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Poésie contemporaine
czerny31 : Crépuscules
 Publié le 22/02/15  -  6 commentaires  -  2390 caractères  -  108 lectures    Autres textes du même auteur

La vie par-delà la mort.


Crépuscules



Mille oiseaux croassant dans un ciel de feu
Survolent la prairie de ce soir de bataille
Où râles des vaincus s’estompent d’ici peu
Et offrent les boyaux pour en faire ripaille.
Le chevalier est las de son glaive trop lourd
De tant de nuits passées à rechercher le Graal
Et maculer de sang l’étendard de velours
De l’impie pourfendu en cotte de métal.
Son corps est détendu parmi quelques bleuets
Sa poitrine se vide de ses derniers soupirs
Pour la reine ou pour Dieu il ne veut plus lutter.
Qu’il sera bon ce soir de se laisser mourir.

Le clipper prend le large dans un pâle brouillard
Quand les chants des marins descendent des huniers
Envahissent la baie de leurs refrains d’espoirs
S’évanouissent les mâts de ce grand cap-hornier.
L’homme est un timonier resté là immobile
Le visage rongé par trop de déferlantes
Et l’âme déchirée d’un perpétuel odyle
Qui jadis le guidait vers des terres clémentes.
Usé par trop de guets sous le mât d’artimon
Auprès des rugissants il rêve de partir
Voguer près des martyrs et de Poséidon
Qu’il sera bon ce soir de se laisser mourir.

La nuit vient d’envahir le chemin de halage
Les ombres des platanes en d’impures volutes
Ont grimé les eaux noires en sombre marécage
De ce canal asile en ces heures de dispute.
La belle est harassée de ses quinze ans à peine
Elle cherche le repos en de sombres abîmes
D’avoir trop exhorté à repousser la haine
Qui souille trop souvent ses amours anonymes.
Il n’a pas vu le noir qu’elle a mis sous ses yeux
N’a pas perçu l’amour le regard le sourire
Cette extase angélique qui périt de l’adieu
Qu’il sera bon ce soir de se laisser mourir.

Les limbes sont emplis de destinées ardentes
De ces âmes divines d’élans inassouvis
De ces êtres fragiles aux ardeurs vaillantes
Qui du temple béni n’aspirent au parvis
Mais au cœur de la nef en totale clarté
Où panser les cinq plaies de l’essence divine
De chacun des archers d’une invincible armée
Animés des grandeurs d’une foi angevine.
Le monde est bien mesquin pour ces âmes rebelles
Ces enfants de la terre que le soleil enivre
Qui ne cessent de hurler ô combien elle est belle.
Demain qu’il sera bon de revenir y vivre.


 
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   Robot   
22/2/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Dans ces 4 strophes séparées on découvre en fait dans chacune un découpage interne en quatrain. Avec ce texte on est un peu dans l'épopée. Le tout est de s'y plonger (plusieurs fois) pour savoir ou reprendre son souffle. La conclusion me paraît moins réussie, ce texte aurait mérité une fin en apothéose mais l'ensemble se tient.

   papipoete   
22/2/2015
bonjour czerny31; votre texte bien qu'écrit en lumineuse prose poétique aurait plus sa place en catégorie "nouvelles" car sa longueur risque de dissuader le lecteur.
Votre récit épique pourrait servir la palette d'un peintre pour une fresque, où le noir, le gris, le rouge-sang chasseraient de la toile le bleu du ciel, le vert des prairies, le rose des visages sereins!
J'écrivais ainsi jadis, des mètres de vers que je soumis à un POETE qui me rendit ma copie en me prescrivant de, sabrer, sacrifier des lignes, des strophes! Ce fut là un but si difficile à atteindre, mais je crois y parvenir maintenant.
Je ne peux objectivement citer un vers plus qu'un autre; il y en a tant!

   Anonyme   
22/2/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une belle aventure que vous nous présentez là, et en alexandrins s'il vous plait !

Point de repos pour le preux chevalier, ni pour le timonier, et j'en passe...

Au moins en ne s'ennuie pas ! "Demain qu'il sera bon de revenir y vivre."

De très belles images parcourent ce texte d'une grande maîtrise, alors bravo !

   Anonyme   
22/2/2015
Bonjour Czerny. Je vais vous faire une remarque qui n'engage que moi ; n'y voyez aucun prosélytisme pour vous attirer contre votre gré dans les mailles de l'écriture classique... Toutefois, ce poème bâti sur la base d'alexandrins, fait songer par quelques vers et intonations à Hugo, Lamartine, Leconte de L'Isle et quelques autres grands auteurs de cette même époque... Il aurait mérité un meilleur traitement car, sans entrer dans les détails, une métrique approximative perturbe la lecture de différents passages.
Je ne parlerai pas hiatus ou rimes car vous avez choisi une catégorie qui permet de s'affranchir de ces carcans...

Le thème est intéressant ; trois strophes pour présenter au lecteur
"Trois de ces êtres fragiles aux ardeurs vaillantes" puis une dernière qui ne me convainc pas mais c'est vous l'auteur !

Bref, il y a la matière première... mais le résultat n'est pas à la hauteur de ce que j'attendais. Pas d'appréciation pour cette fois car je subodore que vous pouvez faire bien mieux !

Bon courage et à la prochaine...

   Francis   
23/2/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
De belles images pour ces champs de bataille : le chevalier vaincu dans un champ de bleuets, le timonier dans un pâle brouillard, la belle dans les volutes du halage. J'ai imaginé ces crépuscules, ces scènes comme des vitraux éclairant la nef de la cathédrale de vie. Pour une lecture plus agréable encore, j'aurais préféré un découpage en quatrains.

   Anonyme   
23/2/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir

Une lecture intéressante ,où l'on navigue dans les différentes parties avec me semble-t-il la note d'espoir du derniers vers !

Cependant j'aurai aimé qu'il soit présenté en quatrains afin d'aérer le texte ....mais peut-être Est-ce fait pour donner plus de lourdeur et de sens à cette oppression de la première strophe notamment!

merci


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