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Poésie néo-classique
poldutor : L'aragne [Sélection GL]
 Publié le 22/07/20  -  12 commentaires  -  781 caractères  -  198 lectures    Autres textes du même auteur

Décriée et fuie, cette merveilleuse « machine » mérite mieux que la crainte qu’elle inspire. Utile et inoffensive en France, il faut la protéger.


L'aragne [Sélection GL]



Modeste, dans le coin retiré d'un grenier
De ses pattes griffues elle a tissé sa toile
Sur des rayons collants façonnés en étoile
Discret filet obscur qui retient prisonnier.

Traquenard déployé, imperceptible ancré,
Efficace et sournois mais que rien ne dévoile
Une geôle de soie immobilise et voile
Le joli papillon, l'imprudent Échancré.

Un gluau vaporeux le retient et l'empêche,
Le piège secoué l’araignée se dépêche,
Ce vif ébranlement la sort de sa torpeur.

S‘en est fait du distrait, plus de rose trémière,
Ses ailes tressaillent dans un spasme de peur.
L’Épeire qui bondit paraît dans la lumière...


 
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   Anonyme   
23/7/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

Le sujet de ce poème est bien intéressant à mes yeux.
Concernant la composition, je suis un peu plus partagée.
Pour la forme, le second quatrain me paraît bien moins fluide et harmonieux que le premier, "imperceptible ancré" ne me convainc pas.
Je ne comprends pas trop le point après le mot "voile", non plus.
Dans le dernier tercet le vers :
"Ses ailes tressaillent dans un spasme de peur ", le son à la césure n'est pas très élégant.

Mais surtout, ce qui me gêne le plus, c'est que l'épeire ne vit pas dans les greniers, l'Échancré non plus. Bien sûr les noms de ces animaux sont intéressants pour un poème.
Licence poétique ? Sur un sujet animalier précis et dans un sonnet globalement bien travaillé, j'aurais aimé trouver plus de vraisemblance.
Pourquoi ne pas situer la scène dans un arbuste ou plutôt un buisson ?

Merci du partage,
Éclaircie

   Anonyme   
10/7/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je trouve que ce poème ne manifeste guère l'amour de l'aragne que, au vu du chapeau introductif, je m'attendais à voir professer. En effet, si elle est modeste, elle déploie un traquenard sournois, et sa proie, comme par hasard, est un papillon, insecte éminemment sympathique... Pourquoi pas, plutôt, un moustique ? J'apprécie l'originalité du sujet mais l'estime en l'occurrence assez mal servi.

D'un point de vue formel, j'ai le sentiment que vous hachez parfois vos phrases en les terminant subitement alors que le lecteur (enfin, moi) attend une suite. La scansion du vers
Ses ailes tressaillENT dans un spasme de peur
m'est malaisée parce que la césure intervient après une syllabe peu accentuée.

J'aime assez le dernier vers mais trouve que dans l'ensemble le poème manque de relief.

   ANIMAL   
10/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Joli poème consacré à nos amies araignées. Le fil de l'histoire se déroule sans heurt mais sans surprise, les images s'imposent au fur et à mesure jusqu'au fatal destin du papillon.

Les vers sont équilibrés et tout coule bien. J'ai juste une réserve sur gluau vaporeux, car le gluau est tout sauf vaporeux. Et puis ce mot gluau est peu poétique.

Un sympathique hommage à notre tisseuse.

en EL

   Lebarde   
11/7/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Joli sonnet classique à priori sans reproches: les alexandrins sont fluides et bien « césurés », les rimes riches respectent les règles: à coup sûr le travail d’un(e) auteur(e) ayant une parfaite connaissance et une bonne maîtrise de la poésie classique,
L’histoire naturaliste de cette araignée qui piège sa proie imprudente dans sa toile est finement observée.
L’écriture est vive, alerte, dans un style moderne et réaliste.
Les mots utilisés sont simples mais bien choisis.
Vous nous en faites même découvrir deux , l’aragne et l’échancré , guère usités , mais qui pourront servir à épater dans nos conversations mondaines!!

