Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie en prose
Cyrill : Incipit au crépuscule
 Publié le 28/03/22  -  12 commentaires  -  1838 caractères  -  167 lectures    Autres textes du même auteur


Incipit au crépuscule



De ces ineptes causeries vous retiendrez le crépuscule.
Lorsque les dieux sans majuscule aux bizarreries ampoulées auront abandonné la vigueur des préceptes, impérative et péremptoire, aux seules âmes tourmentées, à l’incrédulité d’un lieu déboussolé de perspective, aux décombres d’un noir funambule, aux joies lactées d’ombres cursives.
Lorsque des êtres aberrants iront errant en de lointains attentatoires ;
iront éviscérés, sans yeux, indivis et soudains, cohorte sans emblème aux songes obscurcis, absoudre le silence.

Lorsque ces êtres raréfiés iront où tout chancelle, en deçà du vivant, en découdre avec le destin d’un pas de danse déchaîné vers un vibrant réquisitoire ;
d’une irrévérence aux totems, résoudre l’harmonie dans la fierté de l’onde ;
las et laissant leurs exuvies se dissoudre dans la clarté,
naissant, inutile folie, aux fébriles instants du monde ;
foulant aux pieds les raisons imbéciles où les horizons se confondent, où de pâles allégories, déchirures sur le papier, font de toute avanie un ciel boursoufflé d’envergure.
À quelques encablures et deux pas du réel, d’un essaim volatil vers un vent de chaos, ces êtres-là vous tourneront le dos, lapidaires, dressés comme des stèles funéraires.

Vous entendrez sourdre l’écho comme endolori de leur voix, comme aux profondeurs d’un beffroi, davantage enhardies qu’anémiées par l’effroi ;
davantage passion que fêlure, elles vous dirigeront tout droit vers la curée sans embarcation, sans augure, aussi sûrement qu’un adieu.


Vous aviez autrefois la liqueur de vos yeux diluée en prière et l’illusion que tout s’achève en un battement de paupières.

De l’aventure au désespoir il n’est qu’un cheveu, l’estampe d’un soir, que dissipent l’air et l’inattention.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Queribus   
21/3/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Tout d'abord, j'ai apprécié la très belle écriture avec ses images recherchées et des mots très fouillés; les belles images poétiques se succèdent les unes après les autres, le tout dans une langue et une ponctuation parfaite.

En ce qui concerne le fonds, je l'ai trouvé trop abstrait et nécessitant plusieurs lectures pour en saisir la finalité; j'avoue que je préfère les textes plus "directs" et qui me parlent tout de suite.

En conclusion, je suis très mitigé , admiratif devant la beauté de votre écrit mais dubitatif sur le fonds.

Bien à vous.

   Anonyme   
28/3/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Un texte qui laisse sur sa faim, ça ne décolle jamais vraiment, pourtant on sent l'envie de dire quelque chose mais c'est complètement noyé dans un flot d'épithètes et de tentatives étranges, par exemple, un beffroi n'a pas de profondeurs, c'est une tour de guet, ou "résoudre l’harmonie dans la fierté de l’onde", on ne sait pas à quoi cela se rapporte. ce qui fait que même si c'est bien écrit, on reste totalement en dehors de l'idée générale qui est, si j'ai compris quelque chose, celle d'une fin annoncée ?

Au plaisir de vous lire sur quelque chose de plus abordable

Anna

   Anonyme   
28/3/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je ne sais trop pourquoi en Espace Lecture je vous ai identifié comme auteur, Cyrill, avec une quasi certitude qui se révèle justifiée. Quelque chose, peut-être, dans le rythme affirmé, les sonorités euh… sonores (!), ce goût pour les rimes en prose.

La première phrase, ouf ! fort. Je suis conquise. Ensuite, je ne pige plus grand-chose, me reste une impression de dérisoire au bord de l'abîme ; genre, on habite un pays européen riche, une guerre éclate aux frontières de l'Union Européenne, on continue à blablater sur les risques d'inflation chez nous alors que les réfugiés qui ont tout perdu arrivent et que les missiles nucléaires piaffent d'impatience dans leurs silos. (Je me demande d'où peuvent bien me venir de telles idées, comme si ça pouvait se produire, ce délire !)

Des mots et formules m'accrochent, j'adore les exuvies, les raisons imbéciles, le ciel boursouflé d'envergure. Les deux dernières phrases, parfaites pour moi. Avant, j'ai le sentiment que vous pourriez resserrer un peu le texte, il me semble appuyer complaisamment sur sa virtuosité ; avis de lectrice facilement impatiente, rien d'autre.

   Anonyme   
28/3/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
A lire vos deux premières phrases où s' enchainent ...le crépuscule.Lorsque les dieux .... Je me suis précipité mettre Le Crépuscule des Dieux pensant que la musique éveillerait mes méninges , sauf que j' avais oublié que l'opéra me hérisse, Donc...je me suis rabattu sur le livret et en le survolant bonne surprise, j' y ai retrouvé de l'horrible ,la fin des dieux, une apocalyptique et implacable fin d' un monde annoncée . Alors je me fie au ressenti de anapanizzi qui a propos de l' idée générale , si elle en comprend quelque chose serait justement une fin annoncée --ma grand mère ,féministe avant l'heure disant que l'intuition féminine l'emporte sur l' analyse masculine --. Ca devient dur de commenter ! J'aime bien vos images, tant que je n ' essaie pas de les déchiffrer, c'est un effort nécessaire qui m'empêche de profiter de ma lecture Comme un bon vin dès que je cherche à trouver pourquoi il est bon . Rien qu'on me dise qu'il a un goût de vieux cuir, déjà je le trouve moins bon .

   papipoete   
28/3/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
bonjour Cyrill
C'en est, et pas à moitié... du Cyrill où il faut attacher sa ceinture, pour ne pas perdre le fil... si on est parvenu à le saisir à quelque moment !
Je ne peux pas dire que le propos m'a scotché, et que j'eus hâte de lire la suite... du commencement.
NB hier j'ai découvert ( re ) en définitive, anaphores et épiphores que nous avions étudiées subrepticement, il y a longtemps dans notre petit atelier ; aussi, cette écriture regorge-t-elle peut-être de... qui aurait un nom savant ?
J'ai toujours du mal à infliger un " pas ", surtout quand le texte ne parle ni d'horreurs, ni de scatologie ; aussi, j'accorderai une note non négative eu égard à l'imagination de l'auteur !

