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Poésie néo-classique
dara : Prière d'un illettré
 Publié le 17/01/08  -  9 commentaires  -  1873 caractères  -  125 lectures    Autres textes du même auteur

Interrogations sur la notion de culture.


Prière d'un illettré



Je suis, par hasard, par prudence ou par oubli,
je suis de ces dix pour cent là d'analphabètes
mais voyez, seigneur, bien mal m'en prit
On me désigne du menton, comme une bête

Seigneur, rassurez mes parents
j'ai toujours vécu à la ferme où je suis né
et à l'hiver de mes quatre-vingt-trois ans
je n'ai besoin ni de A ni de B

je ne pourrai jamais lire Brassens ou Brel
mais qu’importe ?
ou un dénommé Francis André qui glorifia en mots si forts
l'appel entre la terre, les hommes
le futur et le passé.

Mes papiers, je les ai signés d'une croix.
Les vaches ont toutes été vendues d'une tape dans la main.
je connais la lune, le vent et la purée de poix.
mes bras eux, connaissaient l'ouvrage du lendemain.

Alors, seigneur, voyez, il n'y a vraiment pas à s'inquiéter.
D'autant que Jacques, mon aîné, est licencié agronome
et va en ville acheter les engrais,
les outils, les machines et il vend des tonnes.

Non, dites à maman de ne pas s'inquiéter
si elle me regarde de tout là-haut,
mais dites-lui qu'il ne suffit plus de plaire :
maintenant, si on ne lit pas une page,
on peut juste se taire.

Alors faites que tous puissent lire votre missel
ou lire les lois sans se laisser berner.
Regardez ce monde un tantinet cruel,
ce sont les plus malins qui ont chanté « liberté »

Faites aussi que le petit de Jacques soit moins fainéant à l'école
et qu'à la fin de l'année il soit bien noté
Puisse enfin que la Marie, qui n'a que quarante ans
continue ses cours malgré son idiot de Roger.


francis andré: http://www.servicedulivre.be/fiches/a/andrefrancis.htm


 
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   Anonyme   
17/1/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très beau et poignant avec une petite touche d'humour ( j'espère ) pour le "Francis André qui glorifia[...]". Un thème très fort, une langue maîtrisée, la deuxième strophe me plait particulièrement. Beau travail!

   clementine   
17/1/2008
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime énormément, c'est simple et touchant.Transversal à travers les générations.
L'intelligence, la bonté, la générosité, la débrouillardise, n'ont pas besoin de l'alphabet, certes.
Mais que de belles choses sont inconnues aux illettrés.
Il faut se battre pour vaincre ce fléau qui avilit les hommes en grand nombre et muets pour ne pas l'avouer.

   Absolue   
17/1/2008
Pour ma part, j'aime surtout la 2ème et la 4ème strophe. Je n'ai pas très bien compris la fin mais peu importe, l'ensemble me plaît!

   Anonyme   
17/1/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
ça me botte par l'élégance, la silmplicité.

   i-zimbra   
17/1/2008
Pendant que ça chauffe un peu sur le forum au sujet des commentaires, je vais envoyer l'artillerie chez Dara (sans aucune animosité ni quoi que ce soit de personnel et j'enlève tout ou je te dis vous si tu veux). Ce poème m'est odieux.
D'abord, il n'a pas été dicté par cet illettré dont tu écris la prière (c'est compréhensible), et dans la bouche de qui tu mets des mots qui ne sont pas sa vérité (d'après moi).
La répétition du "seigneur" le cantonne dans le monde des croyances, censé être un monde distinct de celui où évolue l'homo honestus modernus.
Tu lui enlèves l'accès à nos chanteurs populaires. Ceux-ci n'étaient pas enseignés de leur vivant, et si "le Gorille" a pu être récupéré un demi-siècle après, c'est peut-être qu'il a fait place à la fausse blonde, et je pense que l'illettré n'a eu besoin que de son gros bon sens pour s'en rendre compte.
Le pire est qu'on lui ôte même son domaine, l'agronomie !
Le danger de ce genre de texte est que sous couvert de vanter l'authenticité de cet homme, on ne lui offre rien d'autre que de la condescendance. Il a le droit de vivre, avant de disparaître.
Enfin il y a ce lien qui renvoie à un écrivain d'extraction paysanne qui se serait fourvoyé dans la collaboration. Ce qui ramène à un thème récurrent : j'ai lu un jour sous la plume d'une ancienne directrice du Monde des Livres que rural voulait dire pétainiste. Or, de mon point de vue, le Pétain actuel n'a jamais vécu qu'à Neuilly.

Bon, j'ai bien aimé les trois derniers quatrains, et... ah là pour le coup je n'arrive pas à être constructif.
– Ah parce qu'avant c'était constructif...

   dara   
18/1/2008
Merci à tous. je suis un peu surpris des réactions positives à ce poème, mais Baste! L'auteur est un, le lecteur est autre!
et comme dans un autre de mes textes, je suis surpris d'une autre prisme de lecture que celle de mon écriture.(vous suivez?)
pas d'offence et pas de rancune Zambra. Juste de l'étonnement.
Il faut juste que tu te rapelles que l'auteur et le narrateur sont deux personnes différentes.
Quant à Francis André, aucun humour.
Et enfin, tous mes écrits sont issus d'une rencontre humaine, mais souvent, elle se cache bien derrière les mots.
Suite dans un forum si d'aucuns le désirent

   nico84   
18/1/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Moi aussi, j'ai aimé ce poéme, l'idée originale et ce mal, peu connu, un peu taboo, mais tellement d'actualité. L'augmentation de ce mal à l'école mais ton héros vit bien sans. Dans chaque souffrance, mal, il y a toujours des mauvais doigts accusateurs et de malfaisants yeux intolérants pointés sur nous.

Bravo pour ce poéme qui nous prouve encore que l'on peut vivre avec tout mal, toute défaillance, toute déficience, et parfois même, heureux.

J'ai aimé le ton, ton écriture, plaisante, par cette vie quotidienne que tu nous présente bien.

   Anonyme   
21/1/2008
Donc sans humour, vous parlez de vous à la troisième personne? Et vous pensez que vos vers "glorifient", qu'ils sont des "mots forts"... Désolé moi je préfère l'humour

Edit: Rectification immédiate, dara, pardonnez cette grossière méprise

   Anonyme   
19/5/2016
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↑
Un texte que je trouve bien peu convaincant, la pensée de celui qui l'a écrit est bien trop présente, je crois que vous êtes complétement passé à côté, je trouve même à votre écrit, un ton peu courtois, presque ridicule " je ne pourrai jamais lire Brassens ou Brel mais qu’importe ? ", à l’égard des gens qui sont illettrés, de même par ce mot "seigneur" répété à plusieurs reprises dans "cette prière".

Vos arguments présentés à plusieurs reprises ne tiennent pas la route. Vous avez essayé de faire passer un message bien loin de celui qui concerne l'illettrisme.

Pour ma part, je n'ai jamais lu Brassens, ni Brel, mais j'ai écouté beaucoup de leurs chansons, cela n'a rien à voir avec l'illettrisme.

Texte peu élégant, sans aucun intérêt. Je dirai qu'il parle pour ne rien dire. Je pense que dans la vie d'une personne il y a des bons comme des mauvais côtés, et surtout comment peut-on parler à la place de quelqu'un d'autre, vous ne semblez pas connaître votre sujet.


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