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Poésie néo-classique
inconnu1 : Guerre et paix
 Publié le 21/04/21  -  13 commentaires  -  1947 caractères  -  309 lectures    Autres textes du même auteur

Jusqu'à maintenant, la nature a toujours su faire face (jusqu'à maintenant).


Guerre et paix



I : Tempête

Au râle du tambour, au feulement du fifre,
L’horizon s’épaissit de vagues en morceaux.
Un cumulonimbus de bouts de ciel s’empiffre
Comme sur un buvard quand suintent des pinceaux.

Le soir d’hiver ruisselle et l’océan bouillonne.
Si paisible au matin, il se jette, agressif,
En charges continues qui se brisent, brouillonnes,
Contre l’épaulement du phare et des récifs.

L’ouragan, tout à coup, dégringole et gigote
Dans un chaos de bruit, de poussière et de vent.
Des cyprès de Lambert, gonfle la redingote
Qu’éfaufile un peu plus le tourbillon suivant.

La cime des pins gîte et le saule trépide.
Bousculés, étourdis, ils désertent leur rang,
Trouvant refuge auprès des chênes impavides.
Un vieux chêne se meurt mais jamais ne se rend.

L’ardeur change de camp. La lutte change d’âme.
Les arbres fuient les coups en souples contorsions.
Mais voici des deux bords qu’on hisse l’oriflamme.
La nuit sera cruelle. Aux Dieux, les compassions.

II : Résilience

Aucun cri… Plus un souffle… Et le jour ose à peine
Jeter un œil inquiet par-dessus l’horizon…
Les premières fumées raniment les maisons
Qui grincent des lits clos et bruissent des fontaines.

L’océan balbutie – penaud d’avoir trahi –
Son ronron lénitif au saule qui sanglote.
Les bois se font perchoirs et les chouettes hulottes
Retrouvent le vieux tronc qui leur sert de pays.

Un premier merle noir hésite un court instant
Il éructe… Il hoquette… Et brise le silence
Suivi d’un passereau, d’un coucou qui balance
Ses bonjours à tout-va sur tous les habitants.

Au pied de la forêt, le soleil curcumin
Accroche ses rubans de lumières étroites
Qui d’écorce en buisson ricochent, maladroites.
La nature s’éveille et poursuit son chemin.


 
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   Anonyme   
1/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Rien que pour les rimes fifre/s'empiffre et gigote/redingote, je commente. Mais votre poème a d'autres mérites ! J'en ai apprécié l'expression ample, le mouvement net, le rythme assuré et fluide. Bien vues aussi, à mon avis, les suggestions hugoliennes de chez Waterloo
Un vieux chêne se meurt mais jamais ne se rend.
et surtout
L’ardeur change de camp. La lutte change d’âme.

Un bémol sur la rime trahi/pays, je crains déjà qu'elle ne soit pas conforme à la catégorie de "Poésie néo-classique" dans laquelle vous soumettez votre poème, mais ce qui me gêne vraiment, ben, c'est qu'elle m'apparaisse un peu cheap, quoi, pas à la hauteur du reste...

   Anonyme   
8/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Quelle belle surprise, pour moi que ce long texte en deux tableaux.
Présenté en néo-classique, je laisse aux spécialistes le soin de vérifier si le poème répond aux critères. Pour moi, pas une lettre ne dépasse et rien n'est venu heurter ma lecture.

Ensuite, dans le détail, j'ai été charmée par la composition, savante sans ostentation. par la finesse du propos, par les sous-entendus subtils. Les inversions bien placées, les enjambements de même et les diverses "interprétations" que l'on peut donner à l'ensemble.
Ainsi j'ai beaucoup aimé :
"La cime des pins gîte et le saule trépide."
"Un vieux chêne se meurt mais jamais ne se rend."
(entre autre)
Le dernier vers est particulièrement pertinent, à mes yeux.

