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Poésie contemporaine
Ithaque : Panis Angelicus
 Publié le 03/04/24  -  4 commentaires  -  1556 caractères  -  76 lectures    Autres textes du même auteur

Un rêveur reste un rêveur. Et, peut-être, davantage encore, quand il s'agit des plus sinistres perspectives…


Panis Angelicus



Des gosses, insouciants, tourbillonnaient. La Vie
Promettait à leur âme un avenir tranquille,
Des elfes chantonnaient dans leur tête. Ravi,
Je regardais, là-haut, vers la céleste Ville

Où je m’enfuis parfois, sur un traîneau de nues,
Faire un clin d’œil à Dieu, dans son antre paisible…
Lui regardait en bas, tristesse revenue,
Sombre, préoccupé, sourcilleux, irascible,

Prêt à hausser le ton, tant il était amer,
Tant il ne savait plus sourire sous les larmes
Devant les barbaries, entre Jourdain et mer,
En Méditerranée – « Faites taire vos armes.

Abaissez vos drapeaux, fleurissez les canons »,
Criait-il, impuissant aux furieuses dérives,
Car la haine appelait, funeste tympanon,
À l’appétit du sang, ô sinistres étrives !

Je tentai de souffler un vent de poésie,
Frêle, ultime rempart aux tueries délétères,
Mais l’art et la beauté succombent d’amnésie
Quand les hommes guerroient pour deux lopins de terre.

C’est alors que les voix d’invisibles divas
Envahirent l’éther, antiennes et louanges !
Dans l’air supérieur, Dieu leur dit : « À tout-va ! »
Et le chœur féminin donna le Pain des Anges*,

Volutes d’harmonies célébrant un grand jour :
La terre s’apaisa, le temps d’une prière,
Le pardon fit, au Monde, un fugace séjour !
Mais… mon rêve s’enfuit en rouvrant les paupières.


* Panis Angelicus (Pain des Anges) : Op.cit. Motet (César Franck (1861)


 
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   Jemabi   
18/3/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
J'ai du mal à croire que, parmi la longue liste de guerres et d'actes barbares commis chaque jour à travers le monde, Dieu ne soit chagriné que par ce qui se passe entre la mer méditerranéenne et le Jourdain, comme si le reste le laissait indifférent. Il doit sûrement capter les chaînes d'information, pour être aussi branché sur l'actualité. Mis à part cet aspect réducteur d'une compassion à géométrie variable, le poème parvient sans effets de manche à recréer un monde imaginaire et à diffuser un onirisme tout en douceur, pour au final faire passer un message humaniste bien réel.

   Eskisse   
3/4/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Ithaque,

Bien que je sois adepte d'une écriture moins proche du langage ordinaire, plus imagée (c'est affaire de goût), je reconnais à ce poème élégance et musicalité. L'idée de ce rêve de rencontre avec Dieu est traitée avec légèreté. La trêve donne une touche d'optimisme.
J'aime bien ces vers :
"Mais l’art et la beauté succombent d’amnésie
Quand les hommes guerroient pour deux lopins de terre."

   Provencao   
3/4/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Ithaque,

"Je tentai de souffler un vent de poésie,
Frêle, ultime rempart aux tueries délétères,
Mais l’art et la beauté succombent d’amnésie
Quand les hommes guerroient pour deux lopins de terre."

J'aime bien ce vent de poésie qui se loue fort bien par cette dissolution de la conscience, et cet art et cette beauté qui retiennent toute notre attention, en espace imaginaire rêve-éveillé, en sublime porte de l’onirisme et de l’émotion.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
4/4/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Ithaque
à lire ce poème, on pourrait croire que même les athées, purent levant les yeux au Ciel, se mettre à prier... tous les dieux, de paix et amour : qu'ils purent entendre des suppliques, pour qu'enfin sur Terre, se taisent les canons, fleurissent les fusils du côté où le sang ruisselle, d'adultes, vieillards et enfants, même bébés sous des pleurs à fendre toute cuirasse ?
on était sur le point de le voir, et le réveil-matin s'ébranla... ce n'était que comme Martin Lutther King, a dream...
NB " où je m'enfuis parfois, sur un traîneau de nues " est jolie phrase, dans ce texte qui pourrait annoncer l'Eden aux quatre coins cardinaux... hélas du Jourdain, au Pont de Crimée, aux trottoirs de Théeran, notre planète suffoque sous l'oppresseur, et ce rêve qui s'installe est trop beau pour être vrai !
la dernière strophe est mon passage préféré.
techniquement, la forme contemporaine est bien là, avec mon bémol habituel, concernant les Enjambements que je ne prise pas ; mais cela ne nuit aucunement à l'appréciation globale.


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