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Poésie libre
hersen : Jour de paix [concours]
 Publié le 29/11/18  -  10 commentaires  -  946 caractères  -  216 lectures    Autres textes du même auteur


Jour de paix [concours]



Ce texte est une participation au concours n°26 : Centenaire de l'Armistice 14/18
(informations sur ce concours).





les hommes envoyés aux caniveaux absurdes
payent de leur chair

ils creusent la gueuse tombent les bombes bombent les tombes
pour élever le pays
frontières tranchées
aux mains arrachées

ils meurent ils tuent se leurrent et puent
pour des choix imposés
à l'ombre de salons
corps cassés
implorent la gueule en sang
agonisant
pensent à Manon et aux enfants

après le désastre titanesque
viendra l'accord
un armistice amer
pour une planète sans jour de paix


pour tout solde
au pied d'un bloc de béton fleuri
on se rappelle
cent ans d'hébétude monumentale


 
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   Anonyme   
19/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte original qui m'a plu. J'ai aimé le rythme saccadé qui donne une sensation de cassure, ça colle bien au sujet.
L'ensemble manque un peu d'images fortes, c'est dommage, même si il y a de belles choses: "ils meurent ils tuent se leurrent et puent"

La fin est bonne, mais je ne suis pas hyper convaincu par rapport au thème du concours.
Mais c'est un très bon texte.

   LenineBosquet   
29/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour, voici un texte qui démarre fort ("caniveaux absurdes "), j'aime bien aussi " tombent les bombes, bombent les tombes", bien moins " se leurrent et puent", puer me semble gratuit. Pourquoi Manon ? Pourquoi pas un autre prénom, cela a-t-il un sens particulier ? Si non, je n'en vois pas l'intérêt.
La dernière strophe est excellente, "cent ans d'hébétude monumentale" au pied d'un monument au mort...
Le libre n'étant pas trop mon domaine, je me sens en peine pour commenter la forme.

   Corto   
29/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voici un texte qui ne recherche pas le lyrisme, ce qui est un bon point face à un drame si douloureux. Le premier vers avec "caniveaux absurdes" évoque les tranchées que les soldats devaient parfois creuser dès leur arrivée, seul moyen de survie immédiate. Par contre "tombent les bombes bombent les tombes" me semble mal venu. "pour des choix imposés à l'ombre de salons" rappelle bien le rôle scandaleux de la hiérarchie pendant les premières années de la guerre.
"pour une planète sans jour de paix" montre à nouveau le gâchis.
La dernière strophe est particulièrement bien conçue.
Un très beau texte qui appelle émotion et responsabilité.

   plumette   
29/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
c'est direct, la révolte de cette absurdité passe vraiment bien ici,

"ils meurent, ils tuent se leurrent et puent": le jeu des sonorités est superbe, mais ce " puent" est presque trop dérisoire à côté des 3 autres verbes, en tous cas l'association surprend !

un texte coup de poing que j'ai vraiment aimé

Plumette

   lucilius   
29/11/2018
 a aimé ce texte 
Pas
Pour moi ce texte est hors concours puisqu'il se réfère à une commémoration cent ans après (voir dernière strophe). Il y avait un sujet avec des règles imposées qui ne sont malheureusement pas respectées.
J'observe que beaucoup en font fi, tant dans les participations que dans les commentaires. Alors à quoi servent-elles ?
Si plaisante que puisse paraître l'écriture, elle est hors des clous. Dont acte !

   Anonyme   
29/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Aucun mot superflu dans ce texte.
Chacun d'eux atteint sa cible : la réflexion sur cette guerre atroce et " absurde ".

" ils meurent ils tuent se leurrent et puent
pour des choix imposés
à l'ombre de salons "

" un armistice amer
pour une planète sans jour de paix "

" pour tout solde
au pied d'un bloc de béton fleuri
on se rappelle
cent ans d'hébétude monumentale ". Et oui ! Pour tout solde...

Je n'ai pas déterminé le sens de " gueuse " ici.

   papipoete   
29/11/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour
ils meurent, payant de leur chair un mètre gagné sur l'enneni, le lendemain aussitôt repris par les " verts de gris " !
Ils ne font pas la guerre pour rien, les " grands " des salons les remercieront par une épitaphe sur un bloc de béton ...
NB la façon d'écrire est originale, et les phrases tombent comme des coups de baïonnette, dans cette terre qui est morte aussi !
La 3e strophe résume bien la vision de ces tranchées

   jfmoods   
30/11/2018
Le regard, distancié, volontiers acerbe, ironique (jeu antithétique : "ils creusent la gueuse [...] / pour élever le pays"), se représente les soldats comme des marionnettes dont les puissants tirent à leur gré les fils ("envoyés aux caniveaux absurdes", "pour des choix imposés à l'ombre de salons").

Précipités, à coup de discours patriotiques, à la grande boucherie du front ("payent de leur chair", "tombent les bombes bombent les tombes", "frontières tranchées / aux mains arrachées", "ils meurent ils tuent se leurrent et puent", "corps cassés / implorent la gueule en sang / agonisant"), tous ces hommes laisseront derrière eux des veuves et des orphelins ("pensent à Manon et aux enfants").

Quelle leçon peut-on tirer, aujourd'hui, de la der des Der ? Aucune ("pour tout solde / au pied d'un bloc de béton fleuri / on se rappelle / cent ans d'hébétude monumentale"). Malgré les millions de morts ("le désastre titanesque"), le "plus jamais ça" a accouché d'une souris ("un armistice amer").

Dans quelque endroit du monde, la guerre fait toujours rage aujourd'hui ("une planète sans jour de paix"), signe que les êtres humains demeurent décidément inguérissables de cette folie furieuse qui les poussent à s'entretuer.

Au fil du poème, des rimes (y compris internes) et des allitérations rugueuses (b/p, k, ch, g) soulignent la violence à l'oeuvre.

On pourrait évidemment dresser un parallèle entre ce poème et un autre ("Ah ! Qu'elle était jolie"). Dans les deux cas, la perception, contemporaine, propose une réflexion amère sur la nature humaine. Dans les deux cas, aussi, hélas, le poème s'affranchit des règles du concours.

Merci pour ce partage !

   Bidis   
7/12/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Pour moi, je ressens ce texte plus comme un slam que comme une poésie, mais pourquoi pas ? Les mots sont justes et forts et je trouve l'atmosphère de la guerre en ce qu'elle a d'absurde bien rendue.

   Eki   
8/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Chaque strophe nous immerge dans le fléau de cette guerre, chaque ligne est un horizon endeuillé, chaque mot un souffle qui nous plonge dans la tragédie des destins sacrifiés, mutilés.

Hommes des survies aux insondables blessures,
ceux qui sont rentrés chez eux ont-ils connu un jour de paix après l'armistice ?

Votre dernier vers dénonce avec beauté et finesse l'inutilité du sacrifice.


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