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Poésie contemporaine
Donaldo75 : J'attends la fin du monde
 Publié le 07/02/21  -  9 commentaires  -  1244 caractères  -  180 lectures    Autres textes du même auteur

Depuis, mon ami, que vous avez révélé
Votre peur la plus profonde,
Je vous condamne à être exposé
À vos pairs.

(Pink Floyd - The Wall)


J'attends la fin du monde



Cloîtré dans mon bunker, j'attends la fin du monde.
Les vers vont me manger, j'entends leur souffle immonde.
Le show touche à sa fin et nous serons jugés
De toutes nos erreurs au sale air de péchés.

Rivés à mon écran, mes yeux suivent leur marche,
Quand les événements détruisent la belle arche
Forgée au cours des ans, noyée en quelques jours
Au fond de l'océan des mensongers discours.

Les forums écument d'une vilaine bouche
Des centaines de mots avalés à la louche,
Le brouet favori de mon peuple bâtard,
Cette foule anonyme au visage hagard.

Je ne peux plus bouger, la peur me tétanise,
Les vers vont arriver telle une masse grise
Sortant du fond du sol en diables rugissants
Prêts à nous dévorer, des parents aux enfants.

Et sur mon azerty, ma main tape en silence
Mon dernier testament, la fin de l'existence
D'un pauvre malheureux protégé par un mur,
Effrayé par ses pairs et préférant l'obscur.

Le juge est arrivé, sans fard et sans perruque.
Mes frayeurs d'autrefois, mes douleurs à la nuque,
Mes nombreux cauchemars et mes cris dans la nuit
Vont s'arrêter enfin sans fureur et sans bruit.


 
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   Gemini   
30/1/2021
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Problèmes de catégorie.

Le titre annonçant "la fin du monde", j'ai été un peu déçu de ne découvrir que la fin d'une vie.
On comprend que le narrateur est devant un (son) écran, branché sur Internet et je pense qu'il faut admettre qu'il vit (ou s’imagine) la fin du monde devant cet écran. Il y semble en tout cas résigné. Mais quelle fin ? Ou quel monde ?

Le deuxième et troisième quatrain viennent apporter des pistes pour mieux envisager le monde extérieur au bunker : "mes yeux suivent leur marche (des vers ? des erreurs ?) quand les évènements (lesquels ?) détruisant l'arche noyée dans l'océan des discours mensongers" .
Cette suite d'images qui peint sans doute une métaphore m'a paru un peu généraliste et vague. La symbolique de l’arche en particulier m’a échappé. Le mot sent un peu l'obligation de rime.

À la suite, "Les forums écument d'une vilaine bouche de mots avalés à la louche, brouet d'une foule anonyme" . J’ai pensé à un blâme des pseudo(nymes).
Je crois avoir deviné dans ces deux strophes l’image de l'affligeante lecture des nouvelles (ou de la vacuité des discussions) telles qu'elles sont colportées sur la toile. Critique acerbe, bien qu’à mon sens très conformiste, des réseaux dits sociaux.
J'ai trouvé étonnant le possessif de "mon peuple bâtard". C’est à se demander si le narrateur règne sur ce peuple, en roi des bâtards ou, comme je le pense, il s’agit tout simplement de ses amis avec qui il échange sur les réseaux. Il avouera que dans ce cas, il est mal entouré.

Au quatrain suivant, retour en force des vers (mais que sont ces vers ? des tweets ? des sms ?), prêts à "dévorer parents et enfants", donc tout le monde internaute, et plus loin j’ai trouvé un peu saugrenue l’idée de rédiger un testament alors qu'est imminente la fin du monde.
Je n’ai pas ensuite trop saisi si le juge avait une symbolique divine expiatrice de péchés. Quel juge suprême pourrait-il en effet mettre un terme aux sales habitudes prises sur le web ? Une panne de courant ? Une prise de conscience peut-être. Hélas ! faudrait-il qu’elles soient générales.

