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Poésie libre
hersen : La grande cuve
 Publié le 11/03/23  -  9 commentaires  -  1356 caractères  -  218 lectures    Autres textes du même auteur


La grande cuve



il y a un pays il y a un voyage
qui m’attendent en bas de chez moi
dans les lueurs ténues d’un ennui
je suis presque éteint
laminé par la crainte d’un demain
qui toujours fuit le jour où je me trouve
et quand je tends la main
il n’est pas encore là
il joue
à me faire attendre
dans mon vivre enfin
mon demain chargé d’espoir

ce matin est un jour sans matin
les couleurs grises
m’enfoncent sous les gravats d’une attente
interminable, obsédante
le temps s’évanouit dès que je tends la main vers lui
il s’efface
il ne me voit pas
voilà, c’est ça, le temps ne me voit pas
je suis une vie perdue
et mon cœur qui bat en coups sourds
est comme le glas
un battant cognant le plomb d’une cloche ennemie

de ce jour de ce matin
et parce qu’au fond de moi sûrement
survit un espoir
j’en attends le soir
j’attends qu’il me prenne
et m’insuffle le vent qui chanterait dans mes yeux

ce soir peut-être
aurai-je la force
de fouler au pied dans une grande cuve
tous les errements de mon âme
je les foulerais longuement
je me retiendrais au bord et j’exprimerais
de tout ce jus qui fait ma vie
une goutte

dans cette goutte un pays un voyage
demain je pars


 
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   Miguel   
25/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Il y a un souffle et de belles images dans cette révolte contre soi-même et ce désir de changer, de partir. J'aurais écrit "attente obsédante" en faisant l'économie de "interminable", qui est un peu prosaïque et trop communément rattaché à l'idée d'attente ; il me semble que "obsédante" seul n'en aurait eu que plus de force. "Fouler", "exprimer" et "retenir" devraient être au futur, en accord avec "aurai-je la force". Le décision finale, exprimée par le présent "je pars", est d'un grande force.

   Cyrill   
11/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Il y a de la fougue adolescente dans ton poème, Hersen.
On est dans l’immédiateté du désir, autant que dans l’inaccessible. Le temps ne passe qu’avec le mouvement.
Espoir et détresse se côtoient et se piétinent dans un même trépignement d’impatience.
Jeune futur migrant ou jeune de cité périphérique en attente de vivre, je ne saurais trancher, mais la passion est palpable.
j'ai trouvé bien vu ce texte qui met en scène l’attente et l'impossibilité d'être en restant. Rester, c’est n’être qu’un reliquat.

J’ai vraiment aimé la métaphore de l'âme foulée au pied pour exprimer du jus la quintessence de l’humain : un migrant foulant le pays-terre et communicant, s’exprimant.
Une grande cuve comme un contenant pour les émotions du narrateur.
Je ne sais pas si j’ai juste, en tout cas c’est ainsi que je ressens ton poème, riche de sens.
Merci pour le partage.

   Eskisse   
11/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour hersen,

Un poème original et "originel", la goutte de vie devient promesse de départ. Et c'est l'action de l'homme qui modifie sa propre destinée.

La métaphore des errements de l'âme en liquide est très "expressive" et dit bien la fin de l'attente et la fin d'un "avant" :

"j’en attends le soir
j’attends qu’il me prenne
et m’insuffle le vent qui chanterait dans mes yeux", très beau vers qui dit ce désir de changement.

Très bien retranscrite aussi par les personnifications du jour et du temps, cette sensation de mener une vie à l'arrêt, d'être invisible.

La grande cuve ou comment habiter le monde...