   Davide   
28/3/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Cyrill,

Une humanité à son crépuscule qui traverse une crise civilisationnelle ; en son sein, certains « êtres raréfiés » se détourne(ro)nt des espoirs en comprimés et autres analgésiques promis et vendus par des dieux orateurs « sans majuscule » pour créer (?) un autre rapport au vivant, plus vrai, plus harmonieux, plus vibrant. J’avoue avoir été touché – à partir de ma deuxième lecture –, par le positionnement écolo-utopiste de l’auteur, fièvre idéaliste ou flamme qui embrase, en tout cas, une métamorphose du cœur joliment mise en images dans le deuxième paragraphe :

« Lorsque ces êtres raréfiés iront où tout chancelle, en deçà du vivant, en découdre avec le destin d’un pas de danse déchaîné vers un vibrant réquisitoire. »

« …laissant leurs exuvies se dissoudre dans la clarté » (j’adore vraiment cette image ; les peaux mortes d’une ancienne vie se morcelant sous la lumière d’un jour nouveau !)

Les formulations nombreuses, comme en efflorescence, ne handicapent pas le propos, mais le portent au contraire avec une hargne qui convient. Et l’on comprend, après plusieurs lectures, la problématique énoncée en incipit, sa nécessité (poétique et existentielle) et son inéluctabilité : « De ces ineptes causeries vous retiendrez le crépuscule », fondement de la démonstration.

Pour être honnête, deux choses m’ont rebuté, et peut-être empêché de goûter pleinement à ces paroles pleines de sens, si l’on en extrait la substantifique moelle ; en premier lieu, la forme discursive et la tonalité globale, assez proches d’un prêche religieux, sorte d’exhortation moralisatrice, mais sans en être vraiment ; en deuxième lieu, le flou artistique, une poétique un peu hors sol, trop généralisante, qui tutoie des « dieux » et des « êtres », c’est-à-dire des « indéfinis », auxquels il est difficile de s’identifier, en tout cas pour moi.

Comme l’écrivait Marcel Proust, « le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. » Et, si j’ai bien compris, je dirai que cet Incipit au crépuscule commence par une réorientation du regard vers quelque chose de plus essentiel… Pourquoi ne pas commencer par là, alors ?

   Myo   
28/3/2022
Bonsoir Cyrill,

Je ne suis pas friande de ce genre d'exercice où le vocabulaire prime sur l'émotion.
Le propos me semble touffu, les longues phrases pesantes et le fond, dont je ne cerne pas vraiment le sens, bien noir.

Je pense qu'un peu de concision aurait rendu les mots plus percutants.

Mais, ce n'est que mon avis, d'autres vous comprendront mieux que moi.

   Pouet   
28/3/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut,

je suis bien client de ce genre de petite prose élucubrationesque ma foi. Comme d'habitude d'une très belle qualité d'écriture.

Même si je pense que ce n'est pas le meilleur texte que j'ai pu lire de l'auteur - plus exactement ce n'est pas mon préféré - et que je trouve ici un côté "incantatoire" trop marqué, je me reconnais pas mal dans la démarche, cette "recherche de vérité" ou de lucidité en cultivant la métaphore, en mariant à blanc les mots, en torturant la sémantique. Comme si une pousse de lumière pouvait germer en ce terreau d'obscurité...

Le texte semble vouloir dire "tout ça pour ça".

J'ai apprécié pas mal d'images, mais si je devais en conserver une, ce serait peut-être: "À quelques encablures et deux pas du réel".

Au plaisir.

   Lariviere   
31/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Cyrill,

"De ces ineptes causeries vous retiendrez le crépuscule."

Sur le fond, j'avoue que même en lisant une énième fois ce poème, je ne me risquerais pas à une quelconque interprétation tant les pistes de la raison sont maigres... certes il y a quelque chose de l'ordre du déclin "Lorsque les dieux sans majuscule aux bizarreries ampoulées auront abandonné la vigueur des préceptes" mais le tout reste assez vague comme une serrure sans clef bien définie...

Sur la forme, j'ai beaucoup aimé l'agencement des mots de ce poème aux rimes internes, aux allitérations et au rythme bien marqué, et c'est ce que je recherche en rayon poésie...

Merci pour cette lecture et bonne continuation !

   Atom   
2/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il y a dans ce texte une grandiloquence et un ton sentencieux qui pourraient paraître lourds mais ici le fait que ce poème présente une certaine sonorité de par ses multiples allitérations et résonnances, le rend disons... plus digeste. Plus agréable.
Je n'ai pas franchement compris le message véritable délivré par ce poème mais je sens quand même à travers ses lignes que l'on va vers quelque chose de pas drôle.
Ce petit coté prophétique et apocalyptique me plait assez bien au final.

   Cyrill   
4/4/2022

   Miguel   
6/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je viens très rarement commenter dans cette section. Mais je trouve à cette écriture un souffle, une force évocatrice, une forme de noblesse. Malgré le thème sombre et le contenu pessimiste, cela se lit avec plaisir.


Oniris Copyright © 2007-2023