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Poésie libre
Jemabi : Le revenant
 Publié le 17/08/23  -  10 commentaires  -  642 caractères  -  169 lectures    Autres textes du même auteur

De mon passage il ne reste rien.


Le revenant



Ô douceur du foyer, tendre habitude,
dans cette chambre je me revois assis
à écouter les bruits de la rue et à rêver de m'y mêler
comme un mage s'impatiente de montrer qu'il existe.
Soudain, l'odeur du pain grillé me ramenait à la réalité
d'un nid bien assez grand pour mes petits talents.

Certes, la pièce a changé,
sa lumière n'éclaire plus qu'un bonheur inconnu
et le temps a piétiné le peu d'espoir qui s'y trouvait.
Mais les bruits du présent, semblables aux anciens,
parviennent à faire naître en moi d'étranges sensations,
comme si le mage reprenait un semblant d'existence.


 
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   Robot   
1/8/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Ma lecture m'incline à penser que ce revenant n'a rien d'un fantôme.
Je le perçois comme "revenant" sur un lieu du passé ou la nostalgie des souvenirs remonte le temps. La mémoire quelque peu infidèle, loin d'être immuable modifie les perceptions et réanime les souvenirs et les sensations.

   Ornicar   
3/8/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Une délicate nostalgie émane de ce court poème en deux parties séparées par un petit blanc mais un grand laps de temps. On comprend que le narrateur, déjà bien avancé dans l'âge, revient sur les lieux de son enfance. Le texte interroge la mémoire des lieux et la rémanence des souvenirs... à défaut de leur permanence. Les lieux ont-ils une mémoire ? A cette question, l'exergue répond par la négative, comme à regret : "de mon passage, il ne reste rien".
Le narrateur a du mal à reconnaître ce qu'il a pourtant sous les yeux : "la pièce a changé" et "sa lumière n'éclaire plus qu'un bonheur inconnu". Non pas "disparu" mais "inconnu" comme s'il n'avait jamais existé. Ici, c'est la mémoire auditive des bruits de la rue, c'est à dire de bruits extérieurs au doux cocon de l'enfance, qui fait affluer les souvenirs et se rejoindre, un bref instant, présent et passé. Cette fragilité du souvenir en même temps que la brutalité de son irruption par des chemins détournés, est bien rendue, je trouve.

L'écriture pourrait mieux servir le fond. Présentée en libre, cette narration peut s'affranchir des contraintes de la rime et du mètre. Elle ne doit pas ignorer les autres : originalité et cohérence des images, fuidité de la lecture, et même, pourquoi pas, musicalité. Et ce, d'autant plus que le texte est court.

Il en va ainsi du hiatus. S'il est toléré, pourquoi ne pas l'éviter quand il peut l'être ? Voir le vers 3 ("à écouter"..."et à rêver"...). Peu gracieux à la lecture. Plus harmonieux serait : "écoutant les bruits de la rue et rêvant de m'y mêler".
Même chose au vers 4 "comme un mage s'impatiente de montrer". J'aurais mieux vu : "comme un mage s'impatiente à montrer".
Le vers 11, de son coté, "parviennent à faire naître en moi d'étranges sensations," pourrait être rédigé plus simplement en évitant d'aligner trois verbes à suivre (parvenir - faire - naître) dont l'accumulation n'apporte rien au récit. J'aurai préféré lire tout bonnement : "font naître en moi d'étranges sensations".

Enfin, j'aurai souhaité par endroits des formulations plus originales gommant par leur présence, le caractère "terre à terre" de ce texte. Je retiens néanmoins celle du vers 9 avec ce "temps" personnifié puisqu'il "a piétiné le peu d'espoir qui s'y trouvait" ; celle du vers 6 à l'évocation "d'un nid bien assez grand pour mes petits talents".
Au passage, un bel alexandrin que ce dernier vers, musical, qui semble être tombé naturellement de votre plume.

   Myndie   
8/8/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour,

Vous écrivez avec le cœur, c'est certain. L'émotion ne demande qu'à passer mais je ne lis votre poème comme un petit récit, un instantané où rien n'est suggéré, tout est dit.
Je comprends bien la source de votre mélancolie ; je visualise, j'entends, je sens ce qui vous hante mais je ne ressens pas grand chose parce que tout est trop explicitement écrit.
Il y a bien cette jolie image qui fait sens :
« sa lumière n'éclaire plus qu'un bonheur inconnu »
mais c'est un peu juste.