   Robot   
11/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
La soif de chercher ce qui est autre alors qu'une idée de vie inaccomplie semble s'imposer au narrateur. Besoin de toucher à un sort différent. L'espoir de changement est là, reste à trouver la volonté de "fouler au pieds les errements de l'âme".
La narratrice semble se décider à sauter le pas. "Demain je pars" nous dit-elle. Certaine de ne pas céder aux illusions ? C'est l'avenir qui le dira. Oser, oser voila l'important.
Ce texte m'a personnellement beaucoup parlé avec ses phrases et ses mots forts et ses vers empreints de lyrisme.

   papipoete   
11/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour hersen
Un peu comme le raisin que l'on foulait au pied, le héros qui ne croit ni n'attend plus rien du présent, écrase son âme au fond d'un réservoir, d'où pourrait sortir cette hypothétique goutte d'espoir ; celle qui lui ferait oublier ce mirage, de qui semble vouloir prendre sa main qu'il tend, que nul ne prend... Mais demain, c'est décidé, rien ne pourra l'en dissuader, il part...
NB " allez reste encore un peu, ça ira peut-être mieux demain ?
- ça fait des milliards d'années que j'attends, et nulle flamme ne me fait signe !
- faut pas dire ça ! "
Certes, j'aurais pu écrire ce sujet façon papipoète, mais l'auteure le fait " différemment " et l'on piétine le fond de la cuve avec ce malheureux, criant au Ciel " ne vas-tu pas lui envoyer un petit signe ? "
C'est plein d'images, et l'on voit le paumé de notre rue, le persécuté d'un tyran, et le glas sonne dans notre tête.
La dernière strophe est si pathétique...

   Liryc83   
11/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Dès le début, j'ai aimé cette idée du voyage qui commence en bas de chez soi. J'ai aimé cette évocation du temps perdu, de l'attente de demain et de rien. Le côté terne me plaît bien aussi (lueurs ténues, presque éteint, couleurs grises).
Les deux dernières strophes nous laissent entrevoir que l'auteur pourrait enfin partir et mettre fin à cette attente. Mais le dernier vers « demain je pars » me fait me poser la question s'il prendra cette décision ou non (il pourrait dire « maintenant je pars »). Finalement, il remet ce choix à un demain qui s'enfuit constamment. Je trouve que c'est très bien vu de laisser le lecteur dans l'incertitude.

   Pouet   
12/3/2023
Slt,

un texte qui, sur le fond et le sujet, est plus ou moins dans la même veine du précédent ou de celui d'avant, et aussi, de façon plus générale au «cœur » des « préoccupations » de l'auteure à savoir l'Humanité au sens large et son rapport avec l'environnement, ( bien sûr nous sommes l'environnement et ce terme n'a pas lieu...). Enfin pas que, mais aussi, pour ce que j'en perçois en tout cas. Des trucs qui parlent de lucidité et de lueurs, de fatalité et d'espoir. Bref des trucs « à dire », de la « poésie » quoi.

J'ai eu pour cette fois, formellement, un peu de difficulté à entrer dans cette absence d'images immédiates, le côté trop direct dans l'expression ou plutôt « d'évidence » ou de je ne sais quoi en fait, bref cela ne m'a pas vraiment emporté au début, je parle ici des premiers vers et d'autres passages, peu importe en fait, si?

Par la suite j'ai par instant plus adhéré et j'ai particulièrement apprécié "ce matin est un jour sans matin", j'ai trouvé d'autres formulations à mon goût et une indéniable « ambiance poétique » , mais pour être parfaitement sincère l'écriture ne m'a pas plus parlé que cela, ce coup-ci.

Concernant le « fond » (de la cuve), je suis en totale adéquation avec ce qui est exprimé et l'idée de cette métaphore est fort bien trouvée. Fond de cuve qui, je crois, est toutefois commune à une très grande part de l'Humanité au-delà de "cas particuliers" - si tant est qu'il y ait particularité - peut-être à la fois la "force" et la "faiblesse" du poème.

Voilà, je ne sais pas si ce que j'ai tenté de dire imparfaitement aura un quelconque intérêt pour l'auteure. Mais bon, hein.

Au plaisir.

   hersen   
15/3/2023

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17/3/2023
J'avoue au départ avoir été rebuté par le titre.
Après lecture je pense en comprendre un peu mieux le sens.
J'imagine ici une sorte de vendange du désespoir. L'expression d'un grand vide dans lequel le narrateur cherche à extraire de sa vie une raison de continuer.
Je suis en train de lire - Les raisins de la colère - qui résonne quelque part avec ce poème.


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