Voilà. Bien qu’ayant saisi, je crois, le sens du propos, texte qui m’a paru assez flou, mal maîtrisé, avec un déroulé qui amène mal à cette fin du monde ou fin d’un monde. Image guère lumineuse (pour moi). Mais pardon d'avance si je me suis totalement fourvoyé !

PS : Rien n’est dit sur le degré de responsabilité du narrateur dans cet effondrement final.
Victime seulement ?

   Robot   
31/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte désespérant et désespéré qui ne laisse pas beaucoup de place à l'espoir. Mais c'est tellement bien dit avec des images fortes et des métaphores frappantes.

Voilà un texte qui laisse quelque chose dans l'esprit aprés l'avoir lu.

   Queribus   
8/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Un texte pas très gai pour démarrer la journée mais, hélas, plein de vérité avec le triste constat d'une humanité qui va sur sa fin. Le tout est écrit dans une belle langue néo-classique quasiment sans fautes. Bien-sûr, on pourra pinailler sur certaines expressions:"mon peuple bâtard", sur certaines rimes un peu faibles:"jugés,-péchés, nuit-bruit mais l'ensemble tient tout à fait la route. J'ai quand même noté quelques rimes intérieures à éviter:

Les vers vont me manger
et nous serons jugés
au sale air de nos péchés

Rivés à mon écran
Quand les évènements
Forgée au cours des ans
Au fond de l'océan

Je ne peux plus bouger
Les vers vont arriver
Prêts à nous dévorer

Tout ceci n'est pas très important et n'enlève rien à la qualité de votre écrit et de votre réflexion.

Bien à vous.

   ANIMAL   
8/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème un peu gore mais dont le fond est la peur. Cette peur qui tétanise certains et les incite, au delà de toute raison, à tout accepter au point de s’enfermer et de ne plus vivre que par procuration. Et surtout de ne se fier qu’aux médias et réseaux sociaux au lieu de leur propre observation et vécu (dixit le battage de terreur médiatique autour du présent virus).

La seconde strophe et la troisième sont exemplaires pour illustrer le propos.
"Rivés à mon écran, mes yeux suivent leur marche,
...
Au fond de l'océan des mensongers discours."

"Les forums écument d'une vilaine bouche
Des centaines de mots avalés à la louche,..."

Se cacher derrière des murs pour éviter le danger…
"D'un pauvre malheureux protégé par un mur,
Effrayé par ses pairs et préférant l'obscur."

Mais le mur ne protège pas, au contraire il rend plus vulnérable car il empêche de se confronter à la réalité. Celui qui a peur et se cache vit dans le circuit fermé de ses frayeurs et ne peut plus en sortir.

Je ne sais si c’est le but de l’auteur mais, pour moi, ce poème dénonce la stratégie de la peur qui, au final, tue bien plus sûrement que l’objet même de cette peur.

Une dénonciation sans concession des effets mortifères d'une ignoble politique de terreur qui arrive à pervertir les esprits les plus influençables.

   Quidonc   
8/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Donaldo75
Votre poème donne un échos tout particulier à l'album des Pink Floyd cité en exergue. Un cris que vous lancez à tous "Hey you", résolument moderne, les forums ont remplacé les sarcasmes des classe d'école mais l'appel reste sans réponse...
Gardons l'espoir car il y en a et il y en aura toujours, jusqu'à la fin du monde.
"Ensemble nous vaincrons, divisés nous tomberons" (Pink Floyd)
Merci pour ce partage

