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Poésie contemporaine
Damy : Le chagrin de Chopin
 Publié le 19/04/21  -  16 commentaires  -  1563 caractères  -  280 lectures    Autres textes du même auteur

Écrit en écoutant Tristesse, étude Op. 10 n° 3.


Le chagrin de Chopin



https://www.youtube.com/watch?v=ikBD3DcSGFM


Meurtri par le destin houleux de Varsovie,
Je compose en silence et me tiens à l’écart
Dans les salons feutrés propices à l’envie
De souffrir chastement ou pleurer sans égard.

J’ai trouvé dans Paris un gîte de bohème
Où je joue, esseulé, jusqu’au bout de la nuit,
La mélodie errant sur un triste poème
Quand la bougie expire et que l’amour me fuit.

Nocturne pathétique ou complainte ondulante
Bercent un cœur peiné qui ne finit jamais
D’égrener piano cet hymne qui me hante :
Le souvenir meurtri d’un pays que j’aimais.

Tourment inépuisable, écorchures ouvertes,
Plaintes de l’indicible au chagrin solennel,
Vous êtes ma musique et préservez couvertes
Les notes des secrets d’un lamento charnel.

« Une rose d’hiver ou vapeur amoureuse »,
Ô Liszt ! Que tu m’émeus en compliments jaloux !
Sérénade indécise, incertitude heureuse,
Des instincts aériens sont mes rares bijoux.

George, tu m’as chéri quand je gardais intime
Cet « Azur transparent » pour toi seule joué.
Le malaise m’emporte, oh sache que j’estime
Ton amour maternel. Mon Dieu soyez loué.

Les gouttes d’opium, éther pourtant célèbre,
Ne me guérissent pas. Je m’éteins en martyr.
Je veux le Requiem et La Marche Funèbre
Pour l’oraison du soir qui me verra mourir.


 
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   Anonyme   
28/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Dommage mais je crois que aérien s'applique en diérèse en poésie.
Peut-être que l'auteur pourra rectifier ce mot pour garder
la catégorie que ce très joli poème mérite.
Et je pense que l'auteur devra également rectifier le titre de son
texte, à mon avis ça doit être le chagrin de Chopin.
De très beaux vers :
Quand la bougie expire et que l’amour me fuit.
Le souvenir meurtri d’un pays que j’aimais.
Pour l’oraison du soir qui me verra mourir.

Entre autres.

Un très bel ensemble que cette" Tristesse" de Chopin.

   Miguel   
31/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème élégiaque qui va comme un gant au célèbre opus de Chopin qui nous est donné à entendre. Les références à sa vie, la mélodie des vers et la présence de la nostalgie, de la souffrance et de la mort conviennent au romantisme de la tonalité générale du texte. Je suis juste un peu gêné par l'étrange association "pleurer sans égard".

   inconnu1   
3/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Poème à la fois techniquement parfait mais si facile à lire qu'on en oublierait presque tout le travail qu'il y a derrière pour en arriver là.
Les vers s'enchainent et les rimes s'accordent... techniquement parfait

J'ai un petit reproche tout de même. Dans la mesure où on passe en revue presque la totalité de la vie de Chopin en quelques strophes, on a ici l'impression d'une oraison funèbre, comme si les vers avaient été écrits par un proche mais pas par Chopin lui même. Je trouve l'idée de faire parler Chopin très intéressante, mais personnellement, j'aurais presque préféré un poème plus intimiste, temporellement daté, par exemple lors de sa rupture avec George Sand.

Mais le résultat est tout de même très réussi. Je m'incline devant la qualité de l'écriture et l'originalité du propos

bien à vous

   Myo   
20/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une très belle mise en poésie des états d'âme de ce grand compositeur, le regret de son pays natal, de ses amours avec George Sand, la tuberculose qui l'affaiblit et finira par l'emporter.
Avec des petites touches qui rappellent les œuvres du musicien et son talent pour l'improvisation " l'azur transparent" de la note bleue.

