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Poésie néo-classique
fanny : Le trottoir aux camélias
 Publié le 19/06/23  -  12 commentaires  -  700 caractères  -  290 lectures    Autres textes du même auteur


Le trottoir aux camélias



Elle couve en secret son droit de résidence,
Aguichant le bitume au-delà des rancœurs,
N’hésite à le séduire en lui poussant des fleurs
Dont le béton charmé s’offre l’impertinence.

Dans le gaz éploré se faufile une essence,
Vivace et entêtée, brandissant son honneur
Plus haut que les fumées séduites par l’odeur,
La cité en déroute envie son éloquence.

Flirtant avec la tour, se dresse un pissenlit
Témoignant son amour, l’immeuble ouvre son lit,
Le trottoir nidifié gémit en se blâmant.

Vestige de goudron, la peau de l’avenue,
Offerte aux camélias, est à peine mi-nue
Que nature déjà cherche un nouvel amant.


 
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   papipoete   
12/6/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
néo-classique
En faut-il de l'audace pour, dans le bitume prendre racine, et toiser habitations et jardins aux camélias !
Vous le connaissez tous, PISSENLIT qui se dresse là, sous les gaz d'échappement et autres désherbants !
NB dent de lion et coquelicots, ne doutent de rien et tel fameux terreau, au sein du macadam s'épanouissent.
C'est bien illustré... mais au 9e vers, ne voulûtes-vous pas dire " flirtant au lieu de filtrant ?"
des dodécasyllabes corrects, mais quelques de E gênants ( entêtée, fumées )
papipoète

   Geigei   
19/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je viens d'envoyer le lien au conseiller municipal spécial délégué à l'urbanisme et aux promoteurs qui ont érigé chacun de provocantes protubérances, prenant par surprise ma résidence, par le sud et par le nord. Ils liront ce poème.
L'idée que la nature revendique ses droits en prenant la rue me va bien.

La forme est amusante. "béton charmé", "Dans le gaz éploré se faufile une essence,"
Charnelle aussi, pour huiler le propos.

Le fond est bien d'actualité, quand le discours, face caméra, est de verdir la cité pendant que les actes nous montrent l'autre sens.

   Myndie   
19/6/2023
Bonjour Fanny,
Votre poème me fait penser à cette chanson de Maxime Leforestier « comme un arbre dans la ville ».
J'aime beaucoup les images, le choix des expressions et l'effet que produit le rapprochement inattendu de ces choses tellement contradictoires et opposées, la nature et le béton.
Pour servir le thème développé, vous avez le sens de la formule qui frappe l'imagination
« Aguichant le bitume au-delà des rancœurs, »
« le béton charmé »
« Dans le gaz éploré se faufile une essence, »
La dernière strophe est superbe.

Il est dommage cependant que ce poème si riche soit entaché par certaines sonorités sur lesquelles le rythme vient se heurter et perd de sa fluidité :
« Flirtant avec la tour »
« Le trottoir nidifié gémit en se blâmant. »(vers qui en plus, manque de limpidité).
Et, comme l'a fait remarquer Papipoete, ce « entêtée » au v6, qui ajoute un pied à l'alexandrin.
Mais au final, rien qui ne puisse facilement être revu et rien qui vienne radicalement ternir le trottoir aux camélias qui m'a beaucoup séduite.

Myndie,
fleuriste en herbe

   Catelena   
19/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Les camélias, c'est comme une touche de naphtaline, synonyme du temps passé, sur la situation actuelle dans les bourgades. Elles qui, dans un esprit de vouloir bien faire mais pas toujours en réfléchissant intelligemment, confondent allègrement écologie-bobo et négligence de l'entretien indispensable des espaces publics.

Je n'ai rien contre le pissenlit impromptu sur l'asphalte et son petit air de rebelle effronté, mais je le préfère libre dans son élément naturel, où il s'épanouit sans retenue...

Votre poème ne me dit pas vraiment où votre cœur de poète penche, mais il apporte suffisamment de légèreté pour faire penser à une incartade malicieuse de dame nature ''aguichant le bitume'', plutôt qu'à un laisser-aller volontaire du chef de la voirie.

C'est ce dévergondage qui me charme, appuyant sur le fait que la nature aura toujours le dernier mot pour peu qu'on lui laisse la bride sur le cou. J'aime bien l'image ''Flirtant avec la tour, se dresse un pissenlit''. Un pissenlit qui ne doute vraiment de rien...

Merci pour le partage, Fanny.

   Provencao   
19/6/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour fanny,

Cette situation goudronnée offerte aux camélias qui voit le bitume porter en chair et en os les prédicats qu’il articule en témoignant son amour, explique fort bien la mascarade du béton charmé.

Mon préféré:
"Vestige de goudron, la peau de l’avenue,
Offerte aux camélias, est à peine mi-nue
Que nature déjà cherche un nouvel amant."

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Lebarde   
19/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Fanny
Vous direz sans doute que j’ai « l’esprit ailleurs », mais je vois dans cette métaphore très bien écrite autant sinon plus de sexe tarifé que de fleurs naturelles à la conquête du bitume et du béton !
Et comme le sous-entend le dernier vers, les affaires ont l’air de toujours bien marcher.

Un joli poème plein d’humour et de poésie qui me plait bien avec le sujet à double sens qu’il propose et l’intention subtile que j’ai cru y déceler.

