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Poésie libre
Pluriels1 : La Virgulaire
 Publié le 12/03/12  -  6 commentaires  -  1298 caractères  -  176 lectures    Autres textes du même auteur

... Petites touches d'un tableau.


La Virgulaire




Elle sait cueillir les herbes frémissantes. Portrait
Marchant elle sait jumeler ses mains à une fragilité
Effleurée repoussée épousée de tiges sur des pastels
Copieux de fleurs. Elle se baigne dans les lumières.


Soumise élégance des brins coupés à son bras bouquet
Ruisselant. Il faut, il est temps, ici saveur sentir
L'extrême fraîcheur de ces parfums saisis d'un riche
Nez penché posé pénétrant aux corolles. Elle est or.


Ceinture des doigts en semis à sa taille exquise feu
Brûlant. Son rire s'ajoute du nom sonore d'une danse
Éclatante à ses lèvres juste fente rose. Elle flambe
Au silence simple vibrant regard. Elle est un inouï.


Saison des tralalas sur l'alizé soumis aux plis fous
De sa robe. Rhum en baiser à la fièvre soudaine noce
Au cœur. Rouge sang palpitant couleurs multipliées.
Ses fleurs valent sa bouche. Elle aveugle mes mains.



(Extrait de "Cendre Odorante" dans "ROYAUMES")




*Il s'agit, ici, d'un "poème en vers justifiés" non rimés, forme de poésie dont tous les vers comportent le même nombre de lettres, signes ou intervalles.


 
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   Charivari   
5/3/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour. J'avoue que je ne comprends pas bien ce qui justifie, dans le texte, la contrainte choisie - qui doit être particulièrement fastidieuse, j'imagine, à l'heure de rédiger le texte. En plus, du fait de cet exercice, certains envois à la ligne m'ont semblé artificiels, comme par exemple
"à son bras bouquet
Ruisselant"

même si dans la première strophe, on a le même processus, l'adjectif qualificatif situé à la ligne, en début de vers (Fragilité / effleurée).

Sinon, mis à part cet exercice qui pour moi tient plus des mots croisés que de la poésie, j'ai trouvé le texte très bon. Un peu trop de participes en "ant", d'adjectifs qui n'apportent pas beaucoup de choses à la poésie (extrême, riche, etc) et de répétitions (fleur - effleurée, "elle sait", etc). Pas non plus tout à fait convaincu par ces elisions du type "saveur sentir"... Le but de la manoeuvre m'échappe un peu, ainsi que le titre, "la virgulaire", puisque vous avez tout de même de la ponctuation, et même des virgules (Il faut, il est temps,). Par contre, de très beaux vers, comme "Saison des tralalas sur l'alizé soumis aux plis fous", et une belle ambiance...

   Anonyme   
12/3/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
Une vraie découverte en même temps qu'un vrai plaisir.

J'ai d'abord lu votre poème sans me soucier de votre avertissement final. Avant de parler technique j'aime rentrer dedans.
Et là franchement, bravo à 1000%.

Vos mots sont puissants, vos images fortes, les passerelles entre eux à la fois perceptibles et ténébreuses, mystérieuses et tangibles. Je n'ai pas tout compris et c'est très bien comme ça, parce que je ne manquerai pas de revenir sur votre texte, pour me tourmenter un peu et dégager ce qui reste encore secret.

Je ne connaissais pas cette forme de poésie, mais vous m'avez donné envie d'en savoir un peu plus. J'ai donc appris qu'elle a été inventée par Lucien Suel à la fin des années 70 au moment du "bouillonnement créatif undergroud". Suel rédigeait des articles sur son Fanzine, et voulant reproduire sur sa machine à écrire des textes justifiés en colonnes, comme dans les magazines professionnels, il a inventé cette forme, puisqu'il n'avait pas de traitement de texte à sa disposition.

J'ai alors compris pourquoi cette poésie utilise la police Courrier New, c'est que cette police est une des seules à avoir une chasse fixe, c'est à dire que chaque lettre et chaque caractère occupe le même espace. Et c'est vrai que si on transforme votre poème dans une autre police, on n'a plus cet alignement parfait, cette "justification".