Merci du partage
Éclaircie

   Donaldo75   
8/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Dès le titre – c’est la faute à Tolstoï, comme aurait dit Gavroche – j’ai senti l’ambition derrière le poème, celle de composer autre chose que de la poésie du dimanche. Il y a du travail, de la recherche dans ces vers ; la rime ne s’emmêle pas les pinceaux dans des sonorités claudicantes et ne semble pas posée là pour répondre uniquement à la contrainte de la prosodie classique. Les images s’ancrent à la lecture et permettent de bien séparer les deux parties, donnant les couleurs des deux tableaux qui composent ce poème. La tonalité des vers rendent également différente ces deux parties, le tumulte et la renaissance, et c’est comme un tableau de William Turner où la tempête gronde mais déjà l’horizon lointain laisse poindre le retour de la nature.

Ambitieux, riche, tonal, réussi, que demander de plus ?

Bravo et merci pour le partage.

   papipoete   
21/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour inconnu1
ça va barder sur la plaine ! C'était trop calme sur cette mer verte, dont l'eau s'était retirée, pour prendre son élan, et fondre sur la nature en un affreux tsunami ! Et ça remue de partout, l'ouragan se déchaîne sur petit ou grand sujet sans pitié.
Finalement, comme un chien furieux se calme, et rejoint sa niche, Eole le Grand rengaine ses armes. Peu à peu, de plume et de poil la faune hasarde un oeil puis deux ; ouf, c'est fini !
NB un tableau très vivant, sous les couleurs de ce peintre " inconnu ", dont la " plume-pinceau " n'en finit pas de nous subjuguer !
Comme un livre plein d'images, d'avoir gagné des tas de bon-point, le bon élève nous entraîne dans ces moments, où la nature nous montre, que malgré ce que nous lui infligeons, elle reste la plus forte...avertissement !
il est de coutume de relever un passage préféré... impossible ! tout m'est préféré ! ( la fin de la tempête " mais voici..." est si bien posé )
n'est qu'un infime bémol à la 4e strophe, où le " chêne " répété put trouver, soit un pronom ou un synonyme.
à la 7e strophe ( au 3e vers, je ne sais plus compter les pieds... )
un magnifique tableau champêtre écrit de main de maître !

   Quidonc   
21/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Inconnu1,
J'ai beaucoup aimé cette version de guerre et paix. Léon Tolstoï revu par Victor Hugo dans le cadre de la nature, il fallait y penser;
J'ai surtout aimé le 2eme tableau, probablement par son thème, car la qualité des vers est (à mon humble avis) impeccable. Le classique n'était probablement pas loin. Un grand bravo donc pour un texte qui a demandé beaucoup de travail mais qui a su gardé une lecture fluide.
Merci pour ce partage

   Damy   
21/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Les titres des chapitres, et notamment du second : «  Résilience », m’incitent à avoir une lecture tournée vers la psychologie.

La « tempête » reflète ainsi un état d’âme perturbé par de terribles souffrances imagées par une nature en pleine tourmente alors que dans la « résilience », l’âme retrouve son calme à travers les images d’une nature paisible, accueillante. Il fait bon se réchauffer au « soleil curcumin » après avoir subi l’ouragan « dans un chaos de bruit ».

J’ai ainsi beaucoup aimé ma lecture de ce poème riche d’allusions et au vocabulaire recherché approprié.

Je salue le travail et le talent de l’artiste.

   Castelmore   
21/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
In/qui/et ... porte la diérèse ...
Adieu veaux vaches cochons couvées...’!

Le classique s’envole, mais il nous reste ce magnifique néo .
Métaphore géante à la mesure de son inspirateur, écriture ample et délicate à la fois .
Superbes vers notamment dans le second tableau ...
Je suis conquis par le premier, envoûté par le second.

Bravo et grand merci

   Myo   
21/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Il faut s'être émerveillé bien souvent des beautés de la nature pour l'exprimer avec tant de sensibilité.

Des images à couper le souffle pour dépeindre ce déchainement des éléments et cette "guerre" de la végétation contre l'ouragan.

" Un cumulonimbus de bouts de ciel s'empiffre
Comme sur un buvard quand suintent des pinceaux. "

Superbe !

Puis ce deuxième tableau, la vie qui reprend le dessus, timidement mais sans jamais faiblir.

Oui, tant que les changements climatiques ne bouleversent pas d'une façon irrémédiable ce bel équilibre.
Mais, ce jour là, l'homme sera un des premiers à en pâtir et disparaîtra comme en leur temps les dinosaures.
La nature, elle, reprendra alors ses droits...

