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Poésie libre
DianeSrd : L’enfant de Survivance
 Publié le 28/01/16  -  11 commentaires  -  3120 caractères  -  131 lectures    Autres textes du même auteur

Un poème sur la recherche de l'enfant en soi et l'émergence de l'écriture.


L’enfant de Survivance



Dans un corps bien trop grand pour lui, l’enfant des origines
A creusé les souterrains de sa préhistoire.
Il creuse, creuse, creuse dans la galerie de toutes les nuits,
Sans jamais croiser personne,
Sans trouver la sortie.
Alors, terrifié, il se replie sur lui et pousse un long cri.

Quelqu’un l’a-t-il entendu ?
Qui lui a jeté le seau, qui a tiré sur la corde ?
L’enfant sait et ne sait pas,
De toute façon, il ne peut rien en dire.
Il gît à tes pieds, inerte, apparemment sans vie.
Tu te penches sur l’eau vacillante et incertaine des remontées de puits.
Dans ta chair effrayée, tu en épouses l’énigme
Car tu te perds, toi aussi, dans une matière sans mots, dans un corps sans paroles.
Un peu à l’arrière, une présence, une voix, les prémices d’une autre langue :
« C’est l’enfant, l’enfant de Survivance ! »

L’enfant n’est pas mort, il a frémi.

Tu patauges dans la boue et te noies dans une goutte d’eau.
Tu penses que cela se traverse, puisque la voix est là et te soutient,
Mais il y a l’enfant. Il t’enlise, il t’embourbe.
L’enfant est vraiment lourd et pourtant il faut bien le porter !
Où vas-tu l’emmener, où va-t-il te conduire ?
Il y a un combat. Tu n’as pas bougé, mais l’enfant lutte en toi.

D’un pas mal assuré, tu remontes le fil de ton histoire.
Parfois, tu voudrais franchir les vallées, dépasser les collines,
Mais le poids de l’enfant te fait tomber et t’entraîne vers toi.
Est-ce la voix de derrière, est-ce l’enfant,
Qui a murmuré ?
« Il faut descendre, encore descendre
Creuser les sillons profonds d’une autre langue. »

L’enfant, dans tes bras, te regarde et attend.

Alors, tu t’enfonces dans la matière
Qui se fait argile.
Tu te recueilles dans le creux du silence.
Mains tremblantes, paumes ouvertes,
Dans l’attente incertaine et fragile
De la résurgence des mots.

Qui peut l’entendre, qui peut la parler
La langue habitée d’une maison désaffectée ?
Que les mots chauds réveillent les mots froids,
Que les mots chauds entendent les mots froids.

L’enfant est fatigué,
L’enfant a froid.

Des mots affolés et silencieux crient dans tous les sens,
Ils se brisent sur la pierre comme des débris de verre.
Des mots glacés hurlent leur désespérance
Le dos tendu, sous un long manteau d’hiver.

La neige tombe sur l’immense peine
De l’enfant qui cherche sa voie.

Quelqu’un a-t-il éprouvé la morsure du froid ?
Qui a soufflé sur la braise,
Qui a ravivé la flamme ?
Tu sais et tu ne sais pas,
Mais tu ressens dans la chair des mots,
Les grandes mains chaudes pétries de glaise
Se posant sur l’enfant tremblant de froid.
C’est la voix, la voix de derrière qui se mêle à toutes les voix,
Empreintes vivantes, chants de renaissance, montant en toi.

Dans l’éclat du soleil, l’enfant rit.

Caché derrière toi, il te précède d’un pas.


 
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   Anonyme   
8/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
Un sujet que j'ai jadis traité et je me retrouve entièrement dans votre cheminement.
Votre poème est très très bien écrit. Je n ' énumère pas de passage en particulier car ici tout est poésie.
La conclusion est superbe.
Bravo.

   Anonyme   
9/1/2016
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Beaucoup de lectures ne m'ont pourtant pas permis d'être à l'aise avec cet écrit, il s'en dégage une atmosphère très pesante, qui vous encercle, vous enferme, pas moyen de trouver une issue, tout le texte est déstabilisant, chercher "l'enfant en soi", peut être comme dans ce texte source de tourment, récit bien trop marqué, trop personnel, il me semble, cela ne peut pas plaire à tout le monde, cette douleur insistante, trop appuyée.

   Anonyme   
16/1/2016
 a aimé ce texte 
Pas
Je touve le tout bien confus. Je comprends de quoi vous cherchez à parler - enfin je suppose - mais dieu que c'est laborieux ! À force de multiplier les métaphores vous perdez de vue votre propos, celui d'une persistance de l'enfance, d'un passé qui nous poursuivra toujours. L'émergence de l'écriture dans cette situation ne m'apparait pas non plus très claire.
Au niveau de la forme, j'ai davantage l'impression de parcourir une suite de lamentations qu'un véritable élan poétique. Le style n'est pas assez peaufiné, il est trop brut à mon goût.

   Arielle   
17/1/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
J'imagine qu'il peut être laborieux et parfois douloureux de se consacrer à une telle (re)naissance. Jusqu'à la fin j'ai espéré en apprendre un peu plus sur cette enfance pénible qui m'aurait ouverte à plus de compassion mais j'ai l'impression que l'image prend ici trop d'importance et étouffe son sujet sans nous en donner la clé.
Peut-être faudrait-il resserrer un peu, éviter les piétinements de la métaphore ... Tel quel ce texte m'ennuie un peu et dilue l'émotion qu'il pourrait dégager.

