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Poésie néo-classique
Furax : L'âne philosophe
 Publié le 27/01/24  -  9 commentaires  -  1014 caractères  -  213 lectures    Autres textes du même auteur

Le bonnet ne fait guère l'âne,
Non plus que le dindon la farce.


L'âne philosophe



Gaspart aime à donner dans les farces et gaffes.
Du fait de son humour, il mérite des baffes.
Ce jean-foutre indolent brocarde les idiots
Qui ne peuvent souffrir son goût pour les fayots.
Un chêne l'apostrophe en faisant choir un gland.
Ce mot dénaturé n'est-il assez troublant ?
Gaspart s'endort alors sur un vert lit de mousse
Tandis que je m'envoie une petite mousse.
Il appareille en songe et vogue dans le ciel
En concevant là-haut un doute existentiel.
D'où vient-il ? Qui est-il ? Que fait-il ? Où va-t-il ?
La vie, dans son essor, suit-elle un plan subtil ?
Mon âne s'interroge à propos de la trace
Qu'inscrit en son sillage une endurante race.
Dans son entêtement, il fustige le bât,
Ne voulant point tomber, ici-bas aussi bas.
Il ne sera jamais des ânes servant l'homme,
Des serviteurs flétris et des bêtes de somme.
Bien qu'il ne sache point où le mène le Temps,
Il n'en chérit pas moins sa liberté pourtant.


 
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   Gemini   
13/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Trop de fautes de prosodie pour la catégorie.

Je n'ai pas compris pourquoi il fallait qualifier cette bonne bête de "jean-foutre" ; même dit avec humour, n'y avait-il pas une solution plus élégante ?
Certains vers m'ont semblé gratuits : "Tandis que je m'envoie une petite mousse" quel rapport avec l’âne ?

Le reste est cependant plus enjoué, avec ce narrateur qui entre dans l'esprit de son Aliboron pour lui prêter de la réflexion, des pensées générales sur la vie, la sienne en particulier. Un peu comme le promettait « Le charlatan » de La Fontaine, le baudet (se) parle, et un peu comme « L’âne et ses maîtres », il regimbe contre son sort. Improbable philosophie qui détonne avec le caractère du célèbre obstiné : défaut peu compatible avec l'ouverture d'esprit.
Faut-il comprendre que son opiniâtreté, en guise de philosophie, le pousse à la négation (summum de la conscience, selon certains) ?

L’histoire est sympathique, mais se termine mal, selon moi ; le vers final ayant un sens vague, présentant moins une morale qu’une banale idée épicurienne (on est peut-être dans un conte), mais surtout comportant ces "ne... pas moins" "pourtant" accolés dans la même phrase qui me semblent faire redondance (j'aurais aussi préféré "pas plus" dans l'exergue).

Le format (20 vers) par contre est bon, et le choix du nom "Gaspart" aussi. Excellente rime "homme / somme".

   Lebarde   
15/1/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
"Le bonnet ne fait guère l'âne,
Non plus que le dindon la farce."

Pas plus que l'habit fait le moine. Tout cela demande réflexion.

L'âne bien que par nature soit destiné à porter le bât et à servir; celui-ci en "âne philosophe" s'interroge(" D'où vient-il ? Qui est-il ? Que fait-il ? Où va-t-il ?") et en vient à remettre en cause la condition qu'on lui impose:
"Dans son entêtement, il fustige le bât,
Ne voulant point tomber, ici-bas aussi bas.
Il ne sera jamais des ânes servant l'homme,
Des serviteurs flétris et des bêtes de somme."

J'aime bien le ton de cette gentille fabulette qui sait rappeler qu'ici bas, rien ne devrait jamais être acquis ni interdit a priori pour personne...

L'écriture est guillerette, légère et enjouée en utilisant des mots simples du langage commun (baffes, fayots, jean-foutre, petite mousse..etc..)
J'ai bien aimé:
"Un chêne l'apostrophe en faisant choir un gland"
un peu moins:
"sur un vert lit de mousse" ou " ici-bas aussi bas."