Un GRAND merci.

PS : Pour les autres commentateurs.
Non, le classique n'est pas toujours l'objectif.
Ici, nous avons un néo-classique assumé avec ses synérèses, ses différences de genres.. pour mieux porter le propos et vivre pleinement la musique de la poésie.

   domi   
22/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème en deux parties qui m'a fait penser à la Pastorale de Beethoven : l'apaisement de la deuxième partie, les animaux sortant le bout de leur nez après la tempête... vos mots m'ont fait le même effet, ressenti corporel, que cette musique, et ce n'est pas rien !

La première partie pour moi n'a pas tout à fait atteint la même force "musicale" : le mot "gigote" peut-être qui amoindrit la violence que j'imagine ?
Mais j'aime le rythme qui se resserre dans la dernière strophe, où je retrouve "la musique".

Bravo pour ce beau travail, et merci pour cette musique dont je ne me défais pas.

   Cristale   
22/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Inconnu,

J’ai lu de vous : « Il faut du courage pour critiquer » ...Alors je me lance ^-^

Toujours de vous : « Moi pour le moment, il y a toujours un pluriel, une synérèse que je ne veux pas lâcher et qui me fait renoncer au dernier moment. »

Et c’est dommage mais de quel droit demanderais-je aux autres de s’imposer les mêmes exigences que je m’impose à moi-même ? Sur un texte aussi ample que le vôtre j’aurais tant aimé que vous vous passiez « des petites roues » pour faire avancer vos vers librement et donner bonne mine à vos rimes avec toute la maîtrise que cela implique.

Je n’aime pas trop les index des chapitres tels que I : tempête, II : résilience. Ne rien indiquer n’aurait pas nui à la compréhension, une légère séparation par des points de suspension aurait sans doute suffit.

Vous avez fait le choix, sur les deux tableaux, de rimes très riches telles que :

« bouillonne-brouillonnes » « agressifs-récifs » « gigote-redingote » « sanglote-hulottes » « silence-balance » « étroites-maladroites » les autres étant soutenues solidement par leur consonne d’appui.
Bravo pour la recherche et le travail que cela a dû vous demander.

Évidemment, vous saviez que je vous dirai que le mélange des nombres (pluriel et singulier) à la rime n’est pas ma tasse thé, pas plus que les « es » non élidables et non prononçables (vers7) les « e » muets imprononçables et non élidés à hémistiche (vers 5 du deuxième tableau) mais, puisque vous avez choisi délibérément la forme néo-classique, je ne peux vous reprocher ce qui est admis dans cette catégorie dans laquelle je suis mal à l’aise pour commenter quand on attend de moi des critiques sur la technique.

Mais pas un seul hiatus n’est venu écorcher mon oreille : waouh ! Ça c’est assez rare pour le souligner:)
Et bravo d’avoir fait l’impasse sur toutes les diérèses : cela aussi me plaît bien.

Vous avez présenté un poème magnifique et vivant, avec de jolies images, des bruits, des couleurs, des sensations quasi réelles, le même avec un peu plus d’application en versification régulière et je vous décerne une palme (entre-autre ici se sera le + de la notation « passionnément »).

Rassurez-vous, je fais ma sévère mais votre poème est vraiment très beau.
Au plaisir de vous relire.
Cristale.

   Miguel   
23/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On croit entendre l'orage de la Pastorale de Beethoven, et ensuite les douces notes du retour à la sérénité, cet air si célèbre. Les images, les sonorités imitatives, tout donne à vivre ce poème. Bravo.

   inconnu1   
24/4/2021

   Queribus   
27/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Une perfection d'écriture rarement rencontrée de nos jours; tout me semble parfait dans votre écrit: les rimes (riches la plupart), la ponctuation, les belles images poétiques,... Seul m'ont interpellé: I Tempête, II: Résilience, une simple séparation, quelques points de suspension auraient suffi(à mon avis).

L'ensemble témoigne d'une longue pratique des poésies classique et néo-classique avec un délicieux côté "rétro" qui fait un peu XIX me siècle mais, dans une époque où tout part dans tous les sens, ce genre d'écrit ne peut pas faire de mal.

Bien à vous.


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