   Anonyme   
8/2/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
La seule chose que je n'aime pas dans ce texte c'est le nom de l'écrivain. 75, vraiment ? C'est pour vous démarquer de Donaldo83 ? ah ah, je vous taquine. Venons-en aux choses sérieuses, à part l'hémistiche ratée à "écument", voyons, Donald... le texte se lit d'une traite, et livre une signification suffisamment claire pour être lu une fois. Ce qui n'est pas donné à tous les poètes d'Oniris... Ainsi vous rapprochez la mort (mention particulière pour les quatrains mettant en scène les vers) et l'utilisation forcenée des forums : ce que je comprends, c'est une critique sociale des no life et des almost no life... bouchées voraces de mots sans signification, pendant qu'il y a des guerres, des famines, et que tu ne lèves ton petit doigt que pour la touche "entrée".
C'est bien dit, c'est très fort, à peu près parfait, oserais-je dire.
Je relis... pourquoi un juge ? Christianisme mal digéré je pense... car après les confessions, si on se repent on est pardonné. Je ne crois pas tellement à un Dieu rôtisseur qui prendrait plaisir à nous mettre dans des situations impossibles pour ensuite nous le reprocher.
Bravo pour ce texte, efficace, puissant.

**

sale air : ça fait penser un peu à salaire quand même. Pourquoi pas faux airs ? ce qui serait plus correct grammaticalement.
y descanso : morir.

   Edgard   
9/2/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Donaldo 75
Pas très gai tout ça. Fin du monde, fin du monde…disons plutôt un pauvre bougre qui voit venir sa fin… cloîtré dans son bunker…
Ce poème ne m’apporte pas ce que j’aime dans un texte : la beauté des images, l’émotion, quelque chose qui me parle, ou revendique, ou qui s’émerveille et nous émerveille…ou qui me tord les tripes.
C’est facile à lire, il y a un rythme, mais je n’arrive pas vraiment à entrer dedans. (pas dans le bunker…dans le poème). Il y a beaucoup de points que je ne comprends guère :
Les vers sont à l’intérieur, c’est pas le monde ?
Qui sera jugé par qui ? Ce sont les terriens qui vont détruire le monde ou un dieu ?
Le monde extérieur arrive par le média (écran)
Mais l’arche (Noé ? ) quel rôle dans tout ça ?
Mon peuple batard (un peu méprisant si c’est le narrateur…) un peu bizarre si c’est dieu… ou le roi ?
Des vers qui rugissent… pourquoi pas ?
Vers la fin on s’achemine plutôt vers « l’enfer c’est les autres… » les pairs, les adeptes des réseaux.
Peut-être manque-t-il un fil conducteur, pour les pas très malins comme moi.
A moins qu’on se laisse aller et qu’on ne retienne que la sensation vertigineuse de désespoir, qui ,elle, est bien rendue par votre talent.
Bien cordialement.

   inconnu1   
10/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Belle prosodie sans faute. Un petit bémol sur le écument à l'hemistiche du 9eme vers mais presque rien. Aurait-il pu concourir dans le neoclassique?

Sur le fond, pas très gai effectivement, j'y vois un pamphlet contre nos sociétés où on s'isole devant un ordinateur à écouter la fin du monde au lieu d'en profiter

bien à vous

   wancyrs   
29/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Don,

Voilà une douloureuse descente en enfer ; schizophrénie ? La peur de souffrir est encore pire que la souffrance elle-même, tu nous le montres par ce texte bien écrit. On peut sentir la peur monter crescendo tandis que notre narrateur progresse dans son imagination... Et malheureusement c'est la réalité d'un bon nombre de personnes aux États-Unis d'Amérique : les survivalistes, je crois qu'on les appelle... J'ai eu un collègue qui me disait qu'il avait des ressources dans son sous-sol pour les cinq prochaines années... comme quoi, ce n'est pas seulement aux USA qu'on les trouve ; ça peut être n'importe quel voisin anodin qu'on croise sur le chemin...

J'aime bien la fin du texte car elle montre qu'en fin de compte il ne faut pas s'en faire, puisque lorsque ce qu'on redoute apparait, on arrête d'avoir mal, alors pourquoi s'en faire ?

Merci pour le partage, Don

Wan


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