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Poésie classique
emilia : Voici l'heure propice…
 Publié le 07/04/14  -  14 commentaires  -  718 caractères  -  395 lectures    Autres textes du même auteur

Juste un moment de contemplation…


Voici l'heure propice…



Voici l’heure propice où l’on peut admirer
Les éclats scintillants de mille gouttelettes
Qu’une brise légère ondule en vaguelettes,
Ce céleste reflet qui semble se mirer…

Sur l’onde azuréenne, ils viennent soupirer,
Dans le doux clapotis de leurs pattes follettes,
Ces couples de colverts aux moires violettes,
En sculptant leur sillage au moment de virer…

Ils abordent leur île, apprivoisent sa berge,
Son feuillage argenté qui très souvent héberge,
Frémissant sous le vent, des petits nids d’oiseaux…

Tandis qu’un seul céiste active sa pagaie,
Qu’un tendre gazouillis nous berce et nous égaie,
La nature palpite à l’abri des roseaux…


 
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   Anonyme   
7/4/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
J'ai souvent du mal avec les poèmes naturalistes, j'aime qu'ils me surprennent, que, par la contemplation, ils me fassent voir les choses sous un nouveau jour. Rien de tel ici. Le tendre gazouillis qui berce et égaie, il est là depuis Sully Prudhomme, non ? (Je dirais presque qu'il bégaie plus qu'il égaie.) Certes, il faut en profiter avant qu'on lui colle une autoroute dans le gosier, mais quand même n'y a-t-il pas autre chose à dire pour une promenade en barque qu'une accumulation de poncifs ?

Ce qui m'a heurtée d'emblée, je crois, c'est la rime entre "gouttelettes" et "vaguelettes", beaucoup trop facile à mon goût. De même pour "admirer"/"se mirer", deux verbes d'étymologie identique. Le reflet est céleste, l'onde azuréenne (même pas un peu de pollution pour moderniser l'eau ? Une bouteille plastique ?), le clapotis doux, les petits nids d'oiseaux frémissent sous le vent, la nature palpite à l'abri des roseaux, enfin l'heure propice déboule tout droit de chez Lamartine. N'en jetez plus, la coupe déborde de clichés.
Seuls les vers cinq et six, à mes yeux, renouvellent un tantinet le genre avec ce sillage sculpté.

Je ne cherche pas à vous dénier le droit de chercher à écrire comme au dix-neuvième siècle, loin de là. Je dis simplement que, comme lectrice, cela ne m'intéresse guère d'avoir sous les yeux des vers qui ignorent bientôt deux siècles d'invention poétique et se laissent aller à des maladresses (les rimes faciles) et facilités d'expression. Je reconnais toutefois que ces vers, dans l'ensemble, me paraissent fluides et clairs.

[EDIT : J'ai commenté ce poème en Espace Lecture, de manière anonyme, et ai été bien marrie d'en découvrir l'auteur qui m'a fait le grand honneur de déposer sur un de mes textes un commentaire de grandes pertinence et sensibilité. Navrée de ne pouvoir vous rendre la pareille d'une appréciation élogieuse ; l'invention est à mes yeux très importante en création littéraire. Je ne puis qu'espérer que mes mots abrupts ne vous décourageront pas de me lire et éventuellement me commenter...]

   Anonyme   
24/3/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un très beau moment de contemplations pur et simple
comme on aime.

De très belles images :
En sculptant leur sillage au moment de virer…

Et le sublime et pourtant naturel :
La nature palpite à l’abri des roseaux…

Que demander de mieux à la poésie que ces instants fugaces
tellement bien décrits.

Ne rien ajouter de plus, ce très joli poème se déguste
dans l'abstention des mots.

   Damy   
25/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est magnifique ! Ce sonnet à la nature me ravit tant il évoque d'images de mon enfance, de paysages que je côtoie toujours et qu'il met si bellement en musique sous l’œil observateur et tendre du poète.
L'étang est un milieu que j'affectionne particulièrement.
Merci pour le mot "céiste" que je ne connaissais pas.

   Robot   
29/3/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Sonnet descriptif intéressant et qui ne pose pas de difficultés à l'élocution. Je suis dubitatif sur le vers:
"Ce céleste reflet qui semble se mirer…"
En effet, un reflet est l'image renvoyée par un miroir, dés lors comment un reflet (celui du ciel dans l'eau) peut-il se mirer, à moins d'un second élément réfléchissant ? Je trouve la formulation confuse.
Ar demeurant un texte agréable.