Bravo j’ai bien aimé

En EL

Lebarde

   Melorane   
22/7/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,
Le sujet de ce poème est très intéressant.
Cependant, je trouve que le portrait de l'araignée que vous faites ici ne la rend pas plus sympathique, alors que c'est ce que l'exergue laisse penser. Vous la montrez sournoise et dangereuse (même si ce n'est pour l'homme), s'attaquant à un papillon, qui dans l'imaginaire collectif est plus gentil et aimé.
Sur la forme, j'ai bien aimé le premier quatrain, particulièrement le troisième vers. Mais je suis un peu moins convaincue par la suite, au vers cinq, "imperceptible ancré" ne sonne pas très bien à mon oreille, tout comme "gluau vaporeux" au début du premier tercet.
Au plaisir de vous relire.
Melorane

   Angieblue   
22/7/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Hello,

Je n'ai pas été séduite par ce poème.
C'est dommage car j'avais vu le dessin. Le titre qui est aussi le dernier vers du poème était vraiment prometteur:
"L’Épeire qui bondit paraît dans la lumière..."

Dans le premier quatrain, je n'ai pas trouvé très poétique le "sur des rayons collants".

Le second n'est pas fluide:
"Traquenard déployé...une geôle"
Il y a quelque chose qui ne va pas dans la construction...
"imperceptible ancré", pas terrible...

En ce qui concerne les deux tercets, ça va, sauf "gluau vaporeux" qui n'est pas très gracieux. J'aurais préféré quelque chose comme "piège vaporeux"...

Bon, après, je suis arachnophobe, donc ça ne m'a pas aidée à apprécier.

Sinon, il y a une faute d'orthographe. Vous avez écrit "S'en est fait" au lieu de "C'en est fait".

   Anonyme   
22/7/2020
Bonjour Poldutor,

Il y a contradiction entre l'incipit et le fond du poème.
Cette araignée est sensée être "utile et inoffensive", malgré qu'elle soit décriée.
Alors:

Pourquoi votre poésie la décrit-elle avec ce côté "prédateur" qui emprisonne un pauvre papillon inoffensif et si beau?
J'aurais préféré savoir pourquoi elle est utile ( á part nous débarrasser des mouches) ...
Mais bon, je m'en debarasse d'une autre façon.
Utiles ou non, ces bestioles me répugnent mais vous n'y êtes pour rien et j'aurais voulu savoir le pourquoi du comment, juste par curiosité.
Ce poème me décrit une "merveilleuse machine"...mais à tuer un "joli" papillon (en plus) !
Paix à son âme...

   Anje   
22/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Poldutor,

Je rejoins Eclaircie en ce qui concerne le cadre de cette scène animalière. On trouve plus aisément des épeires dans les buissons que dans les greniers mais j'imagine que le choix de ce mot est dû à la recherche de rime avec prisonnier qui, lui, est parfaitement en place. On ne demande pas à la poésie une grande rigueur scientifique mais d'en manquer peut parfois être préjudiciable. Alors il faut chercher du vocabulaire, si riche dans notre langue, et pourquoi pas hallier qui rime aussi malgré l'absence de consonne d'appui.

Je crois comprendre que ce sonnet a été présenté dans la catégorie classique. Sans dénigrer le travail effectué, quelques remarques sur la forme. Le deuxième vers mesure treize syllabes en raison de griffues qui, au pluriel, empêche l'élision du "e". Compte identique au dixième vers où le "e" de araignée n'est pas élidé. Au quatrième vers, le "t" de filet ne se lie pas. On a donc un filé obscur qui forme un hiatus. Dévoile et voile, de même éthymologie, forment une rime à proscrire. Comme amis/ennemis, fait/défait... D'autres l'ont fait remarquer, l'hémistiche du treizième vers sur le e muet de tressaillent affaiblit la coupure.

Quant à l'image, je trouve cette araignée cruelle de prendre un beau papillon en ses rets. J'eus préféré qu'elle nous débarrasse d'un taon, d'un moustique tigre... Faut-il donc vraiment la protéger si elle tue le beau au lieu du méchant ?

