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Poésie en prose
godetia : Éloges carnivores
 Publié le 12/02/15  -  5 commentaires  -  1147 caractères  -  147 lectures    Autres textes du même auteur

Deux hommes, deux corps, deux discours fauves.


Éloges carnivores



De quel tigre a rêvé ma mère enceinte de moi.
Sous ma loupe ruisselle le miracle de ma présence, entre spectacle et spectateur, face au miroir, je me pénètre fervent. Le théâtre de ma peau, barbare, tressaille de muscle en muscle, si je tends le bras je te touche intimité. Aucun tressaillement ne peut m'échapper. Feuillette miroir, feuillette-moi page après page, vois donc la douleur misérable, abattue, pèle son écorce, compte ses cils et goûte les larmes de ce corps sculpté.
Mon image, rien ne nous sépare plus.


Peau de pomme, peau d'homme, peau d'obèse, mon corps aurait-il brisé jusqu'à mon âme ? Aucun miroir ne peut plus me contenir, mais je suis cependant cette image tronquée, immonde. L'air qui m'en sépare fait lui-même partie de moi, je le mange, je l'absorbe, il me vomit et j'enfle encore…
Christ obèse sacrifié, je suis mort mille fois et pourtant toujours trop présent. Tout ce passé rayonne, triomphe retentissant sans frein ni fin. Esthétique d'un suicide, mon âme n'a pas pris le moindre gramme, et ce corps par trop épanoui, débordant, renferme toujours un beau gosse et un cœur qui s'ébat.


 
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   papipoete   
12/2/2015
 a aimé ce texte 
Pas
bonjour godetia; une analyse anatomique de deux corps, dont l'auteur me pardonnera de ne pas saisir l'âme de sa prose?
Je retiens seulement que le héros à la fin, bien que son image ne tienne plus sur la face du miroir, se trouve toujours beau gosse, et sent battre son coeur.

   Robot   
20/2/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Franchement, je regrette que ce texte court mais passionné n'ait pas reçu plus de visites et plus de commentaires. Je lui trouve une force et une éloquence qui sort de l'ordinaire.
La phrase d'introduction est intense, les images de la prose hors du commun. De la véritable prose poétique qui nous change des sempiternelles descriptions et jérémiades que le genre suscite parfois.
"Peau de pomme, peau d'homme, peau d'obèse, mon corps aurait-il brisé jusqu'à mon âme ?" Voilà le genre d'expression qui marque un texte véritablement poétique.
Dans ce genre difficile c'est une réussite.

   Anonyme   
20/2/2015
Bonjour godetia

J'ai flashé sur ce texte très fort, dérangeant, qui sort radicalement des sentiers battus de la pouésie "poétique".
"... mon âme n'a pas pris le moindre gramme, et ce corps par trop épanoui, débordant, renferme toujours un beau gosse et un cœur qui s'ébat."

Ce poème en prose est vraiment digne de cette appellation.

Bravo

   Anonyme   
20/2/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Tizef et Robot ont parfaitement raison : étonnant que ce texte d'une très belle facture et dans une forme vraiment actuelle qui provoque tant en soi ne trouve que mutismes au pluriel. Dommage mais en même temps je vous souhaite du courage et de ne pas désemparer : vous écrivez bien et au coeur de la poésie.
Continuez surtout, vous êtes trop rare. Merci.

   boudune   
2/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime infiniment lire des textes où les limites sont reculées, où les images sont fortes, négatives, puissantes aussi. En écho me reviennent certains passages des "chants de Maldoror", ce "j'ai reçu la vie comme une blessure et je n'ai pas permis au suicide d'en guérir la cicactrice". Ce (ces) corps disséqués jusqu'à l'âme éclatent en mots-rasoirs, et ça bahute.


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