   LeopoldPartisan   
1/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Du fait d'avoir une connaissance qui photographie avec passion et maintenant un certain succès (livre publié, lauréat à des nombreux concours) j'ai été attiré par ce poème. Toutefois, j'ai été comme qui dirait ennuyé pas un côté précieux et maniéré dans ce texte. principalement par les rimes en "...ettes"

J'aurais aimé que l'auteur mette des mots sur cette heure propice :http://jp.frippiat.be/uploads/images/Bambois/La%20course%20du%20morillon.jpg

mais je salue quand même l'effort

   senglar   
7/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Emilia,


très très visuel et très beau. Un "'instant'" parfaitement maîtrisé.

"Ces couples de colverts aux moires violettes"
Je les vois.

"La nature palpite à l'abri des roseaux..."
J'y suis.


J'ai appris "céiste" :)


Merci

brabant

   Anonyme   
7/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Emilia.

J'ai tout d'abord remarqué les rimes riches qui composent ce sonnet. Riches mais parfois un peu forcées comme ce follettes dont ici je ne saisis pas très bien le sens. Je passe sur gouttelettes et vaguelettes ! Azuréenne qualifie selon Larousse la Côte d'Azur mais cette scène peut très bien s'y dérouler, alors pourquoi pas ?
je ne connaissais pas "céiste" (tiens, mon correcteur d'orthographe non plus !) et je vous remercie pour cet apport à mon humble culture. Un détail encore, au vers 11 j'aurais bien vu "de petits nids d'oiseaux", un "de" à la place du "des"... Au fait, quel autre animal que l'oiseau peut nicher dans le feuillage ?
En conclusion un tableau bucolique, écrit dans les règles de l'art mais manquant un peu de relief, qui ne m'a pas emballé malgré quelques jolis vers.
Merci Emilia et bonne continuation...

   Anonyme   
7/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Emilia,

Vous prévenez dans l'exergue : " Juste un moment de contemplation ".
Si la contemplation c'est juste de mettre en œuvre les sens visuels et auditifs, alors je pense qu'elle n'enrichit pas la poésie.
La poésie, ce n'est pas ce que je vois, ce n'est pas ce que tout le monde voit, même si la photo est belle. Ça, c'est le travail d'un reporter de "Chasse et Pêche". La poésie, c'est ce qu'un photographe ne pourra jamais capter, c'est ce bégaiement de l'âme du poète, dans ce qu'elle souffre ou s'emballe face à cette nature. C'est ce qui se cache derrière, c'est ce qu'on a tant de mal à faire partager au lecteur.

Ici, la seule vibration du poète, c'est : " Qu’un tendre gazouillis nous berce et nous égaie", et encore est-il malenconteusement partagé par ce "nous" qui englobe la terre entière, et donc moi en particulier, qui suis plutôt insensible aux gazouillis, mais qui ne demandais pas mieux que d'essayer de comprendre ses effets sur l'émotion du poète.

Cette faiblesse émotionnelle est soulignée encore davantage par la faiblesse des rimes des deux quatrains. Faire rimer deux verbes du premier groupe n'est jamais une performance, même pour les grands poètes, mais en faire rimer quatre dans un sonnet, ça devrait donner à réfléchir... La poésie c'est aussi un travail sur la forme.
De la même manière, les rimes en " ettes " ne sont que des rimes de diminutifs (goutte-vague-folle-) et là encore, ça fonctionne à peu près avec tous les mots du dictionnaire, à part peut-être "tartiflette", puisqu'une " tartifle", ça ne veut rien dire.

C'est vraiment dommage, parce que le sens du rythme est bien présent et restitue bien la sérénité des lieux, laquelle malheureusement semble inspirer le narrateur autant qu'un joint mal allumé.

Entrer en soi-même. Je ne vois pas d'autre solution pour écrire de la poésie. Vous avez beaucoup d'armes. Choisissez juste des cibles un peu plus éloignées, vous y gagnerez en concentration.

Cordialement
Ludi

   Anonyme   
7/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est très bien fait ! Un tableau, une photographie, une esquisse, plutôt une aquarelle en bande dessinée avec des mots parfaitement choisis, un travail certain de ciselure.
Je n'accroche pas à ce genre de poésie qui s'exclut du monde et de la vie dans son atroce ou joviale modernité selon les auteurs... Mais ! Je ne peux nier le travail, l'esprit rigoureux de l'auteur au peaufinage de ces vers et je l'admire.

Parnasse sans aucun doute. C'est l'école de l'auteure dans ce texte.

