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Poésie contemporaine
Edgard : Arrête Marilyn
 Publié le 28/06/14  -  14 commentaires  -  1845 caractères  -  210 lectures    Autres textes du même auteur

Amy Winehouse annule ses concerts. Cette vidéo qui sort sur la toile… Belgrade… J’ai écrit ce texte à ce moment. Avec dans la tête une vague musique, quelques notes que je ne sais pas écrire, l'idée d'en faire une chanson…


Arrête Marilyn



Seule dans les éclairs, leurre des projecteurs,
cueillie comme une fleur
sans tige, désorientée ;
on t’a dit : « Tu peux chanter
une heure ou tout un été… »

Tu cries ce vertige où tout glisse ensemble,
Roméo, Juliette,
la souris qui tremble et le chat qui guette,
la gifle et la joue, la fille dénudée
dans le poing fermé
et King Kong qui joue.

Si tu ne dis pas, avant l’autre pas,
avant que tout glisse vers le précipice,
« Chacun est fragile, chacun est une île,
quelque chose est moi dans cette ville… »
Qui regarde le soleil en face
si longtemps sans casse ?

Arrête Marilyn et Shakespeare
et respire,
écoute la musique
que ton corps et ton cœur jouent,
ce poème unique.
Quand quelque chose de vrai passe,
zéphyr qui caresse, embrasse,
tends la joue ou laisse la place.

Ou tu seras, fin du feu d’artifice,
cette fine étincelle
qui dans la nuit glisse,
elle était si belle…

Si tu ne crains pas qu’avant l’autre pas
ton diamant se brise, que ton cœur s’enlise,
qu’on te voie brûler, papillon léger,
cristal éclaté…
Qui regarde le soleil en face
si longtemps sans casse ?

Tu seras comme cette petite pomme
blessée, oubliée,
avec cette plaie
de dents d’un côté.

Arrête Marilyn et Shakespeare
et respire ;
qui es-tu vraiment,
au château du vent ?
L’étoile, filant ?
Quelque chose de pas mûr,
quelque chose de pas sûr,
qu’on jette contre un mur ?

Fumée d’cigarette, tout s’en va ensemble,
Roméo, Juliette,
la souris qui tremble et le chat qui guette,
la gifle et la joue, la fille dénudée…
Petit poing serré,
ta musique qui joue…


 
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   LeopoldPartisan   
11/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Pauvre Amy une véritable "lady sing the blues". La démarche déjà me plais, car vraiment lorsque je vis ces images de Belgrade, où trop saoule pour tenir debout, elle se fit agonir d'insultes par un public consommateur qui en voulait pour son argent, en criant "remboursé", je fus autant choqué par les 2 attitudes.

Moins d'une semaine après, elle mourrait. Et alors lavée de l'opprobe et des unes des tabloïds, ne nous restait que cette voix magique et désespérée...

"Fumée d’cigarette, tout s’en va ensemble,
Roméo, Juliette,
la souris qui tremble et le chat qui guette,
la gifle et la joue, la fille dénudée…
Petit poing serré,
ta musique qui joue…"

que dire de plus sinon s'incliner devant l'artiste qui a fait le grand saut...

   Anonyme   
13/6/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Sans avoir perçu, reconnu toutes les références de l'auteur (je suis souvent si loin de l'actualité), j'ai trouvé un vrai rythme à ce texte, j'ai eu la sensation d'entendre la musique que l'auteur déclare ne pas savoir composer.

Seuls quelques passages me semblent un peu moins dans ce rythme et/ou musical ou un peu lourd :
le premier paragraphe qui alterne les 5,6 ou 7 syllabes
"quelque chose est moi dans cette ville… »" 9 syllabes moins musicales.
"Quand quelque chose de vrai passe," -> un peu lourd

Un beau et bon poème dans l'ensemble, à mes yeux, merci.

Éclaircie

   Anonyme   
28/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Edgar,

Pour une mise en notes, je ne sais pas. Je ne suis pas douée pour associer une mélodie aux mots qui chez moi percutent d’abord par eux-mêmes. Dans votre poème/hymne à Amy avant son départ, je trouve qu’ils le font très bien et leur association dégage un rythme en images, à la hauteur du destin bouleversant de cette pauvre fleur sans tige qui ne savait pas respirer.

Vous avez réussi à me bouleverser encore une fois devant ces destinées où le talent incroyable ne peut subsister qu’au travers du blues le plus déchirant.

Merci pour le partage

Cat
in blue

   Pimpette   
28/6/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je réécoute Back to Black avant de commenter
Faut dire qu'elle est, de loin, la chanteuse de vos générations qui m'a le plus bouleversée...une grande voix.... au même titre que La Callas si on jauge ces talents là à l'émotion qu'elles dégagent.
Et cette mort attendue...tellement triste...;;comme celle de Basquiat...d'Egon Shiele... les 28 ans comme on dit!

TOn texre est à la hauteur de ton projet:...je le garde...

Tu cries ce vertige où tout glisse ensemble,
Roméo, Juliette,
la souris qui tremble et le chat qui guette,
la gifle et la joue, la fille dénudée
dans le poing fermé
et King Kong qui joue.

"Quand quelque chose de vrai passe"...C'est beau...

