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Poésie contemporaine
Pluriels1 : Les Saintes Voluptés
 Publié le 27/12/10  -  13 commentaires  -  1567 caractères  -  172 lectures    Autres textes du même auteur

... Une attente d'éternité.


Les Saintes Voluptés




L'attente est souveraine et l'heure sans calcul
trouble aux chiffres en noir. La fenêtre recule
dans le sombre du jour où philtre en procession
naissent des étoiles. Livret sans transcription
comme un fleuve un accord s'allume dans le vent
sur ce temps comme un cri au coeur le soulevant
et le silence adjoint presqu'un sommeil. Le mur
en face - ô nu ! - demeure où la lampe rassure.


Toujours, toujours les yeux vers un autre océan
s'évadent sans retour. Les mains à ces instants
s'allongent sur leur ombre et se gantent du feu
mourant du soir sous un or délicieux. Les vieux
époux tous deux ensemble écoutent en leur flanc
le sang vivant moins fort. Orangé le drap blanc
flambe un peu d'un soleil froid encore là chaud
rien que de sa couleur. Les regards sans un mot
sans se voir se hissent à des langueurs suaves.
La nuit s'étend partout. Les délices se savent.


Ainsi les prend la nuit: côte à côte deux corps
couchés sans se toucher. À ce plaisir leur mort
leur paraît une alliance aux chaleurs du soleil
réchauffant doux leur chair enviant le sommeil.




(Extrait de "À Côté" dans "LES PRÉDICALES")



** Il s’agit, ici, d’un « poème en vers justifiés », forme de poésie dont tous les vers comportent le même nombre de lettres, signes ou intervalles.










 
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   Lunastrelle   
27/11/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Le poème en lui-même est fort beau, et le dernier quatrain éclaire les lignes précédentes, ce qui fait que l'essence même du poème est comprise, et bien appréciée.
Les retours à la ligne ont une certaine logique, j'ai bien aimé aussi le rythme qu'ils peuvent imprimer.
Cependant, la forme en elle-même me fait un peu l'effet d'un "carcan": certaines lourdeurs apparaissaient de son fait (je pense notamment aux gérondifs. Il n'y en a pas tant que ça, mais leur place ou leur fréquence à un tel moment font que... Bref).

   bulle   
1/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Il y a ici foison d'images très évocatrices.
L'atmosphère est vibrante, vivante.
Les vers sont sans cesse en mouvement.
L'ensemble joue sur les sonorités qui appuient la musicalité.

Mais la présentation justifiée impose de respecter les espaces.
De fait, dans le premier quatrain, il manque au moins deux virgules pour récupérer le rejet :
"dans le sombre du jour où, philtre en procession,
naissent des étoiles."

Il est dommage que ces contraintes freinent l'envolée, car le fond révèle de belles vagues sensuelles qui se retrouvent enfermées, et qui s'étouffent quelque peu.

   Anonyme   
23/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Un poème sonore (le genre utilisé sans doute). La première strophe est particulièrement belle et précise, la seconde me semble plus fluctuante à l'oreille. Ceci dit des vers qui s'étirent à l'envi et donnent un rythme lancinant et doux. Toutefois cette poésie ne va pas sans rappeler Baudelaire et La Mort des Amants : "Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux".

Une belle lecture néanmoins.

   tibullicarmina   
27/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien
La mort, ou le sommeil des époux coïncidant avec la mort du jour : effectivement, le poème de Baudelaire n'est pas loin.
Le dizain me semble le plus réussi. Les vers coulent avec facilité, le rythme est là, le jeu de lumière irradie la strophe. Hélas, les derniers mots sont cacophoniques et brisent le tout : "les délices se savent" (ce ce sa), comme le cri d'un corbeau salit la beauté du soir. Il faut corriger cette grossière imperfection.
Pour le reste, que dire ? La matière du poème est aimable, le traitement est bon. Unité du poème : ordre, mouvement, rythme, c'est un poème de qualité.
Je regrette que le huitain initial soit parfois difficile à comprendre : la syntaxe y est tourmentée.
- On trouve des ambiguïtés : "philtre" est d'abord comprit comme un verbe, il faut attendre le vers suivant pour saisir qu'il est un nom apposé à "étoiles". Une virgule serait opportune entre "où" et "philtre".
- "Sans transcription" me semble être plus une cheville qu'autre chose. On ne comprend pas l'utilité, même euphonique, de ce "renseignement".
- "Comme un fleuve", "comme un cri" : trop de comparaisons nuisent aux comparaisons.
- "trouble aux chiffres en noir" : il faut se torturer les méninges pour trouver un sens cohérent.

Mis à part ces défauts, le poème se lit - et même se dit - avec intérêt.

