"à cette / Heure du jour" l'enjambement est audacieux !

"bouquet qui rend le cœur tout égayé" :
Il y a bien deux mots, "bouquet" et "cœur" pour me dire que ceci est un poème mais la proposition relative est si lourde.

Ce poème est plein de promesses, mais la plume est encore débutante.

Bonjour,

Je vois du pour et du contre, et un traitement expérimental du concept de l'égérie.
Vous arborez un style ampoulé qui est sensé illustrer, je le suppose, l'absence de votre muse. S'il y a comme je le pressens une recherche stylistique derrière ce début poème, je ne parviens pas à m'en imprégner.
Ensuite la muse apparaît et le poème s'en trouve 'revitalisé'. Rêver des vers comme on rêverait de la musique ... l'idée ne m'aurait jamais traversé.
L'écriture est peut-être supérieure à ma cotation, je ne puis que supposer que l'apparente maladresse de l'entame se justifie par votre illustration de muse absente, donc 'convenable', malgré un final plus inspiré ...

C'est drôle : tous les vers sont des alexandrins ternaires, le premier au rythme original, les autres très classiques, en 4/4/4. Cela pourrait être monotone et lassant, et cependant ça ne l'est pas ; on est sous le charme de ce rythme lancinant, envoûtant, qui a quelque chose du rythme entraînant (trois temps) de la valse. J'aime ces hardiesses : "le bel" (on peut se demander : pourquoi pas "le beau" ? Mais quand on essaie, on voit que "le bel" est mieux), "l'inversion "M'arrivent puis" ...
Ah, ces vers du lit qu'on recherche en vain au réveil, quelle belle image de les peindre sous l'aspect d'oiseaux envolés ! Et ce doux hymne à la flemme du matin !
C'est frais, c'est chantant, c'est léger et joyeux, et ça met de bonne humeur. Dommage que je lise ce poème en fin d'après-midi, si je l'avais lu ce matin il aurait enchanté ma journée.
Je mettrais deux points après "dis-moi", pour ne pas mélanger la construction indirecte et la construction directe de l'interrogation.

Miguel, en EL

Je ne sais pas réellement l’expliquer mais je ne suis pas parvenu à rentrer dans ce poème ; la forme néoclassique me semble convenir à ce qui est exprimé pourtant je ne suis pas embarqué. Le dernier quatrain est symptomatique de ma lecture ; il comporte trois points d’interrogation, comme si le thème n’était pas complet ou restait en suspens. Je ne réussis pas à capter l’intention derrière ces vers et du coup ils résonnent étrangement dans ma lecture, comme si je les regarderais sur le côté et tentais de trouver un relief. Je suis désolé, j'ai essayé. Je suppose que l'auteur va expliquer en forum son intention, parce que l'exergue n'aide pas vraiment à répondre à ma question.

Ah ces vers brillants qui éclosent la nuit dans un demi sommeil et disparaissent ou deviennent banals et sans relief au petit matin quand l’auteur s’apprête à les coucher sur la page.
La muse est bien capricieuse et versatile…
L’idée est là mais le propos et la manière de le dire sont parfois pesants et maladroits, c’est ce que je ressens.

L’enjambement de la première strophe passe mal quand même, tout comme le “M’arrivent puis” en début de quatrain pour lequel on va chercher le sujet…dans le dernier ver.
En conclusion un poème néo-classique qui aurait mérité un meilleur traitement, mais qui me plait assez néanmoins.
Merci,

Lebarde

Bonjour Gemini,

J’ai lu avec grand plaisir ce poème. Le ton est brimborion.
Aller chercher « dessous la couette » un écho, un bouquet pour composer des vers au « goût de naturel », ça pète sa classe tout simplement en matière de poésie matinale du vent.
Au regard de cette interprétation – peut-être ai-je tout faux et en ce cas pardonnez-moi – le texte se lit avec un sourire de connivence. Si je m’en tiens à une lecture plus romantique, la fantaisie de l’écriture me plaît aussi.
Le premier quatrain au rythme assez déstructuré me donne l’impression que le narrateur prend le temps de se réveiller et ses idées de s’ordonner en trimètres chantants. L’inversion « M’arrivent puis » participe de cet effet.
La muse a de la concurrence et du souci à se faire avec ce gazouillis d’hymne à la joie.
Merci pour le partage.

