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Poésie contemporaine
kiralinconnu : L'Enfant-Dieu
 Publié le 23/08/16  -  9 commentaires  -  1627 caractères  -  228 lectures    Autres textes du même auteur

"Ce n'est pas dans la vie que se trouve l'égalité, mais dans la mort."


L'Enfant-Dieu



Ce matin-là semblait s'éveiller sans bienfait
Tant l'aube l'enrobait d'un corps de brume épaisse ;
Un soleil sans rayon, pareil à une pièce
Gisant dans les méandres d'un puits à souhait.

L'air malsain de ma demeure emplissait mon être,
Alourdissant mon corps, éprouvait mon esprit
Par des pensées impies que n'emporte l'oubli !
Cherchant une accalmie, j'entrouvris la fenêtre

Et je vis cet Enfant, parmi les arbres nus,
Sur les feuilles mortes, il torturait la terre
Avec ses mains, avide d'eau et de lumière,
Délogeant des insectes par ses doigts ténus.

Aujourd'hui, son visage à mes yeux parle encore ;
Ses traits fiers, raffinés, portés d'un air altier,
Comblaient un regard froid qui prenait en pitié
Cette faune en péril, expulsée par l'aurore.

L'affolement bestial de ces êtres mesquins
Qui filaient en tous sens, assoiffés de survie,
Illuminait la face noble et avilie
De l'Enfant qui s'enracinait dans mes jardins.

Soumis à la même atmosphère corrompue,
Je vis ces peuples souterrains s'anéantir ;
Tous contre un, tous entre eux, me laissant revêtir
Un voile timide d'humanité indue.

Il se tourna vers moi ; sa vue perça ma chair,
Mon âme, et mes secrets comme une onde limpide,
Dès lors, son dit regard devint sage et placide,
Il entonna ces vers, d'un ton faible mais clair :

"Nous leur permîmes de marcher
Afin qu'ils contemplent les Cieux,
Pourtant, Nous les vîmes ramper,
Pencher pour les bas-fonds crasseux."


 
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   Anonyme   
8/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Le dernier quatrain plutôt glaçant, en forme d'avertissement métaphorique, ne manque certes pas d'allure pour moi ! L'enfant-dieu semble condamner ainsi l'espèce humaine et se préparer à l'annihiler simplement en la dévoilant, comme il a fait avec la vermine souterraine.

J'aime bien ce rapprochement de la divinité et de la cruauté comme évidente de l'enfance ; le fond de ce poème me parle.

Pour ce qui est de la forme, en revanche, je la trouve trop peu rigoureuse pour le sujet. Je trouve que l'idée à la base aurait été bien mieux servie par de "vrais" alexandrins, avec césure à l'hémistiche et tout le bataclan. Là, ça aurait à mon avis sonné un clairon d'épouvante, genre
L'œil était dans la tombe et regardait Caïn

Or, j'ai du mal à scander ces vers de manière sonore. Dommage. Je me dis que ce poème gagnerait beaucoup à présenter une forme plus classique.

   Zoe-Pivers   
13/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime bien l'image de ces vers :
" Un soleil sans rayon, pareil à une pièce
Gisant dans les méandres d'un puits à souhait "

On se demande pourquoi l'enfant torture la terre et déloge les insectes, puis vient l'image fantastique : l'enfant s'enracinant dans le jardin. Alors revient le titre, et la question : ces insectes seraient-ils les Hommes ?

J'aime beaucoup les deux derniers quatrains.
Les alexandrins sont fluides et rythmés, j'ai retiré les virgules à la lecture, mais je les ai remises après :)
Car c'est ici que pour moi, l'action commence :
" Il se tourna vers moi, sa vue perça ma chair "
L'atmosphère devient électrique " perça... comme une onde ", et s'adoucissant avec le regard de l'enfant, gagne en intensité :
" Il entonna ces vers d'un ton faible mais clair "

Vous avez choisi de faire venir la chute sur huit pieds, et je trouve que c'est bien vu, pour moi, cela détache les propos de l'enfant et leur donne du relief.
Le "Nous" qui vient ici, me ramène à ma première impression, les insectes sont les Hommes qui n'ont pas su évoluer dans le bon sens, vers le haut, et les déités qui les ont créés les regarde avec dégoût.

