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Poésie classique
Lebarde : Soir d'été
 Publié le 18/10/23  -  9 commentaires  -  947 caractères  -  256 lectures    Autres textes du même auteur

Une scène au naturel vécue comme autrefois, quand il n’y avait ni clim, ni écran, ni sono pour tromper le spectacle apaisant de la nature.


Soir d'été



Assis sur le perron deux personnes chenues
Dans la moiteur du soir implorent la fraîcheur.
Déjà la nuit dissout la dernière lueur
Que lui lègue le jour. Les feuilles se sont tues

Abandonnant l’espace aux crissements stridents
Des martinets gobant en vol leur nourriture
Et pour l’oreille fine… au tout premier murmure
Des grillons et crapauds, de soupirs discordants.

L’horloge du clocher dans l’encre d’un nuage
Surprend soudain le temps en train de s’endormir.
Les carillons d’airain s’en vont s’évanouir
Dans les roulements sourds d’un imminent orage.

Un éclair aveuglant perce l’obscurité,
De grosses gouttes d’eau se noient dans la poussière.
Force est de s’abriter, sans craindre la mouillère
De ce grain bienvenu, fréquent un soir d’été.


___________________________________
Texte avec un mot changé avant publication.


 
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   Gemini   
25/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Très bel ensemble que cette poésie douce et simple, au ton et aux mots justes sur ces soirs d'été que l'auteur/narrateur sort de la banalité grâce à une composition détaillée et bellement dépeinte.

J’ai bien aimé, dès le départ, la rime vocalique féminine plurielle, plutôt rare sur le site en classique, ensuite, la rupture de rythme au v7, avec la liaison du "au" avec le "aux" du v5. Plus bas, v15, j’ai découvert "mouillère".

Il faut quand même signaler une faute de prosodie au v11. Je pense que "carillons" aurait fait l'affaire.
J'ai aussi quelques remarques sur la ponctuation, surtout qu'on trouve des enjambements strophiques (v4, v5). Il me semble manquer quelques virgules ça et là.
Et, pour pinailler, j'ai un petit hic sur "d'un imminent orage". Rien de faux, mais je trouve l'inversion gênante. Ce n'est peut-être qu'une idée.
Il me semble aussi qu'après "crapauds" v8, on aurait dû avoir "aux" plutôt que "de soupirs discordants" qui sonne faux. Problème de sonorité, difficile à réparer si on s'entête sur "discordants".

Mais à part ces détails, je renouvelle mes félicitations à l’auteur, pour cette évasion dans cet instant que l’on a tous connu et dont il fait chaud au coeur de se souvenir.

   Donaldo75   
18/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Lebarde,

Ce poème, de par sa tonalité douce, respecte bien la promesse donnée en exergue ; sa forme classique donne une impression de tableau à l’ancienne que la composition des vers ne dément pas. Comme souvent dans ce type de poème, la réussite vient du fait que la lecture s’imprime bien par le côté pictural de la versification ; j’ai bien aimé la petite musique de la poésie déployée tout au long des quatrains alors que d’ordinaire je ne suis pas fan du thème exposé.

Après relecture, ce poème prend plus de puissance je trouve.

   papipoete   
18/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Lebarde
On s'y croirait !
Sur le pas d'une porte, on invoque ( déjà en ce temps-là ) les vannes célestes qui feraient tant de bien, pour toute vie au foyer, et celle des champs. Le vent léger s'est tu, les feuilles des arbres tues ; les hirondelles alors, volent bas, les dernières lueurs du jour ; soudain tel flash d'un Kodack géant, le ciel luit, et casse une planche de bois... il pleut !
NB en 2023, l'été interminable n'en finît pas de griller hommes, champs, futaies et cultures agonisantes ; mais cela n'était point exception !
En 1911, 70 jours à plus de 40 degrés, ajoutés aux conditions sanitaires ( plus fièvre aphteuse des vaches ) causa plus de 46000 morts.
Ces 2 personnes qui guettent la pluie, ne se trompent pas sur l'imminence d'un orage, quand le ciel ne tarde pas à déverser son flot nourricier.
On pense aussi à un " gentil " tsunami, quand le silence se fait, que seuls les crissements des martinets en chasse, viennent transpercer...
Je note le mot " mouillère ", qu'un quartier neuf de notre ville porte ( il était avant, un genre de terrain humide, où les jardins-ouvriers étaient fort nombreux )
le 3e strophe est ma préférée
alexandrins sans faute pour ce classique de bon aloi

