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Poésie néo-classique
pieralun : Sécheresse
 Publié le 25/06/11  -  17 commentaires  -  858 caractères  -  795 lectures    Autres textes du même auteur

Un tableau d'hier que l'on ne souhaite pas d'actualité...


Sécheresse



Une terre où s’enfonce un vieux soc qui gémit
S’ouvre comme la peau que blesse une gerçure ;
Tout un fleuve y noierait les eaux jusqu’à son lit,
Sans en offrir aux blés la moindre éclaboussure.

Un animal rompu sous un fardeau trop lourd
Piétine gauchement les pavés d’un village ;
Le bruit sec des sabots heurte le cerveau gourd
D'êtres dont la pénombre est l'ultime rivage.

Certains, le regard clos noyé d’un soleil noir,
Ne songent plus qu’à fuir la funeste brûlure ;
À la fraîcheur des murs ils soustraient, jusqu’au soir,
Leurs squelettes soumis que le couchant rassure.

Dans l’attente docile à l’espoir finissant,
D’autres fixent toujours, ainsi qu’il est d’usage,
Au matin, le ciel clair sans nuage passant,
Ne creusant pour sillons que ceux de leur visage.


 
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   Mona79   
14/6/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très bonne description de cette calamité : la sécheresse. J'ai beaucoup aimé le premier quatrain. la chute est également remarquable.

On partage l'angoisse de l'attente, de cette pluie bienfaisante qui n'est pas nommée mais espérée dans chaque esprit tendu vers elle.

Merci pour cette lecture.

   Damy   
19/6/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé ce poème qui n'est pas qu'un traitement de l'actualité, le dernier quatrain m'incite en penser que c'est celui de la vieillesse, et dans ce cas il est très bellement, très personnellement, très originalement traité, malgré que cela soit un thème largement ressassé.

J'ai beaucoup aimé aussi la musicalité des alexandrins bien rimés. J'y aurais bien vu personnellement des rimes riches pour parfaire.

   Anonyme   
25/6/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour ! Un tableau très réaliste qui s'applique aussi bien aux zones du Sahel qu'à certains endroits plus proches de nous.
La terre, l'animal et les hommes, tout y est et fort bien décrit.
J'aime particulièrement le troisième quatrain et mieux encore ces deux vers :
A la fraîcheur des murs ils soustraient jusqu’au soir,
Leurs squelettes soumis que le couchant rassure.
Le vers de chute est également très beau...
Ce poème aurait pu être présenté en classique si ce n'est le troisième vers avec son "noierait"... mais qu'importe la catégorie, je trouve que c'est de la "bel ouvrage" ! Merci pour cette lecture
Edit : Autant pour moi, "noierait" ne comporte bien que deux syllabes, dixit Sorgel ! Mea culpa...

   Anonyme   
19/6/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J’en transgoutte à grosses spires.
Tableau naturaliste où l’homme en acteur passif se retrouve victime impuissante (bonne leçon d’humilité). L’écriture est limpide, claire, sobre et juste. Les images défilent et s’enchainent sans accroc (délicieux les squelettes soumis). Tout est tellement bien fait, qu’il n’y a plus que les détails sur quoi s’attarder.
En ce qui me concerne, la répétition de la rime « ure » 2/4, 10/12, (sur 16 vers, c’est marquant) et peut-être, pour moi en tout cas, le manque d’allitérations crrraqu(el)antes et grrrinçantes se rapportant au sujet. Mais ce sont vraiment des détails.

   Anonyme   
25/6/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Une belle ampleur classique, oui, mais je trouve la ponctuation trop appuyée. Je vais reprendre "façon prose" les endroits qui à mon avis pèchent de ce point de vue :
"Une terre où s’enfonce un vieux soc qui gémit, s’ouvre comme la peau que blesse une gerçure" : pourquoi la virgule entre le sujet et son verbe alors que l'incise "où s’enfonce un vieux soc qui gémit" n'a pas été introduite par une virgule ?
"Un animal rompu sous un fardeau trop lourd, piétine gauchement les pavés d’un village" : même remarque ; pourquoi séparer le groupe sujet, qui n'est scindé par aucune virgule, de son verbe ?
"À la fraîcheur des murs ils soustraient jusqu’au soir, leurs squelettes soumis que le couchant rassure." : là non plus, je ne vois pas l'intérêt de la virgule

Mais un fort beau poème, vraiment, net et expressif.

   Marite   
25/6/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très beau poème. Pas un mot de trop. Les images se succèdent. En fait, je crois que chaque vers fait surgir une image très réaliste. Le rythme régulier les fait défiler sans qu'aucun ennui ne gagne le lecteur. Merci Pieralun.