Il suffirait de peu, un petit enchantement musical, un peu d'éclat, un peu de force suggestive que votre texte "touche" plus, pour le faire faire glisser de la simplicité à l'émotion, à la compassion.

À vous relire donc

   papipoete   
17/8/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
bonjour Jemabi
Il m'arrive de vagabonder parmi ce peuple de la rue, et soudain voir mon nom tout-en haut d'une affiche... mais bien vite le déclic du grille-pain me ramène à ma réalité ! de chez moi, je n'ai pas bougé...
NB j'ai la chance, depuis mon bureau de contempler un château majestueux, la nature qui s'égaie, et dans le ciel des nuages aux formes enfantines... aussi, contrairement au héros du poème, je ne trouve pas le temps de gamberger.
Selon vos lignes, il suffirait de presque rien...
la seconde strophe est bien mélancolique.
bémol pour le 5e vers où, j'aurais plutôt écrit " ... me ramène...

   Lebarde   
17/8/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Bonjour Jemabi
J’ai vu passer votre poème en EL sans trop m’y arrêter…

Les lieux gardent rarement intacts les souvenirs que nous en conservons et la déception est grande quand nous y retournons.
Ces lieux sont liés à des instants et des petites choses de notre jeunesse qui ne sont plus, ont changé ou ont été modifiés par nos successeurs.
Oui c’était notre jeunesse…tout y était plus grand, plus beau, plus colorés, plus lumineux: “le temps a piétiné le peu d’espoir qui s’y trouvait” et nous avons peine à penser que de “notre passage il ne reste rien” comme vous le soulignez dans l’exergue.

Un texte un peu court pour développer cette belle idée de départ et une écriture un peu maladroite et sans relief pour m’enthousiasmer vraiment.
Dommage.

Lebarde pas toujours “euphorique” quand il s’agit de poésie libre.

   Mintaka   
17/8/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour Jemabi,
Ce qu'il y a de simple dans la poésie libre c'est qu'il n'y a pas de versification mais ce qui la rend complexe c'est aussi qu'il n'y a pas de versification.
La versification oblige à travailler et retravailler sa phrase et de bien souvent la ciseler pour le meilleur.
Dans la poésie libre rien de tout ça, on peut alors se laisser happer par la facilité de langage.
Quelques jolis moments de nostalgie dans votre poésie de fait que chacun peut la relier avec sa propre histoire.
Agréable à lire, elle manque toutefois de réelle profondeur poétique à mon niveau notamment dans son phrasé.
Merci pour l'effet miroir que votre texte engendre.

   Geigei   
17/8/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour,

je trouverais de la poésie dans ce texte si je comprenais ce que la figure du mage veut me dire.
"comme un mage s'impatiente"
"comme si le mage reprenait"
Aucune hypthèse ne me parle.

Le temps qui passe, un bond entre les petits talents (de mage ?) et le présent du propos.

J'ai ressenti une douce mélancolie, qui ne parle que du narrateur.
Comme si le mage avait grandi seul.

   Provencao   
18/8/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Jemabi,

"Ô douceur du foyer, tendre habitude,
dans cette chambre je me revois assis
à écouter les bruits de la rue et à rêver de m'y mêler
comme un mage s'impatiente de montrer qu'il existe.
Soudain, l'odeur du pain grillé me ramenait à la réalité
d'un nid bien assez grand pour mes petits talents."

J'aime bien cette nostalgie apparente â une brume qui enlace l’âme en freinant l’horizon, avec une incertitude des trois temps – passé, présent, avenir – suscitant elle-même un fantôme de soi.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   SarahMurmur   
21/8/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
C'est un texte touchant, et il y a bien des images qui me parlent, mais pas celle du mage...
De lui, tu en dis trop ou pas assez.

   Zorba   
1/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Ni passé, ni présent, ni futur. A tout le moins, le présent y est omniprésent dépourvu d'omnipotence. Un mage, l'image toune la page pour ouvrir un nouveau livre, "la pièce a changé", une lumière fanée, "piétinée" par le temps. Oui, mais voilà, la vie lorsqu'elle est vécue pleinement, donne vie à l'existence. Qu'est-ce qu'une vie sans existence sinon une existence sans vie. Etre en vie ne signifie pas être vivant.
Belle journée


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