Wikipedia : "Le Parnasse, parfois appelé mouvement parnassien, est un mouvement poétique apparu en France dans la seconde moitié du XIXe siècle qui avait pour but de valoriser l’art poétique par la retenue, l'impersonnalité et le rejet de l'engagement social et politique de l'artiste. Le Parnasse apparaît en réaction aux excès lyriques et sentimentaux du romantisme imités de la poésie de Lamartine et d'Alfred de Musset (voire aussi les romanciers et dramaturges tels que Gérard de Nerval et Victor Hugo), qui mettent en avant les épanchements sentimentaux aux dépens de la perfection formelle du poème.

Pour les Parnassiens, l'art n'a pas à être utile ou vertueux et son seul but est la beauté. C'est la théorie de « l'art pour l’art (en) » de Théophile Gautier. Ce mouvement réhabilite aussi le travail acharné et minutieux de l'artiste"

C'est, me semble-t-il, le cas de ce beau texte.

   Ioledane   
8/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,
C’est joliment réalisé, bien ciselé, sur une prosodie impeccable.
Les « pattes follettes » ne m’ont pas convaincue, pour le reste tout passe bien.
Le tableau est réaliste, précis, un peu trop peut-être ? Il manque un brin de folie, une originalité pour faire vibrer le lecteur – moi, en tout cas.
J’aurai appris le mot « céiste ».

   Miguel   
9/4/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
C'est charmant, quoique convenu, c'est presque bien ; mais les rimes en "ettes" avec trois diminutifs, et les rimes en "rer" avec quatre infinitifs, cela fait un peu négligé. Quand on s'attelle au sonnet, on doit savoir que la technique est à prendre en compte. Je sais que Ronsard et Malherbe se sont parfois laissés aller à ce genre de facilité, mais ce n'est pas ce qu'ils ont fait de mieux. Je suis sûr que l'auteur de ce poème, qui révèle talent et sensibilité, est aussi capable de nous offrir des textes plus achevés.

   Anonyme   
22/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Voilà un sonnet léger qui ne viendra pas tourmenter mes nuits, mais qui croque sous la dent.

Je ne comprends pas bien l'usage du verbe « onduler » au premier quatrain ni la place grammaticale du quatrième vers de la strophe (complément du verbe « admirer » ?) ; « onduler » transitif, ignoré-je ou est-ce un néologisme ?

Les rimes en "lettes" ajoutent à la fraîcheur du poème, mais également, à mon avis, à sa petitesse ; il ne faut pas se tromper d'ambition ! Mais je ne crois pas avoir à m'inquiéter de cela : les vers semblent vouloir passer sur le cœur et se contenter d'avoir été.

   Anonyme   
22/5/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Comme vous semblez aimer la nature, et être très observatrice, pour nous la dépeindre avec autant de beaux détails. Vos mots simples embellissent votre poème, vous m'avez enchanté et charmé.

J'aime me promener au bord de l'eau, alors j'ai retrouvé cette atmosphère qui retient si souvent mon attention dans ces moments-là où l'on sent comme une plénitude, c'est ce que sont vos mots ici, ils ont beaucoup de fraîcheur et de légèreté.

Vous m'avez offert une lecture plaisante, agréable, divertissante autant par le fond que par la forme, celle-ci pour ma part ne m'a causé aucun problème majeur.

   jfmoods   
30/3/2018
Ce sonnet en alexandrins est à rimes embrassées et croisées, suffisantes et riches, majoritairement féminines.

Un jeu de personnifications ("Ce céleste reflet qui semble se mirer", "Son feuillage... héberge", "Frémissant sous le vent, des petits nids d’oiseaux", "La nature palpite") habille une évocation marquée par la sérénité (adjectifs qualificatifs : "légère", "doux", "tendre", verbe : "berce", gérondif : "En sculptant leur sillage", suffixations : "gouttelettes", "vaguelettes", "follettes") dans laquelle l'expérience intime devient universelle (pronoms personnels : "on", "nous" × 2).

La présence des trois autres éléments (le feu : "éclats scintillants", l'air : "une brise", la terre : "île", "berge") traduit une forme de plénitude.

Le présentatif du titre et de l'entame ("Voici l’heure propice") théâtralise ce moment privilégié, vécu avec une particulière intensité (hyperbole : "mille gouttelettes", verbe : "égaie", vue : "admirer / Les éclats scintillants", "l’onde azuréenne", "moires violettes", "feuillage argenté", ouïe : "clapotis", ""un seul céiste active sa pagaie", "gazouillis").

Le pronom cataphorique ("ils", "Ces couples") génère un effet d'attente sur l'élément central du décor. Présentés comme les conquérants d'un monde inconnu ("abordent", "apprivoisent"), les colverts en préservent le mystère (complément de lieu : "à l’abri des roseaux").

Merci pour ce partage !


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