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Poésie classique
Famineur : Pâle de teint
 Publié le 21/04/24  -  10 commentaires  -  789 caractères  -  173 lectures    Autres textes du même auteur

Sur les pas du Dormeur du val.


Pâle de teint



Il est pâle de teint et conserve la pose,
Applaudi doucement par des papillons d’or.
Il demeure immobile à chaque pas qu’on ose.
Est-ce trop indécent de s’approcher encor ?

Il a les yeux fixés sur la rive étrangère
Et sa narine flatte un parfum de cresson.
Il est en uniforme et sa balle de guerre
Attend qu’on la percute en face du Saxon.

Il ne s’aperçoit pas que j’ôte mon corsage
Et que ma chevelure abandonne du lest,
Il a les yeux fixés sur un autre rivage
Et ne fait guère écho… qu’au silence de l’est.

Sans doute est-ce décent que je l’ensevelisse
Et cache les deux trous qui mènent à son cœur,
Avant que, nue au sein, je ne m’évanouisse
Et n’ajoute au tombeau la relique d’un pleur.


 
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   poldutor   
3/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour
Encore un jeune homme que la guerre a tué.
Il git face à un ennemi que l'on ne peut voir, et comme le "Dormeur" il a deux trous dans la poitrine.
Mais qui est cette inconnue qui va s'occuper de sa dépouille tout en se dépouillant !
Beau poème en beaux alexandrins pour une forme parfaitement classique je pense.
Au douzième vers, il y a un effet d'écho (est-ce voulu ?) :
... guère d'écho... qu'au...
Bravo.
Cordialement.
poldutor en E.L

   Lebarde   
7/4/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
"Sur les pas du Dormeur du val", certes mais avec en plus une subtile et délicate touche de sensualité qui en fait toute l'originalité.
En tous les cas, un magnifique poème tout en tact, charme, fluidité et poésie malgré la tristesse du sujet.

Bravo vraiment superbe, j'applaudis des deux mains à cette revisite parfaitement réussie d'un texte émouvant connu de tous.

Merci je suis enthousiasmé et conquis.

En EL

Lebarde

   Ornicar   
17/4/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
J'ai vraiment apprécié ce poème fortement inspiré de celui d' Arthur Rimbaud, "Le dormeur du val".

Le texte est fidèle à l'original et "original", il l'est suffisamment pour s'en démarquer notablement. La fidélité s'exprime à travers le ré-emploi judicieux de ces "mots-balises" et fragments visuels de l'immobilité et de la mort en approche que sont la "pâleur", la "narine", le "cresson" et bien sûr, les "deux trous". Inspiré et convaincant. Et pourtant ce n'est pas une copie, une "pâle" imitation de plus, mais un autre et beau poème. Différent avec l'apparition de cette figure féminine. Une oeuvre qui rend hommage à son modèle tout en s'en émancipant.

Je n'émets qu'une seule et toute petite réserve relative à l'usage immodéré du pronom personnel "il". Six fois tout de même. Rimbaud ne lésine pas non plus dans ses tercets. Ce qui me gêne, plus que la répétition en elle-même, c'est l'endroit où elle se produit : sytématiquement à l'entame des vers. Pas de quoi cependant ternir ma joie à la lecture de ce texte.

   Cristale   
21/4/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Muse évanescente aux charmes dénudés dont nul baiser, nul pleur, ne sauraient réveiller le dormeur de son sommeil éternel.
Joliment imaginé, imagé, voici un poème délicieux qui plaît à mon univers onirique.
Quelques maladresses prosodiques empêchent mon adhésion totale.

   Provencao   
21/4/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Famineur,

"Il a les yeux fixés sur la rive étrangère
Et sa narine flatte un parfum de cresson.
Il est en uniforme et sa balle de guerre
Attend qu’on la percute en face du Saxon."

Une solennité , une âme, une élégance, une aménité dans ce poème inspiré, fidèle à l'auteur.

" Il est pâle de teint et conserve la pose" une belle empreinte de silence qui marque le souvenir de ceux morts au combat.


Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
21/4/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Famineur
Que l'écriture classique est belle quand-même, aussi bien pour traiter la beauté, l'amour, et le dramatique d'un thème comme celui-ci, où l'on se penche avec cette femme jusqu'au corps de ce piou-piou, qu'une balle ennemie vient d'abattre.
Nb l'on put écrire " oh l'pauvr' il est mort ; j'vais l'enterrer !
Non, la plume du poète le dit d'une autre façon, et mêlée à ce tableau, où coule le sang par deux trous, de la poitrine de la victime, viendra s'y coller le sein de cette bonne âme.
C'est une scène, se déroulant lors de la " grande guerre ", mais pouvant l'être aussi maintenant, les atrocités ne prenant jamais congé !
Bien que la scène de nudité finale me touche, je suis quelque peu surpris de la voir par cet instant, se dérouler ?
Je pourrais croire que ces deux-là furent amants ?
Qu'importe, ce récit est magnifique, dans le premier quatrain particulièrement, avec ces papillons d'or qui doucement volètent près de ce pauvre visage.
Un infime bémol au 3e vers, où j'aurais écrit
" à chaque pas ( que j'ose ) "
et au 12 vers ( écho/qu'au )
mais ce n'est que commentaire détaillé, sur ces alexandrins servant un récit bouleversant.

   Polza   
21/4/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Famineur,

C’est une bien belle promenade sur les pas du Dormeur du val que vous proposez là. Belle et sensuelle, mais également teintée d’émotion.

J’ai bien aimé le déroulement du récit, le fait qu’à l’avant-dernier et surtout au dernier quatrain le « il » s’éclipse pour laisser la place au « je ». 

« Est-ce trop indécent de s’approcher encor ? » cela ne m’aurait pas choqué (bien au contraire) d’avoir une rime avec dort qui en plus d’évoquer le poème de Rimbaud, ferait une rime avec consonne d’appui « d’or/dort ».

« Et ne fait guère écho… qu’au silence de l’est. » j’ai trouvé ça osé comme formulation, mais au final, les trois points de suspension sont judicieux, ils aident à marquer la pause et ne pas enchaîner trop vite « écho/qu’au » qui aurait fait un peu communiste, je ne pense pas que c’était le but. Du coup, l’écho qui se fait écho à lui-même, tel est pris qui croyait prendre ! Pour moi, ça passe plutôt bien et c’est malin.

« Et n’ajoute au tombeau la relique d’un pleur. » Beaucoup d’émotion pour conclure ce poème de fort belle manière.

Je mets « écriture aboutie » et non « très aboutie » pour la rime « dort » que j’aurais aimé voir apparaitre…

   Corto   
21/4/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Poème d'une grande finesse et d'une sensibilité bienvenue.
On assiste avec incrédulité à cette scène où la promeneuse s'approche du dormeur et s'en trouve très émue. "Est-ce trop indécent de s’approcher encor ?"
Le geste qui veut protéger le corps étendu est très bien rendu dans une forte originalité "Il ne s’aperçoit pas que j’ôte mon corsage" pour apporter du respect à la victime en cachant "les deux trous qui mènent à son cœur".

Belle inspiration, belle audace. Bravo.

   Ascar   
22/4/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
Pâle inspiration d'un texte majeur. Commment faire mieux que ce qui est parfait ? Je ne doute pas de la qualité de votre écriture mais je ne vois pas l'intérêt d'un tel écrit.

Désolé mais je n'adhère pas

   Yannblev   
22/4/2024
Bonjour Famineur,

Je ne suis vraiment pas spécialiste de la forme classique mais je dois bien dire qu’elle permet souvent de formuler avec une certaine « élégance » et en termes particulièrement choisis. Votre poème s’inscrit sans aucun doute dans ce spectre. Bien sûr résonner (ou raisonner) sur une pièce maîtresse du bel Arthur est gageure mais l’idée de faire ensevelir le Dormeur du val par une inconnue de passage dépoitraillée n’est pas anodine. Je ne suis pourtant pas bien sûr que pour autant on fera poétiquement le deuil de ce dormeur-là.

J’ai beaucoup aimé cet applaudissement de papillons, l’image est superbe. Par contre j’ai calé sur la narine qui « flatte » qui me semble d’abord trahir un nez anglais. Le premier vers du dernier quatrain est à mon goût particulièrement harmonieux mais le troisième qui impose la rime me semble beaucoup plus laborieux et assez dur à chanter… je crois que la forme classique, sans aucune licence, demande à l’auteur de sacrifier souvent un peu d’harmonie et je crains que votre poème en soit parfois témoin.
Mais dans l’ensemble ce travail est vraiment de qualité même si à mon goût un peu trop rigoureux, classique « absolument » en quelque sorte.

Merci pour cette cérémonie


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