   poldutor   
18/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Lebarde
J'aime lire sur Oniris des poèmes "classiques" genre de plus en plus rare...
Votre poésie illustre bien la moiteur de la nuit, l'attente parfois vaine d'un peu de fraicheur, voire de pluie.
Les martinets, les grillons, les crapauds rythment en sourdine cette attente tandis que le clocher par son tintement prélude à l'arrivée du tonnerre et des éclairs, l'orage arrive enfin !
Très bien suggéré et poétique !
Bravo.
poldutor

   Provencao   
19/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Lebarde


"L’horloge du clocher dans l’encre d’un nuage
Surprend soudain le temps en train de s’endormir.
Les carillons d’airain s’en vont s’évanouir
Dans les roulements sourds d’un imminent orage"

J'ai beaucoup aimé cette quiétude où je me suis laissée guider vers cette transcendance avec ce pouvoir de la puissance des mots et de l'éternité.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Eki   
19/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Jolie clarté vespérale, le poète nous baigne dans la sérénité du jour qui s'incline...
Il y a de belles images, la plume se fait pinceau délicat.
Si j'aime ce texte, j'ai une préférence pour la 3ème strophe très évocatrice.

La lecture était plaisante.

   Cristale   
19/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Lebarde,

La sensation de touffeur d’un soir d’été est accentuée par l’insistance de tonalités exprimant langueur, lenteur, mollesse, nonchalance. La présence appuyée des nasales « en » « an » se justifie dans ce qu’elle apporte en ressenti de la pesanteur quasi caniculaire excellemment décrite.

Je comprends l’emploi de l’accord masculin parfaitement autorisé pour le mot « personnes » mais cela a bloqué ma lecture au premier regard.
Quelques lourdeurs, causées par un peu trop de prépositions : « dans » dont deux dans un même quatrain, « en » (en vol – en train – s’en vont), nuisent à la fluidité et appauvrissent le « chant » poétique.
Une suggestion pour le vers 8 : « Des grillons, des crapauds ; des soupirs discordants. » La répétition « des » ne me gênerait pas dans le contexte de l’ensemble.
Je me permets de vous faire part de mes observations car je vous sais très attaché aux techniques de versification.

Le premier et le quatrième quatrain ont ma préférence.
Le perron, deux ombres écrasées de chaleur, la tombée du jour, le clocher, les animaux, l’orage, et la pluie qui s’annonce lentement, et voilà un tableau peint avec le regard du poète.
Un poème attachant, visuel et sonore, une atmosphère étouffée, comme la scène finale (ou le début, pourquoi pas…) d’un film aux ambiances romantiques et pastorales d’autrefois.

J'aime bien ce doux poème.

   hersen   
20/10/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Ce poème est à la fois très visuel (on imagine parfaitement ces deux personnages chenus) et donne en même temps un très bon rendu de cette ambiance, cette touffeur d'un soir d'été.
Dans l'écriture sans accroc transparaît de cette langueur précédant l'orage.

Merci pour cette lecture !

   Geigei   
25/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Beaucoup de tendresse dans ce poème.

Des bruits, de tout petits bruits.
Jusqu'aux carillons qui "s'en vont s'évanouir dans les roulements sourds d'un imminent orage".

Magnifique !


Réserves : Abandonnant et gobant dans 2 vers consécutifs d'un quatrain avec des rimes en "dants".

"mouillère d'un grain" ? Je comprends "mouillère". Je comprends "grain". Mais si je remplace "mouillère" par "terre humide", cela donnerait :
Force est de s’abriter, sans craindre la terre humide de ce grain bienvenu [...]


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