   Anonyme   
25/6/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très belle évocation de la sécheresse qui nous emmène sans la citer dans l'angoisse de la finitude. La fin est omniprésente, la fin de la vie, la fin du monde...
La faim aussi, le premier quatrain l'évoque avec ce vieux soc qui tente de percer la terre, comment espérer y faire germer un seul grain ?
"Surtout avec Tout un fleuve y noierait les eaux jusqu’à son lit,
Sans en offrir aux blés la moindre éclaboussure."
Et puis, ce dernier quatrain, qui cite sans le citer le désespoir de l'humanité face à ce désastre.
Merci !

   Anonyme   
25/6/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On imagine aisément l'auteur ciselant patiemment et amoureusement son poème tel un artisan à l'apogée de son art.
On retrouve ici le sens originel de la poésie: la forme l'emporte sur le sens, le signifiant sur le signifié.

Le premier quatrain semble tout droit sorti d'une anthologie

"Tout un fleuve y noierait les eaux jusqu’à son lit,
Sans en offrir aux blés la moindre éclaboussure."

Le dernier vers est aussi très beau.
Respect !

   Meleagre   
25/6/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Du grand Pieralun. Bravo !
Ce poème a un charme suranné assez savoureux, qui me fait penser par exemple au "Buffet" de Rimbaud. Dans un style noble, avec des vers très classique, il fait le portrait d'une époque disparue, comme sur une photo jaunie. Les alexandrins se succèdent comme les sillons d'un champ. Ce poème est assez harmonieux à lire à haute voix.

J'aime particulièrement le premier quatrain (sauf le "en" de "sans en offrir"), le début du 2e quatrain, ainsi que le dernier vers.
D'accord avec Soc (euh, pardon, Socque :-D ) : certaines virgules sont de trop, entre le sujet et le verbe ("Une terre... , / S'ouvre comme la peau... ; " Un animal rompu... , / Piétine gauchement"), ou entre le verbe et le COD ("ils soustraient jusqu’au soir, / Leurs squelettes soumis").

Je trouve le dernier quatrain légèrement en-dessous, notamment avec les expressions un peu maladroites "à l'espoir finissant" et "sans nuage passant".
Mais la boucle est bouclée, de façon assez heureuse. Dans le 1er quatrain, la terre qui s'ouvre est comparée à "la peau que blesse une gerçure" ; le dernier vers (Ne creusant pour sillons que ceux de leur visage") compare la peau qui se ride à la terre... Belle façon de souligner le lien entre la terre et l'homme.

   Lunar-K   
25/6/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un poème vraiment bien écrit, au rythme classique, efficace. J'aime tout particulièrement la dernière strophe, un peu plus variée à ce niveau je trouve. Juste, pour chipoter, une sonorité qui m'a paru plus difficile à la toute fin de la deuxième strophe : "D'êtres"... Mais bon, le reste est vraiment très agréable à lire.

Les images et métaphores employées ici sont dans l'ensemble très évocatrices, même si on trouve l'un ou l'autre cliché tel que la seconde strophe (tout particulièrement), ou encore le vers final. Mais ceux-ci n'en sont pas moins, malgré cela, très visuels, j'ai trouvé. Et puis, à côté de ces images peut-être un peu trop attendues, certaines sont tout à fait originales et possèdent elles-aussi cette force d'évocation qui me plaît tant dans ce poème (à ce propos, je trouve la toute première strophe tout à fait exemplaire avec la terre gercée ou le fleuve qui noie les eaux...).

Un texte vraiment excellent quant à la forme donc. Le fond n'est pas mal non plus mais j'ai, par rapport à cela, davantage de réserves.

En fait, c'est le principal défaut que je reprocherai à ce texte, je le trouve trop "froid". C'est-à-dire qu'on sent bien qu'il s'agit d'un poème engagé, mais je trouve qu'il ne s'engage pas suffisamment. J'ai l'impression que vous vous êtes "contenté" (ce qui n'est déjà pas mal du tout évidemment) de décrire une certaine détresse sans en prendre véritablement votre parti. Ce texte reste extérieur, trop descriptif, et on dirait qu'il compte sur cette seule description pour faire jaillir la révolte qu'elle sous-entend. Et oui, on la sent présente cette révolte. Mais pas suffisamment à mon goût...

Au final, bien qu'irréprochable sur la forme, je trouve ce texte un peu trop passif dans sa description, manquant de révolte. J'aurai bien vu un engagement plus ostensible au lieu de cette "contemplation" extérieure et, somme toute, assez distante...