   Arielle   
27/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Même si je suis rétive à cette forme justifiée que je trouve souvent trop contraignante et briseuse de rythme, je n'échappe pas à l'envoûtement des images et des sonorités de cet poème
plein d'élégance.
"La fenêtre recule dans le sombre du jour
Le mur en face - ô nu ! - demeure où la lampe rassure
Les mains à ces instants s'allongent sur leur ombre et se gantent du feu mourant du soir
Les regards sans un mot sans se voir se hissent à des langueurs suaves"
Un quotidien plein de noblesse transparaît dans cette cérémonie de l'endormissement d'un vieux couple qui n'est chaque soir qu'une répétition de sa mort à venir. J'ai beaucoup aimé

   zahra   
27/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Plus je lis des poemes comme le votre, plus je realise que mes chances sont minimes quant a la publication des miens. Bravo! Le travail est remarquable et l'idee est exquise.

   thea   
28/12/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
j'ai lu avec attention plusieurs fois ce poème d'une forme que je connaissais pas..

de belles métaphores, une écriture très poétique que j'aurais certainement aimée rencontrer dans un livre en toute liberté

la forme me gêne vraiment

courageux d'avoir essayé mais personnellement il me manque cette liberté indispensable pour moi à la poésie

bonne continuation.

   Anonyme   
28/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Salut Pluriels ! Chaque fois que l'occasion m'en est donnée, je m'extasie devant ces vers justifiés car je pèse le travail que représente un tel poème... Ceci dit, cette forme parasite par moments la lecture, tout au moins la première lecture qui sert à trouver ses marques. Pour le thème, rien de nouveau sous le soleil, mais très bien traîté, même s'il faut attendre l'ultime quatrain pour vraiment saisir le sens général du texte...
Amicalement. Alex

   Marite   
28/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'ai aussi été gênée par la forme de ce poème. Au premier coup d'oeil, m'est venue une image de texte tapé sur une ancienne machine à écrire ... et puis je me suis forcée à lire. Je trouve que cette forme particulière emprisonne le souffle et l'imaginaire qui accompagnent souvent les mots. J'ai beau relire, ce cadre rigide éteint toute émotion en moi. Pourtant le thème me plaît. J'ai aimé particulièrement:
"... Les mains à ces instants
s'allongent sur leur ombre et se gantent du feu
mourant du soir sous un or délicieux...."
Une question se pose à moi: pourquoi l'auteur a-t-il (elle) choisi cette forme pour faire transparaître les ressentis et sentiments de ces deux êtres ?

   Anonyme   
29/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une sacrée gageure que ces vers justifiés (je ne connaissais pas)
Cependant, ils n'ont pas posé de problème à ma lecture, qui m'a parue fluide.
Beaucoup d' emphase et de belles métaphores qui rendent douce la mort de vieux époux.
Je suis conquise.

joceline

   Garance   
3/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je suis fan de tes poèmes, Pluriel. Je ne suis donc pas une bonne critique. Tes formules, tes images me touchent, elles ne prennent pas toujours sens à première lecture, mais elles s'intensifient à chaque lecture. Les contraintes sont pour tes poèmes des emballages de soie qui voilent tes mots pour mieux nous les laisser découvrir, les savourer ensuite. Merci de toujours partager ton univers poétique avec nous.
Garance

   Chene   
4/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Pluriels

Quel travail d'orfèvre sous ces vers justifiés !

Certaines expressions et phrasés ne laissent pas apparaître un sens flagrant à la première lecture. Pourtant, pourtant... Les mots ne sont pas mis au hasard ou comme simples "chevilles", j'ai d'ailleurs pris "mon pied" à faire les liens entre les mots.
Un exemple dans la première strophe.
"livret sans transcription" (dans le sens livret d'opéra pour orchestre transcrit pour piano) ----> "accord" ----> "cri" ----> "silence" : un champ lexical musical et sonore, ce n'est pas du hasard.

Pour cette faculté à nous embarquer dans ton monde poétique, je dis : Chapeau !

Au plaisir de poursuivre ici la lecture de cette poésie si teintée d'un style à nul autre pareil !

Cordialement

Chene

   Anonyme   
31/12/2011
 a aimé ce texte 
Bien
C'est du verbiage à deux sous mais y'a des amateurs qui aiment ce genre de posture heureusement, ce qui lui donne à défaut de de contenance, de l'espérence...

C'est çà ce demander qui juge d'éditer ou non les textes proposés ici !

Avec toutes mes excuses pour ce moment de (ma) vérité.

Le mauvais vin

La poésie, n’est pas d’imaginer ou bien de se prétendre visionnaire, talentueux et avisé , mais de l’écrire sans la morale des autres, comme on vivrait une autre vie, toutes voiles dehors, loin des pensées rangées par ordre ou sur ordre, alors que toute idée contraire se traduisant sous forme d'apophtegme*, est matière à tuer une envie de savoir toute réalité rangée au fond de nos tiroirs... Elle ne s’écrit pas non plus pour être lue par complaisance, comme on boirait du mauvais vin, avec une belle étiquette, à tout miser sur l'esthétique, ou l’emphase ou le style. La poésie, retorse ou malhabile, doit être absente de statuts, de règles, ou de codes de loi. La poésie ; elle se distingue, loin des mots distingués, elle ne s’écrit pas dissimulée derrière la rime, avec des mots choisis, pas plus qu’avec un dictionnaire. Chez elle, il y a ni morale, ni laideur, ni génie, il y a juste un écrivant, et s’en fout pas mal de se savoir faisant partie de mille autres félibres, que l’on ne le lira pas.

*Apophtegme :parole choisie, sentence


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