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Poésie libre
Lapsus : Parfum de lys et fracas de métal
 Publié le 23/11/09  -  13 commentaires  -  2065 caractères  -  148 lectures    Autres textes du même auteur

« Le lion jeune le vieux surmontera
En champ bellique par singulier duelle,
Dans cage d'or les yeux lui crèvera,
Deux classes une puis mourir mort cruelle. »
Nostradamus - Centuries - quatrain I-35 (1546)


Parfum de lys et fracas de métal



Parfum de lys et fracas de métal,
frôlement de soie sur un heaume,
jour de fête faite de joutes.

Les grands de ce monde veulent la paix et festoient en guerriers,
les maisons royales se rapprochent
pour unir leur morgue en une même famille.

Pour allumer les cœurs
rien ne vaut un tournoi ;
les sires font les beaux,
les dames font les belles.

Une lance,
un cheval,
le roi Henri est sur la brèche,
il a croisé le regard et le fer
avec le Duc de Guise et le Duc de Savoie.
Maudit soit l'Écossais !

Montgomery met à mal
la noblesse française,
le lion rampant de ses armes ne rugit que de trop.

N'y a-t-il aucun roi pour relever le gant ?
car sur nos armoiries est le bleu sans malice
et la fleur qu'on voudrait être la fleur de lice.

Les lances sont tendues,
les chevaux sont lancés,
le choc est effroyable.

Le roi de France est tombé,
son heaume est fracassé,
les fragments d'une lance
lui sortent encore de l'œil ;
le pauvre roi se meurt.

Le sang irrigue la poussière,
la poussière fait corps avec le vent,
le vent porte en lui la rumeur,
la rumeur monte plus vite que le chagrin.
l'Astrologue ne l'avait-il pas annoncé ?

De tout malheur qui vient en tournoyant
le bon peuple se fait une villanelle

Hélas mon seigneur le roi,
Frappé d'une mort cruelle,
Grand est notre désarroi.

Par un coup net et adroit
Fut transpercée ta prunelle,
Hélas mon seigneur le roi.

Oui, le peuple est en émoi,
L'annonce court la ruelle,
Grand est notre désarroi.

En l'Astrologue on a foi,
Ô centurie immortelle,
Hélas mon Seigneur le roi.

La vie cèdera son droit
Et s'envole en tourterelle,
Grand est notre désarroi.

Car la mort fera la loi,
La catin n'est pas pucelle,
Hélas mon seigneur le roi,
Grand est notre désarroi.


 
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   jaimme   
23/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai bien aimé ce parfum de joutes et de ritournelles. Nostradamus et Henri II ont donné ici à Lapsus une belle occasion de passer adroitement de vers libres à la saveur renaissance à la villanelle plus médiévale.
Très agréable. Belle "la fleur de lice".
Le sautillant "jour de fête faite de joutes" m'a un peu arrêté, ainsi que la facilité de: "les sires font les beaux,les dames font les belles". Rien de grave.
J'ai aimé (entre autres): "Car la mort fera la loi, La catin n'est pas pucelle".
Merci Lapsus.

   Anonyme   
23/11/2009
 a aimé ce texte 
Pas
Les premières strophes s'alignent dans une concordance. Le récit est net. Or juste après le trépas du roi, les rimes en oi se multiplient, ne cessent, je ne lis plus que ça.

   MissGavroche   
23/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Belle leçon d'histoire, le vers est beau et rigoureux. De très belle images, de très beaux mots:"la fleur de lice",
"Car la mort fera la loi,
La catin n'est pas pucelle"
Seul le vers: "Grand est notre désarroi" me gène ici, dans le rythme général du poème

   domi   
23/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Vraiment intéressant ce mélange des styles! belle intrusion de la villanelle (les rimes en OI et ELLE) dans un poème libre : super idée d'autant qu'elle sert le sens du texte !
le poème est très vivant et va très vite, comme cette villanelle improvisée par le peuple et qu'on entend courir de rue en rue pour raconter l'Histoire...
seul point faible à mon goût:
"les sires font les beaux
les dames font les belles"
beaux/belles me semble un peu plat (c'est peut-être voulu ? sourires)
Merci pour la lecture

   wancyrs   
23/11/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'apprécie ce texte qui pour moi est beaucoup plus un récit sur la joute médiévale que de la poésie vague. on doit reconnaitre à l'auteur une certaine aisance à évoquer ces temps lointains, hélas à certains moments, pour essayer de suivre une pensée, il est obligé de rompre la musicalité comme dans la 2e strophe.