J'ai eu un peu de mal sur le 1er quatrain. Puis je me suis laissé prendre au rythme des trois autres. J'y ai trouvé une dynamique joyeuse et entrainante qui correspond bien me semble-t-il à l'idée générale exprimée par le récit du poète.
Alors je pardonne le renvoi un peu curieux du vers deux au vers trois car l'ensemble a favorisé ma bonne humeur.

Ce n'est pas une mauvaise idée, me dis-je, d'écrire vos vers tout en trimètres, cela donne de la fantaisie, un côté espiègle à votre poème.
Le vocabulaire accompagne me semble-t-il cette humeur légère (sauf « commémorant » qui me fait l'impression d'un morceau de plomb dans une mousse au chocolat), mais par ailleurs je le trouve trop quotidien, manquant d'envolée pour évoquer les idées fantasques qui surviennent dessous la couette. Le soleil, les oiseaux, endormi, éveillé (opposition élémentaire), le songe, l'esprit, le réveil, et vraiment, terminer un poème par le mot « poète » ? Tout cela m'apparaît trop immédiat, comme une paraphrase alors que j'espérais une allégorie, même modeste ; en tout cas un dévoiement des mots, non leur exposition plate (à mon goût). Une mention toutefois pour la rime cette/couette, d'ailleurs le deuxième vers est mon préféré avec cette allusion amusante au teint du soleil.

bonjour Gemini
Je me réveille, pas encore tout-ouie, pas encore d'aplomb, avec ma couette qui semble me dire " reste encore un peu vers moi ! "
mais les oiseaux chantant, je me laisse tenter par le soleil levé, ce BEL au dessus de l'horizon.
Hier-soir, j'avais des idées de poésie... mais la nuit a passé ; que voulais-je dire déjà ?
NB je ne puis facilement écrire ( opéré hier de l'oeil droit ) mais dire tout simplement que ces lignes purent me plaire, en particulier sur l'inspiration qui frappait à ma porte... et le sommeil aidant, ne me souviens plus du tout !
pareil pour moi !
Chaque strophe est tentante, mais au 12e vers, ( joyeux/QUI ) put trouver meilleure tournure ?
au 16e vers, la répétition de COUETTE ( sûrement voulue ) me chagrine.
techniquement, certaines rimes semblent très moyennes ( matin/entrain...naturel/ciel...
- l'enjambement du 2e vers ( cette/heure )
- beaucoup de QUI QUE rendent la musique de ce texte, difficile !
mais le thème est intéressant

Je trouve votre poème plein d'entrain avec une pointe de légèreté et d'humour. certainement la manière de découper les vers y est pour quelque chose. je ne suis pas entré dans rythme dès le première lecture, cela exige un petit effort de la part du lecteur, mais c'est original.
"J'ai besoin quand....vient le soleil...tôt le matin" au début on patauge un peu.
"à cette" je n'ose jamais faire des enjambements comme ça...mais Rimbaud en faisait pas mal...
"commémorant" est effectivement un peu lourd dans ce contexte léger à souhait.
"M'arrivent puis" est osé. (osez, osez Joséphine!) mais pourquoi pas...
"A mon réveil" peut-être "à mon lever..." le narrateur est déjà à moitié éveillé... à mon réveil suggère qu'il dort encore... bon.
J'aime bien les deux dernières strophes, qui ont de l'allant et sont musicales. La comparaison est jolie... entre les cuis-cuis qui s'envolent et les fantaisies rimées.
Pour une fois qu' Alaxandre est bien-heureux, ne gâchons pas notre plaisir.

Pas fan de l'enjambement cette / heure parfois ça passe bien mais pas ici . Tout un poème avec 16 vers en trimètres rend la lecture moins aisée qu 'en alexandrins , je préfère en trouver un ou 2 dans une poésie , mais il faut le faire et cela nécessite beaucoup de travail et de maîtrise non négligeables
Boutet