Mais tout ça ne serait rien sans le contenu. Et là je vois un lien direct entre vos mots, vos images, et la forme que vous leur avez donnée.
Je retiens particulièrement :

- "riche Nez penché posé pénétrant aux corolles"
- "Ceinture des doigts en semis à sa taille exquise"
- "Saison des tralalas sur l'alizé soumis aux plis fous De sa robe"

J'ai presque l'impression en ne citant que ceux-là d'oublier tous les autres.
Voilà une poésie complexe qui a du sang, du sens, du sentiment.
Ce que j'ai lu de plus beau jusqu'à présent sur le site.
Merci de ce moment.

Cordialement
Ludi

   funambule   
12/3/2012
Je me me demande ce qui justifie la "justification" et déjà quelle "musique" en tirer. Pour commencer je n'ai (désolé et méa culpa) rien compris à cette "virgularité" qui sans doute (je suivrais le post) s'adresse à un lectorat d'initiés. Je serais tenté de pencher pour (au vu des contraintes que s'impose l'auteur) "l'exercice de style" ... tout en n'étant pas convaincu par mon simple manque en matière poétique. Ce commentaire, peu argumenté, témoignera de mon passage sans que je ne me permette une évaluation. Si je m'en tiens à ma propre perception j'opterais pour une "coquetterie d'auteur" qui, elle, ne se justifie pas... mais je suis sans doute "à côté".

"Perplexe" et "dubitatif" résumerons assez bien ma lecture.

J'ai donc lu... et commenté avec mes moyens.

   brabant   
12/3/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Pluriels1,


Tout d'abord merci à Ludi d'avoir précisé ce que sont les vers justifiés, leur origine et leur modus operandi, jusqu'à la police à chasse alignée ! et l'absence de traitement de texte !
Première réaction : Faut être fou pour se lancer là-dedans ! Quel intérêt ? lol ! :)
Deuxième réaction : Chapeau à qui ose le faire ! et mener l'opération à terme.

Le titre est intrigant : "La Virgulaire".
"virgulaire" : qui a la forme d'un virgule.
La Virgulaire serait donc ici une cueilleuse de "virgules", quelqu'une qui fait des bouquets de virgules, les fleurs ayant une forme de virgule (et plus particulièrement leurs pistils, certains calices aussi) qu'elles soient penchées sous le poids de leur calice, courbées par le vent, mourantes et soumises après avoir été cueillies.

Le tableau est riche et odorant, et somme toute plaisant.

J'imagine cependant que la contrainte drastique induit à accepter/s'accommoder de certaines "maladresses" :
"Portrait/Marchant... fragilité/Effleurée repoussée épousée... soumise/Elégance... ici saveur sentir/L'extrême fraîcheur... d'un riche/Nez..." J'arrête là...
Cela donne en effet un style particulier, guindé, rigide, saccadé, un peu (pardonnez-moi) militaire.

Mais le tout est riche, flamboyant, ainsi que des uniformes colorés qui ne dédaigneraient pas cependant celui de la cantinière. Et la sensualité est également au rendez-vous :
"Nez penché posé pénétrant aux corolles... Ceinture des doigts en semis à sa taille exquise feu/Brûlant... à ses lèvres juste fente rose... Rouge sang palpitant... ses fleurs valent sa bouche..."

Surprenant donc, très possiblement vivant, mais il faut que le lecteur joue le jeu...

   fredericprunier   
13/3/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
cela me fait penser à une photo, d'ambiance David Hamilton
j'aime bien cette poésie photographique qui ne veut s'écrire
que de couleurs, et que juste une belle lumière nous étonne
l'instant imaginaire s'évade, un regard, écrire, lire, et plaisir

   Anonyme   
6/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'imagine que la taille et la police ont été choisies pour l'effet visuel de régularité. Si cette dernière est belle, la police n'est pas très agréable.
Le monde marin est attirant. Je suis allée voir sur le net des photos de cette "virgulaire" et j'a relu. J'ai trouvé de belles images comme "elle est un l'inouï", entre autres.
Le "riche nez" n'est pas très heureux à l'oreille.

Bravo pour cet exercice, sûrement pas simple à réaliser et qui donne, ici, un bel ensemble.


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