   Anonyme   
28/1/2016
Je me suis un peu perdu au milieu de toutes ces métaphores ; certaines m'ont semblé assez hermétiques ou ésotériques.
Pourtant le sujet est intéressant. A mon avis, ce texte gagnerait à être "élagué".

   hersen   
28/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un fil de l'histoire, ou plutôt de l'historique de l'Homme.

Qu'à force d'efforts, de creuser, un souffle parvient jusqu'à l'enfant des origines.

Que le puits est parfois profond, il faut tant d'efforts pour se sortir de là, pour que l'espoir fasse renaître l'Enfant !

Il faut tant d'efforts pour traîner sa civilisation derrière soi, qu'elle se transforme enfin en espoir.

Qui a ravivé la flamme ?

J'ai pris un immense plaisir à lire ce poème, merci.

   banni   
28/1/2016
 a aimé ce texte 
Pas
Bonsoir DianeSRD,

Malgré plusieurs lectures, je n’arrive pas à pénétrer votre texte.
J’ai l’impression d’une juxtaposition d’images, d’un collage de poncifs et de métaphores tourmentées, tragiques et douloureuses.
L’ensemble me reste trop hermétique, c’est « un temple empli de confuses paroles » que je ne sais déchiffrer. Probablement n’ai-je su trouver la clé…

Bien à vous,

Banni

   Adienog   
29/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai trouvé touchant ce poème et son thème car l'enfant évoqué n'est pas le seul à frémir, à être vivant, à précéder ou à suivre : le poème également.
J'aime généralement qu'un poème évoque sans préciser car je n'aime guère que l'on m'explique. Ici, il subsiste suffisamment de mystère pour que l'attention demeure, pour que les images s'animent.
Votre style est agréable...Il y aurait tant à dire encore mais je n'aime pas beaucoup commenter une oeuvre. Je l'aime ou ne l'aime pas. Elle m'emporte ou me laisse là. La vôtre m'emporte. Bref, j'ai aimé vous lire et vous remercie de nous avoir offert ce plaisir.

   Anonyme   
2/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
D’abord j’ai cru à l’histoire d’une naissance, enfin d’une grossesse, ce qui n’est d’ailleurs pas si hors sujet puisque vous parlez de l’émergence de l’écriture.

Il y a de belles parties et de profondes pensées dans votre texte. C’est dense. Peut-être trop, car comme d’autres commentateurs je m’y perds un peu, et aussi je n’ai pas bien compris comment l’enfant peut aider à l’écriture et comment l’écriture peut aider l’enfant.

C’est la liaison qui reste obscure pour moi, la relation qui les lie…peut-être une blessure d’enfance à cicatriser via l’écriture, peut-être une fraîcheur d’enfant à insuffler dans l’écriture, ce n’est pas clair.
Peut-être que cette relation est réciproque, l’enfant à froid et l’écriture est en panne, quand l’écrit repart l’enfant sera réchauffé.

Sur le fond que signifie cet enfant en soi ? J’ai du mal à le comprendre, qui est-il ? Que fait-il, que faisait-il ?
En fait, peut-être en dites vous trop, et trop peu à la fois, d’où un peu de confusion pour le lecteur que je suis, reste que le thème que vous avez choisi est intéressant.

À vous relire.

   Lylah   
8/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce poème qui, à mon sens gagnerait à être un peu "élagué" parce qu'une fois que j'ai, j'espère, mieux compris le propos, j'ai apprécié la démarche.

Est-ce que je me trompe si cet enfant est '"l'enfant intérieur" , sorte de "voix profonde" qui cherche à s'exprimer ? C'est du moins ce que ce texte m'a évoqué et cela m'a plu. Je regrette alors d'autant plus la "lourdeur" ( de forme) de certains passages comme :

"Quelqu’un l’a-t-il entendu ?/Qui lui a jeté le seau, qui a tiré sur la corde ?/L’enfant sait et ne sait pas,/De toute façon, il ne peut rien en dire./Il gît à tes pieds, inerte, apparemment sans vie./Tu te penches sur l’eau vacillante et incertaine des remontées de puits.

"Tu patauges dans la boue et te noies dans une goutte d’eau.
Tu penses que cela se traverse, puisque la voix est là et te soutient",

mais j'ai beaucoup aimé :

"Tu te recueilles dans le creux du silence./Mains tremblantes, paumes ouvertes,/Dans l’attente incertaine et fragile/De la résurgence des mots.

et le très beau dernier vers.

en bref, sur le fond, j'aime beaucoup, sur la forme, j'aurais aimé" moins de mots :)...

   Anonyme   
12/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir DianeSrd,

Un poème de toute beauté sur cet enfant des origines qui semble nous poursuivre malgré nous, et c'est tant mieux. Il doit y avoir aussi autre chose que je n'ai pas compris, quelque chose de plus subtil en filigrane, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus... et c'est tant mieux, finalement.

Je sens beaucoup de force dans ce poème. De la force, mais aussi une grande pureté. Les images sont éblouissantes, bravo !

Wall-E


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