   Charivari   
25/6/2011
 a aimé ce texte 
Passionnément
La prosodie est irréprochable, mais c'est surtout le thème et le ton de ce texte qui m'ont marqué : il y a une vraie grandeur dans cette description, quelque chose d'"Hugolien" qui magnifie ces gens.

J'ai particulièrement aimé la dernière strophe, qui conclue avec brio le texte :

"Dans l’attente docile à l’espoir finissant" et "Ne creusant pour sillons que ceux de leur visage" -> on ne pourrait mieux retranscrire ce sentiment de fatalisme face à la catastrophe.

Un poème beau autant qu'utile. Bravo.

Réédit : je me souviens d'un passage de "Regain" de Giono, qui parlait de paysans attendant la pluie. Même type d'ambiance

   widjet   
25/6/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Pieralun, poète (mais aussi nouvelliste) intéressant, signe là un nouveau texte travaillé, dont la lecture fluide fait honneur aux mots simples, mais évocateurs. L'ombre de la mort plane subtilement ("funeste", "squelettes", "espoir finissant") mais le texte évite toute morbidité. Une nouvelle preuve qu'on peut bien dire sans maniérisme.

Une sonorité regrettable, néanmoins ("sans en")

J'aime bien.

W

   Meaban   
26/6/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
je rajoute un très bien, car l'exploit ici est pour moi d'avoir su me retenir sur un texte rimé qui me parle, c'est rarissime (ça c'est pour la forme) pour le fond évidemment ce texte ne peut que me parler, il interpelle ma sensibilité

   Anonyme   
7/7/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
[i[Le bruit sec des sabots heurte le cerveau gourd
D'êtres dont la pénombre est l'ultime rivage.[/i] manque un chouilla de naturel à mon gout, je pense qu'est à incriminer cet olibrius de pénombre, t'en penses quoi? ça manque un peu de fluidité si je le lis à voix haute : gourdêtre-dont-la-pé-nombrest-l'ul-tim-rivage... moi ça me perturbe la fluidité de lecture ^^

Le premier quatrain est particulièrement joli dans les images, dans les sonorités. Rien à jeter...

Quatrain 2 je t'ai dit les deux derniers vers me plombent... (les ailes huhu => Pieralun chasseur de Licornes ^^)

J'aime beaucoup le troisième et le quatrième quatrain qui allient noirceur et douceur, un passage tout en sons doux... je le trouve très agréable après mon souci du dessus.

J'aime bien moi quand tu joues sur les figures de style pour que les sons sifflent...et cassent... si j'avais un reproche, un seul, à faire, je dirai qu'au titre je m'attendais à des sons plus crissants, plus craquelés. La musicalité est excellente mais je la trouve sans cohérence (sauf sur le premier quatrain) avec le titre et le thème donc... Hum, mais ça c'est si je veux être chiante hein, et comme tu m'as demandé de me lâcher sous tes textes, moi je fais comme tu veux hein... Bref, là j'ai les glissements de désert et de sable, le vent et les petites mottes de choses végétales qui roulent dans le désert, le serpentage du lézard etc... mais il me manque les crevasses et les friches... bouhouhou.

Bon... un peu de crème hydratante et au dodo... :))

   Eponine   
25/7/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poeme de haute qualité , á mon avis, tant pour la question du choix des expressions ( ce " soleil noir" est particulierement percutant) que pour ce qui se dégage du fond.
La secheresse et tout ce qu´elle engendre de tristesse et de désolation est exprimée avec talent et recherche du mot non point pour le mot lui-même mais pour le sens profond.

   Gerwal   
25/7/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très, TRÈS beau poème au la précision du témoignage le dispute à la sincérité de l'empathie et à la beauté du style, entièrement au service de l'idée...

   Anonyme   
20/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour Pieralun,

Toujours en combinaison de spéléo, marteau à gemmes en main mais sur un sujet de plus en plus d’actualité, la sécheresse. La première image est déjà très belle avec cette analogie entre une terre et une peau qui se crevasse. Le cerveau gourd est osé mais si imagé et me rappelle G. Brassens et sa vieille qui moissonne Le bois mort de ses doigts gourds et fait écho au splendide « êtres dont la pénombre est l'ultime rivage. » Ensuite, on se dit que même si ça reste puissant et qualitatif, ça n’est pas spécialement transcendant, eh hop vous nous sortez des «squelettes soumis que le couchant rassure. » Je suis d’ores et déjà vaincue et le « ne creusant sillons que ceux de votre visage » finit de m’anéantir.

Anna en réanimation


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