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Poésie contemporaine
Quidonc : Adélaïde
 Publié le 27/05/21  -  9 commentaires  -  1664 caractères  -  177 lectures    Autres textes du même auteur


Adélaïde



Adélaïde avait l’allant des crémières
Qui promènent en plus de leurs produits laitiers
Une rieuse humeur, de belles manières,
Cette démarche que l’on siffle volontiers.

Les hommes du village, à l’appétit sensible,
Étaient tous amoureux de son fromage frais,
Mais sitôt osaient-ils un geste un peu pénible
Qu’aussi vite l’auteur en était pour ses frais.

Insolent son chat se baladait à l’air libre
Au grand dam d’un public au caractère aigri,
Les jaloux, tous les laids y trouvaient à médire
Abîmant durement le doucet mistigri.

Ainsi chargeant minet d’aimer trop le laitage,
Les « bouton-de-culotte » et le « claquebitou »,
Plus les « boule de moine » inspiraient leur ramage,
Au plus les « bite d’âne » affolaient le matou.

Dix printemps avaient fui depuis que Summer Love*
Avait bariolé son cœur et ses cheveux,
Hasardant mes seize ans aux allures de fauve,
Éperdu je lui fis de rougissants aveux.

Sous le frisson du vent, ce soir d’été torride,
Si chaud que conserver le moindre camembert
Devenait impossible à mon Adélaïde,
Elle ressuscita le roman de Flaubert.

Je découvris béat l’art d’une langue heureuse,
Comment laper, fourrer un brillat-savarin,
Peut-être trouvez-vous l’image tortueuse,
Mais face à ses douceurs comment rester serein ?

La gourmandise qui parfume ma mémoire
Aujourd’hui reverdit pour toujours, à jamais,
La constance chagrine où mon cœur va s’emboire
Et vient faire pleurer les saisons désormais.


* L’été 1967


 
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   Anonyme   
10/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

Adelaïde, son port, que l'on devine, de reine, son 'greffier'... tout cela fait furieusement penser à Brassens ! Mais ce n'en est qu'une parodie. Osée, quand même, il fallait le faire, et l'auteur(e) n'a pas hésité.

"Je découvris béat l’art d’une langue heureuse,
Comment laper, fourrer un brillat-savarin,
Peut-être trouvez vous l’image tortueuse,
Mais face à ses douceurs comment rester serein ?"

Oui, on imagine très bien... non, cela ne semble pas tortueux, c'est trop salace pour cela...

   Queribus   
13/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

L'agréable surprise du matin: un texte classique joliment écrit dans une prosodie quasi parfaite et surtout(en ce qui me concerne), une pointe d'humour et de drôlerie toujours bons à prendre en cette période morose. Votre façon d'évoquer le passé et les souvenirs nous change des éternels larmoiements romantiques.

Une petite remarque quand même concernant la forme: les vers 1 et 3, sauf erreur de ma part, font 11 syllabes: crémières et manières font 2 syllabes: cré-mières, ma-nières. ceci n'est qu'une toute petite remarque et n'enlève absolument rien à la qualité de votre écrit.

Donc bravo et merci et surtout au plaisir de vous lire à nouveau.

Bien à vous

   Ligs   
27/5/2021
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,

Le poème commence par évoquer dans un premier quatrain bien balancé, le personnage haut en couleurs de la laitière Adélaïde.

Dès la deuxième strophe, je commence à sentir quelques maladresses : "sitoto", particulièrement cacophonique, et la rime entre les homographes frais/frais ne m'enchante pas.

Le troisième quatrain présente le chat, qui à mon sens, n'a pas un grand intérêt dans l'intrigue.

A partir de la quatrième strophe, je suis perdu. Qui charge minet d'aimer trop le laitage ? De qui les "boule de moine" inspiraient le ramage ?

A la strophe 5, c'est d'un point de vue temporel que je suis perdu. Summer love, avec la petite note, je comprends. Mais le narrateur est jeune (16 ans), et j'hésite : est-ce bien 10 ans après ? Si j'en juge par la référence à Flaubert, cela se tient ("L'éducation sentimentale" ?) Mais cela manque de clarté à mon sens.

Ensuite, l'avant-dernier quatrain me paraît bien vulgaire, si j'en comprends le double sens, mais peut-être ai-je "l'esprit tortueux" ?
Edit : l'image qui compare Adélaïde à un fromage que l'on "fourre", rabaisse à mon sens le personnage féminin au rang d'objet au lieu de le valoriser. Le respect n'est pas au rendez-vous, et cela gâche selon moi la lecture, qui ne provoque pas le sourire escompté.

Enfin, présenté en classique, le poème présente quelques erreurs au niveau des rimes : libre/médire et love/fauve (même si dans le sud, fauve se prononce avec un o ouvert, il faudrait aussi lire "love" à la française, ce qui fait beaucoup de "si")

Bref, malgré un joli premier quatrain, je ne suis pas du tout emballé par ce poème, désolé. Peut-être trouvera-t-il ses lecteurs.