Ceci dit, je trouve bien bâti ce poème qui amène doucement à la sortie bondissante de l'épeire qui paraît dans la lumière.

   papipoete   
22/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour poldutor
un filet comme tendu par une couturière, dont les ourlets sont une merveille... invisibles mais c'est un piège dont on parle ici, celui de l'araignée qui attend patiemment sa victime...
NB un bémol d'entrée ; l'épeire n'est point araignée d'intérieur, mais du grand air sur herbes ou buisson !
Le traquenard est bien décrit et l'on sent qu'il va se passer quelque chose de terrible ! Oh, cela ne dure pas longtemps, et le pauvre papillon se retrouve vite saucissonné, comme foudroyé par la VILAINE bête !
je suis fort embarrassé par le décor de la scène ; l'Echancré butine la rose trémière et se laisse prendre dans un grenier ?
Je pense que le metteur en scène devrait revoir les lieux du décor ?
On déteste ( comme le serpent ) l'araignée, sans raison... elle fait peur ? oui, la grosse noire dans le regard d'eau ! mais dort-on dans un regard d'eau ?
Si vous visitez la maison Vuitton, descendant aux entrepôts des cuirs... et voyez le négligé de toiles d'araignées, n'y touchez pas ! c'est le coin d'un personnel très zélé, tueur de mouches ! Une crotte sur une peau, elle est foutue !
Ne touchez surtout pas à ces reliques !
Un " néo-classique " bien tissé, mais une petite faute au 12 vers ( c'en est /cela en est )

   Ioledane   
22/7/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
"S'en est fait du distrait" ? Je verrais plutôt "C'en est fait" ...
Je trouve la ponctuation assez mal distribuée : parfois trop de virgules, parfois pas assez.
La rime "dévoile" / "voile" est un peu facile ...
"Ses ailes tressaillent / dans un spasme de peur" : le "e" forcé à la césure alors qu'il devrait être muet, rend un effet assez désagréable. Dommage car c'est le seul vers qui rompt avec l'harmonie des alexandrins.
Le deuxième quatrain est assez difficile à suivre dans sa construction.
Je ne connaissais pas l'échancré, c'est bien vu d'avoir mis une majuscule, comme à l'épeire.
J'ai bien aimé la "geôle de soie" et l'épeire qui "paraît dans la lumière". Un détail me gêne néanmoins sur ce dernier point : au début il est pourtant question d'un "discret filet obscur" dans le "coin retiré d'un grenier", donc a priori pas beaucoup de lumière ?
J'ai bien aimé l'idée de ce sonnet, mais je trouve sa réalisation maladroite, le style manque de fluidité à mes yeux.

   Miguel   
22/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
On ne sait s'il faut plaindre la proie ou aimer l'araignée, mais après tout c'est ainsi que les choses se passent dans la nature. L'épeire se nourrit, comme nous. Il y a un texte en prose de Victor Hugo, dont j'ai un vague souvenir d'enfance, qui évoque ce drame à travers la personne, si je puis dire, d'un hanneton qui finit dévoré. Mais il y a aussi, dans les Contemplations, le poème "J'aime l'araignée et j'aime l'ortie..." Notre texte commence par un adjectif, "modeste", qui me paraît mélioratif, et quant au "distrait", il n'avait qu'à ne pas l'être. Je suis content que l'araignée, ait trouvé, comme moi, son dîner, car les images qui l'évoquent ici sont belles (vers, 3, 7, 14).

   Yannblev   
25/7/2020
Bonjour Poldutor,

Voilà un joli cours d’entomologie.

En termes choisis et dans un sonnet construit assez sérieusement et rigoureusement, la capture et la fin tragique du joli papillon par l’épeire bondissante (sic) est une épopée poétique à laquelle on ne s’attend guère… mais pourquoi pas si l’on considère que la poésie est partout en général, c’est-à-dire nulle part en particulier.

Merci pour cette leçon de choses


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