mots qui ne sont pas savants, mais un assemblage qui l'est.

Un bel instant
De belle images

Ne rien changer au fond, juste peut être renforcer les liaisons entre les strophes au niveau du sens

   cervantes   
1/4/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Il s'agit de mon premier commentaire sur ce site et il sera pour cette poésie.
Comme tout novice, j'ai parcouru l'ensemble du site, lu de nombreuses poésies. Certaines m'ont plu, beaucoup, un peu...
Resquiescat est certainement celle qui m'a le plus ému, par son contenu, sa musique, toutes ses évocations. Je la placerais dans mon panthéon au côté de chef d’œuvres de Verlaine ou d'Hugo.

Certains vers m'évoquent ces musiques nostalgiques de la la vie :
Dont la grille proteste et gémit sous la main
Vos yeux battus cachés sous la voilette sage

d'autres des contenus très profonds, sereins et désespérés la fois:
Quand j'irai visiter ces morts qui me ressemblent
Et vous redonniez vie à leurs noms effacés

D'autres enfin des souvenirs de Brel:
En vous remémorant : « Celui-ci était doux,
Tel autre généreux, tolérant ou jaloux… »

Oui votre poème m'a ravi. Merci, Merci mille fois pour cette émotion partagée. Puissiez vous nous ravir encore de nombreuses fois!

   Fabien   
26/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour.
Voilà un petit trésor. Quelle délicatesse !
C'est à la fois simple et poétique.
Nous entrons dans ce lieu avec l'auteur qui nous mène dans une tendre balade.
Je suis nouveau sur le site et j'apprécie de trouver une poésie de cette qualité. Merci à Curwwod et à Oniris.
A bientôt.

   MissNeko   
21/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Encore un poème d une grande beauté.
Romantisme, délicatesse, mélancolie sont vraiment des mots qui caractérisent votre plume.
J ai aimé le mystère qui plane sur cette femme : derrière sa voilette sage, ne se cacherait-il pas un assassin ou une amante croqueuse d'homme ? Peut être une dame Landru?
Un soupçon de noirceur vient relever le tout !
Merci pour cette lecture


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