Au 3e quatrain, le 3e vers me semble grammaticalement un peu "tordu"
Dans ce même quatrain, peut-on faire rimer jamais et j'aimais que je ne prononce, personnellement, pas de la même façon?

4e vers du 5e quatrain, je pense qu'il faut faire le diérèse à "aérien". Cela fait donc un vers de 13 pieds.

Mais une très agréable et musicale lecture.
Merci du partage

En EL Myo

Voilà que je m'aperçois de ma mauvaise interprétation du fameux 3e vers du 3e quatrain.
" D'égrener piano cet hymne qui me hante"
Il s'agit ici de la nuance piano et non de l'instrument..
Une petite virgule avant et après piano me semble nécessaire.

Mais toujours un plaisir de relecture.

   GiL   
19/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Damy,

J’aime beaucoup ce moment de tristesse passé en compagnie de Chopin. Les alexandrins sont parfaits (oublions la diérèse, facilement corrigée), musicaux, romantiques. Le choix très varié des mots qui contribuent à l’atmosphère ne lasse pas le lecteur.
J’ai un peu pataugé sur le 3e vers du 3e quatrain en lisant tout d’abord « égrener au piano » tout en me disant qu’il y avait un problème de diérèse (Myo signale aussi ce vers) : il y peut-être quelque chose à faire ?
Mais c’est une broutille, ce poème est émouvant, j’en citerai quelques beaux vers qui m’ont particulièrement touché :
« Quand la bougie expire et que l’amour me fuit. »,
« Le souvenir meurtri d’un pays que j’aimais. »,
« Ô Liszt ! Que tu m’émeus en compliments jaloux ! »,
ainsi que l’ensemble de l’avant dernier quatrain.

Merci Damy.

   papipoete   
19/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
bonjour Damy
Difficile d'écouter cette musique divine, et lire en même temps ce poème déchirant. L'une et l'autre vont bien ensemble, mais l'une et l'autre imposent recueillement !
Comme lourd était le chagrin de Chopin, pour qu'il écrivit à travers votre plume des mots aussi forts ; même l'opium qui fait danser des lutins dans la tête, et rêver au paradis, ne purent rien contre ce ras-de-marée de larmes qui submergea notre cher pianiste...
NB et tout se mêle dans ce coeur qui déborde de peine ; entre sa chère Varsovie martyrisée, déjà... et cette détresse de ne plus être aimé par George Sand...
Chaque vers de l'auteur va piano, avec son lot de chagrin, que seule la mort pourra assécher...
dans le 5e quatrain ( " aériens " se lit en diérèse " a/é/ri/ens " ) donnant à ce vers 13 pieds
mais ce n'est qu'un fétu dans une meule, et n'ôte rien à ce magnifique poème ! la seconde strophe étant mon passage préféré.

   Provencao   
21/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
" Nocturne pathétique ou complainte ondulante
Bercent un cœur peiné qui ne finit jamais
D’égrener piano cet hymne qui me hante :
Le souvenir meurtri d’un pays que j’aimais. "

Juste délicieux.

Vous avez su fort bien aiguiser cette sagesse du chagrin qui s'anime dans votre poésie en expressions fortes voir recherchées.

J'aime cette volonté "de nocturne pathétique", ayant pour finalité non seulement d'élucider le chagrin de Chopin mais aussi de fonder" un lamento charnel"

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Anonyme   
19/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Damy,

Très jolie poésie qui m'apprend beaucoup sur la tristesse de Chopin:

Meurtri par le destin houleux de Varsovie, ses déboires amoureux avec Georges Sand, et sa maladie qui l'emporte à petits feux.

Je ne savais pas tout ça, et c'est toujours un plus de découvrir les causes de son chagrin.

Dommage que cette diérèse vous aie fermé les portes de la catégorie classique.

C'est beau, très beau, émouvant et d'une grande sensibilité .

   Castelmore   
19/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Quand la bougie expire et que l’amour me fuit.

