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Poésie libre
Pluriels1 : Dancing travelling
 Publié le 03/07/09  -  10 commentaires  -  2632 caractères  -  68 lectures    Autres textes du même auteur

... une boîte à danser sur les pas de la nuit.


Dancing travelling



Sur la piste échancrée, un rythme de bouilloire.

Des danseurs vides sans bijoux décortiquent les musiques,
Sans corps à corps.

Des genoux haletants s'en fichent, bien huilés
Sous jupes courtes.

Des solitudes s'arc-boutent sous les sphères lumineuses.

Saccades formées des corps, à se disjoindre
Au noyau des yeux, les abandons du cœur s'entrechoquent
Sous fureur mentale
Et les épaules se déchirent par à-coups bruts,
Narration nouvelle du rêve interne,
Fouet décentré des bras décomposés en panique.

Le synthétiseur claque aux dents de scie du plasma,
Piège pour l'espace d'énergie des oreilles,
Traversée vive des cervelles en chute,
Démences fixes aux rétines où crépitent les lasers,
Éclairs des flagelles violets violents.

Les pieds piratent des espaces de mesures en surplaces isolés
Et les têtes coupent les sons en hachures séquestrées
Sous les plafonds de verre photomagnétique
Avec les paupières rangées tout en haut des orbites
Sous des regards empalés.

Les boucles rouges des bouches simultanées et syncopées
Mâchonnent des sourires aveugles,
Matrices du désir clos sur d'inutiles délivrances,
Sous l'écran-nuit.

Enchaînée aux spasmes révulsés,
Une gigoteuse lascive se disjoncte la taille
Sur des jambes en étincelles de soie grise en voltiges.

Les cigarettes partent en fumées maigres.

Flash-back en explosion de foudres
Et le sang éclate en lambeaux de sueurs superficielles.

La main sur l'air drive ses zébrures dorées,
Les doigts se plaquent sur la mitraille des sons,
La paume droite s'appuie sur la verticale du bruit
Et la gauche se paralyse sur la sève des hanches,
Fiévreuse.

Délires sciés sous des lunettes noires,
Battements mécaniques des clous d'acier du bracelet,
Une brune nostalgique se contorsionne en ralenti
Dans l'opium opaque où elle aspire son oxygène
Vaguement stationnaire.

Aux murs en lecture des miroirs les gestes graphiques voyagent
Sur la houle liquide des projecteurs égarés,
Chalumeaux tatouants.

Le mixage en maquillage cadence soudain son apothéose
Et crache sur les chevelures, à l'accéléré,
D'immédiates notes en cohortes éparses et torrides,
Béatitude extrême.

À l'autre bout de toi tu danses à l'autre bout de moi.






(Extrait de "Seconde bobine : La caméra des rétines" dans "Scénario : Poésie")


 
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   Anonyme   
3/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Le poème est un poil dense, un poil long...
Sinon c'est bien écrit dans l'ensemble ai-je trouvé même si le bon alterne avec le moins bon parfois:"sous jupes courtes", "béatitude extrême" (vraiment lourd) etc...
Pitête aussi que l'auteur abuse un peu du langage soutenu, des mots "recherchés"... Mais bon. Il y a de jolies tournures dans ce poème, je vais retenir -mais il y en a d'autres- "Des solitudes s'arc-boutent sous les sphères lumineuses."
Le thème lui, ne me parle pas, j'ai horreur des boîtes. De danser aussi.
Un bon poème.
Force et inspiration!

   Anonyme   
3/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup ce poème où chaque adjectif est choisi de manière très précise dans le but de créer une image originale.
C'est un texte à savourer très lentement. Il a le bon goût de l'inédit et le bon goût de la justesse: entre autres "Les pieds piratent des espaces de mesures en surplaces isolés
Et les têtes coupent les sons en hachures séquestrées"

J'y penserai la prochaine fois que j'irai dans un night-club.
Une scène découpée au millimètre, tout est bien observé, disséqué: les corps , la piste de danse, les néons, l'atmosphère de cette soirée qui réunit beaucoup d'individualités qui finalement ne se rejoignent pas.

   LeopoldPartisan   
3/7/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Sujet difficile car pour mettre en mots des syncopes, des rythmes, des pulsions et surtout l'intelligence corporelle du danceur me semble vraiment quelque chose d'extrèmement ardu. En effet, il faut être crédible autant dans le tempo que dans le propos. Il faut être soit même la danse, il faut être pouvoir le mouvement qui va jusqu'à la frénésie. Ici, j'ai l'impression que pluriels a pris une série d'instantanés qu'il nous restitue comme des images fixes. Je n'ai pas ressenti le mouvement du traveling que l'on attend de l'excercice, qui je l'avoue est vraiment complexe (ici c'est le "drumer" qui parle).

   Luz   
3/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai beaucoup aimé la sensualité qui se dégage de ce poème.
L'atmosphère "piste de danse" est parfaitement rendue. Langage poétique fort de chaque mini scène. Superbe.

   FIACRE   
3/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
" Se disjoncte la taille " tout est dit sur nos stupides pavanes de paon et de faisanes.

   TITEFEE   
3/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien
ce poème me ferait détester la danse qui se fait "mécanique"
AH parlez-moi d'un tango qui mime l'amour et dégage violence et sensualité.
Même si les danseurs ne se regardent pas, leurs corps se désirent

là, on dirait qu'il faut...qu'il n'y a qu'à et le poème en cela rend bien cette ambiance où l'on ne communique plus tant le bruit est intense

bravo

   Anonyme   
3/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un poème original! Non par la forme assez classique, mais qui dans le fond traduit bien ce que je ressens quand je suis en boîte: des robots dansants...

J'ai apprécié le style, malgré quelques passages un peu touffus, et quelques lourdeurs.

Bref, un texte plaisant.

   Marquisard   
3/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai eu un peu de mal à entrer dans le texte, sur deux premières lectures non consécutives, je me suis contenté d'apprécier le travail sur la forme, sans parvenir à me laisser emporter. Le style assez lourd employé, bien qu'attrayant sur un texte court, m'a paru ici justement un peu lourd, surtout sur les cinq premières strophes, jusque décomposés en panique.
Lectures somme toute très agréables et pas moins intéressantes, bons moments.
Au plaisir

   lotus   
4/7/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Pour avoir fréquenté beaucoup ces endroits , je dois dire que cette description est parfaite.Je devrais même dire" tristement" parfaite.

Ici encore, la recherche dans la perfection du mot et du verbe est bien présente.

   colibam   
6/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un poème organique, très travaillé, trop peut-être.
Certaines mélopées de mots sont techniques et opaques et rendent la lecture délicate.

Je ressens toutefois assez bien l'ambiance particulière des boites de nuit, carrefours des tensions où tout devient possible et dans lesquelles des trajectoires de vie très diverses s'entrechoquent.
Les hachures dans le rythmes claquent à l'unisson du tempo distillé par le D.J.

J'ai bien aimé "le rythme de bouilloire", "les genoux haletants", "les solitudes qui s'arc-boutent", "les regards empalés", "la sève des hanches" et le dernier vers.


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