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Poésie contemporaine
Pouet : Carnet de bord
 Publié le 27/08/13  -  8 commentaires  -  1308 caractères  -  176 lectures    Autres textes du même auteur

Mémoires d'un bateau.


Carnet de bord



Souvent j’ai navigué parmi les immondices
Lorsque le ciel épais se déversait sur moi.
Je me suis égaré sur l’océan factice
D’une Terre sans mirage.

Il était une fois…

L’aube parcheminée au seuil des meurtrissures
Porte un collier de vagues
Et d’écume en rubis

La construction du jour,

L’éternelle parure,

L’ultime contrefaçon

D’un départ fortuit.

J’existe pour combattre les caprices du Temps,
Les battements d’ébène de mon cœur en chantier
Sont semblables à l’envol d’une ancre à sentiments :

Je suis né de l’union du bois et de l’acier.

Ma coque s’est enlisée dans des sables mouvants
Tandis qu’on sabordait mes songes immobiles,
Mes voiles se sont pliées au diktat du vent,
J’ai subi les embruns des conquêtes serviles.

Mon ponton se souvient de nombreux capitaines ;
Dans ma cale flottent encore les relents de la peur,
Mes planches sont imprégnées du pigment de la haine,
D’un immonde commerce je conserve l’odeur.

En ma mémoire tonnent cet odieux cliquetis
Et ces larmes de rouille aux chevilles décharnées…
Figurant de l’espoir guidé par le roulis,

Jamais je n’ai su lire ton prénom, Liberté.


 
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   placebo   
16/8/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup aimé. On aurait aimé une vie plus heureuse pour ce bateau et ses passagers, les mots sont plein de regrets. J'aime bien l'effort de présentation des hexas, même si la strophe la plus éclatée ne m'a pas convaincue - trop grandiloquente - mais les autres sont des choix judicieux.

J'ai lu ce texte comme une litanie, peut-être une confession. Il manque la toute fin à mon goût.

Bonne continuation,
placebo

   leni   
27/8/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pouet
Le style est le tien bien reconnaissable La barre est bien tenue et j'ai passé un excellent moment à bord Les images me plaisentOui pour le coller de vagues....l'ancre à sentiments...les pigments de la haine...les larmes de rouille..J'ai pensé aux bateaux de négriers...
Porte du Sénégal?Finir par LIBERTE? il n'y a pas mieux....Ma mémoire a sans doute oublié ton prénom...non ce n'est pas mieux
Bravo à toi Cher Pouet Garde le Cap Salut cordial Leni
edit ta finale me fait penser à Eluard Juste un négrier?

   troupi   
27/8/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est vrai que certaines images, métaphores semblent appartenir à un style qui se dessine au fil des textes.
j'ai aimé : "cœur en chantier" " ancre à sentiments " " pigment de la haine " " larmes de rouille".
Quel destin que celui de ce bateau ; mais s'il fallait cela pour écrire un poème poignant c'est bien.

   Lyl_mystic   
27/8/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pouet
C'est une lecture très agréable, un voyage plein de sensibilité et d'amertume sur un souffle quelque peu magique. De très belles images sont là, il y a juste le 'collier de vagues' pour lequel j'ai quelques réserves. Sinon, on retrouve effectivement toujours tout un décor transfiguré de façon pertinente et évocatrice pour retranscrire ce que tout le monde peut ressentir mais pas exprimer de façon aussi juste. Le dernier vers est très beau et clôt ce poème à merveille. Merci pour cette lecture !

   David   
28/8/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Pouet,

Les mémoire d'un navire négrier, avec son blues à lui de ses voyages funestes. Les vers font une mélopée entrainante qui contrebalance le "message" ou témoignage plutôt, ça fonctionne bien sans s'essouffler, la trame se dévoile au fur et à mesure avec un bon sens du suspens.

   Anonyme   
28/8/2013
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai dû relire cette poésie plusieurs fois pour bien en comprendre le sens qui m'avait échappé au premier abord. Une fois déchiffrée, tout m'a paru clair comme de l'eau de roche et diablement efficace. Une bonne idée de faire parler ce navire qui a transporté tant de misère humaine à travers les océans.
Par contre je ne saisis toujours pas ces quatre vers "La construction du jour, L’éternelle parure, L’ultime contrefaçon D’un départ fortuit" qui me paraissent pour le coup les moins réussis.

   Robot   
3/9/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je découvre votre poème juste après avoir visité le musée du nouveau monde de La Rochelle et ses salles consacrées à l'esclavage. Votre texte est tout en retenue, sans pathos mais nous renvoie des images évocatrices que le langage de ce bateau nous fait entrevoir.

   Mona79   
7/9/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Oui, ce bateau tient l'eau, j'irai bien faire un tour en mer avec lui... Son nom surtout m'attire : Liberté ! C'est beau.


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