Sur la forme je me pose quelques questions sur:
- la désorganisation de l'alternance des rimes féminin/masculin,
- Des rimes mousse/mousse et temps/pourtant;
- de deux vers bancals (synérèse/diérèse?)
- du hiatus ("qui est-il?) et du e non élidé ("la vie, dans")

Des broutilles je sais bien mais on est en classique!

Un bien joli poème néanmoins que j'aime bien.

En EL

Lebarde

   Damy   
15/1/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
Un doute sur l'introduction des 6 premiers vers pour présenter le cadre de Gaspart car il m'apparaît (c'est subjectif) qu'ils ont été écrits surtout pour l'exercice de style et notamment la recherche des rimes. Qu'apportent à la fable les fayots (qui font péter ou qui fayotent) et le gland ? D'autre part le cœur de sa philosophie ne s'appuie pas sur les farces et gaffes, il est au contraire très sérieux.

Mais à part ce qui m'apparaît personnellement comme une faiblesse, le fond est parfaitement bien déroulé et rend Gaspart très sympathique aux rebelles.

attention : j'ai pu relever quelques erreurs de prosodie vu le projet de classement en section poésie classique. Par ex "Qui est-il ?" fait hiatus; "La vie, dans son essor," : le "e" de vie n'est pas élidé. Mais goûtant personnellement les fayots, comme Gaspart, je me la pète. L'inversion de "une endurante race" me laisse perplexe.

   Ornicar   
19/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J'ai de la sympathie pour cet âne philosophe et libertaire, raisonneur à ses heures.
Ce poème a des petits airs de fable qui ne sont pas pour me déplaire, surtout quand l'humour et les allusions s'invitent à de nombreux étages. On sent que l'auteur s'est fait plaisir quitte à forcer la dose parfois.

Ainsi, si j'aime bien le vers 3 ("Ce jean-foutre indolent brocarde les idiots") et le vers 5 ("Un chêne l'apostrophe en faisant choir un gland") et si j'apprécie encore plus les sous-entendus que ne manque pas de suggérer leur proximité, le vers 6 est là pour enfoncer le clou, je goûte moins l'irruption du mot "fayots" au vers 4. Allez savoir pourquoi... N'y avait-il pas plus fin, plus élégant ? Par exemple : "qui ne peuvent souffrir son goût pour les bons mots". Certes, on perd la rime pour une simple assonnance, mais ça me semble plus en phase avec le fond du propos.
De façon générale, je ne suis pas fan des inversions. Il me semble que celle du vers 7 ("vert lit de mousse") pouvait être aisément évitée tant elle paraît artificielle et forcée.

Ce ne sont là que de menues réserves. J'ai aimé ce poème qui présente à mes yeux deux qualités. La première, celle de réhabiliter un animal qui, loin d'être bête, souffre d'une mauvaise réputation, comme nous le fait remarquer et s'en amuse l'exergue : "Le bonnet ne fait guère l'äne".
La deuxième qualité de ce texte réside dans sa progression narrative : si l'histoire de Gaspart débute sous des airs de gaudriole assumée, au fil des vers, le propos se fait plus fort et plus profond, moins superficiel qu'il n'y paraît au premier abord comme en témoignent ces vers inspirés : "Il ne sera jamais des ânes servant l'homme / Des serviteurs flétris et des bêtes de somme". Métaphore de notre humaine condition, de notre servitude volontaire ?

Je sens poindre la révolte. Mais non, le dernier vers ("Il n'en chérit pas moins sa liberté pourtant") le dément : au soulèvement, à l'émeute, Gaspart choisit plus simplement le retrait, le pas de côté, la sieste, un peu comme Philippe Noiret dans "Alexandre le bienheureux" mais version "équidés".

   fanny   
27/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime beaucoup
Vous avez loupé la catégorie classique, mais vous ne vous en sortez pas trop mal en néo, surtout pour un âne, dommage que l'on ignore ce qu'il est advenu de son bonnet, car bonnet rime avec pet qui s'accorde bien avec fayot (je vous épargne les propositions rimant avec gland et mousse).

