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Poésie contemporaine
Dimou : Pontesrocs
 Publié le 16/04/23  -  4 commentaires  -  1248 caractères  -  112 lectures    Autres textes du même auteur

Pontesrocs est le nom d'un rocher au large de Saint-Martin de Brehal, en Normandie, où les pêcheurs se rendent en barque ou en bateau (quand le coefficient de marée le permet) et ramènent étrilles et autres crustacés.


Pontesrocs



Quand la mer vide son baluchon
Révèle en transe sa marée,
Son courant racle les abîmes ;
Dans ce rituel, aux initiés,
Elle sème au vent ses cabochons
Scelle le destin de ces victimes !

Et dans ce gîte aux suppliciés
Le sable se jonche d’anonymes
Coques échouées, blêmes étrilles,
Et carapaces déracinées ;
Succombent alors les marins
Aux sirènes de Saint-Martin.

En maints fracas, éparpillés,
De noirs fruits, aux zestes iodés :
– L’aube pare, en bandes, d’abstins
Coquillages, dans leur cocon lovés
Comme d’ingénieux équipages,
Mais qui ne purent se sauver,

Ce spectacle. Des relents de bleuité
Inondent, en couvant de leurs rayons
La partition rouge breuvage,
Les pêcheurs, ivres en les ressacs
De parfums rances, d’ocres haillons
Vêtus, la panse marine mise à sac !

Rentrant hilares sur la plage
De vin chargés comme des caraques
Ils frottent la crasse de leur bedon
Et, jouissant du paysage,
Agacent l’air de leur fredon :
De Pontesrocs la mélopée.


________________________________________
Ce texte a été publié avec un mot protégé par PTS.


 
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   jeanphi   
2/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Lexique très étoffé, ce poème recèle une tranquille authenticité.
Fredon pour l'agence environnementale ? Je n'ai rien trouvé pour fredonner qui me paraît autant coller au sens.
Douceur et humanité fraternelle sont ces vers ... sur la mer. Un thème cher au poète de tous bords, tous horizons. J'imagine les mouettes se faire chiper le butin de la marrée par ces autochtones initiés.
La description est très évocatrice.
Vraiment agréable à relire après un passage auprès du dictionnaire.

   papipoete   
7/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
contemporain
le spectacle de la mer, qui de sacs en ressacs sème de son panier et ramasse les coques bonnes à manger ; puis les dispose sur le sable, comme sur une table sans couvert, où l'on verra du premier coup-d'oeil de quoi remplir bourriche et donner le sourire !
NB et sans cesse, la mer monte et descend, et livre la marée de son baluchon, qu'elle vide sans faiblir.
Il y a des accents de Brel et des visages de Kersauson, à travers ces lignes aux assonances marines bien trouvées.
Du beau et du tragique, comme dans les secondes et troisièmes strophes.
J'ai passé un bon moment !
papipoète

   Cyrill   
11/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un poème vraiment réussi je trouve, qui me fait vivre la mer au plus près. Le champ lexical est riche, exaltant la beauté sauvage. Si j’ai trouvé ma première lecture parfois heurtée, je ne vous en ferai pas grief, bien au contraire : elle est le reflet du chambardement à l’œuvre dans ce tableau vivant.
De belles métaphores dont la rugosité convient tout à fait au spectacle que vous nous offrez d’un littoral tourmenté. Elles me font l’effet d’un alcool âpre dont la griserie est sublime. Elles m’évoquent aussi un génial chaos, une sorte de Sacre du printemps de Stravinski consacré à la mer.
Bravo !

   Anonyme   
17/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Je trouve intéressante cette manière particulière de dire, de faire pencher vers l'épique le récit d'une scène somme toute ordinaire pour la région ; de ce point deux vue, les strophes les plus réussies à mes yeux sont les deux dernières, je vois « Ce spectacle ». La précédente, en revanche, m'a peu convaincue, trop « éparpillée » pour moi même si c'est le propos. Pour tout dire, je n'ai pas franchement compris cette portion. En tout cas, j'ai bien aimé le caractère picaresque de votre poème.


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