Alors, j'ai tout bon ? :)
En tous cas, merci pour ce moment
Zoé

   MissNeko   
23/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J aime l atmosphère de votre poème. La métaphore du dieu/ enfant est très forte.
Le dernier quatrain ne laisse rien présager de bon pour l espèce humaine qui ici s' apparente à de la vermine.
Très belle lecture

   hersen   
23/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un titre qui fait effet de rejet pour moi;
je me suis reprise et bien heureusement !

excellent poème (je ne discuterais pas de la forme) dont le fond est très parlant.

Je ne sais si dans ma lecture je dois aller aussi loin que si nous n'avions pas inventé Dieu, il nous serait loisible de ramper ou de regarder les étoiles sans avoir besoin de se justifier;

Nous sommes ce que nous sommes, certains rampent et d'autres regardent les étoiles. Et d'autres encore prient. Et d'autres s'en foutent.

Et peut-être bien que tout est interchangeable et qu'aucun dieu n'y est pour rien; l'homme se suffit à lui-même pour ne jamais se suffire de ce qu'il a.

merci de cette lecture

   Brume   
23/8/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Kiralinconnu,

Le dernier quatrain prend au tripe. Un poème envoûtant d'une beauté glaçante.
Sur la forme je trouve le rythme linéaire du début à la fin. Ce thème aurait mérité plus de nuance dans la tonalité. Mais ce n'est pas bien grave car l'histoire m'a subjugué.

   Anonyme   
23/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir,

Votre oeuvre a le mérite (inestimable) d'avoir du punch et du rythme, une musicalité agréable à la lecture.
Les rimes passent inaperçues si on souhaite les oublier, tant leur (sauf Strophe 4 vers 2 où j'ai accroché un peu) logique est imbriquée dans une ma foi très jolie poétique.

Oui, pour moi c'est une qualité inestimable !

J'aime particulièrement le vers 4 de la première strophe.

Pour le reste, je suis assez agréablement surprise par ma lecture.
Le sujet et les descriptions de choses, sont assez bien menées et l'ensemble est harmonieux.

Merci !

Au plaisir de vous relire.

   Alcirion   
24/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Le ton est un peu trop désuet pour me plaire vraiment, pour le reste je trouve que le texte fonctionne bien, vocabulaire original (souvent négatif) pour cette forme, poème manifestement construit avec soin.

Le fond est un peu obscur, très idéaliste, mais la forme réussie fait bien passer l'ensemble.

   Anonyme   
4/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Etonnant le contraste entre les quatrains !
Vous écrivez bien, très bien, pourtant par moments les "pieds" empiètent sur l'hémistiche, ce qui casse le rythme et rompt la mélodie.
ex: "Illuminait la face noble et avilie" on peut changer pour :
"Illuminait la face ALTIERE et avilie : césure respectée, et altier écrit plus bas doit être changé pour respecter la rime "tié".
"Gisant dans les TREFONDS d'un puits NOIR à souhait
Méandres : Sinuosités. De plus césure ainsi respectée

Quelques vers demandent arrangement, et deux rimes /ALTIER/PITIE (déjà vu)
ainsi que ESPRIT/OUBLI qui n'en sont pas.

Voilà mon sentiment, il serait dommage de ne pas peaufiner un si joli texte.

   Anonyme   
3/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Kiralinconnu,

Cet Enfant-Dieu est magnifique, troublant, glaçant et plein de sagesse. Le dernier quatrain en italique:
"Nous leur permîmes de marcher
Afin qu'ils contemplent les Cieux,
Pourtant, Nous les vîmes ramper,
Pencher pour les bas-fonds crasseux." en dit long sur notre humanité, l'humaine idée. Très bien vu cette image de notre condition (les bas fonds crasseux) que de plus en plus nous nous affligeons en accusant Dieu, le Diable, que sais-je ?.
J'ai adoré " le petit matin qui s'éveille sans bienfait", " un soleil... à souhait", " Par des pensées impies...fenêtre".

Une belle histoire, racontée en vers, qui m'a rappelé un texte d'Hersen intitulé "Samy joue", comme une légende, comme un avertissement. Cet Enfant-Dieu plein de mystère est Dieu, et peut-être sous sa plus belle forme.
Bravo pour ce texte aux images lumineuses de clarté, de beauté, et de sens.


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