J'aime beaucoup cet âne libertaire et indolent qui se pose des questions existentielles en les présentant comme basiques, mais c'est bien la base (les bases, incluant maintenant la classe moyenne actuellement source de toute les attentions des politiques) qui commence "à fustiger le bât" et à considérer qu'elle fait un peu partie des "serviteurs flétris et des bêtes de sommes" d'un faible pourcentage d'individus que l'esclavage moderne ne gène pas plus que cela.

Dans l'ensemble, et surtout compte-tenu de la catégorie, j'adhère aux réserves de mes prédécesseurs mais j'apprécie néanmoins la mise en forme légère pour traiter de sujets qui le sont beaucoup moins et je trouve ce petit âne fort sympathique.

   papipoete   
27/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
bonjour p'tit nouveau
Tel un élève du " fond de la classe ", Gaspard put porter ce bonnet et s'endormir la tête couronnée, se voyant Baudet ou Bardot pas si bête que cela... au point de philosopher.
Et comme dans un conte, les arbres parlent, et son héros appareille pour un pays où n'est point âne qui l'on croit.
NB dans cet univers planant, l'âne ne serait pas
bête de somme, ou animal de bât...
peut-être serait-ce
homme de bât ?
mais ce serait tomber bien bas, songeant que sur notre Terre,
des femmes, des enfants et hommes plient sous le bât !
techniquement, je vois un texte gentillet ( qui put déraper à la fin ) aux rimes et jeux de mots, parfois faciles.
je me retrouve un peu, comme lycéen dans les 4 premières lignes, mais papipoète faisant râler ce chêne...
au 7e vers, ce " vert lit... " heurte un peu
à part le hiatus à " qui/est-il " les dodécasyllabes sont en règle avec la forme " néo-classique "

   Ercel   
31/1/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime beaucoup
Bonjour,

Un petit commentaire sur une fable, puisque j'en ai moi aussi posté une. Celle-ci est intéressante et amusante, notamment grâce à la chute. En outre, le choix de la catégorie néo-classique me semble judicieux au vu des petites libertés prises avec la versification (La Fontaine, pourtant "classique", en prend aussi parfois).

Je mettrai deux petits bémols à mon enthousiasme :

Je trouve que du début à "mousse", la structure narrative est un peu décousue, voire elliptique : j'aurais aimé savoir pour quelle sorte d'humour Gaspart méritait des baffes. De même pour ce que lui a dit le chêne, puisqu'il l'apostrophe. Je trouve en effet que les fables sans dialogues sont un peu comme un repas sans fromage.

Le passage à la première personne dans le vers 8 ne me semble pas pertinent. Il n'apporte rien au texte... Mieux vaudrait, selon moi, émettre une sentiment personnel sur ce qui vient d'être dit.

Pour le reste, c'est concis, bien mené.

   Graoully   
31/1/2024
Bonjour,

Etrange contradiction d'un équidé d'abord présenté comme un léger plaisantin et qui se pose ensuite de graves questions. Première faiblesse de cette petite pièce de vers, la seconde étant son absence de clarté : on lit et on s'interroge beaucoup en lisant.
Il y a un probable jeu sur les mots "âne", "fayots" et "gland", mais tout ceci n'est pas clair, et la clarté, comme le rappelle J. Renard, est "la politesse de l'homme de Lettres".

Mais j'ai lu quelques autres textes proposés par l'auteur sur son site personnel, et j'y ai trouvé des choses à mon avis bien meilleures, que j'aime davantage. J'attends donc de les voir présentées ici.

G.

   Furax   
31/1/2024
Voici ma réaction en vers. N'y voyez qu'un jeu entre vous et moi. Merci d'avoir pris la peine de trouver les mots qui vous semblaient justes à l'heure de me donner un retour, tel qu'il est grandement apprécié... http://www.oniris.be/forum/sur-l-ane-philosophe-t31632s0.html#forumpost461168


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