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Poésie libre
Eki : En toi, la nuit
 Publié le 28/07/23  -  9 commentaires  -  1023 caractères  -  236 lectures    Autres textes du même auteur

Peine perdue.


En toi, la nuit



Ce soir dérange
L’harmonie des choses

Sous un ciel abattu
La tourmente étête
Le persistant épineux
Sans compromis

Une lancinante petite sonate nocturne
Se joue de ta tristesse
Berce ton insomnie
Trompe ta nature entachée
Peine perdue

C'est l'heure du grand dépouillement

La marée monte
Violente
Engloutit l’éclat des beaux jours
Furieuse
Exige l’amer des regrets
Fracassante
Chavire ton cœur
Charrie tout ce qui remue
Jusqu’aux tréfonds de l’âme
Débordante
Se retire à l’intérieur de toi
Sans noyer ton chagrin

Dans l’opaque brume
Où tout s’engouffre
Solitaire loin du ponton
Lesté du cordage de l’obscur
Tu gouvernes à l’aveugle
Cherchant le providentiel espoir

Là-bas, loin
Ailleurs, quelque part

Tu files

Toutes voiles noires déployées

Abandonnées

Au grand tumulte des errances


 
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   Edgard   
15/7/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Rien de très original dans cette peinture d'un soir de désespoir. Des métaphores qui se succèdent: buisson épineux, marée, brume, nuit...voiles noires...
C'est très noir évidemment ce tableau ou le narrateur, qui semble être aussi le "Tu" parlant à soi-même se laisse emporter par la tristesse.
l'écriture me semble convenable mais sans éclats poétiques qui pourraient m'émouvoir. Je reste un peu en dehors...bien que je sente un élan de sincérité.
"Lesté du cordage de l’obscur
Tu gouvernes à l’aveugle
Cherchant le providentiel espoir" me semble un peu au-dessus.

   Cristale   
28/7/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Eki,

Un voyage intérieur de l'incertain sur mers de solitude.
Insomnie existentielle où les douleurs imposent leur totale emprise n'accordant aucune place aux couleurs des beaux souvenirs.
Une tempête spirituelle nocturne improductive qui pousse à la dérive le navire de la vie.

J'ai apprécié la respiration de la découpe des vers en osmose avec le propos ainsi que les qualificatifs de la marée : violente - furieuse - fracassante - débordante, en entre-vers qui accentuent les images des métaphores marines ainsi que le flux et reflux de la pensée.

Cristale
à bord de votre bateau libre

   papipoete   
28/7/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Eki
" ha, ça ne va pas ; j'suis pas bien et ça tangue en moi de toute part... " ainsi put-on dire quelques mots du spleen, garé en nous comme cadenassant la porte à toute lueur, voulant tenter d'entrer !
Mais, nous sommes ici en poésie et l'auteur versifie joliment ces moments où le Diable en nous se régale de nous ; il dévore et nous tenaille si fort.
NB " la marée monte engloutit l'éclat des beaux jours... et se retire à l'intérieur de toi " montre bien ce flux et reflux ( mer intérieure qui jamais ne se tarie, gonfle ses vagues scélérates, et nous fracasse )
ce passage est celui que je préfère
une question pour la 5e ligne " ... étête... le persistant épineux "
je ne vois pas la signification de cette image ?

   Marite   
28/7/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
C'est ainsi que parfois nous nous laissons emporter par "la marée ... qui engloutit l'éclat des beaux jours ..." sans prévenir elle nous submerge et peut-être nous fait lâcher prise en nous ballotant au gré des "voiles noires déployées". Bienheureuse la personne à qui cela n'est pas arrivé ...
La strophe qui me séduit particulièrement :
" Dans l’opaque brume
Où tout s’engouffre
Solitaire loin du ponton
Lesté du cordage de l’obscur
Tu gouvernes à l’aveugle
Cherchant le providentiel espoir "

Une belle écriture poétique en vers libres, harmonieuse et équilibrée.

   Provencao   
28/7/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour ,

" Sous un ciel abattu
La tourmente étête
Le persistant épineux
Sans compromis "

Pour être abattu et n’affecter que la tourmente où l’on traîne le persistant épineux, le sentiment est réel. Toutefois, ce caractère rend le providentiel espoir même si il ne nous signifie pas moins un ailleurs quelque part.....


Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Eskisse   
31/7/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Eki

J'ai bien aimé la construction de ce poème état d'âme, en vers courts qui marquent l'emportement.

Et je retrouve ce qui fait la patte de l'auteure, ce " où tout" comme une signature.

Et j'aime ce vers: " Lesté du cordage de l'obscur" parmi d'autres.

Une lecture agréablement mouvante et émouvante.

   Eki   
10/8/2023

   Cyrill   
19/8/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Salut Eki,
Un poème de l’intime qui décline des états d’être et des émotions dont seules des métaphores peuvent rendre compte. Celles qui sont venues sous votre plume traînent un espoir-désespoir lancinant, avec la nuit comme vie intérieure.
La pesanteur est bien rendue par un champ sémantique sombre qui privilégie le lexique de la mer.
Je comprends le « tu » comme une adresse à soi-même, mais le lecteur se sent invité à partager ce voyage.
J’ai beaucoup aimé la formulation des six derniers vers et ce qu’elle recèle en creux d’espoir dans l’inconnu ( me trompé-je ? )
Merci pour le partage.

   Vincente   
21/8/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Apparaît dans ce poème un toi qui est avant tout le narrateur, scrutateur de lui-même. Dialogue interne donc. La posture serait banalement égocentrique si ne s'y intercalait pas une dimension plus universelle, celle du sentiment du "grand dépouillement" que chacun peut ressentir quand un atermoiement métaphysique gagne et remet en cause sa plus modeste candeur existentielle, elle qui permet de vivre, de nous laisser en paix malgré toutes les difficultés que nous impose l'existence.
Un creux de vague donc que l'auteur place dans "la marée [qui] monte / Violente". J'aime beaucoup cette strophe en forme de tsunami intérieur, force qui déglutie le sentiment profond et "engloutit l'éclat des beaux jours" ; j'apprécie sa force attentive qui "se retire à l'intérieur… / sans noyer [le]chagrin", c'est-à-dire sans lui enlever sa cause juste, à défaut d'être justifiée. Ne pas négliger ce qui cause le trouble, là se trouve la conscience d'être et de se confronter, à soi-même, à l'adversité indispensable à la vie.

Le final nous y rejoint, "au grand tumulte des errances".

Le narrateur nous voyage en lui-même, nous n'y sombrerons pas, car le regard, s'il est soucieux, n'en est pas moins espérant, ("cherchant le providentiel espoir"). À nous, lecteur de nous laisser gagner par son paradoxal optimisme.


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