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Poésie néo-classique
Furax : Rondeau triplé
 Publié le 17/02/24  -  4 commentaires  -  1840 caractères  -  90 lectures    Autres textes du même auteur

Je n'ai pas écrit ça tant pour la performance
Que pour mener mes vers, moutons de transhumance,
Vers l'azur glorieux où bêle une cadence
En espérant que vous entriez dans la danse.

Quelques traits ne sont là que pour fourbir la rime
Et montrer mon esprit déliquescent en prime.
Ne marchent-ils pas droit, ces vers qui sans erreur
S'acheminent, parfaits, dans les bois de l'horreur ?


Rondeau triplé



Je m'étais endormi aux portes du matin.
Dans l'azur de mes yeux, une aurore opaline
Venait de se lever, plus douce que satin
Qui me faisait rêver aux charmes d'Adeline.

Je voudrais vous prouver, sans morgue sibylline,
Qu'un rondeau biscornu demande un baratin
Que nul ne peut tenir sans la rime féline
Et quelques notions utiles de latin.

La nuisette s'entrouvre et bâille ma catin
Qui préfère l'amour aux livres du vieux Pline.
Ma ferveur enfiévrée est par son air atteint
Quand elle me sourit, soudainement câline

Et que son corps m'étreint face à la cime alpine.
Nous effeuillons alors les pages du Bottin
Et comptons les moutons d'une façon coquine
En convoitant le ciel ultime et son butin.

Quand le désir ailé dans notre âme s'éteint
Et que nous retrouvons une normale mine,
Nous donnons aussitôt dans de petits potins
Qui font passer le temps jusqu'à l'heure plus fine

Où nous nous attablons tous deux dans la cuisine.
Je suis Casanova, le fameux libertin.
Ma conquête du jour tout à coup se mutine.
Je m'en vais seul ce soir au bal des cabotins.

Je ne fais pas partie des snobs et Philistins.
Cependant que je fuis l'ennuyante routine,
Mes infidélités me plaisent par leur teint
Toujours frais ; je déteste, en un mot, la patine.

À ceux qui ne verront qu'une pauvre combine
Dans ma belle inconstance ignorant le patin
Des alibis bourgeois, je dirai la comptine
Du conte où se réveille un angoissé lutin.

Je prends mes aises sur un fauteuil de rotin.
La marquise répond aux mots de Colombine.
Dans le boudoir tendu de gaze le gratin
De Venise devise et la nuit se débine.
Je m'étais endormi…


 
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   Lebarde   
1/2/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Les amours frivoles d'un Casanova toujours en quête d'une Adeline ou une Colombine prêtes à passer des petits matins câlins et à refuser l'ennuyante routine.
Il n'a pas l'air d'avoir trop de mal à trouver ses "aises sur un fauteuil de rotin" et le lecteur que je suis, prend plaisir à suivre ses "divertissements" coquins.
L'écriture légère, fluide, délicatement mutine et charmante est d'une belle et séduisante poésie.
Un bien joli poème que j'aime beaucoup.

L'auteur, nous parle dans le titre de "Rondeau triplé", soit, et dans l'exergue remarquablement versifié, nous dit que dans ce rondeau la forme sera préférée au fond:
"Quelques traits ne sont là que pour fourbir la rime
Et montrer mon esprit déliquescent en prime."

Pourtant, ces alexandrins sur deux rimes sont fort élégants et poétiques et il est vraiment dommage que sur la longueur, quelques rimes patinent un peu et sortent de la rigueur que la catégorie classique exige (catin/atteint/potins etc...)
Et puis il y a "enfiévrée" (diérèse/synérèse ?).

Des broutilles que tout cela, et bravo à l'auteur pour ce superbe texte. Du beau travail que je vous remercie d'avoir présenté ici.

En EL

Lebarde

   Miguel   
5/2/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Poésie légère, qui sent son XVIIIe siècle ; cela se laisse lire volontiers. Les quelques écarts par par rapport à la prosodie classique n'enlèvent rien au charme du texte. Eh oui, comme tout le monde, à part le vrai Casanova, on ne peut être Casanova qu'en rêve ...

   Cristale   
17/2/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime beaucoup
J'entre dans la danse.
Au premier degré ça n'a rien d'un rondeau, pas d'envoi, pas de refrain, rondeau triplé (kezako ? je ne connais pas tout et ça m'interesse), seuls la reprise au vers final des mots débutant le premier vers et les vers sur deux rimes répondent aux exigeances de la dite forme, ce n'est pas suffisant. Mais je soupçonne la malice de l'auteur...
Au dixième degré, et au vu des huit vers en avant-propos, j'entends l'auto-dérison et l'esprit joueur de la voix poétique qui manie admirablement bien la rime mais néglige quelques règles de base.

"Ne marchent-ils pas droit, ces vers qui sans erreur
S'acheminent, parfaits, dans les bois de l'horreur ?"


Heu... pas vraiment parfaits et sans erreur mais bon, pour les compliments on est jamais mieux servi que par soi-même :)

J'ai suivi aisément et avec délectation les déconvenues de ce pauvre Casanova

"Je voudrais vous prouver, sans morgue sibylline,
Qu'un rondeau biscornu demande un baratin
Que nul ne peut tenir sans la rime féline
Et quelques notions utiles de latin."


Voilà qui a le mérite d'être clair :)

L'ensemble est amusant, vivant, bien formulé, donc j'aime beaucoup. Je note perfectible pour la forme "rondeau" annoncée. On ne s'ennuie pas sur votre page.

   papipoete   
17/2/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Furax
Voyons-voir ce que ma conquête de la nuit me réserve, alors que je viens de la tirer de son sommeil...
NB un compte-rendu par Casanova, de ce que sera logiquement, bientôt son festin de chair-fraîche...auquel j'ai du mal à savourer toute ligne, tant les inversions ( normale mine, angoissé lutin ) brusquent le regard.
La dernière strophe " façon Emmanuelle/Sylvia Cristel " me fait sourire.
L'ensemble du texte ( rondeau triplé ? ) me parait surjoué


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