Ligs, en E.L.

   Anonyme   
27/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Quidonc,

J'avoue ne pas avoir tout compris de cette petite histoire évoquant les souvenirs
de jeunesse du narrateur, mais que ma lecture fut agréable avec cette pointe d'humour bienvenue.
Les deux premiers quatrains me font penser à la pub (désolée) avec Perette et ses pots de crème, les 2 suivants, avec le chat, à la chanson de Brassens ...
Y aurait-il un rapport ???

Je n'ai jamais eu l'occasion de lire les romans de Flaubert, ou je ne m'en souviens plus, peut-être l'auteur fait il référence a l'éducation sentimentale ?

L'auteur en dira probablement plus, je l'espère en tout cas

Bref, l'histoire est plutôt bien écrite et même si je n'ai pas tout capté, je pense avoir compris le principal et j'ai beaucoup aimé .

   Miguel   
27/5/2021
Voilà un texte un peu alambiqué, tortueux, avec des images parfois qui manquent de finesse. Le récit d'une première expérience aurait, à mon sens, mérité un peu plus de délicatesse et de poésie.

   papipoete   
27/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Quidonc
Adélaïde la crémière ne laissait pas de marbre, qui d'elle put s'approcher, rendant fou les beaux mâles en mal d'amoureuse conquête... oui, la belle ne s'en laissait pas conter ! Puis vint ce jour où le héros de cette fable, par Adélaïde connut et savoura son " déniaisement "...
NB en termes fleuris, l'auteur nous brosse le portrait de cette appétissante crémière, qui ne servait pas sa " gougoute " à tout le monde, et bien de nos souvenirs juvéniles, remontent sous nos tempes grises, se rappelant cette chavireuse de coeur, d'antan...
Des quatrains d'inégale qualité côtoient d'autres fort bien " troussés " !
Ainsi, le 4e put passer à la trappe sans nuire à ses voisins !
le 7e qui ferait rosir Rocco Siffredi est bien croustillant quand la dernière strophe est si touchante.
Dans le second quatrain, il y a cette formulation " osaient-ils/l'auteur " qui coince ; vous auriez pu écrire " osaient-ils/l'un d'eux "
Tout au long de votre texte, vos vers ne s'échappent pas de leurs douze pieds or ; au premier et troisième vers, vous avez diérèsé " crémières et manières " qui se lisent en synérèse !
Toutefois, un bon moment de lecture qui rafraîchit nos lointains souvenirs !

   Anonyme   
27/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Entre la brave Margot de Georges et Perrette avec son pot-au-lait de la pub, votre Adélaïde est une petite friandise de coquinerie et de bonne humeur que l'on déguste allègrement. Et ce, malgré quelques traits forcés pour coller au style que vous avez choisi.

Ces traits dont vous avez conscience, j'en suis certaine, mais avouez que vous aviez trop envie de nous partager cette mignonne histoire pour perdre du temps à tenter de les peaufiner.

Je vous en cite un « mais face à ses douceurs comment rester serein ? » qui pèse lourd à mon oreille après la lecture des trois vers précédents (même si isolé, il ne rend pas le même effet).

Aussi la quatrième strophe, d'une grivoiserie trop appuyée à mon goût, alors que je ne suis ni prude, ni facilement effarouchée, même si toujours prête à rire.

Reconnaissez que « les bîte d'ânes » et compagnie sont davantage là pour titiller la sensibilité d'une gente masculine prompte à s'émoustiller devant des images croustillantes taillées à coups de serpe.

Au final, cependant, cela a été un moment léger de déambulations dans les souvenirs d'un ado frissonnant sous le vent.

Merci Quidonc (êtes-vous Personne ?)


Cat

   Cyrill   
27/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aurais volontiers déclamé cet excellent poème sur la place du marché, mais ma crémière manque sévèrement d'aménité, et là n'est pas son moindre défaut. Mais on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, j'oublie la suite.
J'ai été ravi par la liste des fromages, leurs noms si savoureux !
De l'humour aussi, un brin de grivoiserie, tout cela tourné dans une belle langue au léger suranné.
J'ai un petit doute à propos de :
"Mais sitôt osaient-ils un geste un peu pénible
Qu’aussi vite l’auteur en était pour ses frais."
On passe du pluriel au singulier par un tour de passe-passe, ça me chagrine un peu.
J'aurais préféré :"Mais sitôt osait-on..."

Merci du partage, Cyrill

   Anonyme   
27/5/2021
 a aimé ce texte 
Bien
A mon sens :

Texte drôle, agréable et bien écrit.

Mais pour tenter de simplement s'asseoir modestement auprès de Georges, maître du genre, il manque cette fluidité et des "trouvailles" plus fines.

Merci pour ce sympathique poème.


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