J'ai buté aussi sur l'association de "fête faite" et les rimes en "elle" et "oi" de la fin peuvent agacer un peu...

Néanmoins j'ai aimé è être replongé par les images que suscitent le texte, dans le monde médiéval des affrontements sanglants.

Merci

Wancyrs

   Anonyme   
23/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Mettre en poésie un événement historique comme la mort d'Henri II en tournoi : excellente idée.
J'aime assez la première partie, jusqu'à "villanelle", qui immerge efficacement le lecteur dans l'ambiance du tournoi. J'ai aimé notamment le premier vers (et le titre), "unir leur morgue en une même famille", "il a croisé le regard et le fer ...", "la poussière fait corps avec le vent".
Je n'ai pas trop apprécié en revanche "jour de fête faite de joutes" (bien que ce jeu sur les mots et les sonorités soit sans nul doute volontaire, je n'en savoure pas le rendu), ni "le lion rampant de ses armes ne rugit que de trop" (un peu maladroit à mon sens).
Quant à la deuxième partie, je suis moi aussi perturbée (comme l'a observé un précédent commentateur) par la surcharge de rimes en "oi", et son côté très répétitif (villanelle certes, mais dont je trouve l'effet manqué ici) ; et surtout ces heptasyllabes ne me paraissent pas apporter beaucoup au sujet.
Ce n'est qu'un ressenti personnel évidemment, et encore une fois je salue l'initiative, bravo.

   nora   
24/11/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très intéressant. L'idée, le style, tout. Plusieurs poèmes en un seul: registres et rythmes différents, voix poétiques distinctes, dont celle du "bon peuple" l'emporte, par sa simplicité ( et par la sincérité, peut-être), sur les autres. Comme si le vrai poème ne naissait qu'à la fin, après la décantation des "rumeurs" en désordre de la première partie. Une villanelle intemporelle, au charme exquis. Impossible de rester indifférent devant une poésie qui dit plus qu'elle ne semble.
Merci Lapsus.

   LEVENARD   
24/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Le titre est très beau.

Le texte, plutôt plaisant, bien rythmé, bien écrit. La fleur de lice ! Joli coup !

Quelques notations qui nous renvoient bien à l'époque par le langage.

Le point négatif que je relèverais concerne l'actualité de ce texte. J'aurais aimé qu'il me parle finalement d'aujourd'hui ( autrement dit qu'il ait un sens qui dépasse le jeu). Tel qu'il est, il me fait songer aux inanités des Parnassiens...
Le paon est beau, mais sa viande ne vaut rien à manger !
Bien évidemment, c'est une exigence qu'on peut ne pas partager.

   bulle   
26/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai commencé l'écoute tièdement, j'avoue..
Et puis, je me suis laissée entraîner... hauts les mots, heaume subtil heaume...
La villanelle qui s'impose en clin d'oeil, sur des heptas...

Ce vers-ci m'accroche un peu la langue par contre :
"En l'Astrologue on a foi

Une reconstitution surprenante que j'ai appréciée..

   Chene   
26/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Lapsus

Dans la fête tonitruante... Tout vient à s'ordonner autour du tournoi pour finir sur une villanelle bien orchestrée.

Bien vu cet enchaînement, je trouve.

J'ai entendu les hérauts annonçant chaque tournoi... Jusqu'à la triste fin du Roi.

Bien conté cet épisode aux références historiques.

Chene

   David   
27/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Lapsus,

Je trouve que ça ressemble plus au chant d'un troubadour, la villanelle de la fin s'y prêterait assez, et le début n'est pas sans effets musicaux non plus, tout en étant plus "parler". Le rôle de l'astrologue est un peu nébuleux pour moi :

"l'Astrologue ne l'avait-il pas annoncé ?"

ou dans ce passsage de la villanelle :

"En l'Astrologue on a foi,"

Peut être une référence historique, un Nostradamus aurait-il prédit la mort en tournoi d'un roi de France ? En tout cas un petit moment d'un autre temps, pas inintéressant.

   Lapsus   
28/11/2009
Je donne quelques précisions sur le texte ici.

   Anonyme   
28/11/2009
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Premièrement, le titre interpelle, on sent de suite qu'on a affaire à un grand poète, qu'il a le sens de la rime, du fond général... Moi j'aime bein ton travail et cette poésie est superbe ! Tu dénonces ce qui te semble juste et ce que beaucoup ou font la sourde oreille et c'est un beau combat ! Bravo !


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