Les chants désespérés...
Il en est ainsi également pour la musique... sauf peut-être pour Mozart, mais n’était il pas un peu fou ? et la musique n’est elle pas un chant ?

Sans minimiser votre part de travail, je vous croirais volontiers si vous m’affirmiez que l’âme de Chopin est venue vous visiter à l’écriture de ce magnifique opus

Relire, apprécier encore...
Ajouter serait faire du bruit pour rien !
Bravo
Castelmore

   pieralun   
19/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème dont la fluidité en fait oublier la contrainte classique.

Une tristesse toute Lamartinienne et Verlainienne par moments (bercent un cœur peiné)

Tout est beau dans ce texte sans que rien ne ressorte particulièrement.

Même si Haananke a raison sur «aérien », je ne m’arrêterai pas sur ce petit rien pour aimer.

   Cristale   
20/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
La musique de Chopin a la puissance que sa santé ne permettait pas à son corps et quel hommage que ce poème incroyable de fluidité sur des notes aussi puissantes que la musique qui accompagne ma lecture.

Une écriture agréable portée par un vocabulaire riche et simple à la fois. Vingt-huit vers qui s'écoulent sans accros dont on ne sent pas le travail et pourtant je sais combien de soins nécessite un tel ouvrage.

J'ai l'impression que c'est vraiment Chopin qui s'exprime en ce merveilleux poème.

Toujours autant de talent...
Bravo Damy !

   ferrandeix   
20/4/2021
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai trouvé ce poème un peu laborieux dans l'expression des idées, ce que j'attribue à la difficulté de respecter la prosodie. En revanche, j'apprécie le sentiment de nostalgie qui émane de certaines strophes (notamment la 3ème). L'auteur semble s'appuyer sur une bonne connaissance de son sujet. La biographie du compositeur, en filigrane, est bien utilisée.

Sur le plan euphonique, à mon avis certaines cacophonies ne passent pas, justement en relation avec ce sujet qui s'accorde à l'euphonie:

propices à l’envie (se za: difficilement prononçable)
écorchures ouvertes (le re passe difficilement)
Plaintes de l’indicible (te de quasiment une cacophonie syllabique avec les 2 dentales, ça passe mal)
les notes des (te des 2 dentales)
.....................................

   Wencreeft   
20/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une mise en scène simple fluide et efficace. Cependant, je regrette son prosaïsme un peu trop factuel à mon goût.

Je ne goutte guère à la musique classique, et n'ai que des connaissances limitées sur Chopin, aussi je me garderais bien de la moindre remarque sur le fond ! Si ce n'est que cette complainte lancinante m'a donnée envie de creuser plus avant dans le vie de ce compositeur.

Bémol sur le oh de "oh sache que j’estime", qui me semble un artifice pour respecter l'hémistiche. C'est dommage.

Mention spéciale pour votre dernier quatrain, qui est vraiment excellent, en particulier ce dernier vers de toute beauté :
"Pour l’oraison du soir qui me verra mourir". Permettez moi d'emporter ce vers dans ma tête pour la journée.

Félicitations pour votre travail.

   dream   
20/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
L’auteur nous parle avec sobriété du génie de Chopin, de sa musique, de sa créativité artistique, en même temps que de son immense désespoir. Mais c’est bien l’absence d’ornements superflus qui fait toute la beauté, voire l’excellence, de sa poésie :

« Sérénade indécise, incertitude heureuse,
Des instincts aériens sont mes rares bijoux. »

Clap ! Clap ! Clap !
dream

   Damy   
21/4/2021

   Anonyme   
23/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Damy,

Chopin était un de mes premiers amours de jeunesse, et je retrouve dans vos mots toute la mélancolie douloureuse et le romantisme de sa musique que j'ai tant aimé.

Votre art consommé de la prosodie, votre belle plume, font de votre poème une belle partition que ce compositeur n'aurait reniée.

Peut-être faut-il avoir connu ce genre de tristesse pour en partager tous les émois ?...

Merci en tous les cas pour ce partage.

A vous lire encore


Cat


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