   Anonyme   
28/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Edgard
En plus d'être dédié à Amy, ce texte analyse fort bien les dangers de la gloire au sein du showbiz et tous les pièges qui guettent ceux qui sont au devant de la scène mondiale. Ce privilège demande une sacrée force de caractère pour ne pas se faire brûler par les feux de la renommée, et tenter de rester soi-même. Hélas peu y parviennent.

" Qui regarde le soleil en face
si longtemps sans casse ? " cette image résume bien le contexte.
Bravo

   Lotier   
28/6/2014
Bonjour Edgard,

Flash poésie, univers noir et blanc, forts contrastes : ton texte me porte, lancinant, dans ses questions tout comme dans ses absences de réponse. Une épitaphe à ne pas graver sur une pierre... laisse voler tes mots.
«La vérité est dure comme le diamant et fragile comme la fleur de pêcher» (Gandhi)

Merci !

Lotier

   leni   
28/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
salut Edgard

Si tu ne dis pas, avant l’autre pas,
avant que tout glisse vers le précipice,
« Chacun est fragile, chacun est une île,
quelque chose est moi dans cette ville… »
Qui regarde le soleil en face
si longtemps sans casse ?

Tout est dit dans ces vers et superbement dit Les papillons de nuit se brûlent les ailes au feu de la rampe

Combien sont tombés dans le précipice de l'oubli
Très réaliste cet écrit Merci

Salut cordial Leni

   Myndie   
28/6/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Edgard,

Il paraît qu'Amy Winehouse craignait de faire partie du "Club des 27".
Prémonition : elle est venue elle aussi rallonger la liste des destins foudroyés, après Brian, Jimmy, Jim, Janis et j'en passe, les surdoués, les rock-stars qui flamboient et puis viennent d'eux-mêmes se griller à la lumière qu'ils ont allumée...
Nul doute qu'elle était appelée à des sommets. Sa voix, son charisme, sa fragilité, ses excès, tout était bouleversant en elle. Si prévisible fût-elle, comme le dit Pimpette, sa mort ne fut pas moins bouleversante.

Je rends grâces à votre poème de lui rendre un hommage si émouvant, à partir de ces images qui faisaient peine à voir, qui nous faisaient penser "quel gâchis!".

Peut-on dès lors "arrêter Marylin", quand on porte en soi des blessures dont il est impossible de guérir et qu'on voudrait oublier le vide sidéral qu'est sa propre existence?

C'est son âme perdue qui plane sur vos vers.

J'en suis encore émerveillée.
Que vous dire d'autre, à part que votre poème est magnifique et "merci"?

myndie

   Francis   
28/6/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
La fleur des champs ne peut pas vivre dans un soliflore ! C'est un coquelicot fragile ! Ces vers, j'avais envie de les fredonner, une larme au coin de l’œil. Merci pour ce partage si bien écrit.

   ili   
30/6/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Poème intense tout comme ce qu'il décrit ; quand la forme et le fond se rejoignent si bien, ça frappe fort.
J'ai beaucoup aimé ce jeu entre la lumière et l'ombre, l'incertitude, « ce vertige où tout glisse ensemble », cette vie comme une chute, explosion d'où émergerait la puissance de sa musique.

Pour ces quelques notes et éclats de couleurs,
Merci.

   newman   
28/6/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour,

ce poème est un magnifique chant de mémoire,qu'on lit en fredonnant et des vers imprégnés d'une musicalité triste et mélodieuse.

une poésie à lire et à chanter interminablement.

   melancolique   
29/6/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Edgard,

J'ai bien aimé ce texte, au rythme agréable et musical, et il y a plusieurs passages que je retiens, comme la première strophe que je trouve très évocatrice, j'aime bien aussi:

"Si tu ne dis pas, avant l’autre pas,
avant que tout glisse vers le précipice,
« Chacun est fragile, chacun est une île,
quelque chose est moi dans cette ville… »
Qui regarde le soleil en face
si longtemps sans casse ?"

Ainsi que la fin :
"Petit poing serré,
ta musique qui joue…"

Un bel hommage pour cette chanteuse.

   margueritec   
30/6/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je n'ai pas eu le "temps" de connaître Amy, mais je suis bercée par la musique de votre poème.
Un bel hommage, presque une chanson, pour une grande dame, si j'ai bien compris, hommage qui ne laisse pas insensible.

   Anonyme   
28/7/2014
Bonjour Edgard

Je viens de lire "il y a du sang, il y a du sang" et je crois que j'ai été mal inspirée en choisissant de parcourir cet autre texte. Amy. Sa disparition m'a bouleversée. Je voudrais qu'il ne reste dans les mémoires que sa voix, et elle et que sur le reste on fasse l'impasse, mais ce serait injuste car c'est tout ce "reste" probablement qui a construit cette fille et nous a permis de recevoir d'elle le meilleur.

Edit : Penser à elle et la réécouter après vous avoir lu m'a fait oublier de commenter le texte, rien que le texte. Il m'est passé au travers sans laisser de traces, je ne la retrouve pas dans vos vers. Désolée. Réflexion faite, je ne vais pas noter.

Edgar, je vais fouiller encore un peu. Du gai et du scintillant comme votre Boulevard D, vous en avez en rab ?


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