Lebarde

   Ornicar   
19/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Fanny,

Chaut devant ! Amusant poème que celui-ci, qui ne se prend guère au sérieux et qui nous conte sur un air badin et coquin les exploits sexuels d'un vulgaire pissenlit. Le poème joue de l'opposition classique entre nature et culture, entre végétal et minéral ("bitume, béton, trottoirs, goudron"). La métaphore de l'amour est bien trouvée et bien filée. Après les manoeuvres d'approche et de séduction des deux quatrains, le paroxysme est atteint dans le premier tercet avec cet "immeuble (qui) ouvre son lit" et ce "trottoir nidifié qui gémit", atteignant alors une dimension comique. Je ne sais, s'il s'agit d'amour tarifé comme l'envisage Lebarde, mais dame Nature a pour le moins un tempérament insatiable et volage. Cette gueuse aime courir le guilledou, essaime à tout va aux quatre vents avec un "nouvel amant" (dernier vers). Autant dire avec le premier venu !

L'argument de départ est excellent et la réalisation ne souffre pas de défauts majeurs.
Les deux quatrains sont réussis et démontrent qu'on ne saurait séduire quiconque sans une once d'esprit et d'humour. A cet égard, deux trouvailles ont excité mes synapses.
- vers 4 avec ce béton "charmé" et non plus "armé". Voilà que votre fable écologique remet au gôut du jour le slogan "Faites l'amour mais pas la guerre" des manifestants s'opposant à la guerre du Viet Nam.
- vers 5 avec cette "essence" végétale puisque "vivace", mais qui à cause de la proximité du mot "gaz" dans le même vers, évoque aussitôt celle d'origine fossile que brûlent nos carburateurs. J'aime quand on joue de la sorte sur le double sens des mots.

Cependant deux réserves tempèrent légèrement mon enthousisme :
- la répétition "séduire" - "séduite" (vers 3 et 6)
- plus gênant, je vois comme une rupture dans votre récit, nuisant à sa cohérence. Quel est le rapport entre les "camélias" du titre et du dernier vers et cet aimable et vaillant pissenlit ? Je ne vois pas bien. D'autant moins que le pissenlit pousse comme il peut, là où il peut. Sans feu ni lieu, il est à la rue, sur les trottoirs de nos villes. Au regard du monde végétal et citadin c'est un vagabond, un SDF quand le camélia, lui, pousse dans les parcs et jardins, ayant la chance de bénéficier d'un environnement privilégié sans compter les soins appropriés.
Tiens ! En voilà une idée pour votre prochain poème : la lutte des places, sinon des classes chez nos amies les fleurs.

Ornicar

   Damy   
21/6/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
L’érotisme enveloppe malicieusement les rapports intimes entre la cité et la nature qui n’est plus vierge depuis longtemps. Un érotisme impudique et passionnel à l’effluve d’Opium où l’on voit bander et l’on entend gémir.
Un autre amant ? Je ne sais combien d’écolos gèrent de villes mais une de plus viendrait verdir là où je rougis du plaisir de lecture de votre sublime métaphore.

Merci beaucoup, fanny.

   Cyrill   
24/6/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Salut Fanny,
marier la fleur et le bitume me parait d'un romantisme post-moderne auquel je ne saurais résister, j'ai d'ailleurs déjà lu ici un poème sur les mêmes bases.
Quand de surcroit l'érotisme affleure de cette façon, avec un pissenlit se dressant, je ne peux qu'applaudir.
La formulation a un petit côté décalé, du moins original, qui n'est pas pour me déplaire, bien au contraire : "le gaz éploré", "à peine mi-nue".
Je cite "La cité en déroute" ne serait-ce que pour les routes qui n'y vont pas et j'en reviens au pissenlit que j'imagine à hauteur de tour, mon dieu mais quelle affaire !
Les amours vont bon train avec nature dont j'apprécie l'humble minuscule qui me change de la majuscule qui trop souvent la met sur un piédestal. Humble mais acharnée, la p'tite !
Merci pour le partage.

   ferrandeix   
1/7/2023
trouve l'écriture
très perfectible
et
aime bien
Un sonnet, hélas, cette forme guindée, antinaturelle, qui tue l'effet rimique autant que rythmique, ce carcan artificiel anti-poétique... Heureusement, le contenu est original, très bien imaginé, revigorant. Un poème qui exalte la force de la Nature sur les productions humaines. Sans doute moins de complication et une pensée plus claire auraient été préférables car cela tourne au rébus parfois. Qui est "Elle" débutant le poème? On l'apprend ensuite, mais est-ce bien clair, même en relisant plusieurs fois le poème? J'aime, mais je me permets d'ajouter "non abouti, très perfectible".

   Eki   
15/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Du plus bel effet ces fleurs sur le bitume...de la couleur qui chasse le gris.
De la douceur, de l'élégance dans la poésie, le camélia symbole de pureté entre en scène dans la crasse ambiante des trottoirs...

La plume est toujours à la hauteur de ce qu'elle nous raconte.

C'est beau encore...

   chacalchabraque   
31/12/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Poésie jolie sur la nature qui cherche à reconquérir du terrain sur le bitume. À part quelques expressions peu parlantes et des vers de 23 syllabes, c'est un pissenlit poétique ton texte 😉


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